20° Secrets Dévoilés

Armin

Pendant son sommeil, Armin fait un cauchemar dans lequel il voit l'instructeur Keith Shadis, le jour de leur première rencontre, en tutu rose à paillettes en train de hurler avec une voix de jeune fille: 《Je suis la reine des abeilles et vous êtes mon miel, bande d'incapables !》Vision dont il se serait bien passé.

Toujours est-il que le jeune blond ne se rappelle plus très bien du reste de son rêve étrange, et c'est tant mieux. Il est parfois de ces rêves tellement loufoques que l'on oublie même leur contenu. La seule chose dont on s'en rappelle au réveil est un sentiment d'incrédulité, ainsi que la pensée suivante : "De quoi est-ce que je viens de rêver, au juste ? "

Armin s'est attendu à voir un de ses camarades à son chevet. A la place, il a vu que le Caporal Livaï n'est qu'à quelques mètres de son lit d'hôpital, assis sur une chaise et les jambes croisées, le tout en lisant... le premier livre que son grand-père lui ait donné ? La couverture bleue ciel ne fait aucun doute là-dessus.

-Caporal ?

L'homme plus âgé lève les yeux de sa lecture pour mieux fixer son subordonné.

-Je pensais que tu dormirais plus que ça. Quand je suis revenu pour te surveiller, tu t'étais déjà endormi comme une masse.

Ah ça oui. Il faut dire que sa tête lui donnait l'impression d'être une toupie au point d'en avoir la nausée. Le sommeil l'a vite englouti. Et comme le Major Hansi l'a prédit, les douleurs se sont complètement calmées.

-Je me sens bien mieux en tout cas, dit Armin en s'asseyant. Le remède d'Hansi a été drôlement efficace.

-Évite de lui faire ce genre de compliment. Elle va prendre la grosse tête et nous faire chier avec ça.

L'homme plus âgé ajoute ensuite :

-T'avais pas l'air d'avoir un sommeil agité, apparemment.

Armin repense à ce à quoi il a rêvé et songe que, pour cette fois, il n'en dira rien à son Caporal.

-Euh, eh bien... J'ai seulement fait un rêve étrange mais à part ça, rien de grave.

-Tant que t'as pas rêvé de titans déviants en train de se bourrer la gueule avec du whisky et en enchaînant avec un strip-tease, alors ça va.

Armin ne comprend pas ce qu'il faut entendre par là, mais choisit de ne pas en demander plus. Il sait qu'il a eu son quota de cauchemars et autres rêves farfelus pour les prochaines semaines à venir. Inutile d'aggraver sa santé mentale déjà mise à rude épreuve.

Il fait le choix pertinent de changer de sujet.

-Je vois que vous lisez le livre que mon grand-père m'a offert, Caporal. Je ne savais pas qu'il vous intéresserait autant.

-Pour tout te dire, je comptais te l'amener pour que tu puisses le lire pendant ta convalescence. En te voyant toujours en train de dormir, j'ai voulu y jeter un œil.

Alors son supérieur a pensé à lui en voulant lui amener de quoi s'occuper... Le jeune blond se sent flatté.

-Ça a l'air de vous plaire, j'ai l'impression.

-Mouais... disons que je voulais savoir ce qui t'intéresse autant dans ce bouquin.

Son ton désinvolte aurait pu faire tomber Armin dans le piège s'il n'avait pas passé autant de temps en compagnie du Caporal. Le jeune stratège en herbe devine que son supérieur prend l'air détaché pour ne pas admettre à voix haute avoir passé du bon temps à lire le livre de son subordonné.

Le puissant soldat semble avoir compris qu'Armin n'a pas mordu à l'hameçon car il enchaîne presque tout de suite:

-Pour quelqu'un qui est attaché à ces vieilles reliques, t'as l'air de bien prendre le fait que je lise quelque chose qui t'appartient sans le moindre scrupule.

Armin fait sortir ses jambes du lit d'hôpital pour mieux faire face au Caporal.

-En fait... je crois que c'est parce que je vous fais confiance. J'ai essayé de vous le faire comprendre la première fois. Et maintenant que nous avons parlé du monde extérieur ensemble, eh bien... ça ne me dérange pas plus que ça, bizarrement. Et à ce propos...

Il ne peut s'empêcher d'éviter de regarder son supérieur dans les yeux, comme il a souvent l'habitude de le faire quand il est sur le point de faire une confidence.

-Vous savez... vous n'étiez pas obligé de rester là à veiller sur moi. Vous avez sûrement mieux à faire.

-Tu fais toujours partie de mon escouade, Arlert. J'estime que la santé de mes hommes passe avant beaucoup de choses. Et puis, il y a aussi ce qui s'est passé hier soir.

Armin ne pensait pas que ce souvenir ressortirait aussi tôt. Enfin, tant mieux ceci dit. Ça veut dire que le Caporal juge nécessaire, lui aussi, de revenir sur cet événement marquant pour eux deux.

-Qu'est-ce qui t'a pris de faire ça?

Ah, oui... Le coup du câlin. C'est vrai que formulé ainsi, le petit blond se rend compte de l'improbabilité de la chose. Le Caporal Livaï en personne a accepté qu'un de ses soldats le prenne dans ses bras, avant de faire de même à son tour. Mais sur le moment, il n'y a pas réfléchi. Il a seulement vu que son supérieur en avait besoin.

Il s'efforce de soutenir son regard acier.

-J'ai vu à quel point vous souffriez, Caporal. Ça me faisait mal de vous voir comme ça alors... je ne voulais pas vous laisser dans cet état.

Il patiente quelques instants le temps que son supérieur lui réponde. L'expression de son visage s'adoucit légèrement. Un silence apaisant se fait alors, jusqu'à ce que le puissant soldat reprenne la parole:

-Je suppose que t'es au courant que c'est pas le genre de chose qu'un soldat et son supérieur ont l'habitude de faire. C'est même peut-être la première fois que ça arrive dans l'armée. Tu le sais, pas vrai ?

-Oui, je le savais déjà, confirme le jeune Arlert.

-Et je suppose que tu t'es aussi rendu compte qu'avec ce qui s'est passé hier soir, on a franchi une certaine barrière et on peut plus faire demi-tour. Te connaissant, tu l'as sûrement réalisé bien avant moi.

Il avance le dos. A la manière dont il le regarde, Armin a l'impression que le Caporal Livaï essaie de sonder son âme.

-Ce que je m'apprête à te confier, tu dois le garder pour toi, tu piges?, dit-il d'un ton à la fois calme et impérieux.

Les pièces du puzzle mental sont en train de s'assembler dans la tête du petit blond. En comprenant où son supérieur veut en venir, il ouvre des yeux incrédules.

-Vous êtes en train de me dire que... vous comptez me raconter votre passé?

-A vrai dire, j'hésite encore à faire ce que je m'apprête à faire, continue l'homme âgé en plissant les yeux, comme s'il poursuivait l'inspection mentale de l'esprit d'Armin. Tu dois me convaincre que je ne fais pas une erreur monumentale en te confiant tout ça. Je dois savoir si je fais bien de te faire confiance comme je suis sur le point de faire, actuellement. Et enfin, je me demande ce que ça t'apporterait de savoir tout ça.

Armin subit ce déferlement de questionnements. Il faudrait que le passé du Caporal Livaï soit particulièrement sombre pour qu'il soit sujet à autant d'interrogations.

Cependant, l'attitude de l'homme plus âgé fait sens pour le stratège en herbe. Il lui a en effet avoué lui faire confiance. Pour être un bon soldat, pour contribuer à l'avancement de leur combat, pour organiser des plans, bien sûr. Mais... pour lui faire part de son passé ? Pour lui révéler un pan de sa vie d'avant ? Pour le mettre dans la confidence au sujet d'une chose méconnue des autres ? Et aussi, potentiellement, lui dévoiler des choses qui ont trait à ses sentiments les plus profonds et les plus enfouis ? Ceux dont même le public n'a pas accès ? Ce n'est pas quelque chose que l'on fait avec n'importe qui. Le puissant soldat doit certainement se demander s'il fait bien de confier cela à un de ses subordonnés...

En temps normal, le jeune Arlert se sentirait comme pris dans un piège, à l'image d'une biche se faisant prendre par un chasseur. Il aurait été intimidé par le regard orageux du puissant soldat en face de lui. Il se serait fait tout petit. A la place de tout cela, une force tranquille s'empare de lui et, avec une aisance qui ne cesse de l'étonner, il affirme d'une voix calme:

-Je crois que vous pouvez me faire confiance, Caporal, parce que j'ai moi-même confiance en vous. Vous avez été témoin de ma détresse, hier soir, comme j'ai été témoin de la votre. Et à ce moment-là, je ne voulais pas que vous vous sentiez seul. J'ai senti que vous portiez un poids sur les épaules, un poids que personne n'est en mesure de soupçonner et que vous ne pouvez pas vous permettre d'en faire part. J'ai donc senti qu'il fallait que je sois là pour vous, et que je vous aide du mieux que je pouvais. Alors si me raconter votre passé peut vous permettre d'alléger votre fardeau, alors je l'accepte de bon cœur.

Eh bien, quelle assurance, pense Armin. On dirait que le remède d'Hansi fait des merveilles. A moins que cette boisson ne soit réellement alcoolisée.

Le Caporal a maintenant le regard de quelqu'un en train d'évaluer à la hausse les mérites d'une personne.

-Très bien, tu m'as convaincu, dit-il après un court instant. Je vais tout te raconter.

***

A mesure que le Caporal raconte son passé - des circonstances qui ont entouré sa naissance à son choix d'intégrer le Bataillon d'Exploration, en passant par son enfance sordide dans les Bas-Fonds, ses activités de criminel par la suite, la découverte de son sang d'Ackerman, ainsi que les personnes qui ont fait partie de sa vie -, Armin prend la mesure de toutes les choses que lui raconte son supérieur.

Et tout cela ne fait que lui confirmer une chose qu'il a déjà bien comprise : le Caporal Livaï est infiniment plus que ce qu'il montre.

Ce dernier a fait préparer deux tasses de thé noir et depuis déjà plusieurs minutes, il relate sa vie jusqu'à maintenant, sans qu'Armin ne l'interrompt. Beaucoup de choses paraissent plus évidentes pour le petit blond maintenant que son supérieur lui parle de ses origines. L'une d'entre elles concerne son intolérance élevée à toute forme de saleté. Ayant grandi dans un endroit aussi putride et irrespirable que les Bas-Fonds, cela paraît à présent beaucoup plus compréhensible. Et l'une d'entre elles aussi, c'est pourquoi le Caporal tient autant à éviter les pertes inutiles. Après avoir risqué inutilement la vie de ses deux meilleurs amis, il a dû se promettre de ne plus faire une chose pareille avec n'importe qui de ses hommes.

Bien que la vie du Caporal et celle d'Armin soit radicalement différente, le jeune stratège ne peut s'empêcher de penser qu'ils ont un point commun : tous deux ont reçu un cadeau de la part du dernier membre de leur famille respective qui les ont permis de s'aider, et même de se sauver mutuellement, dans une certaine mesure. Pour le Caporal, c'est l'injection "offerte" par son oncle qui l'a fait revenir à la vie. Pour Armin, ce sont les livres de son grand-père qui ont amené son supérieur à découvrir autre chose que ce à quoi il avait l'habitude et, par conséquent, de reconsidérer ce qu'il voudrait faire une fois que la guerre sera terminée.

-Je t'avoue que j'y ai pas vraiment pensé, lui avoue-t-il. Je sais juste que j'aimerais ouvrir une boutique de thé, un jour. Un truc de ce genre-là.

Il boit ensuite une gorgée de son thé.

-C'est assez curieux, quand même, remarque Armin. Mon rêve, à moi, c'est de parcourir le monde pour assouvir ma soif de découvertes alors que je suis loin d'être la personne la plus aventurière qui soit... Vous, en revanche, vous êtes quelqu'un de redoutable, et vous souhaitez avoir une vie paisible. Ça fait un peu... vous savez ? Un effet de double inversé.

Il s'arrête pour voir l'air songeur de son Caporal.

-T'as sans doute raison.

Armin pense, entre autres, à toutes les personnes stoïques et redoutables qu'il a connues jusqu'à présent et qui aspirent à une vie normale. A commencer par Mikasa, qui aimerait avant tout retrouver sa vie d'avant, lorsqu'ils n'étaient qu'elle, Eren et Armin. Le Caporal Livaï également, comme il vient de l'entendre. Mais il y a aussi Annie.

Annie... Il a un pincement au cœur rien qu'en pensant à elle. Elle faisait partie de leur promotion, quand ils étaient encore au rang de cadets. Son sang-froid et sa brutalité au combat en ont impressionné plus d'un. Elle s'est même mesurée à Mikasa au corps à corps. D'ailleurs, contrairement à Mikasa ou au Caporal Livaï, Annie Leonhart n'est pas issue du clan Ackerman, et n'a donc pas de capacité hors-norme "par défaut". Non, elle a dû s'entraîner sans relâche pour faire partie des plus forts. Ce n'est pas un don qui lui a été attribué, mais quelque chose qu'elle a acquis avec du travail acharné.

Mais ce qui a le plus marqué Armin, c'est la douceur dont elle faisait preuve sans même s'en rendre compte. Elle est la première personne à avoir reconnu devant lui qu'il était quelqu'un de courageux malgré sa nature craintive. Il lui a avoué qu'il la trouvait gentille, ce qui l'a pris de court. Malgré sa force redoutable, elle a choisi d'intégrer les Brigades Spéciales pour espérer avoir une vie tranquille. Et Armin ne s'en est pas pleinement rendu compte, mais c'est à partir de cet échange qu'il a commencé à avoir un faible pour elle.

Puis il a découvert qu'elle était un agent-double, car elle incarnait le Titan Féminin, tout comme Reiner et Bertholt étaient le Titan Cuirassé et le Titan Colossal. Ils ont ensuite tendu un piège pour la débusquer puis, après une lutte acharnée contre Eren dans leur forme de titan respective, elle s'est recouverte dans un cristal si dur qu'il est impossible de savoir s'il se brisera un jour. Depuis ce jour, Armin éprouve du regret. Il aurait aimé mieux comprendre ce qui l'a poussé à agir ainsi. Il espère pouvoir récupérer assez rapidement les souvenirs de Bertholt pour y voir plus clair.

Parce qu'elle a en plus décimé l'ancienne escouade du Caporal Livaï, lequel en a été profondément meurtri... Il n'y avait qu'à voir le voile de douleur qui est passé dans ses yeux quand il a abordé le sujet. Maintenant qu'il a appris à mieux connaître son Caporal, Armin se sent beaucoup plus solidaire de cette souffrance.

L'homme plus âgé lui a aussi confié qu'Erwin a toujours été présent lorsque des drames terribles ont surgi dans sa vie. Que ce soit lorsqu'il a perdu ses deux amis proches, Farlan et Isabel, ou lorsque son escouade a été tuée aux mains du Titan Féminin. L'ancien Major a servi de lien entre sa vie dans les Bas-Fonds et sa vie au sein du Bataillon d'Exploration. C'est notamment lui qui a fait comprendre l'importance de ne pas avoir de regret, peu importe la décision que l'on prend. Armin comprend mieux pourquoi cette façon de vivre est si chère pour son Caporal. C'est ce qui lui a permis de tenir le coup.

En entendant l'histoire de son supérieur, le jeune Arlert songe:

Quand on y pense, l'histoire du Caporal ressemble un peu à celle de Mikasa - mais je ne crois que ce soit uniquement à cause de leur sang d'Ackerman... Ils ont perdu des êtres chers, et c'est à partir de là qu'ils ont découvert leur force extraordinaire. Peut-être qu'Annie est aussi passée par toutes sortes de souffrances inimaginables. C'est à se demander pourquoi les êtres les plus forts sont ceux qui souffrent le plus. A moins que ça ne soit l'inverse et que la force vient de la souffrance endurée...

Toujours est-il que le Caporal lui a fait suffisamment confiance pour lui parler d'une chose qui le tracasse particulièrement.

-Je vais pas te mentir, toute cette histoire d'Ackerman me préoccupe pas mal. Il y a encore beaucoup de choses que j'ignore, mais cette théorie comme quoi nous sommes liés à la personne qui nous a ouvert les yeux et que ça nous influence dans chaque aspect de notre vie... J'espère que c'est pas vrai. Comme si être des machines de guerre ne suffisait pas.

Armin repense alors au surnom qu'on a donné à son supérieur: le soldat le plus puissant de l'Humanité. Il lui vient à l'esprit que c'est quelque chose dont il souhaite se défaire à certains moments, mais qu'il ne peut pas à cause de ce que ça représente pour leur survie à tous.

Le jeune blond met ensuite en lien ce que vient de dire son Caporal avec le cas de Mikasa. Son amie d'enfance n'a pas l'air de faire face aux mêmes questionnements que leur supérieur. Elle a l'air de bien gérer le fait d'appartenir à un clan dont il ne reste plus rien aujourd'hui, et pour cause, non seulement elle descend de clans (celui de son père et celui de sa mère) dont il ne reste plus rien (ce qui veut dire qu'elle a grandi avec cette réalité), mais ça veut également dire qu'elle a eu plus de temps que le Caporal pour s'habituer à la conscience d'être une Ackerman.

C'est bien simple: Mikasa a toujours su qu'elle en était une. Le Caporal, en revanche, ne l'a découvert que récemment. Pendant toute sa vie, il a composé avec le fait de ne pas avoir de nom de famille du tout. Quand il se présentait aux autres, il disait simplement qu'il était Livaï, et seulement Livaï. La révélation que lui a fait son oncle juste avant de mourir a dû chambouler pas mal de choses en lui. Pas étonnant qu'il soit en proie à toutes ces remises en question.

En plus, son oncle, qui était semble-t-il la seule personne à connaître tous les secrets que renferment leur appartenance au clan Ackerman, n'est plus de ce monde. Par conséquent, il y a sans doute énormément de choses qui sont parties avec lui dans la tombe. On ne saura peut-être pas tout au sujet de ce clan, ce qui est loin d'apaiser le Caporal, visiblement.

-Caporal, dit Armin, je ne prétends pas avoir la réponse à tout, loin de là... Mais ce que je sais, c'est que vous n'êtes pas une machine à tuer.

Son supérieur lève un sourcil.

-Qu'est-ce qui te fait croire ça?

-Avant d'être un soldat, vous êtes avant tout un être humain, comme chacun d'entre nous. Vous êtes dotés de sentiments et d'émotions qui ne sont pas forcément liés à la personne qui vous a ouvert les yeux... L'exemple peut vous paraître simple, mais je le sais car j'ai grandi avec Mikasa. Elle aussi est une Ackerman. Ça ne l'a pourtant pas empêchée de créer des liens avec moi et de tenir à moi malgré tout, alors même que c'est Eren qui lui a ouvert les yeux. Elle nous a avoué qu'elle a passé les meilleurs moments de sa vie avec Eren mais aussi avec moi. Donc je pense que les Ackerman ne sont pas obligés de faire leur vie exclusivement autour de la personne qui leur a fait découvrir leur force.

Le silence se fait, et Armin pressent que son Caporal prend toute la mesure de ce qu'il vient de lui dire.

-Tu dis des choses justes, dit-il finalement avant de se lever de sa chaise. Je vais prévenir Hansi que tu t'es réveillé. Et je préviendrai tes camarades que tu vas mieux. Quand on t'a emmené à l'infirmerie, ils m'ont limite harcelé pour pouvoir te voir, surtout Eren. J'ai dû les calmer en les menaçant de récurer les chiottes à la brosse à dents.

Armin manque de rire face à cette remarque. Son supérieur s'approche de lui pour lui donner le livre de son grand-père. Il fait alors un geste qui surprend le jeune blond.

Il place une main sur son épaule et la serre légèrement.

-Merci, Armin.

Le Caporal ne le regarde pas dans les yeux, mais il n'empêche qu'Armin ne doute pas de la sincérité de ses mots, ni de leur sens. Le puissant soldat le remercie de l'avoir écouté et épaulé, mais également d'avoir été là pour lui la veille au soir. Le ton de sa voix, à la fois doux et authentique, induit qu'il est vrai dans ses paroles. Et le jeune Arlert est touché de voir que tout ce qu'il a fait a pu faire du bien à son supérieur.

-Tout le plaisir est pour moi, Caporal, répond-il - et il le pense véritablement. Il est content de l'avoir aidé à se décharger.

Pendant quelques secondes, l'atmosphère qui prend place entre eux est incroyablement détendue. Il y a comme un climat de confiance renforcée, mais également de chaleur humaine. Un petit aperçu des rendez-vous quotidiens que partage Armin avec son Caporal, mais qui est amplifiée à cet instant précis. Le petit blond est presque tenté de se blottir contre lui. Presque.

Alors que son supérieur se dirige vers la porte pour quitter la pièce, Armin se dit que, décidément, ces discussions avec lui leur apportent aussi bien à l'un qu'à l'autre.

Et même, cette façon de se raconter aussi simplement ce genre de choses lui rappelle les fois où ses amis et lui se confient les uns les autres. Serait-il possible qu'ils aient atteint ce même niveau de proximité, le Caporal et lui ? En si peu de temps ? En même temps, vu les épisodes d'intensité émotionnelle qu'ils ont vécu, une part de lui se dit que ça ne peut être que la suite logique des choses.

En ce qui le concerne, Armin ne serait pas en mesure de dire quand et comment il a commencé à s'attacher à son Caporal. Ça a certainement dû se faire de façon progressive. Quand il s'est mis à voir les autres aspects de la personnalité de son supérieur, sûrement... Dans tous les cas, le jeune blond apprécie énormément sa compagnie et les moments qu'ils passent ensemble. Aussi aimerait-il l'aider et le soutenir du mieux qu'il peut, et pas seulement en tant que soldat, subordonné ou successeur d'Erwin.

Il aimerait être plus que ça pour le Caporal Livaï.

-Qui l'aurait cru..., murmure-t-il alors qu'il se recouche pour pouvoir mieux lire le livre de son grand-père.

~~~

Waouh... Il se passe beaucoup de choses dans ce chapitre.

En réalité, il y a surtout le fait que ce soit au tour de Livaï de se confier à Armin, et ce dernier qui découvre son supérieur sous un autre jour. D'ailleurs, que pensez-vous de cette analyse sur le caractère des personnes redoutables ? Pensez-vous que ça peut également s'appliquer pour des personnages autres que ceux dans SNK ?

J'ai beaucoup aimé faire l'analyse de Livaï du point de vie d'Armin, ainsi que tous les points qu'il a pu mettre en relation pour mieux le comprendre. Quand on sait qu'il s'agit de quelqu'un qui cherche avant tout à comprendre les choses et qui a une grande capacité d'analyse et d'observation, c'est d'autant plus plaisant.

En tout cas, leur relation évolue bien, je trouve. J'ai hâte de vous montrer ce que je leur ai réservé !

A bientôt pour la suite !


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