15 | 𝓼hards of her.

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| CHAPITRE 15 |

they were young, they didn't know
what life has planned for them.

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LE FROID ÉTAIT SI RUDE
en cette nouvelle année que très peu d'élèves s'aventuraient encore en dehors du château. Et même lorsque l'épaisse neige ne les dissuadait pas, le vent froid et hardi les décourageaient à sortir. Les étudiants de Poudlard s'adonnaient plutôt comme chaque hiver à profiter à nouveau de leurs salle commune. Redécouvrant une banquette près des fenêtres qui avaient connu mille discussions. Ou encore un canapé au centre de la pièce qui accueillait leurs rires. La chaleur de la familiarité des maisons se développaient à l'instar des températures chutantes. Il y avait également ceux qui trouvaient étrangement en la bibliothèque un endroit reposant qui leur permettait de s'assoupir parfois.
Pour les élèves de Poudlard, la période hivernale ressemblait à une pause. Comme si leur existence leur permettait de se calquer à la chute d'un flocon. La longue et interminable descente vers le sol et la couverture de neige. Rien ne naissait en hiver. Il n'y avait que la destruction ou l'arrêt de toute évolution.

Pourtant, une ascendance grandiose avait vu le jour au sein d'une relation entre deux étudiants du château écossais. Autant que cette idée contrecarrait les plans de la nature, celle-ci n'empêchait même pas aux deux jeunes de parcourir le monde enneigé et glacé. Allanah Green et Le'o Avery s'étaient découvert en ce début d'année une complicité folle et une ténacité à toujours se trouver ensemble. La blonde voyait en son ami le seul moyen d'échapper à tout le reste. Alors que la jeune Wilzem s'efforçait de rester avec Abraxas le plus possible, redoutant les mois qui défilaient, les deux amis, au contraire profitaient l'un de l'autre.
À chaque fin de journée, lorsque les deux serpentards se retrouvaient enfin, c'était le soulagement plus que l'inquiétude de se séparer encore qui les submergeait. Leur relation s'était consolidé autour de l'apaisement que leurs contacts mutuels produisaient.

Pour Le'o, l'américaine représentait la touche de douceur dont l'avènement proche de son maître était son contraire. La jeune fille était la seule personne de son entourage à qui il laissait encore entrevoir le pétillement de son sourire. C'était sûrement similaire pour la jeune Green. Le septième année mettait en pause toutes ses pensées destructrices, ensevelissant toute sa terreur sous les rires et ses fossettes. Le'o lui faisait oublier Tom, Grindelwald et elle-même à certains instants. Le jeune homme faisait renaître ce qu'avait été Allanah en quatrième année à Ilvermorny.

Alors, leurs camarades de serpentards pouvaient avec étrangeté toujours voir les deux jeunes se retrouvaient dès qu'ils le pouvaient. Puis disparaître dès qu'on ne les regardait plus un instant. La seule chose qui restait de leur disparition était le bruit de leurs chaussures frappant les dalles de Poudlard et leurs rires éclatants entre les fenêtres. C'était deux renaissances étranges qui se donnaient en spectacle entre les murs du château et l'éclat de l'hiver.

Et à nouveau, dans la froideur du deuxième jour de cette troisième semaine de janvier, Allanah et Le'o avaient quitté Poudlard. Pourtant, cette fois-ci était bien différent des autres, car les deux élèves ne s'étaient pas aventurés dans la forêt interdite ou à Pré-au-lard. Ils étaient simplement allongés dans la couverture blanche du parc et observaient le ciel. Leurs capes profondément serrés contre eux, aux yeux du monde, ils ne semblaient pas avoir froid. Bien sûr, ce n'était pas le cas, ils étaient frigorifiés. Mais, ils étaient de ceux qui se fichaient bien de perdre quelques membres pour observer le monde sous une différente vision.
Et Allanah voulait vérifier si le froid ralentissant son corps, son cerveau et son cœur, elle parviendrait à réfléchir correctement.

  - Parfois, je me demande vraiment comment Lyssa a fait pour tomber amoureuse de cet ogre, indiqua le châtain, enfin, on dirait véritablement un grizzly avec une petite brebis.

Suite à la dernière remarque de son ami, le doux rire de la blonde envahie le silence et le détruis. Elle se calma rapidement avant de rétorquer, comme pour défendre la rousse :

  - Et toi ? Comparé aux autres, t'es aussi une petite brebis !
  - Toujours entrain de me complimenter toi, ironisa-t-il dans un faux rictus de vexation.

Il resta dans un silence profond où naquis alors d'intenses réflexions, chose qu'il fuyait depuis ses deux semaines à être heureux.

  - Au final, aucun de nous n'est méchant. C'est simplement l'image qu'on préfère retranscrire pour les autres, je pense que c'est plus simple pour tous.

Allanah savait à présent que Le'o ne mentionnait jamais Tom lorsqu'il englobait tout ce qui formait son entourage. Le serpentard avait cette tendance à écarter de lui l'héritier, comme soit pour le faire au moins une fois gardant le contrôle sur sa vie. Ou pour montrer à quel point il ne pouvait faire partir de rien et qu'à lui seul il était déjà quelque chose de bien trop unique.

- Le'o, je sais que la mine grincheuse d'Abraxas n'est pas ce qu'il est au fond. Ce que je veux dire c'est que véritablement tu parais exemplaire à côté des autres, alors comment t'as fais pour finir avec eux ? le questionna-t-elle, sans la moindre hilarité et au contraire un grand sérieux.

Le jeune Avery eut le mérite de se poser sérieusement la question. Comment avaient-ils inévitablement pour se retrouver à autant se côtoyer. Il n'y avait pas que Tom dans l'équation. Cela reposait tout de même sur un profond attachement les uns envers les autres. Il y a avait Abraxas et Alphard qui étaient meilleurs amis depuis leurs neuf ans. Marcus et Vector, d'étranges amis complices de leurs folies. Et pendant un temps, simplement Tom et lui. La solution échappait à Le'o et il ignorait complètement comment leurs trois duos n'avaient finis par en former qu'un.
Il s'activa alors à donner une réponse à Allanah qui la sustenterait, lui convenant à lui même.

- J'imagine qu'en tant que riches sang-purs, on était prédestiné à se rejoindre. C'est comme ça avec les vingt-huit sacrés, précisa-t-il comme si la logique débordait de ses paroles, il n'y a pas ça en Amérique ?
- Sûrement, je ne sais pas. A Ilvermorny, je n'ai jamais passer mon temps qu'avec un sang-mêlé élevé par une moldue et une sang-pure déshéritée. J'imagine que si groupe de pro-anarchistes sang-puriens il y avait, ils avaient peur de m'approcher.

Comme réponse à la remarque de son amie, l'air reposant devant la bouche du septième année se retrouva projeté rapidement en avant. Il pouffa de rire pendant quelques instants alors qu'Allanah paraissait étrangement calme à ses côtés.
Et dans un mouvement doux pour le monde, elle attrapa l'étui vert émeraude empli de cigarette, autant que lorsqu'elle l'avait reçu. Elle se moqua alors du froid et du vent se levant non loin en allumant une petite torche entre ses lèvres qui se consuma peu à peu. La blonde ne fumait pas beaucoup, sa mère avait toujours dit qu'une femme qui faisait des activés d'hommes repoussaient ces derniers. Mais en vérité, la jeune fille se fichait bien des préceptes comme cela que sa génitrice avait toujours tenté de lui apprendre.
Elle ne fumait pas souvent car Allanah était dépendante. Très vite et trop fortement, elle s'accrochait toujours à des choses qui la détruiraient. C'est bien pour cela qu'elle gardait l'alcool aussi loin que possible.

C'est également pour cela qu'elle n'était pas dépendante de la compagnie de Le'o, elle pouvait s'en passer. Sûrement que son cerveau s'efforçait de constamment la torturer en ne la faisant pas aimer ce qui pourtant pourrait lui donner envie de vivre. Alors qu'elle inhala un peu plus de la fumée toxique, Allanah profita de leur proximité pour que son pouce caresse doucement sa lèvre inférieure. Elle n'ignorait pas que le sourire qui se répandait constamment sur son visage n'était qu'un cadeau laissé par le jeune homme. Comme une petite pause dans leur grand jeu. Elle n'était heureuse et épanouie que parce qu'il lui permettait encore. Et rien que cette pensée détruit tout ce qu'elle avait pourtant accumulé en deux semaines.

Les chaînes lui revinrent en tête, puis le train. Et simplement ses yeux. Son regard pénétrant qui lui avouait à chaque instant que la seule chose qui la possédait était lui. Comme une matérialisation de la peur, du désir et du mal. C'était horrible pour Allanah. Il n'était pourtant pas là mais Tom semblait la suivre à tout instant. Il ne s'était éloigné d'elle que pour plus laisser sa marque sur elle. Il l'avait pourtant torturé, n'hésiterait pas une seule seconde à le refaire. Alors pourquoi avait-elle abandonné la sérénité au profit du souvenir de ses lèvres ?

  - Allanah, tu crois au bonheur ?

La concernée par la question manqua de perdre sa cigarette dans la neige par surprise. Cela faisait plusieurs minutes que le silence avait pris possession d'eux. Mais autant qu'elle, Le'o semblait juste attaquer par les réflexions.

  - J'imagine que oui, c'est censé être le but à atteindre de toute existence, avoua-t-elle, simplement.
  - Alors pourquoi personne ne semble jamais heureux ? Même avec le mariage, les enfants, un travail ou de l'argent, tout autour de nous, personne n'est jamais heureux.

Allanah put percevoir le son de sa voix se briser alors qu'il évoquait ses idées avec douleur. La jeune fille ignorait pourtant ce qui blessait autant son ami. Mais elle se dit que la cigarette qu'elle jeta au loin pouvait bien passer après. Elle se tourna brusquement sur le côté vers Le'o et attrapa son épaule pour qu'il fasse de même. C'est de cette manière qu'elle put se rendre compte que malgré l'absence d'une carrure importante, le jeune homme restait un joueur de Quidditch. Elle se concentra à nouveau sur sa tâche à accomplir.

  - Peut être est-ce par ce que tu cherches au bonheur un aspect constant et toujours présent ?

Comme elle l'attendait, les sourcils du serpentard se froncèrent et prouvèrent que les explications étaient requises.

  - Le bonheur n'est peut être pas quelque chose qui reste indéfiniment. C'est même peut être une chose difficile à percevoir quand elle est là mais incroyable manquante quand elle part. Être heureux, c'est beaucoup de choses tu sais. C'est une bonne note qui te fait sourire et un entraînement réussis de la part du meilleur poursuiveur de monde, indiqua-t-elle en lui décrochant un sourire. C'est un câlin ou un baiser. Le bonheur, c'est certains instants de ta vie qui te font avancer jusqu'au prochain.
  - T'as vraiment l'art de faire des discours profonds toi ! Je comprends que Slughorn t'adore.

Un doux sourire envahit le visage de la jeune fille lorsqu'elle aperçu à nouveau la joie dans les yeux de Le'o. Elle le trouvait bien plus beau comme cela, avec la candeur qui sublimait son faciès. Alors qu'elle scrutait le marron de ses yeux, plus ne semblait exister aux yeux de garçon. Plus rien si ce n'est la magnifique jeune femme devant lui. Le sublime être qu'était Allanah irradiait presque l'environnement hivernal où ils se trouvaient. Plus précisément, il semblait plongé le jeune Avery dans une trans où uniquement ses lèvres pouvaient le sustenter. Pourtant, le serpentard ne savait mettre de mot sur ce qu'il ressentait. Pour la simple raison qu'il voyait en l'amour un sentiment bien trop dérisoire ou banal à offrir à cet ange.

- Et toi alors, qu'est-ce qui te rend heureuse ?

Question banale, mais les yeux ancrés dans ceux de sa camarade rendaient tout cet instant profondément étrange. Comme s'il devait avoir une importance pour Allanah. Tout au fond d'elle, la jeune fille sentait que c'était à cet instant qu'elle aurait du sentir tout son corps se tendre d'appréhension et d'impatiente. Ses lèvres devaient se mettre à trembler et surtout elle ne devait plus contrôler les battements de son cœur. Mais pourtant rien, alors que l'homme le plus doux se présentait à elle et lui livrait le besoin de sa présence, elle ne l'amenait qu'à une unique constatation. Ce qu'elle devait ressentir pour Le'o serait à jamais confier à Tom. Ses premiers désirs et les premiers tremblements de son être lui appartenaient déjà et elle ne pouvait rien faire contre cela. C'était inévitable et incroyablement triste.

  - Je ne pense pas le savoir. Et c'est bien mieux comme cela, c'est lorsqu'on perce le mystère de quelque chose qu'elle disparaît à jamais, rétorqua alors la blonde en basculant à nouveau son corps sur son dos.

Malgré qu'elle batte en leurs seins, la magie se désagrégea soudainement de cet instant. Il fut à nouveau attaqué par le froid, les reflexions vinrent grignoter les restes des forces des deux élèves. Leur après-midi venait d'être gâché par le temps les rattrapant. Par la réalité écrasante ayant violemment attrapée la jeune fille. Par la brûlante absence de tout autre sentiment que l'amertume dans le cœur de la serpentarde. Car, dans les yeux de Le'o, Allanah ne voyait que le reflet des siens. Rien d'autre que la vision insistante qu'elle était tout pour lui alors qu'il n'était que ce que son être ne voulait pas.

Quelques minutes défilèrent avant que le châtain ne décide de s'en aller en prétextant allant voir ses amis. Cela arrangeait la blonde que ce soit lui qui parte. Car celle-ci n'avait aucune excuse à son besoin de solitude, si ce n'est avouer qu'elle voulait pouvoir se haïr sans personne pour lui rappeler qu'elle pouvait être aimé.























Allanah ignorait bien quelle heure pouvait-il bien être. La jeune fille avait passé le reste de sa soirée à se terrer dans des coins éloignés du château sans jamais s'approcher d'une quelconque civilisation. Et à présent, le cœur fendu, la blonde était allongée sur un des canapés de sa salle commune et ses pieds se balançaient dans le vide sous une mélodie inconnue. L'enfant qui était seule cette nuit là n'avait rien de spécial. Et Abraxas Malfoy ne se serait sûrement pas arrêté près d'elle si le spectacle s'arrêtait à cela.
Mais au contraire, la serpentarde s'amusait à faire danser la fumée de sa cigarette dans l'air comme pour sublimer la toxicité de ce qui se réchappait d'elle. Un verre en cristal était splendidement renversé sur une table basse non loin d'elle, remplacée par le goulot d'une bouteille se jumelant souvent avec les lèvres d'Allanah. Oui, la scène qui se déroulait devant ses yeux n'était pas exaltante. Mais ce n'était pas les accessoires accompagnants la jeune fille qui inquiétait le Malfoy. Ce n'était pas non plus qu'elle se noyait dans la drogue et l'alcool mais bien que son regard faisait de même.

Les yeux pourtant si pétillants de l'américaine étaient emplis de brume. Comme si elle était constamment bloquée dans l'aube d'une mauvaise journée. La poussant à se répéter inlassablement ses tords en s'ensevelissant sous les dépendances.

Abraxas ignorait depuis quand il se comportait comme un bon samaritain mais le sommeil ne l'attirait pas plus que la bouteille dans les mains de sa camarade. Il quitta son observation lointaine pour rejoindre le demi-fantôme de sa salle commune. Le premier bruit presque humain qui réussit à arracher de cette chose fut une grognement suite à son vol de son breuvage. Tout en s'affalant sur un fauteuil en face, le blonde ingurgita un peu du whisky pur-feu. La première gorgée s'écoula le long de son œsophage tout en réchauffant violemment son corps. Il était sûr que l'être humain devant lui ne connaissait plus cette sensation vu la quantité d'alcool dans son corps.

  - Qu'est-ce que tu fous là, Malfoy ? questionna-y-elle soudainement en fixant le vide autour d'eux.

Si le jeune homme devait se choisir un jumeau dans ce monde, il opterait sans aucun doute pour la petite chose devant lui. Malgré le manque de carrure, l'américaine dressait la même imprenable barrière entre elle et le monde. Le son de sa voix rauque du à la l'alcool rendait le subterfuge d'autant plus efficace. Mais cela ne marchait pas avec un enfant privé de choix qui ne s'était réfugié que dans tout ce qui le détruisait, comme elle.

  - A toi de me le dire, l'américaine, rétorqua-t-il dans un rictus, c'est rare de te voir aussi dépourvu de...
- Ne termine pas ta phrase ou c'est toi qui sera dépourvu d'une chose qui fera de Lyssa la femme la plus triste du monde.

Un éclat de rire s'empara de l'espace brumeux de leur salle commune. Encore une chose qui faisait d'Allanah une parfaite petite copie du grand homme à ses côtés. Lorsqu'elle se sentait en position de faiblesse, l'agressivité prenait la place de la jeune fille expressive et loquace qu'elle était. Car celle-ci lui permettait d'un peu plus encore enfuir ce qui lui faisait mal.

  - Donc, peux-tu m'expliquer ton état très peu alléchant ce soir ?

Allanah soupira. Pouvait-Elle seulement se l'expliquer à elle-même ? Elle était en face d'un mur imprenable de brique. Et de l'autre côté se trouvait le calme après la tempête qu'elle ne songeait même plus à atteindre.
Il y avait eu Le'o, puis la pensée écrasante de Tom et enfin ces stupides lettres. Mais la jeune américaine n'avait aucune envie de mettre des mots sur le mal qui la rongeait. Alors elle posa simplement son regard sur la table basse à ses côtés. Elle voulait orienter l'attention d'Abraxas sur ce qui faisait son mal sans qu'elle n'ai à entrouvrir les lèvres.

Le jeune homme n'était en aucun cas dépourvu d'intelligence et très vite il reporta son attention sur les quelques dessins entassés sur la table basse. Certains avaient reçus des projectiles involontaires d'alcool et les jolies couleurs des dessins d'enfants se retrouvaient noyées sous la douleur qu'ils engendraient. Car il n'y avait aucun doute que c'était la vision de ces petits personnages dessinés sur ces feuilles qui avaient causés le mal de son amie. Pourtant, les sourcils froncés du blond furent très vite éclairés par la compréhension à la lecture de la lettre accompagnant ces œuvres.

  Ma chère camarade,

Ce sont chacun tes dessins, les dessins que tu t'affairais à réaliser de tout ton cœur pour me les donner avec fierté le lendemain. Les dessins où tu nous montrais tout les deux au sommet du monde sans rien ni personne pour nous contrer.
À cette époque de ta tendre enfance, tu avais déjà l'intelligence de déceler que j'étais le seul qui t'accompagnerai au plus haut et qui méritait son aide et tes croyances. Je crois en toi et je sais de toute évidence que tu sauras quel est le bon chemin et qu'il est auprès de moi.

Ton plus fidèle ami.

Sa main passa longuement sur son visage. Il espéra chasser le dégoût qui ressortait de lui. Abraxas ignorait la profondeur de la relation qui liait Allanah et cet homme, il ne savait même rien de cet individu. Pourtant il ne pouvait que déceler la toxicité qui découlait de chacune de ses phrases. Il imaginait tout bonnement un vieil homme malsain manipulant la blonde à ses souhaits. Rien de ce qu'il ne voulait pas la jeune fille bourrée près de lui. Le serpentard balança à nouveau les dessins sur la table basse et ancra son regard dans l'être qu'était sa camarade.
La pauvre petite fille lui paraissait ridicule. Son regard se perdrait entre la brume et sa condensation en épaisses larmes aux coins de ses yeux. Elle ne
semblait apte à rien si ce n'est rédiger une thèse contre sa propre personne. Le seul mouvement mécanique qu'elle parvenait à faire était se détruire peu à peu un peu plus les poumons et le foie.

Il soupira et se dit que pour la grande personne à en devenir qu'il avait devant lui, il se devait d'employer des moyens un peu plus rudes. Le jeune Malfoy attrapa sa baguette et l'orienta discrètement vers sa cible. Tout bonnement et en seconde à peine, toute la cigarette d'Allanah se consuma dans sa main jusqu'à ne laisser qu'une trace de cendre. Et avant qu'elle ne put exprimer son mécontentement, c'est la bouteille qu'elle tenait à nouveau dans sa main qui explosa et laissa ses légères coupures ensanglantées sur ses mains.

Un léger couinement retentit et la jeune fille se redressa vivement. Tout en regardant son camarade avec le feu de l'enfer dans les yeux, elle s'efforçait d'éponger ses plaies avec sa cape laissée à l'abandon non loin. C'était un sourire narquois qui lui répondait du côté de l'organisateur de cette attaque. Abraxas n'avait aucune raison de s'en vouloir, la douleur physique de l'américaine était primordiale pour l'éloigner un peu plus du mal qui la rongeait mentalement.

  - Pourquoi est-ce que t'es toujours con, Malfoy ? s'exclama la blessée en se mordant la lèvre avec force.

Après cette vive morsure à la partie inférieur de sa bouche, celle-ci se mit à trembler incontrôlablement. Allanah ne parvenait plus à retenir le torrent de larmes qui voulait s'échapper d'elle. Car à chaque instant de sa soirée, il y avait eu la vision de ses stupides dessins qui montraient inlassablement à quel point elle avait été idiote. Et peut être, à quel point elle l'était encore. Le doute planait constamment au dessus d'elle et elle ne supportait pas cela. La blonde avait besoin de savoir ce qui se passait à l'intérieur d'elle. Connaître sa position dans le combat qui s'affairait dans le monde. Mais tout était flou, l'alcool n'avait accentuer cet effet.

Elle se céda alors à la douleur. Se laissant à aller aux litres de liquide qui s'écoulaient de ses yeux et de sa main. Elle avait si mal et tout semblait accentuer sa douleur. Elle enfonça sa tête dans ses genoux repliés contre sa poitrine et se laissa aller au tourment.

  - C'est bon, on peut parler ?

La voix du grand blond s'insinua dans son esprit comme une nouveauté. Il n'y avait plus d'ironie ou de taquinerie dans son intonation. Uniquement, le besoin qu'il semblait avoir à véritablement lui parler. Elle releva doucement la tête et planta ses yeux dans les siens. Sa vision était brouillée mais devant elle se tenait bien Abraxas Malfoy qui ne semblait atteindre rien si ce n'est un peu l'aider à sa manière. Elle resta alors comme cela, lui demandant silencieusement de dire tout ce qui semblait important pour lui.

  - Tu sais, aucun enfant ne fait d'erreurs. Ou de bêtises, plutôt. Il n'y aura jamais de gamins qui ira de son plein chef faire une chose qui sait tout bonnement mal, expliqua l'anglais sous l'incompréhension de la sorcière qui pourtant parler la même langue que lui.
  - J'ai l'impression que tu parles chinois, murmura-t-elle en passant sa main sur son visage, accablée par la fatigue.

Le garçon soupira et lui indiqua que si elle le laissait finir, peut être qu'elle comprendrait mieux. C'est renfrognée qu'elle laissa alors le grand sage poursuivre son explication.

  - Un enfant ne fait rien de tout cela sauf si son entourage lui laisse comprendre par la moindre des manières qu'il pourrait et devrait le faire. Je t'assure que tout ce que tu as fais en étant encore plus petite que tu ne l'es maintenant, ce n'est de la faute que de ceux qui ont jugé que tu devais le faire.

Allanah comprit enfin où voulait en venir son camarade et la déculpabilisation qu'il souhaitait faire naître en elle cette nuit. Et ces mots aussi anodins soient-ils sur le comportement infantile reconstruit un peu du puzzle éparpillé que représentait la jeune fille. Elle se laissa aller à un sourire de gratitude envers le grand garçon qui devais se sentir si bon samaritain à cet instant. Et pourtant, il se décida avant de se lever enfin, de rajouter une chose qu'il jugeait d'autant plus importante.

  - Mais, n'oublie pas que tu n'es plus une enfant à présent. C'est à présent à toi seule de savoir ce que tu fais et d'assumer chacune de tes erreurs. Et de ne surtout pas les recommencer.

Le jeune Malfoy quitta finalement la salle commune pour se loger dans son dortoir qui n'attendait que ses minces heures de sommeil. Il laissa derrière lui une jeune fille brûlant une nouvelle fois les monstres de son passé, et une cigarette d'après tempête.
Le sorcier se dit alors qu'il sombrait dans le sommeil que cela, Tom n'avait pas à le savoir.
















Bonjour, bonsoir !
Comme prévu, on se retrouve pour le deuxième chapitre de cette semaine qui est, je l'avoue, pas le plus joyeux !
J'espère qu'il vous a tout de même plu !

Tout d'abord, avez-vous aimé ce chapitre ?
Qu'avez-vous pensé du moment dans le parc entre Le'o et Allanah ?
Et donc de cette soirée avec Abraxas ?

Merci d'avoir lu, à la semaine prochaine !

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