Chapter 5
Il retrousse sa manche et jette un coup d'œil à sa montre avant de me tendre la main pour m'aider à me lever.
— J'aimerais que tu m'accompagnes à un rendez-vous dans une vingtaine de minutes. Ce sera un petit test pour voir si ça va vraiment marcher. dit-il alors que George s'approchait de nous.
— Monsieur ? dit George, une fois arrivé à notre hauteur.
— On va partir. Ramène la voiture, s'il te plaît, George. répondit-il calmement.
Je me lève et le suis, après tout, je n'avais rien d'autre à faire.
— En quoi consiste ce rendez-vous ? demandai-je en marchant à ses côtés.
— Je dois convaincre Arthur Rimbaud de placer des fonds dans l'entreprise. Ce nom te dit quelque chose ? me demande-t-il en passant sa main dans le bas de mon dos. Je ne lui fais pas de remarque et le laisse faire, alors qu'il me dirigeait vers la sortie.
— Arthur Rimbaud de chez Wax and Corporate, son entreprise d'import et export de véhicules est connue dans le monde entier. dis-je simplement, alors qu'il me souriait légèrement.
— Exact. répondit-il, alors qu'on montait dans la voiture.
Quelques minutes plus tard, nous arrivons à notre destination : un restaurant chic. Je n'ai jamais compris pourquoi les hommes et femmes d'affaires se donnaient toujours rendez-vous dans des lieux aussi improbables.
Je passe une main dans mes cheveux, observant l'entrée du restaurant. Je me retourne finalement vers Carlos, qui ne m'avait pas quittée des yeux depuis le début.
— Alors, comment ça va se passer ? demandai-je avec une légère grimace.
— Rien de trop compliqué, on va juste discuter et ce sera réglé. Tu n'auras rien à faire à part...
— Me faire passer pour un faire-valoir. complétai-je.
— Tu vois, c'est parfait. On commence déjà par...
— Finir la phrase de l'autre. dis-je avec un sourire léger.
— Bien joué, Valencia. dit-il en se levant.
Il déboutonne sa veste juste au moment où un homme dans la quarantaine, plutôt bien bâti, s'approche de nous.
— Arthur. dit-il en lui serrant la main.
— Carlos, eh bien ça fait longtemps. répond Arthur avec un sourire éclatant, avant de se tourner vers moi. Et qui est cette belle demoiselle ?
— Valencia Fox. dis-je en lui serrant la main à mon tour.
— Valencia est ma compagne. dit simplement Carlos, en l'invitant à s'asseoir face à lui. Plus précisément, à mes côtés.
— C'est une excellente nouvelle, alors tu t'es posé ! Je pensais que ça n'arriverait jamais.
— Eh bien, j'ai rencontré Valencia et dès que j'ai posé les yeux sur elle, j'ai su que c'était la bonne. dit-il en me fixant avec un sourire.
Je souris légèrement, baissant la tête.
— Mais si tu es là, ce n'est pas pour parler de ma vie sentimentale. Est-ce que tu as réfléchi à ma proposition ?
— Je ne vais pas te mentir, toi et moi, on se connaît depuis longtemps. Alors bien sûr, je suis prêt à investir dans ton entreprise...
À partir de là, j'ai complètement décroché, préférant ignorer délibérément leur conversation. Le temps passe vite, et le rendez-vous touche rapidement à sa fin.
— Encore un plaisir de vous avoir rencontré, Valencia.
— Plaisir partagé, Monsieur Rimbaud.
— Je vous en prie, appelez-moi Arthur. dit-il, tout en se levant.
Tout le monde se lève et, à la dernière minute, je décide de me rendre aux toilettes. Je me rapproche de Carlos et lui chuchote que je vais m'y rendre. Il hoche la tête et je me dirige vers le fond du couloir.
Une fois dans les toilettes, je m'approche du lavabo et ouvre le robinet, mais l'eau jaillit trop fort et éclabousse mon visage ainsi que le haut de ma chemise blanche.
— Merde. pestai-je en m'essuyant précipitamment.
Je regarde dans le miroir et je jure en voyant que mon soutien-gorge noir est visible à travers mon chemisier. Super, je vais devoir attendre que ça sèche, en espérant que Carlos ne remarque pas trop mon absence.
Puis, soudain, j'entends sa voix dans le couloir.
— Valencia, qu'est-ce que tu fais ? On doit y aller.
Non, non, non, s'il vous plaît, ne rentre pas. Il n'oserait pas, si ?
— Euh... je... deux secondes...
Paniquée, je me précipite dans une cabine et verrouille la porte. Heureusement, il n'y a personne d'autre dans les toilettes.
— Valencia ! entendis-je plus fort.
Puis soudain, la porte claque, signe qu'il est rentré. Ses mocassins résonnent sur le carrelage.
— Valencia, bordel, à quoi tu joues ? dit-il en s'arrêtant juste devant ma cabine.
— Tu ne vas pas y croire, mais mon haut est trempé... dis-je, hésitante.
Finalement, je me rends compte que ce n'est pas vraiment la meilleure excuse. Puis, soudain, il éclate de rire.
— Tu rigoles ? Je n'y crois pas, tu te fiches de moi ? dis-je, un peu désarçonnée.
— Et tu te caches pour ça ? Crois-moi, Valencia, il y a pire. Allez, sors de là. On a des choses à faire. dit-il, plus sérieusement.
Je soupire et sors de la cabine, les mains posées sur ma poitrine. Lorsqu'il me regarde, je croise ses yeux marron qui me fixent.
— J'y crois pas. dit-il, finalement, dans sa barbe.
Il retire sa veste et me la tend. Je grimace en l'attrapant.
— Merci. dis-je d'une voix faible en la mettant.
Il ne perd pas de temps et se dirige vers la sortie des toilettes. À ce moment, une jeune femme entre et nous sourit. Je lève les yeux au ciel, puis me dépêche de rejoindre Carlos.
— Qu'est-ce que tu voulais dire par « on a des choses à faire » ? demandai-je une fois à ses côtés.
— D'habitude, à cette heure-là, j'ai des montagnes de documents à examiner. Mais puisque tu es là, on va faire autre chose. Il faut qu'on passe pour un couple... Alors, dis-moi, Valencia, que font les couples habituellement ? dit-il en se retournant vers moi.
— Que font les couples habituellement ? Je n'en sais rien. répondis-je, perdue.
Il plisse les yeux et ouvre la bouche pour dire quelque chose, mais se ravise.
— Allez, pose ta question. dit-il, un peu amusé. Tu te demandes si j'ai déjà été en couple, la réponse est oui. Mais je préfère garder cette époque pour moi.
— Je savais que tu allais me dire ça. C'est ce que je pensais. dis-je, en faisant allusion à ses recherches sur moi.
— Je vais peut-être faire mes recherches sur toi de mon côté. Tu n'aurais pas le numéro de ton détective ? dis-je en esquissant un sourire en coin.
Il rit légèrement et m'ouvre la portière de la voiture, côté passager, une fois celle-ci garée. Je m'installe et il fait le tour pour prendre place à côté du conducteur.
— J'étais sérieuse. dis-je, en attachant ma ceinture.
Quelques minutes plus tard, je remarque qu'il prend la direction de l'appartement de ma tante. Je ne dis rien et, une fois arrivés, je sors de la voiture et me dirige vers l'entrée. Mais il s'approche de moi avec un paquet.
— Qu'est-ce que c'est ? demandai-je en plissant les yeux.
— C'est un petit cadeau. Est-ce que tu me laisses entrer, chez toi ? En tant qu'ami, bien sûr.
Je roule des yeux, insérée dans la situation, mais ouvre la porte avec mes clés.
— Bienvenue chez moi. dis-je, en posant mes clés sur la petite table du hall d'entrée. J'enlève mes talons, un soupir d'épuisement s'échappant de mes lèvres, avant d'inviter Carlos à me suivre.
— J'habite avec ma tante, mais elle ne rentrera pas avant un moment, sauf si elle est déjà là...
En effet, ma tante se tient debout au milieu du salon, entourée de valises éparpillées et de vêtements éparpillés un peu partout.
— Tante Laureen... dis-je, en plissant les yeux.
— Oh, Valencia, bon sang, tu es rentrée !
Elle se retourne vers moi, et lorsqu'elle aperçoit Carlos, elle s'arrête, un instant choquée avant de se ressaisir.
— Tu n'es pas seule ! Oh...
Je me tourne vers Carlos, qui, au même moment, pose son fameux cadeau sur la table basse.
— Tante Laureen, voici...
— Carlos Lux ! Bien sûr que je le connais. Mais ce qui m'intrigue, c'est ce qu'il fait chez nous. Enfin, enchantée, Laureen Fox, mais tu peux m'appeler par mon prénom. dit-elle en pouffant, avec un sourire enfantin.
Elle s'avance vers lui, esquivant les valises et les vêtements sur le sol. Je roule des yeux, exaspérée, tandis que Carlos sourit largement.
— Un plaisir de vous rencontrer. dit Carlos en lui serrant la main.
— Valencia, on peut parler un moment ? dit-elle en m'attrapant par le bras.
Perdue, je regarde Carlos, lui lançant une grimace avant de suivre ma tante.
— Que fait Carlos Lux chez nous ? demande-t-elle, en me regardant par-dessus mon épaule.
— Je le fréquente. Pour l'instant, c'est compliqué, mais je crois que je l'aime bien.
Je cherche une solution, sachant que je ne devais pas parler de notre contrat.
— Il t'a renvoyée ? Tu oublies ça ? dit-elle, les yeux écarquillés.
— Euh, c'est une longue histoire... il...
Allez, Valencia, trouve une excuse.
— Carlos ! Peux-tu venir ? J'essaye d'expliquer à ma tante pourquoi tu m'as renvoyée.
Il s'approche à grands pas et s'assoit à mes côtés.
— C'est assez compliqué, non ? dit-il, me prenant la main.
— Carlos m'a renvoyée parce qu'une liaison avec un employé, c'est mal vu. Alors, on a dû faire un choix, et c'est pour ça que j'ai donné l'impression de vouloir quitter mon travail. Voilà !
— Oh, je comprends maintenant. dit ma tante.
Le téléphone de Carlos sonne et il s'excuse avant de s'éloigner pour décrocher.
— Valencia, je ne suis pas née de la dernière pluie. Qu'est-ce qui se passe vraiment ? dit-elle en croisant les bras sur sa poitrine.
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