12 | 𝓭ictatorship garlands.

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| CHAPITRE 12 |

you're a weapon,
and weapons don't weep.

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PLUS PERSONNE NE DORMAIT
depuis bien longtemps maintenant dans le manoir des Green, et pourtant la fille aînée n'avait pas bougé depuis son réveil. Allanah fixait les flocons qui traversaient tendrement sa fenêtre, le froid qui givrait peu à peu le verre. Et bien que la chaleur recouvre son être, la blonde se sentait frigorifiée. Son cœur hoquetait à chaque battement. Ses oreilles percevaient bel et bien toute l'agitation de son manoir, tout devait être prêt pour ce soir. Tout le monde devait être prêt pour ce soir.
Mais elle ne bougeait pas, elle était pourtant l'étoile au plus haut du sapin mais elle refusait de bouger un orteil. Le jour qui venait de commencer n'attirait aucun des sens de la jeune fille, ne provoquait que la peur et l'appréhension. Elle aurait infiniment souhaité rester en suspend de l'univers. Que les heures, les minutes et les existences se mélangent et se contorsionnent pour faire disparaître le Noël 1944.

Elle se retourna brusquement sur son lit et fixa le plafond vide. Allanah soupira. Elle imaginait déjà Andrew et sa mère qui préparaient leur réveillon en pyjama, faibles décorations mais avec un vrai sentiment de féerie. Qu'ils seraient allongés sur leur canapé, mangeants et se faisant la lecture par la même occasion. Freya, et tous ses cousins qui essayent par tous les moyens d'encore détruire leur sapin de Noël. Lyssa qui retrouverait sa famille en Allemagne, même Le'o qui profiterait de la présence de son grand frère chez lui pour rattraper le temps perdu. Finalement, ces pensées l'attristèrent plus qu'elle ne le pensait. Noël devait être le plus beau jour de l'année, ou n'était-ce que pour les enfants ?
Son regard permuta sur la pile de cadeaux non loin de son lit, c'était tout ceux qui n'étaient pas de sa famille. Elle avait préféré les monter dans sa chambre, que cet endroit soit au moins toujours embaumé de joie par les seuls présents qu'elle voulait ouvrir.

La jeune fille se redressa finalement, passa sa main dans ses longs cheveux blonds et balança ses jambes en dehors du lit. Peut être que la journée passerait vite, elle pourrait alors fuir et rejoindre sa chambre. Quoi qu'il arrive, elle devait accepter que rien ne pouvait lui éviter sa présence.
Alors, elle attrapa le peignoir en soie négligemment jeter sur le sol la veille et l'enfila rapidement. La blonde avait encore du temps pour se préparer, elle s'adonnerait alors dans ce laps de temps à faire comme si rien d'autre n'existait. Le profond calme avant la déflagration.










Allanah courrait à travers tout son manoir, un parchemin, un livre et de l'encre dans les mains. Elle fusait à une vitesse ahurissante et ne semblait pas craindre les jets du liquide noir sur elle. Pourtant, quelques minutes plus tôt, l'apaisement régnait dans son cœur, avant qu'elle n'ait une nouvelle stupide idée. Alors elle courrait. La sorcière avait dévoré en une heure à peine l'ouvrage qu'elle tenait fermement. Rien n'avait pu la détacher de sa lecture, rien ne l'aurait pu. Cela avait été passionnant et hypnotisant mais elle avait fini par tourner la dernière page de son livre. Cela aurait pu être la fin, elle aurait sûrement du le remettre à sa place en se promettant de le relire un jour, comme tous les autres.
Mais il y avait bien mieux.

Elle attrapa enfin son hiboux personnel et courut à nouveau jusqu'à sa chambre, le cœur battant de son imbécilité. Finalement, elle s'assît calmement et rédigea son message sur son parchemin. Une fois finie, une fois la lettre et le livre accrochés à la patte de l'animal. Allanah fixait le sceau de sa famille et se questionna sur ce qu'elle faisait. C'était puéril, bien sûr. Elle sentait toujours le feu sur ses bras et sa haine n'avait pas quitté son cœur. Mais la jeune Green trouvait idiot d'effacer l'amusement dans cette relation. C'est dans l'abjection qu'elle trouvait bien plus beau le cynisme.
Elle laissa alors s'envoler son hiboux jusqu'à Poudlard et jusqu'à Tom avec Le Prince de Machiavel.

Soudain, une voix claire et fluette intervint dans l'espace calme de sa chambre.

- Allanah ! Viens, c'est l'heure de se préparer, s'exclama sa jeune sœur dont elle sentait l'immense sourire.

L'ainée de la fratrie prit quelques secondes pour se lever. Allison pensait-Elle toujours que ce Noël était comme les autres ? Que sa seule préoccupation serait d'accorder le plus de danse à son jumeau et voler des petits fours pour Thomas, leur grand cousin. La petite et douce fille songeait-Elle réellement à s'endormir ce soir avec ses nouvelles robes et matériels de peinture ? Alors, Allanah était la seule dont l'appréhension tordait le ventre. La seule enfant ayant peur de noir, parce qu'elle était l'unique à savoir qu'il existait encore.
Ou peut-être mentait-Elle ? Peut qu'Allison aussi ne
voulait pas que les heures s'écoulent et que partent avec elles sa paix et sa sérénité. La sorcière ne savait pas quoi penser, quel choix était le plus judicieux ?

Préférait-Elle que sa chère et tendre petite sœur vive toujours dans des nuages de cotons roses ? Ou que le déni est quitté son être, l'ayant exposé à la triste réalité de leur famille ? Oui, elle l'ignorait toujours. Mais peut-être est-ce à Allison de décider si elle souhaitait se plonger dans la cécité ou dans les ténèbres ?

Allanah observa son hiboux se confondre avec les nuages au loin et soupira avant de se rassurer :

  - Tout se passera bien.

Les fines et grandes mains de la jeune fille la redressèrent et avec sa robe et ses chaussures, elle rejoignit sa sœur dans le corridor. Devant elle, la petite blonde affichait l'air ravie d'une enfant prête à fêter son réveillon. Elle ne tenait pas en place, ses pieds tapotaient le sol d'impatience. Ses mains enfermaient sa robe contre elle dans une folle envie de se transformer en princesse. Elles se rendirent toutes deux dans la pièce destinée à les changer en parfaite petite femme.
Allison semblait se battre, ainsi que les deux femmes qui l'aidaient, à enfiler sa robe en tulle bleue. Quant à Allanah, depuis ses quatorze ans, elle n'hésitait plus devant les centaines de tissus qui pouvaient se présenter devant elle. Car il n'y avait aucune couture qui sublimait plus ses formes que le satin. Alors elle laissa glisser son peignoir sur le sol pour se remplacer par la longue robe rouge qu'elle avait trouvé il y a quelques jours.

Une fois les bretelles mises, la silhouette de femme à en devenir de la serpentarde se dessinait devant le miroir. Sa taille et ses hanches étaient centrés par le tissu et laissait au contraire ses cuisses voguaient à frapper la robe à chacun de ses pas. Les coutures laissaient entrevoir sa poitrine, laissaient les regards se déposer dessus sans pourtant que ce ne soit assez. C'était cela qui exaltait la jeune Green dans les robes en satin. Laisser deviner le corps qui se trouve devant vous sans pourtant jamais pouvoir vous sustenter pleinement.
Elle imagina alors, dans un relâchement, le visage de Tom devant elle à cet instant. Bien que la couleur lui laisserait échapper un rictus de mécontentement. Elle était sûre qu'il serait pareil à cette soirée chez Slughorn. Les yeux emplis d'un désir inassouvi et le contrôle de ses sens qui lâchent peu à peu et laissent son regard croulé sur son corps. Finalement, sur ce point là, rien ne différait des autres hommes qu'Allanah avait pu rencontré. Mais quand le souvenir du visage de Tom s'ancra dans son esprit, elle se dit qu'une chose le différenciait peut être sur ce point de vue. Et la rougeur monta vite jusqu'à ses joues.

  - Vous êtes magnifiques ! s'exclama soudainement une voix derrière les deux jeunes filles qui fit sursauter la plus grande.
  - Oui, trop belles ! ajouta Isaac alors le jumeau d'Allison se contenta d'hocher la tête.

C'était le père de la famille qui venait de pénétrer la pièce accompagné par ses deux fils. Allanah observa à travers le miroir son paternel qui remettait en ordre les cheveux de sa plus jeune fille après les avoir lui même décoiffés. Elle sourit. Mais ses lèvres étirées n'avaient rien d'heureux. Le miroir reflétait la nostalgie de ce qu'elle avait un jour connu avec ses parents. La proximité et la complicité qui avaient forgé leur lien avant qu'elle ne devienne un outil de guerre.
Son père la prenait sur ses genoux tous les jours et lui racontait mille anecdotes. Sa mère attrapait tendrement ses mains et lisait sa vie parmi les lignes qui s'y trouvaient. L'ainée observa sa paume, s'en parvenir à se souvenir ce que lui réservait son avenir. Mais peut-être fallait-il sacrifier un seul être pour le bonheur des autres ?

Elle fixa à nouveau son reflet, droit dans les yeux et se dit qu'elle n'avait pas le droit de flancher. Que même si plus rien ne pesait sur ses épaules un jour, elle devait rester droite. Ce soir n'était qu'une nuit de plus avec le diable. Elle avait connu pire à Poudlard, affrontait pire dans ses songes. Alors, si elle voulait affronter le serpent au château, elle se devait d'abord de prouver qu'elle n'était plus une petite fille.

Une heure plus tard, alors qu'elle s'efforçait de remettre en place les mèches incontrôlables d'Aaron sur sa tête, la voix stridente de sa tante Astrid lui parvint aux oreilles. Les deux jeunes Green frissonnèrent de dégoût à la pensée de devoir à nouveau voir cette mégère. À cet instant, plus encore que si c'était l'enfer qui l'attendait en bas des escaliers, l'aînée de la fratrie ne souhaitait pas descendre. Alors, elle profitait autant qu'elle put de sa qualité de plus grande pour envoyer au front ses petits soldats. Elle put alors entendre, à l'abri, des effusions de joies hypocrites et sentir le dépôt de baves laissé sur les joues de ses frères et de sa sœur.
Elle les plaignit, mais elle était sauve.

Allanah profita de ce laps de temps accordé par la vie pour retourner quelques minutes dans sa chambre. Elle s'allongea dans son lit comme si elle ne devait pas resplendir de beauté à tout instant. Elle s'affala de toute sa fatigue sur son matelas sous le poids de la fausseté de sa famille. La jeune fille soupira et se dit que les mille décorations de son manoir était comparable à une pauvre branche de sapin vide et terne. Elle ne ressentait ni la joie ni l'effervescence de quelque chose de vrai. D'un véritable instant de magie.
Elle soupira en fermant doucement les yeux. La sorcière imagina quelques instants quel aurait été son Noël à Poudlard, Marcus qui y était lui avait raconté que le château était encore plus beau pendant Noël. Que tout semblait décupler, Lyssa avait acquiescé vivement, se rappelant de son Noël de troisième année. Le peu d'élèves rendait l'école plus unie, sans maison et haine. Simplement des enfants se retrouvant pour les fêtes de fin d'année, elle les enviait tous. Et cela l'attrista donc de se dire que de tous ses amis, elle ressemblait le plus à Alphard.
Redoutant cet instant où toute sa famille sera rassemblée en un même endroit empli de fausseté et d'apparence.

Allanah ignorait combien de temps elle avait ruminé contre le monde et sa présence ici mais à présent le rez-de-chaussée de sa demeure était envahie d'une multitude de voix. Toutes se confondaient dans un brouhaha qu'elle ne supportait pas d'entendre. Elle soupira et se redressa finalement de son lit, il était temps d'affronter cette soirée et son rôle. Son miroir la conforta toujours dans la perfection de la tenue et de sa coiffure. Son tendre lit n'avait malheureusement pas altéré sa condition et ne lui avait pas permis de se cacher un peu plus.

Et alors que sa grande et fine main se referma sur la poignée de sa chambre, le silence emplit tout l'espace environnent. Le vent en dehors de chez elle chantait plus que les humains près de ses oreilles. C'est l'absence de bruit qui détermina le commencement du tremblement de sa main. Car le silence ne parle que lorsque le chaos se propage.
Et une voix suave, forte et douce à la fois, s'empara des derniers espoirs de son existence pour les réduire à néant. Le mage noir, Gellert Grindelwald, venait de pénétrer sa demeure et à présent il n'y avait que le mensonge qui pouvait faire tenir Allanah. Car toutes les barrières qu'elle avait battit venait de céder. Sa main frappa ses lèvres entrouvertes dans un hoquet de terreur. Était-elle si faible que cela ? Toutes ses croyances, toute la force qu'elle avait accumulé à chaque instant n'avait-Elle pas permis de la faire tenir ? Alors pourquoi ses jambes menaçaient-Elle de flancher ? Le reflet du miroir était un mensonge et ses paupières closes jusqu'à la douleur étaient la seule chose qui protégeait sa peau de ses larmes.

Elle ressemblait à une pauvre petite fille qui avait oublié la journée que la nuit tomberait et que le monstre qui n'avait plus été, existerait encore.
Cela faisait cinq ans, et elle y avait cru. Aussi fort que possible, pas en sa disparition. Elle n'avait pas espéré détruire l'être abjecte qu'il était de sa mémoire. Elle n'avait rien effacé. Nan, toute sa croyance s'était forgée autour d'elle et de sa force. Et elle avait alors construit une muraille incommensurable qui, à la première bourrasque, venait de s'écrouler sur elle.

Mais, elle n'avait plus le temps. La voix de sa mère s'insinua ensuite, comme à chaque Noël pour présenter sa parfaite famille devant tout le reste de ceux qu'elle considérait comme inférieurs. Et elle n'était pas là, elle lui en voudrait pour toujours si sa fille aînée n'était pas dans le grand escalier dans une demi-seconde.
Alors qu'elle traversait le derrière couloir menant à l'endroit fatidique, elle revêtit le plus épais des masques en velours. Le plus doux des mensonges, un immense sourire qui lui créait les profondes fossettes que sa mère aimait tant voir. Ses bras se balançaient gracieusement en même temps que ses jambes frappaient sa robe. La jeune Green agissait alors comme la parfaite petite princesse qu'elle devait être.

Allanah se plaça au côté de sa mère, aux regards de chacun des membres de sa famille, elle attrapa une coupe de champagne. Elle demeura comme cela tout le long du discours habituel, mais la tornade se déchaînait dans son être. Son ventre se tordait et la peur menaçait de la faire régurgiter même le premier repas de son existence. Car elle sentait le regard de cet homme sur elle, elle ressentait même la fierté qui devait émaner de lui alors qu'il l'a voyait resplendissante et femme à présent. Il n'y avait aucun doute que Gellert Grindelwald voyait en Allanah Green le coup de maître de son échiquier.


















La blonde était assise autour d'une table où les cris ne semblaient jamais s'arrêter. Le boucan était continuel et elle ne comprenait aucune bribe de parole de ses congénères. Pourtant, cela ne la dérangeait pas plus que cela. Elle avait même incité cet enfer auditif. Il n'y avait qu'à lancer la politique sur la table pour qu'elle n'ait plus à rendre des comptes à quiconque. A présent, la discussion était partagée entre des idiots qui ne savaient pas s'écouter. Soudain, comme une aubaine, elle remarqua le néant de son verre. Prétextant une soif, elle quitta la table et s'éclipsa loin de toute cette soirée. Elle ne souhaitait plus sentir son regard sur elle, espérant à chaque instant pouvoir pénétrer son esprit. Cela lui rappelait Tom. Elle avait l'étrange impression d'être piégée à chaque endroit où elle se trouvait.

Elle rejoignit alors la véranda adjacente à son jardin. Le vent fouettait le silence de la nuit et la neige accompagnée tout cela dans une légèreté rassurante. Elle observait alors le ciel en s'avouant qu'un balai lui permettrait peut être d'atteindre les boules incandescentes dans la volupté noire. Dans sa douce réflexion, elle entendit pourtant les légers pas. L'homme se plaçait derrière elle, prêt à activer un piège, à attendre qu'elle tombe. Mais elle ignorait si elle était prête, son cœur ralentissait dans sa cage thoracique prêt à laissé tomber sa propriétaire dans une lâcheté déconcertante.

- Le ciel est magnifique ce soir, avoua-t-il, simplement, dans un murmure.

Était-ce un test, une mise à l'épreuve ? Elle l'ignorait, elle ne savait pas quoi répondre. Et l'idée qu'elle y réfléchisse autant prouver d'or et déjà que la fin de cette partie ne la couronnerait pas vainqueur. Elle soupira et se décida à dire simplement ce qu'elle pensait, au diable les victoires et les erreurs.

- Rien n'est beau dans ce monde. Il n'y a que notre perception des choses qui les rendent belles ou hideuses. Ce n'est pas ce que tu m'as appris, rétorqua Allanah, qu'enlever la neutralité d'une chose nous rendait vulnérable à celle-ci. Que croire qu'une idée était vraie ne faisait que rajouter la crainte qu'elle ne le soit pas. Que, si on accepte que rien ne peut être, alors tout peut le devenir.

À cet instant précis, la fierté emplit le mentor de cette petite fille et elle ne le sût pas. Car elle n'était pas qu'une élève qui avait appris par cœur ses préceptes. Elle y croyait encore fortement, comme une continuelle emprise et présence de ce qui avait été la personne la plus importante de sa vie, et qui le redeviendrait. Car, Allanah Green n'était utile que si c'était sa cause qu'elle défendait.

- Mais tu sais bien que la neutralité ne vaut pas que pour une seule idée, une unique croyance ?

La robe de satin rouge de la jeune fille s'envola à la force qu'elle donna dans ses jambes. Elle se planta face à l'homme qui la surplombait de tous les domaines et essaya de garder sa confiance. Cela faisait tellement longtemps qu'elle n'avait pas enfouit son regard dans le sien. Tout son passé lui revint en mémoire dans une fraction d'erreur qu'elle effaça rapidement.

- Je ne suis plus la petite fille que tu peux balader partout et utiliser à ta guise. J'ai grandi et pour le plus grand bien, je sais que tous tes discours oniriques sur l'avenir que tu souhaites sont faux, clama-t-elle, la sûreté et la grâce se confondant dans sa voix.

Ce ne fut qu'un sourire qui lui répondit instantanément. Comme si, encore une fois, chacun de ses mots trahissait son échec. Les agissements de Tom et de Gellert se confondirent dans son esprit ce qui lui fit méchamment se mordre la lèvre de rage. Est-ce qu'un jour les hommes arrêteront de la prendre pour une vulgaire petite fille ?

- Tu sais, Allanah, je n'ai jamais cru que tu me serais complètement fidèle. C'est toujours plus compliqué avec les femmes, elles sont partagées entre des romances amoureuses qu'elles jugent importantes, et un véritable but à atteindre. Malheureusement, toutes les femmes choisissent l'amour, mais toi, indiqua-t-il devant la colère de plus en plus grande de la jeune fille, tu es différente. Car tu ne supporteras jamais l'infériorité, tu as été élevé pour te battre pour ce qui est primordial...
  - Nan ! J'ai été élevé pour croire bêtement que tout ce que tu m'apprenais était vrai ! Mais moi, je ne veux pas de cause comme celle-ci, je ne souhaite pas le renouveau du monde sorcier ! Je ne suis plus un soldat de ta stupide guerre, murmura-t-elle finalement, à bout.

Avant même que l'homme puisse détruire un peu plus Allanah, elle reprit la parole avec plus d'aplomb :

  - Je ne croirais jamais plus que pour la paix il fasse faire la guerre. Vos révolutions ne servent à rien si c'est sur un cimetière que vous gouvernerez, articula la sorcière à l'égard des deux hommes concernés par sa haine.
  - Mais il n'y a que le chaos qui entraîne le renouveau. Les compromis, les espérances et les discussions sont les armes de ceux qui n'ont pas la force et le courage de se battre. Mais, n'es-tu pas de ceux qui se battent pourtant ? Ou, as-tu perdu tout ce qui faisait de toi une guerrière ?

Le monde redevient silencieux alors que la blonde tendait d'apaiser le feu qui se déclenchait en elle. La lave remontait pourtant peu à peu le long de son œsophage. Elle donnerait tout ce qu'elle avait pour anéantir l'homme devant elle et toutes ses phrases visant à la pousser à bout.

- Je préfère alors passer mon existence à genoux si me lever et me battre signifie verser du sang pour toi. Malheureusement, j'ai grandi, et à présent il n'y a pas seulement ce que tu défends et ceux qui se défendent de toi. Nan, j'ai passé mon adolescence à forger mes propres idéaux et peu importe le déluge ou le chaos, maintenant ce sont mes choix qui régissent ma vie.
- Alors, en tant qu'humain banale, quel stupide but poursuivras-Tu toute ta vie ? questionna le mage noir, content de la tournure de leur conversation.

Grindelwald n'avait aucunement peur qu'elle lui échappe. Elle était encore adolescente, elle souhaitait être libre et ses projets et ses buts étaient bien trop forts pour son jeune esprit. L'homme était patient et continuerait de l'être jusqu'à ce qu'il sente le piège se refermer.

  - Accorder un but précis à son existence ne fait que nous pousser inévitablement à le rater. Je n'accorderais aucune importance à ma vie et c'est sûrement cela qui me permettra de persister.
  - Alors, tu comptes balayé tout ce que je t'ai appris d'un revers de la main ? s'interrogea-t-il.

Elle ne réfléchit que très peu avant de lui dévoiler son point de vue :

  - Ce que tu m'as appris ne sera jamais plus supérieur à ce que j'ai moi-même appris au long de ma vie. Tu n'es plus celui qui dicte les règles.

Elle ne chercha pas de réponses suite à ses dernières paroles, elle regarda une dernière l'homme devant elle et quitta la véranda qui avait accueillit son courage. Allanah était fière mais ressentait tout son corps parcouru de douleur. Comme si toute sa peur la rattrapait enfin et la poussait à chuter plus bas que Terre. Elle lutta pourtant pour rejoindre sa chambre en un seul morceau et avec honneur.

La jeune Green s'asseyait enfin devant ses cadeaux d'Angleterre. Et Gellert Grindelwald et sa mère discutaient de son rôle dans un rouage bien trop grand pour la petite enfant qu'elle était devant ses présents.

Elle commença, comme son impatiente lui dictait ses choix, par le paquet le plus grand et qu'elle jugeait le plus intéressant. Lorsqu'elle souleva le cadeau, elle se rendit compte de sa faiblesse musculaire et de la lourdeur de celui-ci. Elle comprit rapidement la raison quand elle fit disparaître les couches. C'était la statue d'un buste, emplie en son intérieur et qui représentait les courbes splendides d'une femme. La sculpture de l'objet ne lui fit pas douter de son lien avec la Grèce antique. Elle sourit en observant le mot laissé par Le'o.

J'ignore qui représente cette statue alors cela signifie qu'elle peut être qui tu veux.
L.A.

Ensuite, elle attrapa le plus petit paquet au contraire pour varier ses envies. Elle découvrit sans besoin de mot que ce présent provenait du jeune Malfoy. Un magnifique étuis vert émeraude où était gravé les initiales du jeune homme, emplis d'une multitude de cigarettes qu'il avait l'habitude de fumer. Accompagné d'une somptueuse pince à doigt qui lui permettrait de fumer sans toucher l'objet directement. Elle soupira et passa au troisième cadeau. C'était celui que Lyssa lui avait réservé avec attention. Elle y découvrit alors de nombreux tissus de soie qui serviraient de bandeaux pour ses cheveux, des broches de toutes les couleurs ainsi que des serre-tête de différentes matières. C'était si attentionnée et elle ne put que noter la différence flagrante entres les présents des deux amants.

Elle prit un paquet au hasard et tomba non sans un rire franc et doux sur celui que lui avait réservé Alphard Black. Une dizaine de bougies aux senteurs tentatives, des pétales de roses et un magnifique porte-jarretelles. Elle apprécia quelques secondes la douceur de la soie d'un peignoir ajouté à tout cet érotisme avant de mettre de côté ce cadeau très special.
Il ne restait plus que deux cadeaux ce qui intriguait Allanah. Il y avait celui de Vector mais la jeune fille était sûre que Marcus lui avait avoué ne pouvoir offrir de présents à personne cette année puisqu'il restait à Poudlard. Elle ignora cette pensée et attrapa le paquet dont le mot par dessus mentionné l'appartenance au jeune Bulstrode. Son contenu ne l'étonna pas, le jeune homme n'était pas très doué pour les cadeaux alors il lui suffisait d'écouter un temps soit peu les gens pour connaître leurs envies. Elle sortit du paquet un long manteau noir du sorcier qu'elle lui avait dit adoré et qu'il n'avait alors pas hésité à offrir. La jeune fille se demanda même si ce n'était pas exactement le même tellement l'odeur significative de son ami avait envahi les environs.

Elle finit alors par prendre dans ses mains le dernier paquet de son sapin personnel. Celui-ci était sombre, c'était une boîte noire mat qui semblait absorbé d'une lumière environnante. Sans même qu'elle ne se reflète dessus ou qu'elle ne puisse s'échapper. À cette simple analyse, Allanah sut de qui provenait le dernier présent. Elle inspira longuement et s'avoua qu'elle ne pouvait rien trouver d' horrible dans un cadeau de Noël. Tom n'avait pas pu enfermé la mort dans une boîte.
Elle l'ouvrit alors tout simplement, dépassant sa peur et son appréhension. Cette journée ne pouvait être pire. Ce fut trois ouvrages qu'elle trouva dans ce présent. Elle lut alors les trois titres une fois qu'ils furent alignés devant elle dans un rictus amusé.

- Mein Kampf, les mémoires de Napoléon I et ceux d'Alexandre le Grand, murmura-t-elle.

Ce fut accompagnée d'une légère touche d'humour sous l'écriture penchée et pourtant si droite de Tom.

Je préférais que tu te renseignes sur ceux qui ont échoué pour mieux voir mon incontestable supériorité sur eux.

Elle ricana, ils avaient des points communs finalement.














Bonjour, bonsoir à tous !
On se retrouve pour le douzième chapitre de Verdure Argentée qui se place au réveillon de Noël!

Tout d'abord, avez-vous aimé ce chapitre ?
Qu'avez-vous pensé de cette discussion entre Grindelwald et Allanah ?
Et surtout les cadeaux, un avis ?

Merci d'avoir lu, à la semaine prochaine.

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