11 | 𝓽he great America.

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| CHAPITRE 11 |

this house no longer
feels like home.

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IL N'Y AVAIT AUCUN DOUTE
que son manoir lui avait paru ridicule lors de ses premières vacances de Noël, mais il serait insignifiant à côté de toute la superbe que représentait Poudlard. Pourtant, malgré son état minuscule, c'est un sentiment gigantesque qui assaillit le cœur de la jeune fille à sa vue. Rien ne lui avait autant manqué durant ses quelques mois que le long chemin vers le manoir des Green. La douce lumière du soleil se reflétant sur les innombrables vitres de sa demeure, la blanche parure que revêtait ses murs en hiver lui faisait chaud au cœur. Tout cela combinait à l'idée qu'entre ses parois, se trouvaient les plus importants êtres de son existence. Elle sautillait presque jusqu'à la porte de chez elle comme elle ne l'avait plus fait depuis bien longtemps maintenant. Et dans un grand grincement inspirant la vieillesse, c'est toute l'aristocratie américaine qui se dévoilant sous ses yeux. Malgré leurs ancêtres communs, l'Amérique et l'Angleterre étaient loin d'avoir les mêmes façons de montrer leur bien. Et la famille d'Allanah restait bloqué indéfiniment dans l'idée que paraître était bien plus important que posséder.

Alors son haul était somptueux, il brillait. Les éclats du soleil semblaient s'être arrêtés ici pour se reposer. Une douce harmonie régnait dans la blancheur de l'endroit. Les tableaux étaient doux et le lustre scintillait toujours plus. Tout était lumière, même si rien ne l'était réellement entre ces murs.

C'est alors que la blonde entendit des cris non loin d'ici, des plaintes et un rire. Elle soupira et se dit que malgré son absence auprès d'eux, rien n'avait changé. Elle se dirigea alors vers le jardin, abandonnant sa valise pour ses chers petits frères et sa sublime petite sœur. Allanah ne mit pas beaucoup de temps à les retrouver mais c'est complètement trempés de la tête au pied que se présentèrent Allison et Isaac devant le rire machiavélique du jumeau de la jeune fille. Un petit sourire prit place sur son visage alors que sa famille ne l'avait pas encore remarqué.

- Aaron ! Pourquoi est-ce que tu ne peux pas t'empêcher d'être un idiot ! s'exclama une version miniature d'Allanah, frigorifiée par ses vêtements mouillés.
- Et toi pourquoi est-ce que tu ne peux pas t'empêcher de te mêler de ce qui ne te regarde pas ? C'était entre Isaac et moi, donc tu le défends, tu subis la même chose.

Alors que la voix d'Allison était très aiguë et paraissait incapable de garder un calme dans son intonation, celle d'Aaron était tout bonnement sereine. Il affichait la mine d'un homme satisfait et le sourire goguenard d'un adolescent, un curieux mélange qui lui rappellerait presque les jeunes hommes de son entourage à Poudlard. Et il y avait Isaac qui, par des efforts vains, tentait de se donner une place entre les jumeaux.
Cette fratrie était compliquée, vu de l'extérieur, rien ne dérangeait l'œil. Mais cela n'avait jamais été simple pour aucun de ses membres.

Allanah était la plus grande, elle avait vite été écarté par ses parents, suivant une éducation la poussant au sommet, la coupant de ses frères et sœurs qui ne voyaient alors en elle que l'idéal à atteindre. Mais la blonde s'efforçait d'être plus une confidente et une amie depuis qu'elle avait ouvert les yeux. D'être réellement une grande sœur.
Les jumeaux étaient ce qui brisait leur fratrie en deux. Allison et Aaron s'aimaient de tout leur cœur, mais bien trop. Bien trop pour que le sain ne soit pas écarté de l'équation. Le jeune blond était possessif, jaloux et même dominateur parfois envers sa jumelle qui s'appuyait bien trop souvent à exécuter ses désirs.
Et il y avait Isaac. Le dernier, il ne faisait pas parti des jumeaux, était bien trop jeune pour fusionner de complicité avec Allanah. Alors, il était partagé dans la fratrie, souhaitant juste une place. C'était sûrement pour cela que deux de ses frères et sœurs tremblaient de froid près de la neige.

Allison avait défendu Isaac ce que Aaron n'avait pas pu supporté. Et ce fut un drame sans nom.
La cinquième année sortit de ses pensées lorsque deux bras l'enlacèrent brusquement. Ses yeux tombèrent alors sur son plus jeune frère qui l'avait enfin remarqué. Il ne l'a regardé pas et enfouissait sa tête dans son abdomen comme s'il ne pourrait plus jamais le faire. Ils avaient pourtant l'habitude d'être séparé depuis qu'elle était rentré à Ilvermorny mais c'était la distance qui jouait dans son manque. L'idée qu'elle ne pourrait jamais lui montrer tout les passages secrets qu'elle avait découvert, ni l'aider à trouver une cavalière pour un bal de Noël.
C'était le seul qu'Allanah n'aurait pas l'occasion de chaperonner.

- Allanah ! s'écria sa sœur, abandonnant sa lutte avec son jumeau pour s'élancer également dans ses bras.

Elle serra les deux petites personnes contre elle avant de voir apparaître son petit frère faisant maintenant sa taille. Elle lui ébouriffât les cheveux et lui avoua dans un air sournois tout en, dans un coup de baguette, séchant les stalactites à en devenir :

- J'espère pour toi que mère ne saura jamais que tu leur as fait ça, espèce de monstre.

Et sur cela qu'ils partirent enfin se mettre au chaud à l'intérieur de leur manoir. Très vite, ses frères furent congédiés par Allison qui n'en avait à cet instant que faire des vœux de chacun. Elle promit à Aaron de le rejoindre vite et partit rattraper tout son retard avec sa grande sœur.

- Alors, alors, alors ! Parles-moi de Poudlard, comment s'est ? Tu t'es déjà perdue ? Les professeurs sont-ils tous exceptionnels ? Et, oh, as-tu vu Vector ?!
- Une chose à la fois, soupira la blonde en remettant en place ses idées.

Sa petite sœur sourit, le rouge de la gêne lui montant aux joues.

- Tout d'abord, c'est immense. Incommensurable, et à vrai dire je ne crois pas m'être déjà perdue. Mais je ne sais pas vraiment quoi te dire sur cet endroit, il faut y être pour le comprendre. C'est comme si c'était là-bas et seulement là-bas que la magie prenait sa source.

Les yeux d'Allison pétillait d'admiration et sa bouche ouverte lui prouvait qu'elle donnerait tout pour s'y rendre et connaître ce sentiment.

- Ensuite, oui, les professeurs sont très impressionnants mais le meilleur reste Albus Dumbledore ! Je n'aime pas vraiment la métamorphose mais c'est un bonheur d'apprendre à ses côtés ! ajouta l'élève de Poudlard en se remémorant son premier cours avec cet homme. Et, oui, j'ai vu Vector, je passe beaucoup de temps avec lui et tu as l'air de lui manquer.

Étrangement, ce fut cette information qui plu le plus à la jeune Green qui afficha un sourire rayonnant. La relation de Vector et Allison semblaient s'apparenter à la lune et au soleil. Sa petite sœur était douce et attentionnée, riait dans des éclats de soie et souriait comme le ferait un ange. Et Vector était le cynisme et l'arrogance, un être fait de la vulgarité et de la débauche. Pourtant ils s'adoraient depuis toujours. La jeune fille avait le chic pour ne s'accrocher qu'à des hommes qui la domineraient.

  - Et donc, tu t'es fais d'autres amis ?
  - Oui, il y a Le'o Avery et Lyssa Wilzem qui sont sûrement ceux que j'aime le plus. Après il y a Alphard Black, Abraxas Malfoy et Marcus Rosier, énuméra-t-elle alors qu'elle songeait à la seule personne de son entourage qu'elle n'avait pas mentionné.

Mais, à quoi bon parler de Tom ? Ce n'était pas son ami, ce n'était rien. Un mauvais souvenir a chassé de son existence durant au moins deux semaines. Le jeune Jedusor n'était que les chaînes de feu qui l'avaient retenu prisonnière dans la salle sur demande. Simplement le souvenir d'une douleur qui partirait, comme l'idée de ses stupides lèvres sur les siennes. La chaleur de cet instant et son horreur. Elle se devait d'oublier tout cela, comme si elle le pouvait réellement.

Suite à sa plongée dans ses pensées, Allanah revint à elle et durant des heures, elle parla avec sa soeur. Se racontant tour à tour les ragots de leurs écoles, les mauvaises rencontres et le talent d'Aaron pour le Quidditch. Et ce fut lorsque tout sujet fut enfin épuisé que la porte d'entrée s'ouvrît. Doucement, comme si le grincement n'avait pas sa place lorsque c'était la maîtresse des lieux qui arrivait. Sa petite soeur ne bougea pas, elle avait du voir leur mère avant.
Alors, c'est seule mais descendant les escaliers en oubliant quelques marches que la blonde arriva devant sa mère. Elle sentit alors tout le soulagement qu'avait la vision de sa génitrice sur elle. Malgré les lettres et la noirceur, elle était la seule personne avait qui elle se sentait pleinement en sécurité. Daphné Green était une magnifique femme et sûrement le miroir de ce qu'elle serait une fois les années de sa jeunesse écoulaient. Arborant la fermeté d'une femme et la tendre douceur d'une mère, le visage de la maîtresse de maison continuait chaque année de rayonner. Brillant toujours à travers la blondeur de ses mèches, et la beauté de ses traits.
Elle tendit ses bras et les enveloppa autour d'elle, la serrant comme Isaac l'avait fait il y a peu. Autant qu'elle le pouvait. Elle se dit que si elle était là, peut être que rien ne pouvait lui arriver finalement. Allanah aiderait simplement sa mère à ouvrir les yeux et se détachait du passé, une bonne fois pour toute.




















Après avoir vu son père et entretenu un long débat épineux sur l'ignorance de la jeune fille vis à vis des lettres de ses parents, Allanah fut à nouveau libre. Elle troqua son uniforme pour une simple robe noire et s'apprêta à rejoindre ses meilleurs amis à leur point de rendez-vous. Sa maison étant protégé par d'immenses sortilèges, transplaner en son sein n'était pas un problème et était même normal. Elle attrapa sa baguette, et dans un sourire, disparut de sa chambre. Le transplanage n'était certainement pas une sensation à laquelle on s'habitue. Mais heureusement pour elle, à l'instant où ses pieds se posèrent à nouveau sur un sol et que son corps penchait dangereusement vers l'arrière, une ferme main la retenu.

Ils étaient déjà là. Freya Cunningham et Andrew Reiss se tenaient maintenant devant elle et ne semblaient pas avoir changé. Il n'y avait jamais eu d'effusion de joie entre eux, au contraire c'était un trio dont le manque restait caché. Leur retrouvaille ne se fêtait dans les larmes de bonheur, mais plutôt dans ce qu'ils savaient de mieux, enfreindre les règles. Mais ils se souriaient tout de même tous les trois, vivement, car ils s'étaient profondément manqués. Le seul garçon du trio était grand, infiniment grand et sa corpulence était sûrement l'opposé de celle d'Abraxas. Alors, il était facilement repérable, mais aussi aisément dissimulable. Ses cheveux étaient blonds cendrés et s'accordaient vivement avec ses innombrables taches de rousseurs.
Il y avait Freya, la plus petite de leur trio mais sûrement la plus monstrueuse. Beaucoup à Ilvermorny avait répandu la rumeur comme quoi ses cheveux étaient aussi sombres que son âme. Allanah n'était pas spécialement contre cette hypothèse.

Leurs trois jeunes adolescents ne se ressemblaient guère, pourtant aux fils de années, tout le monde leur avait trouvé des similitudes frappantes. C'était leurs esprits qui s'entremêlaient et se confondaient facilement. Trois sourires arrogants, un air constamment fier sur son visage et des remarques cyniques à chaque instant, le trio était reconnu comme inséparable et indissociable pour cela. D'autant plus que dans leurs yeux se baladaient toujours cette idée qu'ils faisaient forcément quelque chose de mal.

  - Bon, clama Andrew en croisant ses mains derrière sa tête tout en la dépassant, on y va ?

Ils franchirent tout les trois la grande porte massive de l'école de sorcellerie d'Amérique du Nord, Ilvermorny. Au centre du trio, comme à son habitude, Allanah marchait calmement. Mais à l'intérieur de son être, tant de sentiments se bousculaient vivement. Elle était traversée par l'adrénaline de toute part, l'excitation d'être ici à nouveau. Le manque de son départ vif enfin comblé après plusieurs mois. Tout cela montait peu à peu dans sa gorge, lui donnant presque l'envie d'hurler pour évacuer tout cela.
Et au contraire, un apaisement remplissait son cœur. Comme si son être était dans les bras d'un ange qui la protégerait toujours. Elle se sentait en sécurité. Enfin, elle était loin de Tom, loin de tout ce qui avait détruit sa sérénité ces derniers mois. Elle pouvait ressentir la force des murs qui l'avaient protégé durant des années. Le château de granite qui avait posé la première pierre de sa forteresse. Ilvermony n'était pas Poudlard, ce n'était pas l'enfer qui régissait les lois, mais elle-même.

- Alors, Poudlard ? lança son amie qui s'amusait à marcher sur une seule dalle à chaque pied. Est-ce qu'on est vraiment une pâle copie d'eux ?

Le rire collectif des trois adolescents emplirent le château dans une nostalgie que même les épais murs pouvaient ressentir.

- Niveau château, il y a pas de doute ! Mais pour les personnes là-bas, ça se vaut.

Un sourire plana sur le visage de l'américaine alors qu'elle s'apprêtait à terminer sa phrase.

- Mais on peut être sûr que la banalité d'Andrew ne peut pas rivaliser avec la carrure d'Abraxas Malfoy ou le charme d'Alphard Black ! assura la blonde en tapotant l'épaule de son ami.

Des paroles incompréhensibles sortirent de la bouche du jeune homme comme réponse à cette attaque mais Freya n'en tint pas compte et continua son interrogatoire.

- Donc, c'est Malfoy ou Black que tu préfères ? questionna-t-elle dans un sourire significatif.
- Aucun des deux, je préfère les gentils garçons moi.

Andrew maugréa encore, sachant bel et bien que le terme gentil garçon était péjoratif et qu'il lui était indéniablement lié. Il se décida à avancer un peu plus vite, le trio n'avait pas tout leur temps et les discussions inutiles n'étaient pas de mise. Ou simplement, il était vexé.

- Alors, personne ?

Le visage de Le'o s'invita automatiquement dans son esprit suite à cette question. Elle l'adorait, elle l'aimait même beaucoup mais le septième année n'était que son ami comme les autres. La blonde n'ignorait pas l'attachement significatif que le jeune homme avait pour elle mais elle ne pouvait songer à le partager. Ce n'était pas ce qu'elle souhaitait pour leur relation, et bien sûr elle ne voulait pas qu'il souffre encore.
Et, sans qu'elle ne le contrôle, ce fut à présent le visage de Tom qui gouvernait son cerveau. Le jeune Jedusor et ses sourires fiers emplissaient son esprit de bien trop de souvenirs. Les grandes et fines mains de Tom, la forte main du sorcier autour de sa gorge. Mais aussi sur sa joue, sur ses lèvres. Ses mains se confondant avec les chaînes de feu, tout aussi brûlantes. La profonde noirceur de ses yeux et l'éclat de désir dans son regard, tout cela passait en boucle dans sa tête.

Mais pourquoi pensait à lui ? La relation d'Allanah et Tom étaient aux antipodes de la romance, rien ne s'accordait avec un quelconque autre sentiment que la haine et la vengeance. Bien entendu, le charme et la beauté de Tom étaient indéniables, presque autant que sa noirceur. Mais c'était cette unique raison qui la poussait à voir ces images, le physique manipulateur du jeune homme.
Finalement, peut être que sa sœur et elle n'étaient pas si différentes sur ce point là. Les hommes dominateurs attiraient Allison. Et la blonde était le papillon des hommes mauvais, tendancieux à la faire chuter plus bas que Terre, que seuls eux puissent la relever. Créant la dépendance la plus ultime envers le joli petit être qu'elle était. Mais nan, Tom n'était pas Grindelwald sur ce point, et ne le serait jamais.

Elle chassa finalement tout cela de ses pensées et se reconnecta à la réalité.

- Non, personne.

Freya savait qu'elle mentait mais ne lui en tenait pas rigueur, elle lui raconterait si elle le devait. Et pour enfin changer de sujet, Allanah demanda des nouvelles de tout Ilvermony. Passant par les quelques camarades de son ancienne maison auquel elle s'intéressait, les ragots concernant tout le château fusaient dans les différents couloirs. Elle apprit donc que sa soeur avait du à nouveau protégé la vie de trois garçons qui étaient tombés amoureux d'elle. Encore la veille, Aaron aurait hésité à sauter sur l'un deux. Elle soupira et demanda alors si ses deux compères avaient quelqu'un.

  - Nan, on a personne. C'était un peu démoralisant de plus t'avoir avec nous, Allanah. Alors on a pas fair grand chose ces derniers mois, balança le grand cinquième année, les bras toujours derrière le crâne.
  - A vrai dire, on a même pas chercher à faire beaucoup de grabuges, compléta la plus petite en continuant son jeu avec les dalles.

Un seul rire s'éleva à travers le silence cette fois-ci et se fut celui de la renvoyée. Elle se moquait profondément de la dernière remarque énoncée par Freya.

- Quoi ? Vous avez besoin de moi pour faire des bêtises maintenant ?
  - Et bien, tu sais, c'est toi le chef des expéditions, capitaine ! clama le blond cendré avec un sérieux qui fit éclaté de rire ses camarades.

C'est quelques secondes après ces paroles que le trio put soudainement entendre un immense cri de joie se rapprochant rapidement d'eux. Une forme grisonnante traversa alors le mur à leur droite et se planta devant eux. C'était un fantôme à l'allure jeune, habillé en soldat et décoré de nombreuses médailles. C'était un fantôme qui avait un lien étroit dans le trio et plus particulièrement avec la jeune fille à sa tête. L'aidant dans chaque situation épineuse et Allanah lui avait même promis l'éternité une fois qu'elle serait morte. Personne ne connaissait son nom, mais tout de même son grade.
C'était un être très important à Ilvermorny, il s'était battu durant la Seconde Guerre Mondiale et en était mort. Il avait été accepté ici comme preuve qu'il n'y avait pas de guerre des sorciers ou des moldus, mais simplement des guerres d'humains qu'il fallait arrêter.

  - J'étais sûr de bien avoir entendu ta voix, Allanah ! s'écria le mort en se mettant à sa hauteur.
  - Et bien, puisque c'est la vie que tu as perdu et pas ton ouïe, c'est normal, caporal, ironisa la jeune fille en passant au travers du fantôme.

Les trois sorciers continuèrent leur route alors que voler autour d'eux le spectre du Caporal. Ils ne lui portaient pas grande attention mais cela semblait suffire au jeune homme de voir la blonde. Ils avançaient tous ensemble vers leur unique but.

- Tu sais, Allanah, tu manques à tout le monde, ici !
- Je confirme, même la directrice et le concierge s'ennuient sans toi, ajouta Freya à la remarque de son ami.

Comme simple réponse, la main de l'américaine frappa sa longue chevelure pour la remettre derrière ses épaules. Bien sûr qu'elle n'avait aucun doute qu'Ilvermorny devait s'ennuyer sans elle, la jeune Green était une source d'inépuisable d'idée et d'amusement. Mais, aujourd'hui, elle n'était pas là avec ses camarades pour faire revenir le chaos dans le château. Elle voulait simplement le revoir, ressentir à nouveau la sérénité de cet endroit. C'est pourquoi elle poussa calmement la porte de la salle où tous les élèves restés à l'école mangeaient. Elle savait qu'ils seraient tous là, elle avait depuis longtemps loupé l'heure du dîner chez elle. Peu importe, ce n'était pas aujourd'hui que sa présence était primordiale.

Le silence attrapa soudainement la grande pièce pourtant si expressive. Le regard de la blonde ne s'arrêta pas sur les divers élèves mais sur son ancienne directive. Elle ne cherchait pas la provocation, juste un accord. La vieille femme soupira et continua de manger. C'était l'invitation ultime qu'elle désirait.
C'est dans cette première soirée de vacances qu'Allanah n'oublia aucune des marques que Tom avait gravé sur son corps, mais décida de vivre quelques instants dans le passé. De tourner le dos au combat encore un peu pour savourer la paix qu'elle n'aurait plus jamais.


















Elle ignorait l'heure qu'il était. La lune était maintenant très haute dans le ciel alors que le bruit de son transplanage perturba le silence du hall de sa maison. Alors qu'Allanah s'était attendu aux ténèbres les plus complets, une petite lueur près du salon lui intima qu'une vie ne se reposait toujours pas. L'américaine s'avança alors vers la porte avant de l'ouvrir doucement.
C'était sa mère qui avait du veiller jusqu'à son retour mais que le sommeil avait rattrapé. Elle était assise sur l'un des fauteuils de son salon et sa tête penchait dans une alerte au torticolis que sa fille voulait évité. Alors, elle se pencha finalement vers sa génitrice et la secoua aussi tendrement que possible.

  - Mère, je suis là maintenant, vous pouvez aller vous reposer, murmura-t-elle pour les deux seules âmes encore éveillées en ce lieu.

La douce voix de la blonde réveilla instantanément sa mère qui se redressa. Elle passa sa main quelque peu flétrie par l'âge sur son visage, comme prise sur le fait de son attachement à sa première fille. La chef de la famille Green donna un dernier sourire à Allanah avant de se lever et d'avancer vers la sortie. Mais elle se ravisa au dernier moment, se disant que l'instant de la nuit était le meilleur pour lui dire cette confession.

  - Je sais que tu es là ma fille, et maintenant je n'ai plus peur de me reposer sur toi.

Une main tachée de sang et des ténèbres rattrapa alors le cœur de la jeune fille pour l'exposer à la réalité. Elle avait passé la meilleure des soirées en compagnie de ses anciens camarades, mais ce n'était et ne resterait que le passé de son existence. A présent, elle devait accepter que peut être sa famille ne pouvait pas se relever. Comment aidait quelqu'un qui ne se sent pas en danger ?

Elle monta à son tour dans sa chambre et glissa rapidement dans ses draps et sa literie qui lui avaient tant manqués. Elle abandonna enfin les questionnements la torturant depuis des jours. Son cœur avait bien besoin de répit. Ce n'est pourtant pas les bras de Morphée qui l'enveloppèrent cette nuit, mais les souvenirs du feu du serpent.














Bonjour, bonsoir à tous !
On se retrouve pour le onzième chapitre de Verdure Argentée qui nous fait enfin retourné en Amérique et rencontré la famille et les meilleurs amis d'Allanah avec plus de précisons.

Tout d'abord, avez-vous aimé ce chapitre ?
Que pensez-vous des frères et sœurs d'Allanah ainsi que de sa mère ?
Un avis sur Freya et Andrew ?

Ce chapitre manquait diablement de Tom, vous ne trouvez pas ?

Merci d'avoir lu, à la semaine prochaine.

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