26 | 𝓽he house of Black.
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| CHAPITRE 26 |
what's the matter —
afraid of Temptation ?
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LA LOCOMOTIVE ROUGE
semblait vouloir s'élever au dessus du brouhaha insupportable des élèves de Poudlard ce matin de vacances, tous se bousculaient sans aucune idée de comment rentrait dans le train. C'est affligeant, songea Allanah. Elle soupira, l'air s'expulsant de son corps se coordonnant avec la fumée que crachait le Poudlard Express. Elle était bien plus en arrière, ne souhaitant que très peu se frotter à cette masse de gamins qui ne savaient pas se tenir. Elle n'imaginait très peu pouvoir jouer des coudes dans cette horde, elle se tenait contre un arbre lambda et patientait jusqu'à l'arrivée de ses camarades. Lyssa avait rejoint ses amis de Serdaigle, ne souhaitant pas passer son trajet en compagnie d'Abraxas. Elle vit au loin la jeune rousse pénétrait la locomotive avec beaucoup de mal ce qui l'a fit sourire.
D'un seul coup, une ombre lui camoufla le soleil qui réchauffait jusqu'alors sa peau, elle détourna le regard de la porte qui n'était de toute manière plus empruntée par son amie, des cheveux noirs se présentèrent à elle, une masse désordonnée qui lui fit quelques secondes songer à Alphard, mais le garçon était bien plus jeune.
Il s'agissait d'Orion Black, son cousin qui affichait l'air désintéressé dont tout Poudlard s'était accommodé. Elle arqua un sourcil en sa direction pour lui signifier de parler, et durant un instant le jeune garçon comprit pourquoi son cousin et elle étaient aussi proches.
Il entrouvrit les lèvres et après quelques secondes, il finit enfin par s'exprimer :
- Puisque tu passes tes vacances chez mon oncle, tâche de dire à Walburga de ré-
- Tu ne peux pas le lui dire toi-même, le coupa-t-elle, en se demandant à quel instant elle était devenu un hibou pour les Black, tu n'as qu'à demander à Alphard, ce n'est pas ma sœur, moi.
Il serra les dents et sa tête se releva quelque peu sous un air dédaigneux, il pesta contre cette fille que tout le monde semblait apprécier mais qui avait cet air insupportable qu'il détestait déjà. Il songea à ne pas faire passer ce message mais il ne voulait pas empirer la situation avec Walburga.
- Dis lui simplement de répondre à mes lettres.
Un sourire se plaça sur le visage de la blonde à l'entente de ses mots. Elle ignorait si elle devait simplement prendre en pitié ce pauvre garçon qui se confrontait à la tornade qu'était Walburga selon ses camarades, ou retenir un relent de dégoût devant cette relation. Elle se contenta de ricaner, ce n'était pas ses affaires et elle ne voulait pas s'attirer les foudres de la famille qu'elle allait côtoyée durant deux semaines.
- Tu aurais du songer à une fille de ton âge si tu voulais la simplicité, ironisa-t-elle en croisant ses bras sur sa poitrine.
Il fronça les sourcils en détournant le regard vers le train qui se remplissait peu à peu, il soupira en se penchant vers elle, la surplombant déjà, se montrant aussi arrogant qu'il le pouvait, confrontant alors la reine dans ce domaine :
- Tu sais que t'es aussi détestable qu'alléchante, petite.
Les bras d'Allanah se dénouèrent aussi rapidement qu'elle put et sa main s'apprêta à rencontrer avec violence sa joue, mais il fut plus rapide qu'elle. Il enferma son poignet dans une forte poigne qui lui arracha un gémissement plaintif, Orion sourit alors en rapprochant un peu plus la cinquième année de lui. De son autre main, il attrapa son menton doucereusement ce qui provoqua en elle une vague de souvenirs détestables.
Il murmura près de son visage en arborant un sourire provocateur :
- Je lui ai déjà pris sa sœur, je peux bien lui prendre sa...prononça-t-il en marquant une pause aussi insolente que lui, meilleure amie...
Elle sentit toute la moquerie et les sous-entendus dans sa phrase, elle orienta sa tête sur le côté en reprenant le même sourire moqueur qu'au début de leur discussion. Soudainement, son poing se retrouva dans le ventre du jeune garçon qui s'éloigna instinctivement d'elle de part le coup violent. Ses yeux se teintèrent de rage alors qu'elle prononça à l'égard du sorcier :
- Tâche d'être plus poli avec les autres, Orion, tout en lissant le tissu de sa chemise qu'il avait fermement tenu, surtout ceux qui ne risquent pas de se plier à ta volonté.
Elle ancra son regard dans le sien, celui-ci brillait d'un air désinvolte. Elle trouvait décidément que Walburga pouvait trouver mieux que cet imbécile. Le serpentard arqua un mouvement qui l'interpella, il venait de sortir sa baguette. Elle sourit d'autant plus en se demandant comment il pourrait avoir une chance de la battre.
- Orion.
Alors qu'elle regardait toujours fixement le jeune Black, elle vit dans ses yeux une lueur s'éteindre peu à peu et une autre se ravivait avec force. Il avait peur.
La voix de Tom s'était perçu à plusieurs mètres, elle était forte et indiscutable. Elle ferait froid dans le dos à tout ceux qui n'avaient pas déjà rencontré pire chez le jeune Jedusor. Allanah regarda l'influence d'un simple mot chez le jeune sorcier, dans ses yeux, on pouvait croire qu'il était pris au piège dans un cercle infernal. Il rangea sa baguette avec une rapidité incroyable et se tourna vers son préfet en chef qui venait d'arriver à son niveau.
Alors qu'il s'attendait à mourir, il lui fit simplement un signe de tête pour lui dire de partir loin, ne sachant pas qu'il s'occuperait de lui à la rentrée. Il se tourna vers la jeune fille qui avait à nouveau croisé ses bras sur sa poitrine.
- Les Black ne peuvent-ils pas s'empêcher de t'approcher ?
- Et tu ne peux pas t'empêcher d'être un connard fini ? rétorqua-t-elle avec violence.
Le serpentard arqua un sourcil en sa direction, un sourire amusé planant maintenant sur son visage. Il trouvait cela vraiment exaltant de la voir reprendre des forces comme cela, le confrontant à nouveau comme s'il ne l'avait pas déjà brisé en milles morceaux. Il s'approcha d'elle et elle recula instinctivement, braquant son regard dans le sien avec un signe de défense. Elle ne le laisserait pas s'approcher, plus maintenant.
- Tu as peur, Allanah ?
Un ricanement sans aucune once d'humour franchit la barrière de ses lèvres, elle donna un coup bref dans ses cheveux afin de les dégager en arrière. Cette action eut pour conséquence de dévoiler au jeune homme l'étendue pâle et désirée de son cou. Il laissait son regard crouler sans se cacher sur ses clavicules qui ressortaient de sa chemise un peu ouverte. Il la trouvait bien plus désireuse comme cela.
- Je n'ai pas peur, Tom, répéta-t-elle avec une assurance qu'il ne lui avait pas vu depuis longtemps.
Il sourit un peu plus, cette situation l'amusait plus encore que ce qu'il avait prévu. Elle était toujours aussi passionnante. Cette dualité dans son regard rendait cette scène exaltante. Le désir et la haine se mêlaient d'un rouage destructeur dans ses iris, savait-Elle même encore faire la part des choses entre ses deux sentiments ?
- Tu devrais pourtant, sûrement plus maintenant qu'à tout autre instant, précisa Tom en mettant une main dans la poche de son pantalon sombre.
Ce fut à son tour d'arquer un sourcil pour s'étonner de la remarque du jeune homme, elle en ignorait la signification autant que le but.
- Ne doit-on pas craindre le plus ceux qui possèdent nos secrets ? Même ceux qu'on a tenté d'enfouir le plus loin possible, même les plus..., cherchant tragiquement un mot qu'il connaissait déjà pour faire durer l'horreur de sa phrase, les plus destructeurs ?
Le souffle d'Allanah se bloqua fatalement, elle observait le sourire narquois du jeune homme devenir son plus réel cauchemar. La vision des arbres se désagrégeant sous sa force la frappa vivement, mais pas plus fort que le regard de Tom. Il était intrigué, cela se voyait à des kilomètres. Elle vit au loin Alphard, Abraxas et Vector arrivés, elle se dit que le calvaire était bientôt fini, elle devait tenir. Pourtant, elle avait la sensation de ne pas pouvoir y arriver.
Tom se tenait devant elle et possédait tous les secrets qu'elle avait toujours voulu cacher au monde. Il les tenait entre ses mains et s'en servait contre elle. C'était comme si cela ne lui appartenait plus, il prenait ce qui l'intéressait d'elle et la torturer avec cela. Elle retenu son souffle quelques instants, cela eut pour effet de la calmer légèrement, assez pour que sa poitrine ne se relève plus dans un mouvement irrégulier.
Elle prononça de façon distincte au démon devant elle :
- Nous devons nous craindre mutuellement, alors ?
Allanah aurait voulu que sa voix ne tremble pas, que son esprit soit prêt à se battre à cet instant, mais elle ne parvenait à songer qu'à l'idée qu'il pouvait la détruire, irrévocablement. La pousser dans les ténèbres pour son simple plaisir de la garder avec lui pour toujours. Tom était cruel, elle le savait et elle le sentait au plus profond d'elle. Alors elle se demandait pourquoi elle ne parvenait à s'enfuir, pourquoi elle n'était pas en capacité de quitter ses yeux sombres ? Pourquoi ne l'avait-Elle jamais fait ?
À chaque fois qu'elle était partie, il l'avait rattrapé, peut être l'avait-Elle laisser faire ? Elle baissa les yeux un moment, confrontant ses iris émeraudes au sol alors que Tom continuait de la regarder fixement.
- J'ignore d'où tu tires ce pouvoir, Allanah, tout en orientant son attention vers les jeunes hommes qui marchaient vers eux, mais peu de choses m'échappent...
- Il faut bien une exception à la règle, le coupa le sorcière en relevant sa tête vers son interlocuteur.
Tom avait horreur qu'on lui coupe la parole, mais Allanah haïssait bien plus qu'on lui parle comme si tout était déjà fini, comme si elle n'avait plus le choix. C'était faux, elle avait décidé de se battre, elle le ferait jusqu'à ce que son corps chute tragiquement au sol.
- Tu ne seras pas cette exception, murmura fatalement le jeune Jedusor, laissant son ricanement traverser l'espace entre leurs deux corps. Tu m'appartiens déjà, tout entière. Ton coeur bat pour moi, ton corps ne souhaite que le mien et ton esprit tremble à l'idée de ma personne. Tu es lâche de ne pas oser succomber à la tentation.
Le temps semblait s'être arrêté autour d'eux. Ils ne sentaient plus le soleil sur leur peau, le vent fouettant la jupe d'Allanah, ni ne voyaient Abraxas et Vector empêchés Alphard de perturber cette discussion. La jeune blonde avait la bouche entrouverte et ses yeux inspiraient à Tom tout ce qu'il voulait voir. Elle était en colère, elle bouillonnait même d'imaginer lui faire du mal, mais une force l'en empêchait. Un désir encore plus ardent que sa haine la maintenait statique devant lui.
- Lâche ? Je suis lâche ? s'écria l'américaine, indignée, son coeur battant plus encore que ses paroles, comment est-ce que je pourrais être lâche ? Je ne succombe pas à tout cela parce que c'est mal, pour moi, pour le monde sorcier et pour tout ce que je veux défendre, ses poings se serrèrent un peu plus, plantant ses ongles dans ses paumes. Je ne laisserais pas le monde brûler.
Elle essayait de mettre de côté tous les souvenirs qui l'assaillaient lorsqu'il était devant elle, elle ne devait plus ressentir ses sensations. Elle ferma les yeux quelques instants mais lorsqu'elle les rouvrit, ce fut bien pire. Le regard de Tom brillait de tant d'intérêt pour la jeune fille, il semblait qu'elle était à ses yeux la seule chose qu'il désirait. Cela était peut être le cas car elle lui résistait d'une manière si particulière que cela la rendait unique.
Tom voulait son pouvoir, il la voulait elle dans son entièreté. Que quiconque ne pose, autre que lui, ses lèvres sur le siennes, son corps contre le sien. Il voulait la posséder aussi fort qu'il le pouvait, il y arriverait.
- Le monde ne veut pas être défendu, Allanah, il serait tant que tu vois cela en face, s'indigna-t-il en reculant peu à peu, c'est lui qui crée chaque monstre qui le détruit. C'est ce monde qui m'a crée, qui a crée Grindelwald, c'est lui qui t'a crée.
- Je ne suis pas un monstre, les lèvres tremblantes et le vent fouettant à nouveau son esprit comme une bourrasque violente.
Tom sourit doucement, comme s'il eut été attristé par cette petite créature.
- Pas encore, pas aujourd'hui, mais la force brute qui sommeille en toi ne veut que détruire, et un jour tu ne seras plus assez forte pour la contenir et tu deviendras aussi damnée et irrécupérable que tu penses que je le suis.
Il regardait le souffle d'Allanah s'accélérer et ne plus pouvoir contrôler sa panique. Il aimait l'influence que chacun de ses mots avait sur elle, tout ce qu'il crée en l'espace de quelques secondes, tout ce qu'il pouvait détruire dans ce même temps. Il décida de bâtir la dernière pierre à l'édifice de son horreur, il la laisserait se détruire seule durant deux longues semaines.
- Il ne restera alors pour toi que deux solutions, te détruire ou détruire ce qui t'a fait devenir cette chose que tu hais tant, avoua-t-il en tournant son regard vers le jeune Black qui marchait tout droit vers eux, passe de bonnes vacances, Allanah, mais n'oublies pas ce que je ferais s'il t'approche.
Quelques secondes plus tard, le noiraud se plaça au côté de son amie et fit face à l'héritier sans sourciller. Il ancra son regard noir dans le sien, Alphard n'avait jamais eu peur de Tom. Du moins pas pour lui, c'était pour elle qu'il s'inquiétait le plus. Sans quitter le regard du diable, il posa sa main sur l'épaule d'Allanah, son pouce caressant doucement la peau de son cou. Le regard de Tom se teinta d'envie de meurtre qui ne put restreindre réellement, il entrouvrit les lèvres pour lui signifier de retirer sa main d'elle mais l'américaine sortit de sa trans.
Elle attrapa la deuxième main d'Alphard et s'éloignait de Tom, s'orientant enfin vers le train qui était accessible. Ils disparurent dans la locomotive rouge en laissant le rouge teinté partiellement les iris du sorcier.
Abraxas et Vector le rejoignirent finalement, constatant la colère de leur maitre. Il se tourna vers eux, la mâchoire contractée et l'envie soudaine de faire exploser ce stupide train pour voir brûler Alphard Black et sa sale main.
- Tom ? essaya Abraxas pour parvenir à ramener son camarade avec eux, mais le regard qu'il porta sur lui fit glacer son sang, maître ?
Il fut un instant dans leur vie où Abraxas se vantait d'être un ami pour Tom, il avait toujours eu plus de courage que les autres, plus de prestance. Mais chacun de ses fidèles avaient pris la mauvaise direction, chacun d'entre eux s'était pris d'affection pour la jeune serpentarde. Il n'y avait alors plus de différence, le jeune Malfoy devenait comme les autres et Tom, irrévocablement au dessus.
- Vector, continues de questionner quotidiennement ton père sur les différents agissements du ministère, rapporte moi par lettre tout ce qui pourrait m'être utile, annonça-t-il d'un ton particulièrement froid.
Le jeune Bulstrode hocha la tête en se disant que son maitre était partiellement moins dur avec lui.
- Abraxas, tâche de ne pas te montrer inutile et rapporte moi tout ce qu'elle fera, surtout si elle veut accéder la bibliothèque des Malfoy, prononça-t-il en observant le train rouge commençait à cracher de plus en plus de fumée, je veux savoir si elle essaye de détruire mon journal.
Bien qu'il songeait qu'elle n'essaierait pas, cette jeune fille était bien trop instable pour se contenter de croire qu'elle fera ce qu'on croit. Elle ne pourrait jamais détruire son horcruxe mais l'idée qu'elle essaye lui montrerait qu'elle n'était que trop confiante et déterminée. Peut-être devrait-il corser la partie ?
- Et Le'o et Marcus ?
Le regard froid de Tom se posa une nouvelle fois avec plus de colère sur le Malfoy, pourquoi personne ne semblait être à la hauteur ? Et pourquoi tout le monde semblait vouloir mourir ce matin là ?
- Ils savent déjà ce qu'ils ont à faire, occupe toi plutôt de tes affaires, Malfoy.
Il laissa ensuite les deux jeunes hommes rejoindre le Poudlard Express et lui se dirigea à nouveau vers le château. Abraxas et Vector marchaient côte à côte, en silence, jusqu'à ce que la voix du grand blond ne détruise cela.
- Tu ne te dis pas parfois qu'on fait le mauvais choix ?
Le jeune Bulstrode fronça les sourcils en observant son ami d'un œil désintéressé. Il soupira et croisa ses mains derrière sa tête.
- Ce n'est pas parce que tu n'es plus le préféré que tu dois te mettre à douter de lui, Abraxas, ricana-t-il ce qui fit se contracter la mâchoire du concerné.
- Ce n'est pas ça, s'indigna-t-il en jetant un regard vers le ciel, sans réellement le voir.
Vector le scrutait à présent d'un regard étrange, comme s'il était déçu de ce qu'il voyait.
- Alors, c'est quoi ?
Abraxas pensait à Allanah, elle ne méritait pas cela.
- Je ne veux pas la voir mourir, murmura-t-il alors que le jeune Bulstrode songeait qu'il en faisait bien trop.
- Il ne la tuera pas, même si j'ignore pourquoi, il a besoin d'elle.
Les mots de Vector ne rassurèrent que très peu le jeune Malfoy qui continuait de se dire qu'ils avançaient tous vers une fin tragique. Son coeur se serra de se dire que si elle arrivait, il aurait été de ceux qui l'avaient provoqué.
- Peu importe ce que choisit de faire Tom, moi, j'ai confiance en lui. Il n'y a personne d'autre qui peut rebâtir ce monde comme il doit être.
Il soupira à nouveau et ajouta à sa remarque :
- Allanah n'est pas une idiote, elle est même une des femmes les plus puissantes et intelligentes que je connaisse, tu n'as pas à t'inquiéter pour elle.
Ils pénétrèrent enfin le train alors que tourbillonnait en Abraxas tant de questions sans réponses. Il se souvenait des premières années à côtoyer le jeune Jedusor. L'évidence qu'il avait été pour lui, il avait tout trouvé si limpide à ses yeux, prêt de lui il n'avait jamais eu à se poser de questions. Tom avait cet aspect si sûr de lui qui transmettait cette confiance aux autres. Alors il se demandait ce qu'il se passait en ce moment, pourquoi tant de questionnement naissaient lui ? Tom était resté le même, était-ce lui qui avait changé ?
Il pesta contre sa conscience tortueuse et suivit simplement Vector jusqu'au compartiment, il avait besoin de fumer.
Ils s'installèrent alors tout deux dans le compartiment où étaient déjà Alphard et Allanah. Le jeune Black avait sa tête sur l'épaule de la jeune fille, il rattrapait cette nuit qui fut très courte. Allanah regardait en dehors du train, mais ses yeux semblaient contenir bien plus que le reflet du soleil, au contraire, Abraxas y décelait l'ombre. Il ne sut si cette noirceur avait toujours habité ses iris, il lui semblait pourtant qu'il y a quelques mois, la verdure de ses pupilles émanait un aspect de renouveau, et de découverte. Il songea à la vie que tous auraient eu si Allanah n'avait jamais quitté l'Amérique.
Cela serra à nouveau son coeur alors qu'il allumait une cigarette. S'imaginait-il encore vivre sa vie sans la présence de la sorcière ? Elle était une partie de son quotidien et devenait peu à peu une partie de sa vie. Il préférait vivre mille existences tragiques avec elle qu'une seule où elle ne serait pas là.
Soudainement, elle fut comme reconnectée à la réalité lorsque la senteur de la drogue s'insinua en elle, elle détourna les yeux de la vitre et parut surprise de les voir en face d'elle. Elle aussi aurait besoin de sommeil. La jolie blonde orienta son regard vers son ami qui dormait sur son épaule, elle serra un peu plus sa main dans la sienne.
Après cela, de sa main libre, elle attrapa la lettre de sa sœur qu'elle n'avait pas encore lu. Elle ignorait tout de même pas ce qu'elle pouvait contenir, Allison allait lui parler d'Alphard, elle le savait. Elle déchira rapidement le sceau de sa famille pour découvrir la fine écriture de sa sœur.
Chère grande sœur,
Vector m'a envoyé une lettre.
J'étais déjà assez heureuse de voir qu'il pensait à moi même à Poudlard mais tu ne peux pas savoir à quel point la lecture de cette fameuse lettre m'a rendu heureuse. Dans celle-ci, il me demandait de bien vouloir passer les vacances avec lui en Angleterre, j'ai instantanément demandé l'accord de nos parents et ils ont dis oui ! J'ai simplement dis à nos frères que je préférai rentré à la maison, mais à toi je voulais dire la vérité. J'ai aussi appris que tu passais les vacances chez un AMI à Londres, j'espère qu'on pourra se voir et que tu me diras qui est ce garçon !
Au moment où tu lis cette lettre, je le rejoindrais dans quelques heures puisque j'attends que le train soit arrivé pour utiliser le portoloin. Je ne sais si je dois stresser ou déborder de joie alors je fais les deux. Cela fait simplement quelques mois qu'on ne s'est pas vu mais on sera seuls cette fois-ci, et durant deux semaines ! J'espère que tout se passera bien !
Tu me manques atrocement et l'idée de pouvoir te raconter tout cela de vive voix me tord encore plus de bonheur. Je t'aime et j'espère que tu ne crieras pas Vector de t'avoir cacher cela.
À très vite, je l'espère.
Ta chère petite sœur.
Au fil de sa lecture, les lèvres d'Allanah s'étaient entrouvertes et son visage montrait le choc qu'elle ressentait. Bien qu'elle soit heureuse pour sa sœur, elle percevait également une vive inquiétude de la laisser seule durant deux semaines avec son camarade. Elle releva les yeux vers lui, remarquant qu'il scrutait déjà sa réaction. Le jeune Bulstrode avait beau gardé son éternel sourire arrogant aux lèvres, ses yeux dévoilaient une légère inquiétude. Il ne saurait dire pourquoi mais l'avis d'Allanah sur cette relation lui importait bien plus que les autres. L'héritière des Green comptait pour l'approbation de cette attachement qui était né il y a des années à présent. Elle représentait parfaitement cette autorité paternelle et cette amour maternelle avec lesquels Allison avait grandit. Lorsque tout ceux qui connaissent la jeune fille depuis des années posaient leur regards sur elle, ils voyaient tous bien plus que son jeune age laissait paraître. Car Allanah avait tenu sa promesse, elle avait élevé ses frères et sa sœur, dans de douces valeurs, les écartant le plus possible du mal que représentait Grindelwald.
Et alors que leurs regards se mêlaient dans un profond silence, la blonde se demandait si tout cela serait vain, si jetait sa sœur dans son seul amour gâcherait toute cette éducation qu'elle avait construit ? Avait-elle vraiment le choix ? Le bonheur de sa sœur avait toujours importé plus que beaucoup d'autres choses. Elle soupira finalement et laissa quelque peu sa tête pencher en arrière. D'un geste léger, elle passa sa fine main dans sa chevelure pour éliminer des noeuds imaginaires, elle déclara finalement :
- Espèce de lâche...
En face d'elle, Abraxas ricana tout en ingérant un peu plus de la fumée toxique de sa cigarette, cela eut pour conséquence de rendre un peu plus grave l'éclat de son timbre. Les lèvres de Vector s'entrouvrirent sans pourtant qu'un son n'en sorte, il ne s'attendait que très peu à cette remarque. Allanah laissa, quant à elle, un sourire s'étaler sur son visage. L'hilarité du jeune Malfoy avait réussi à détendre cette situation qui l'avait beaucoup perturbé. Et la jeune serpentarde avait besoin de se détendre pour son premier jour de vacances. Elle souhaitait voir en celles-ci une légère pause qui lui permettrait enfin de songer à autre chose qu'à Tom. Qu'à le fuir, encore et encore.
Intérieurement, elle secoua la tête, elle devait vraiment s'enlever l'héritier de la tête.
- Et, je peux savoir pourquoi ? s'exclama le jeune sorcier, indigne à ses yeux de cette appellation.
Elle reconnecta sa totale attention aux êtres présents dans son compartiment, condamnant le jeune Jedusor à se terrer dans un coin de son esprit.
- Tu as précisément attendu pour accepter qu'Allison m'en parle pour être sûr que je ne puisse rétorquer toutes vos manigances, déclarât-Elle sous l'air faussement coupable de son plus lointain ami. Lâche, répéta-t-elle comme un refrain.
- Je dirais plus rusé, on est pas à serpentard pour rien.
Au son de sa voix, Allanah orienta son regard vers le grand blond devant elle. Elle fronçait les sourcils comme si elle ne parvenait pas à comprendre ce qu'il voulait dire. Pourtant, elle avait très bien saisit les mots limpides qu'il lui avait transmit. Tranquillement, elle laissa ses ongles manucurés frappés le siège en cuir où elle reposait tout en cherchant ses mots.
- Je ne vois rien de rusé là dedans, je vois par contre la lâcheté de ne pas avoir su me confronter comme l'homme fort et viril qu'il est pourtant, s'amusa-t-elle à énoncer avec un sourire moqueur sur un visage de porcelaine.
Allanah paraissait presque démoniaque comme cela. Le ton de sa voix respirait une certaine douceur que pourtant l'éclat mauvais de ses yeux transformait en mélodie de souffrance. Il se dit momentanément qu'il n'avait pas à s'inquiéter pour elle, elle était tel l'éclair qui a frappé la terre un jour lointain, elle était l'éclair qui avait donné le feu aux Hommes. Et pourtant, il ne pouvait s'empêcher de se dire qu'il fallait un feu ardent de puissance pour se confronter à Tom. C'était rare, mais Abraxas avait peur.
- Il serait temps de choisir une maison, saleté de lionne, rétorqua le jeune Bulstrode.
Allanah fronça à nouveau les sourcils, l'incompréhension se lisait sur son visage. Elle pesta momentanément contre sa tendance à trouver tout ce qu'elle ne comprenait pas idiot et implacablement faux. Elle contrôla du mieux qu'elle put son cynisme et chercha ses mots pour ne pas paraître aussi mauvaise qu'elle l'était.
- Désolé que ton imbécilité te porte à croire que le courage est seulement l'apanage des gryffondor, tenta-t-elle avant de faire claquer sa langue sur son palais, elle avait échoué dans sa tentative de douceur, et désolé que le peu de testostérone que la nature t'est donnée ne te permettre pas de m'affronter, moi, insista-t-elle en croisant ses jambes, un être si faible...
Le silence retentit comme un coup de grâce dans le compartiment qui accueillait une partie du groupe des serpentards, silence qui fut violemment rompu par un énième ricanement du blond. Vector pinçait ses lèvres, condamnant toutes les remarques qu'il avait à faire au néant. Avait-il seulement une chance de gagner un combat verbal face à elle ?
Au contraire, Abraxas se sentait prêt à relever ce défi.
- On dirait un chaton qui se débat comme ça, prise au piège dans le méchant patriarcat, s'amusa le jeune homme, poussé à m'être de côté ses craintes pour profiter d'un peu plus de calme, c'est difficile de se tenir du mauvais côté de la barrière ?
Allanah sourit, elle adorait se battre. Leurs deux paires d'iris se plantèrent les uns dans les autres. Elle ne pouvait avoir peur d'un serpent comme lui, le diable crouler sous sa peau. Elle se prit à apprécier cette conversation, elle se prit à apprécier cette place qu'elle occupait parmi eux. Elle sentait constamment mise à l'épreuve, secouée de toute part, poussée à se surpasser.
- Je n'ai pas peur de ce qui est dur, j'ai de quoi me battre. Et puis, la barrière est frêle, le vent tournera, Malfoy.
- Et seras-tu là pour le voir, petite fille ? Se moqua son ami en allumant une énième cigarette.
Suite à cette appellation, l'envie prit à la jeune fille que le serpentard s'étouffe avec sa drogue. Elle serra momentanément les dents, donnant bien trop de plaisir à son adversaire.
- Je l'ignore, l'important n'est pas ce que je ne verrais pas, mais ce que je vais pouvoir accomplir avant de partir, prononça-t-elle de la voix la plus calme possible malgré sa légère colère montante.
- J'ai vraiment bien fait de choisir la cadette, ricana le jeune Bulstrode comme pour mettre fin à cet affrontement, balançant ses mains derrière son crâne et fermant les yeux, elle, au moins, sera plus calme !
Comme seule réponse, Allanah frappa violemment le tibia de son camarde, lui arrachant un léger cri de douleur qu'elle reçu avec satisfaction. Lorsqu'il posa son regard effaré sur elle, il recut à son tour un doigt d'honneur destiné à lui prouver toute sa rage.
Elle contourna ensuite toutes relances de discussions en replantant son regard dans le paysage qui défilait à sa gauche. Ses yeux peinaient à s'accrocher au moindre détail, tout allait si vite. Les formes se matérialisaient à l'instant même où elles n'étaient déjà plus. La jeune fille cessa de confronter le travers de la vitre et entrevit son reflet dans celle-ci. Elle fut alors comme cet horizon, incapable de se raccrocher à quoi que ce soit. Aussi instable que parfaitement statique, elle apparaissait et disparaissait au fils des formes.
Elle ne représentait plus rien tant elle cherchait à être tant de choses. Qui était la jeune sorcière qui fixait la vitre de son compartiment ? À qui appartenait les yeux émeraudes qui cherchaient désespérément une accroche ? Et son coeur ? Servait-il encore la cause qu'elle s'était fixée, ou s'était-il perdu, au fils de leurs baisers, dans les ténèbres ?
Elle n'avait plus le choix que d'attendre, elle n'aurait pas de réponses ce soir, ni durant le reste de ses vacances. Peut être n'aurait-Elle cette réponse que lorsqu'il serait trop tard pour changer quoi que ce soit. Le silence s'était montré roi le reste du voyage, mais la supériorité d'un seul être irradiait les lieux, les esprits de chacun.
Leurs places se dessinaient peu à peu, leurs pions glissaient le long de l'échiquier, certains gisaient déjà sur le côté de la partie. Le terrain du diable se profilait au loin, à perte de vue, infini peut être. Une ombre surplombait le plateau de jeu, leur arrachant le droit à la lumière, les condamnant à jouer jusqu'à perdre.
Personne ne combat le diable en espérant gagner, personne n'est assez poignardé par la démence pour le faire. Personne ne l'était jusque là.
Le reste du trajet jusqu'à Londres se passa calmement, Allanah se laissait aller par le mouvement léger du train, par le contact rassurant de la main d'Alphard. Elle avait besoin de partir loin, elle reprendrait ce jeu lorsqu'elle aurait connu le repos, assez pour affronter plus que le court de ses pensées.
Après de longues heures à espérer que ce train la conduise jusqu'au bout du monde, la locomotive rouge s'était malheureusement arrêtée sur le quai de la gare. Elle avait, avec difficulté, fait émerger le jeune Black de son sommeil réparateur qu'elle aurait aimé avoir également. Ils sortirent finalement tous dans de grands soupirs de la machine à vapeur, chaque élève prenait un temps de pause pour se dégourdir les jambes, voulant effacer de leurs corps les effets de ce long moment assis.
Allanah observait alors son camarade aux cheveux hirsutes se débattre avec ses courbatures tout en cherchant à travers la foule sa mère. Il répétait qu'elle n'arrivait jamais en retard de peur que son fils se soit enfuit avant. De cette remarque, sa camarade gardait un profond sourire aux lèvres, désespérément, elle aussi scrutait le quai de la gare. Elle ignorait à quoi pouvait bien ressembler la mère du Black mais son instinct l'aiderait peut être à la distinguer de toutes ses femmes qu'elle voyait.
Étonnement, elle vit une femme se détacher du reste des sorciers pour s'avancer vers eux. Elle était grande, bien plus que l'était la jeune Green. Elle lui rappela violemment l'image de sa mère, une finesse incroyable et un air sérieux ancré dans ses traits. Irma Black n'avait rien d'ordinaire. Elle était brune, d'une couleur bien plus douce que celle de ses enfants et ses traits se teintaient d'une force abrupte. Elle était impressionnante, Allanah ne s'étonnait pas d'avoir affaire à la mère de Walburga.
Elle possédait à la fois un charisme époustouflant, et une prestance digne d'une femme aussi puissante qu'indépendante.
Elle les rejoint rapidement, se plantant devant son fils qui parvenait tout de même à la dépasser de quelques centimètres.
- Tu aurais pu retenir Abraxas quelques instants, Alphard, s'indigna-t-elle comme si cela paraissait être un affront, j'avais un message à faire passer à Wilhelmina.
Son fils soupira, il ne porta pas plus d'intérêt à sa mère et attrapa ses valises ainsi que celles de sa camarade. Ce fut lorsqu'Alphard quitta sa vision que la mère des Black aperçut la jeune fille à ses côtés. Si elle n'en était pas une, Allanah se sentirait presque impressionnée par cette femme puissante. Leurs regards s'accrochèrent dans un étrange combat de prestance. C'était la première fois que l'américaine était confrontée à une personne de la société anglaise. Elle pouvait entendre ses parents lui murmurer des conseils odieux aux oreilles, mais elle n'avait aucune envie d'asseoir une quelconque supériorité à cet instant.
- J'imagine que tu es Allanah, annonça enfin la femme anglaise en arborant un sourire.
Cet éclat de gentillesse lui parut aussi étrange que leurs regards. Tout paraissait être une compétition, elle sourit à son tour, hochant la tête à cette femme.
- Et bien, Allanah, prononça-t-elle comme si cela provenait d'un folklore adorateur des sacrifices humains, j'espère que tu te plairas chez nous durant ces vacances.
Elle haussa un sourcil, elle ne put s'empêcher de se demander comment une femme aux sentiments si faux avait pu donner naissance à l'un de ses meilleurs amis. Elle effaça cette interrogation de son esprit, elle le savait d'expérience personnelle : nous ne sommes pas nos parents, ils ont beau nous donner la vie, c'est nous qui la créons. Sans qu'elle ne puisse répondre quoi que ce soit, la mère d'Alphard lui tourna le dos pour confronter à nouveau son fils. Laissant Allanah se perdre loin de leur discussion, elle se demandait à quoi ressemblerait ses vacances dans un environnement aussi étrange que la demeure des Black.
Elle s'imaginait mal passer tout son temps à se terrer dans la chambre d'Alphard sans affronter le chaos que devait-être cette situation familiale. Elle n'eut pas plus le temps de s'interroger sur cela que l'ombre du jeune homme se plaça à nouveau devant elle.
Le visage du serpentard affichait la lassitude qu'il récupérait à chaque fois qu'il devait rentré chez lui, sa mère était partie depuis quelques secondes et pourtant elle semblait encore bien présente. Son empreinte glaciale sur son esprit, sa voix tournoyante jusqu'au tréfonds de sa gorge, bien sûr il aurait aimé lui hurler qu'il n'avait pas l'intention de marier cette américaine, qu'elle était simplement son amie. Mais il avait hoché la tête, se disant qu'il ne souhaitait pas réveiller les hostilités aussitôt rentré.
Il scrutait le visage d'Allanah devant lui. Sa peau de porcelain se teintait de cristaux alors que le soleil quittait son poste, elle était magnifique comme cela, la tête relevée vers lui, attendant qu'il décide. Il détruit à contre coeur ce moment où il n'y avait que lui pour elle en passant son bras autour de ses épaules pour la ramener à ses côtés. Ils marchèrent encore un peu, en silence, et lorsqu'ils trouvèrent un endroit adéquat pour transplaner sans le brouhaha de la gare, il prit enfin la parole :
- Quoi qu'elle te dise, n'écoute pas ma mère, laissant un soupir lui échapper, si elle te provoque, c'est dans le simple but de tester tes limites, et je pense que tu es assez intelli-
- Oui, le coupa-t-elle brusquement en posant son bras sur le sien comme pour le rassurer, je suis assez intelligente pour ne pas me laisser avoir par ta mère mais je suis aussi assez grande pour me défendre devant quiconque, tout en pinçant ses lèvres pour s'empêcher de sourire, elle ajouta, moi aussi, j'ai une mère.
Le soufflement du nez d'Alphard mit fin à cette discussion, le jeune homme ne souhaitait pas plus parler de sa famille. Peu importe ce qu'il dirait, la jeune fille comprendrait bien assez lorsqu'elle les rencontrerait tous. Il soupira ensuite, attrapa fermement l'avant bras de sa camarade et transplana jusqu'à chez lui.
La première chose qui frappa la jeune américaine fut la simplicité de la bâtisse. Elle se trouvait devant une rue londonienne bien différente de ce qu'elle avait l'habitude de voir à New-York. Il y avait un assemblage étrange de maisons qui ne semblaient se différencier que par les nombreuses portes à leur devanture. Elles étaient toute similaire, elle ne saurait dire laquelle abritait ou non un sorcier. Elle ne sentit même pas le regard amusé de son ami sur son air interrogateur, elle continuait de froncer les sourcils alors que soudainement une secousse intervint dans son champ de vision. Cela vint jusqu'à son corps, qui du au choc du transplanage, la fit quelque peu reculer, la main d'Alphard se plaça dans le creux de son dos pour la maintenir droite.
Elle observa alors une énième maison se faufiler entre deux autres, les écartant l'une de l'autre dans un sortilège à la fois des plus simples et des plus extraordinaires. Bien qu'elle aurait cru que la noble et ancienne famille des Black privilégierait un environnement loin de tous moldus, ils se retrouvaient au contraire à habiter au milieu d'eux. Elle n'eut pourtant pas l'occasion d'interroger Alphard à ce sujet car celui-ci avançait déjà vers la maison qui venait d'apparaître.
Allanah empressa le pas derrière lui pour ne pas se retrouver toute seule dans une rue qu'elle ne connaissait pas. Très vite, elle quitta l'air moldu pour se réfugier dans la demeure de la famille.
L'intérieur était d'autant plus en adéquation avec ses habitants, un long couloir se dessinait devant elle, ornait de part en part de différents tableaux de maîtres de maisons, de famille ancestrale, un sentiment d'habitude attrapa la main de la jeune Green alors qu'elle gravissait ce corridor. À cet instant, la maison des Black n'avait rien de bien différente de la sienne. Si ce n'est la taille, le manoir Green devait bien contenir une dizaine de maison comme celle-ci. Elle nota cette remarque dans un coin de sa tête comme réponse potentielle à une attaque de la maîtresse de maison.
Très vite, trop à son gout, ils rejoignirent ce qui devait être le salon principale. Il était bien plus petit de ce quoi elle était accommodée mais une sensation de chaleur lui fit oublié cet aspect. Un feu crépité au fond de la piece, laissant l'odeur alléchante des flammes emplir les environs.
Allanah se sentit embaumée par cette douceur, un peu comme chez elle mais si loin à la fois. Elle entrevit Alphard quitter la pièce pour ranger leurs différentes valises dans sa chambre.
Elle détourna ses iris émeraudes du rouge incandescent et ceux-ci rencontrèrent la silhouette rêveuse de l'aînée des Black. Walburga l'observait aussi, depuis l'instant où elle était entrée dans le salon. Elle était accoudée à ce qui ressemblait à un bar, faisant tournoyer le liquide ambre de son rhum dans son verre. Sur son visage reposé ce même sourire que lors de la soirée de Slughorn. Mais tant de choses avaient changés.
- Je pensais que tu aurais choisi Tom, annonça-t-elle sans prendre le temps inutile de la saluer, il me semblait être un choix plus alléchant que mon frère.
Les lèvres de la jeune fille s'entrouvrirent. Elle n'était pas spécialement étonnée de l'audace de la noiraude, mais la mention de Tom fit augmenter le rythme des battements de son coeur. La malice qui naquit dans les yeux de son interlocutrice lui laissa entendre qu'elle avait décelé son point faible. Et Allanah se sentit idiote, mais elle n'en démordit pas, il était toujours plus difficile de vaincre une femme, plus spécialement si celle-ci use de la même force que vous. les mots étaient une arme inépuisable et incontrôlable qu'Allanah Green s'était prit à apprécier tout au long de sa vie. Et ce jour-ci, devant Walburga Black, elle trouva le jeu de leurs paroles diablement exquis.
- Et plus alléchant que ton cousin ?
L'avantage des mots sur les coups est flagrant pour ceux qui détiennent la force des deux. L'attaque physique fait mal, uniquement mal, il n'y a que la souffrance ou non comme possibilité. Lorsqu'on use de la rhétorique, c'est un panel d'émotions incontrôlées qui est notre support de frappe. À cet instant, la contraction de la mâchoire de la jeune Black fut pour Allanah le signe qu'elle avait avancé ses pions vers le bon emplacement, et elle n'attendit pas son tour pour continuer à jouer.
- J'aurais imaginé que tu aurais choisi quelqu'un de plus mature et réfléchi, ou peut être que les prétendants se sont limités, marquant une pause, elle assit sa supériorité sur la discussion, à ta famille.
- Je comprends pourquoi Alphard t'aime bien, soupira Walburga avant d'ingurgiter une gorgée méritée d'alcool.
Allanah sourit, bien heureuse d'avoir su rattraper son erreur. Et pourtant, les deux jeunes femmes gardèrent en mémoire cet instant. Tom avait été quelqu'un pour Walburga mais au même titre qu'il était quelqu'un pour Abraxas. Dans les yeux de la blonde, le jeune Jedusor n'était pas le chemin à suivre, mais le chemin qu'elle souhaitait emprunter. Walburga sourit à son tour, pour des raisons bien différentes, elle se plu à croire pouvoir observer ces deux êtres spéciaux s'entrechoquer à l'avenir. Mais elle ignorait d'à quel point cela serait terrible.
Chacun ignorait l'hécatombe qui, d'un pas lent et silencieux, gravissait les marches de l'Enfer, la voix traînante, elle murmurait, Tiens toi prête, Allanah, je viens pour toi.
Écartant la guerre initiale entre les deux sorcières, la jeune américaine reprit la parole pour approfondir ses réponses :
- Je ne vois vraiment pas ce que tu trouves à cette imbécile, levant un sourcil, le souvenir de sa matinée gravé dans sa tête.
La grande Walburga Black pinça discrètement ses lèvres, et la cinquième année jurerait avoir aperçu la rougeur gravir ses joues. Elle répondit finement quelques secondes plus tard, d'une voix aussi lasse que cela débordait de mensonges :
- Moi, je ne lui trouve rien de spécial, mais je dirais, s'arrêta-t-elle pour faire de la suite de son récit, la vérité, je dirais que c'est ce qu'il trouve en moi qui le rend un peu plus spécial que les autres.
- Et qu'est-ce qu'il trouve en toi, Black ?
La jeune femme ricana et planta ensuite ses iris sombres dans le feu au loin.
- Ce que je cache aux autres.
Allanah laissa ses fossettes se dessiner légèrement dans le creux de ses joues à l'entente de cette phrase. Elle trouverait presque mignon cette relation, mais elle savait qu'elle ne l'était pas.
- Ça reste un connard, clama la jeune américaine avec un peu plus de relâchement que durant le reste de ses paroles.
Entendant les pas de son frère dans les escaliers, Walburga se décida à finir ces retrouvailles en beauté.
- Que veux-tu, c'est toujours plus agréable quand on souffre.
Suite à cette remarque, Alphard Black pénétra à nouveau la pièce et détruisit le jeu créé entre les deux femmes. Il s'interposât même entre elles deux, se plaçant devant son amie. Il l'invita d'un mouvement de la tête à quitter la pièce, elle haussa un sourcil en se demandant ce qui pouvait bien pousser le jeune homme à se montrer si abrupte.
Il soupira et entreprit de s'excuser à sa manière :
- Ma chère demoiselle, auriez-vous l'obligeance de rejoindre ma chambre à coucher et de vous éloigner de mon monstre de sœur dont l'activité préférée est boire goulûment le sang des nouveaux-nés.
Dans un rire cristallin et communicatif, Allanah accepta finalement de quitter le salon pour suivre son camarade jusque dans sa chambre.
La décoration de la pièce était sobre, composée en grande partie de gris, la seule touche de couleur étant les différents équipements de Quidditch trop petits qui étaient accrochés dans un coin de sa chambre. Le lit à baldaquin aux couleurs sombres était au milieu de la pièce et semblait infiniment plus grand que le sien, au manoir. Elle s'empressa, sans s'attarder sur le reste des détails, d'aller s'allonger sur le matelas dont les couvertures en velours noir appelées son cerveau au repos.
Elle s'étala de toute sa longueur sur le lit tandis qu'Alphard terminait d'installer ses différentes affaires aux côtés des siennes dans son armoire. D'un geste habituel, Allanah attrapa une cigarette et la coinça entre ses lèvres, très vite, le feu de la drogue enflamma sa gorge et la détendit un peu plus. Silencieuse, elle observait le jeune Black faire des allers-retours incessants entre toutes les valises présentes dans sa chambre.
Ne tenant plus et alors qu'il passait près du lit, la main libre de la jeune fille agrippa son poignet et le retenu de toute sa force. D'un air interrogateur, Alphard déposa ses yeux sur la sorcière allongée. Et bien qu'elle décelait sur le visage de son camarade l'impatiente de ranger tout cela pour s'allonger auprès d'elle, Allanah se disait que cela pouvait bien attendre.
- Viens t'allonger, ça sert à rien de ranger, murmura-t-elle d'un ton suppliant qui convainc avec brio le jeune homme.
Il délaissa alors ses tâches et comme la serpentarde quelques instants plus tôt, son corps rejoignit la douce étendue du velours. Ils fixèrent le plafond alors que le jeune Black parlait de comment se déroulerait leurs vacances. Il mentionna que comme ce soir-là, ses parents ne seraient sûrement pas là, rendant visite aux Malfoy. Il promit au passage à la jeune fille qu'eux aussi iraient voir Abraxas, ce qui ravit le coeur de la Green. Et il mentionna par la suite que son frère était resté au château, avec sa petite copine comme il le faisait toujours.
- Ton frère ? Mais...essaya-t-elle en s'assurant qu'elle n'avait jamais entendu parler de ce dénommé Cygnus. En plusieurs mois d'amitié, tu ne m'as jamais dis que tu avais un frère, tu n'en parles jamais.
- Parce qu'il n'y a rien de mal à dire de lui.
Allanah ricana tout en crachant une énième bouffée de sa cigarette, elle implanta dans sa tête l'information qu'Alphard Black ne haïssait pas l'intégralité de sa famille, elle trouvait cela encourageant pour l'avenir.
Finalement, ils n'eurent plus rien à dire, laissant le silence emplir la pièce. Allanah se sentit alors comme près du feu, se permettant le calme et la douceur. Elle était si loin de Tom, si loin de Poudlard que cela paraissait limpide que le danger ne l'aurait pas ici. Mais peut être se trompait-Elle, l'amour rend aveugle de bien plus de choses que lui-même.
Allanah et Tom n'étaient pas une histoire d'amour, c'était le récit du chaos et du diable, d'une guerre sans merci qui aurait pu être celle du bien contre le mal. Mais Allanah n'était pas le bien, elle était dangereusement instable.
Et à cet instant, elle était libre, ses chaînes se desserraient et semblaient enfin la laisser respirer. Dans ce besoin de sensations, elle attrapa doucement la main d'Alphard et la serra si fort qu'elle crut se faire mal. Elle se laissa bercer par cet élan de liberté qui étreignait son coeur. Elle s'enferma dans le déni, dans cette cage dorée aux allures de chateau fort.
Mais une cage reste une cage, autant que la sauvagerie d'un loup reste tel quel malgré les barreaux. Au loin, dans un avenir qui frappait aux portes de leurs esprits, le bruit des grelots de la paix en fuite, les hurlements de la meute criaient à Allanah de s'enfuir. Et elle restait là, devant le diable, ayant ouvert la porte à l'anarchie.
Elle n'écouta pourtant pas cette alarme, doucement, Allanah ferma les yeux et se laissa bercé par ses rêves.
Loin en elle, loin en lui, sommeillaient toujours ce désir intense, inassouvi et insatiable. Ils étaient tous deux maîtres de leurs pions mais esclaves dans les mains désirés de l'autre. Allanah et Tom étaient l'apothéose de l'être adversaire, mais le goût du sang emplirait la fin de cet affrontement.
•
Bonjour, bonsoir à tous,
J'espère sincèrement que ce chapitre un peu long vous a plus ! Les vacances d'Allanah seront constitués encore de 2 chapitres avant le retour à Poudlard, j'espère que ça vous plaira !
Alors tout d'abord, avez-vous aimé ce chapitre ?
Qu'avez-vous pensé de sa conversation avec Tom ?
Ainsi qu'à son arrivée dans la demeure des Black ?
Aujourd'hui, en me réveillant, j'ai pu voir que j'avais atteint les 40k ! Vous ne pouvez pas savoir à quel point ça me fait plaisir, vraiment merci infiniment pour tout le soutien que vous m'accordez ! VA est ma première histoire et la voir autant se faire connaître me fait beaucoup de bien ! J'espère que la suite vous plaira tout autant, je vous aime !
encore merci, et à la semaine prochaine !
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