Chapter 3
— Valencia, attention à toi !
Je me retourne vers lui en pinçant mes lèvres et en secouant la tête.
— Plus que nous deux. Dit-il.
— Je vais appeler un taxi, mais le temps qu'il n'arrive je crains que vous ne vouliez me faire la conversation. Alors je vais simplement attendre là et vous ignorer. Dis-je en me tournant vers la route.
— Je ne sais pas comment vous faites cela, et Barbara avait raison, ça a le don d'en énerver plus d'un, mais moi, ça me fait plutôt rire et me pousse à vous connaître un peu plus. Dit-il avec un sourire en coin.
— De quoi vous parlez ?
— Cette façon que vous avez d'être aussi calme. Je veux dire, votre voix est tellement calme et sans attache. Vous avez l'air de vous en foutre pas mal, et j'aime ça.
Je le regarde sans répliquer, puis détourne le regard sans répondre.
— Alors vous partez vraiment ?
— Oui, Monsieur Lux, je m'en vais.
Quand soudain, je sens comme un flash devant moi.
— Je rêve ou l'on vient de me prendre en photo ? Je n'ai pas rêvé, vous avez vu le flash ? Dis-je en scrutant autour de moi.
— Et merde, sûrement des journalistes à la recherche de leur prochain numéro. Venez, on va se mettre à l'abri. Dit-il sur ses gardes.
— Hors de question de vous suivre, mon taxi va bientôt arriver et...
Il m'attrape le poignet et me tire dans sa direction. Je l'observe de dos alors qu'il me tire, me faisant presque trébucher.
— Qu'est-ce que vous faites ! Lâchez-moi !
— Même en colère, votre voix reste calme. Vous voulez qu'ils prennent encore plus de photos de nous deux ? Si c'est le cas, eh bien, retournez là-bas. Dit-il en se tournant vers moi, un regard intense dans les yeux.
— Je vais vous raccompagner chez vous. Dit-il alors qu'une voiture teintée noire s'avance vers nous.
— Non, je ne veux pas. Je ne le sens pas. Dis-je, me mettant sur mes gardes.
Il ouvre la portière et me fait un signe pour que je rentre dedans. J'observe le siège et regarde derrière moi avant de secouer la tête vivement.
— Mademoiselle Fox, rentrez dans cette voiture. Dit-il, une main sur le haut de la portière et l'autre dans sa poche.
— Non !
— Valencia. Dit-il d'un ton impatient, me faisant frémir.
— Je ne rentrerai pas là-dedans, encore mourir. Dis-je en résistants.
Bon, j'exagérais légèrement, mais ma réponse restait inchangée.
Je le vois prendre une grande inspiration, puis il grimace, m'observant de haut en bas, avant de s'avancer à grands pas, alors que je reculais, espérant lui échapper.
Je me sens ensuite soulevée, et voilà que je me retrouve sur ses épaules, la tête à la hauteur de sa hanche.
— Faites-moi descendre ! Dis-je alors qu'il me ramenait vers la voiture.
Je lutte du mieux que je peux, mais il me pousse dans la voiture avant de refermer la portière avec un énorme bruit. J'essaye de sortir par la deuxième portière, mais elle est fermée.
Je me résigne et souffle, essayant de me calmer, alors qu'il prend place à côté de moi.
— Tout va bien, Monsieur Lux ? Dit son chauffeur, nous jetant un coup d'œil.
— Oui, George, nous rentrons.
— Très bien, Monsieur.
— Euh... J'habite au... Commençai-je, sans le regarder.
— Je sais où vous habitez. Dit-il simplement.
— Bien sûr. Dis-je en levant les yeux au ciel, alors que la voiture se met en mouvement.
J'essayais de me calmer, mais mon cerveau refusait de se détendre, s'imaginant des tas de scénarios. Les journaux allaient sûrement sortir des tas d'articles sur moi. La énième femme que Carlos Lux avait "séduite". Je passe une main sur mon visage avant de me tourner vers la fenêtre. Attendez une minute...
— Vous venez de louper la sortie. Dis-je en m'adressant au chauffeur.
— Continuez, George, je vous ai dit, on rentre à la maison. Dit-il, comme si c'était une évidence.
Bon sang, à quoi est-ce que je m'attendais ? Bien sûr qu'il ne me ramenait pas chez moi.
— Cela s'appelle du kidnapping. Dis-je en l'observant, agacée.
— Vous êtes plutôt calme pour quelqu'un qui vient de se faire kidnapper. Dit-il diaboliquement, avec un sourire en coin.
— Lâchez-moi avec cette histoire. Je veux descendre, George, arrêtez la voiture, s'il vous plaît. Dis-je, en levant la voix.
Il me regarde dans le rétroviseur avec un regard désolé, et la voiture s'engage dans un parking privé. C'est pas vrai, qu'est-ce que j'avais demandé au bon Dieu ! La voiture s'arrête quelques minutes plus tard, et je sors de la voiture en même temps que Carlos, claquant la portière pour signifier ma colère.
Je regarde autour de moi et remarque que nous étions sûrement dans le parking privé d'un immeuble. George a disparu, et je me dirige vers Carlos, qui m'invite à le suivre.
Il appelle l'ascenseur et j'attends silencieusement à ses côtés.
— Je ne coucherai pas avec vous. Dis-je définitivement, alors que les portes de l'ascenseur s'ouvrent.
Il me lance un regard indescriptible et tend la main pour que j'avance.
Je regarde les chiffres de l'ascenseur alors qu'il monte. Bordel, qu'est-ce qu'il me veut ? Sûrement me parler de sa proposition à la noix. Dans tous les cas, je refuserai.
L'ascenseur s'arrête enfin au dernier étage et s'ouvre sur un salon. Non mais sérieusement, je n'avais jamais vu cela de ma vie. Carlos s'avance, et je reste encore dans l'ascenseur, hésitante. Finalement, je fais un pas en avant, mais je perds déjà Carlos de vue.
Je tourne autour de moi pour observer son appartement. Tout est si moderne, si propre. Je remarque un gigantesque escalier à ma gauche et m'avance, suivant Carlos.
Lorsque je le rejoins, il se trouve dos à moi, ayant retiré sa veste et son nœud de cravate. Il se retourne, me détaillant du regard un long moment, avant de me tendre une enveloppe.
— Qu'est-ce que c'est ? Dis-je en m'avançant.
J'attrape l'enveloppe et l'ouvre, le soutenant du regard. Je prends les feuilles à l'intérieur, et lorsque je lis l'énorme entête, mes yeux s'écarquillent, et je me mets à rigoler.
— Vous vous fichez de moi ?! Il en est hors de question ! Allez-vous faire... bon sang, je veux rentrer chez moi ! Et maintenant ! Dis-je, en lui jetant les papiers à la figure.
— Valencia... Dit-il en me retenant par le bras.
— On ne se connaît même pas et vous voulez qu'on se marie ?
— C'est un contrat, ce n'est pas un vrai mariage. Aux yeux de tous, on jouera le parfait petit couple. J'ai besoin de cela pour rehausser ma côte auprès de mes partenaires, pour qu'ils me prennent au sérieux. Valencia, j'ai besoin de vous. Prenez le temps de considérer mon offre.
— Est-ce que vous vous entendez parler ? Dis-je en le dévisageant, exaspérée.
— Je sais que, vu comme ça, vous devez me prendre pour un connard, mais j'essaie de changer, et ça pourrait être un début.
— Un début ? Vous voulez changer ? Il y a même pas deux jours, vous vous tapiez ma patronne, et là, vous me proposez un contrat de mariage alors que vous m'aviez renvoyée !
— Je t'en prie, on fait tous des erreurs. Et puis, ce n'est pas comme si ton travail te satisfaisait.
Il se dirige vers son bar en me tournant le dos, puis revient peu de temps après avec deux verres remplis d'un liquide brun. Il m'en tend un, mais je secoue la tête en le foudroyant du regard. Il le boit d'un coup.
— Tu vas lire ce contrat, et ensuite, si tu as n'importe quelle question ou suggestion, on les changera avec mon avocat. Dit-il d'un ton calme.
— Parce que vous croyez vraiment que je vais signer cela ?
— Pourquoi pas ? Dit-il, en s'avançant vers moi, les mains dans les poches.
— Qu'est-ce que vous faites ? Dis-je, méfiante.
Il s'arrête, déglutit, puis attrape son téléphone. Il pianote dessus, et à peine quelques secondes plus tard, j'entends le bruit de l'ascenseur derrière moi.
— George va vous ramener chez vous, mais d'abord... Dit-il en levant la main, avant de ramasser les feuilles et de les remettre dans leur enveloppe.
Il me les tend, mais je secoue la tête, lui faisant comprendre que non.
— Valencia, je vous en prie.
— Non. Insistais-je.
Il passe une main dans ses cheveux, les secoue, puis se tourne légèrement.
— Pourquoi vous refusez ? Vous êtes en couple ? Mariée ?
— Non, et non. Écoutez... Commençai-je, une main sur mon front.
— Demain, on reparlera de tout cela. Organisons un autre rendez-vous. Demain, je répondrai à toutes vos questions.
Il me pousse ensuite vers l'ascenseur et me tend les documents une fois à l'intérieur.
— Valencia, prenez-les, sinon vous ne partirez jamais d'ici.
Je les attrape, alors que la porte se referme doucement derrière moi.
— Bonne nuit, Valencia. Dit-il.
Dans quoi est-ce que je venais véritablement de me fourrer ? Je baisse les yeux et regarde l'enveloppe, déglutissant.
George m'attendait près de la voiture, et lorsqu'il me voit arriver, il m'ouvre la portière, alors que je lui rends un sourire crispé.
De retour chez moi, je retire mes escarpins, alors que le bruit de la télévision se fait entendre dans le couloir. Je rejoins ma tante, endormie sur le canapé. Je souffle et éteins la télévision avant de remettre la couverture qui tombait sur elle.
Une fois fait, je me rends dans ma chambre, l'intention de lire son contrat bien ancrée. Une fois changée et prête, je me pose dans mon lit et commence ma lecture.
Au fur et à mesure de ma lecture, je commence à comprendre que les choses étaient sérieuses. Il était stipulé que notre couverture devait durer maximum deux ans, que les deux parties ne devaient pas avoir d'autres aventures pendant la durée du contrat. On devait habiter ensemble et tout le tralala de la vie d'un couple. Je devais l'accompagner dans ses déplacements et autres.
Je zappe quelques parties et me dirige directement vers la fin. Ce que je vois me fait lâcher les papiers.
Je les reprends quelques minutes après m'être assurée que je ne rêvais pas. À la fin du contrat, c'est-à-dire à la fin des deux ans, je recevrais une somme de huit millions de dollars.
Non mais pour qui il me prenait ?
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