Livaï

Ce que les gens ignorent, c'est que le Caporal Livaï a des habitudes bien à lui qu'il suit à la lettre.

D'abord, étant un maniaque de l'ordre et de la propreté, il s'arrange pour toujours bien faire son lit, bien qu'il n'y dort jamais. Bien évidemment, son Bureau est toujours d'une propreté impeccable. Pas la moindre trace de saleté à l'horizon. En passant une partie de sa vie dans les Bas-Fonds, le puissant soldat a vu assez de saleté pour le restant de ses jours.

Avec cette habitude, on pourrait penser qu'il prend un soin tout aussi méticuleux à faire sa toilette. Eh bien non. Ses douches, à Livaï, durent très exactement trois minutes. Il ne tient pas à gaspiller de l'eau inutilement, d'autant plus qu'il s'évertue déjà à rester le plus éloigné possible de toute forme de saleté. Dans la mesure du possible, bien évidemment.

Il lui arrive parfois, quand il a des temps morts, de passer voir la tombe d'Erwin. Plus les jours passent, plus son absence le pèse. D'habitude, Livaï n'a pas tellement le temps pour faire le deuil des personnes qui lui ont été chères. Il a toujours vécu dans le feu de l'action, et il a rarement connu de temps de pause. Cette fois, après la reconquête du Mur Maria plusieurs semaines plus tôt, ils étaient dans une période de relâchement. Il y a moins de titans à exterminer, ce qui change beaucoup de d'habitude. Peut-être que c'est pour ça que l'absence de l'ancien Major et des autres se fait plus ressentir.

Puis lorsque la journée est terminée, et que ses nombreuses obligations, missions et compagnie sont effectuées, Livaï passe une grande partie de la nuit à admirer le ciel étoilé depuis un muret non loin du QG du Bataillon d'Exploration. Le puissant soldat n'est pas le genre de personne à être en proie à des envolées lyriques, mais dans son esprit, les nombreuses étoiles présentes dans le ciel représentent tous ses camarades qui ont perdu la vie pour la cause de l'Humanité. Malgré cette comparaison un poil dépressive, Livaï trouve cela reposant d'observer un tel paysage.

Enfin, Livaï retourne dans son Bureau pour un rapide assoupissement de trois heures. Pas besoin pour lui de s'allonger dans un lit, il peut s'endormir à même une chaise. L'insomnie du Caporal remonte à plusieurs années déjà. Tout ce qu'il a subi depuis qu'il a vécu dans les Bas-Fonds semble avoir eu raison de son temps de sommeil. Il faudrait un miracle pour qu'il puisse de nouveau dormir normalement.

Alors qu'il se trouve à présent dans son Bureau en train d'attendre Armin, Livaï observe la pile de livres ayant appartenu au grand-père de son subordonné. Ce que le dernier membre de sa famille a laissé derrière lui est inestimable. Ces livres renferment de véritables trésors, et Armin a pu en être au bénéfice. Tout comme Eren à qui le jeune blond a fait part de ces trouvailles, et à présent Livaï lui-même pour qui les rendez-vous quotidiens avec Armin sont peu à peu devenus les moments qu'il attend le plus dans la journée. Après quoi, il ira observer les étoiles, comme à son habitude.

La seule chose que le Caporal a gardé des Bas-Fonds, c'est le foulard blanc qu'il trimbale sur lui en permanence. En fait, il s'agit d'un morceau d'une robe qui appartenait à sa mère. C'est le seul souvenir qu'il garde d'elle, et il y tient comme à la prunelle de ses yeux. Il pourrait difficilement s'en séparer.

Trois petits coups à la porte sortent Livaï de ses réflexions, et Armin s'introduit dans la pièce. Ses grands yeux bleus azurs pétillent malgré lui, comme si lui aussi avait attendu ce moment toute la journée. En même temps, parler du monde extérieur est sans l'ombre d'un doute une des choses qui lui procure le plus de bien.

Quelques phrases rapidement échangées, et Livaï lui demande de prendre un livre - le premier qu'il voit - et de s'assoir pour mieux parler, le tout avec une bonne tasse de thé noir.

Livaï a d'ailleurs encore surpris une conversation entre lui, Eren et Mikasa, alors qu'ils étaient près d'une zone de tir. A croire que c'est devenu une routine d'écouter ce que racontent ses subordonnés de façon incognito. Mais bref, au cours de cette discussion qui ne lui était pas du tout adressée, le puissant soldat a pu entendre Armin dire:

-Je comprends pas pourquoi tu te méfies tant que ça du Caporal, Mikasa. Je te promets qu'il ne me fera pas de mal.

-C'est ce que j'arrête pas de lui répéter, a renchérit Eren. Elle veut pas m'écouter.

-J'ai pas oublié comment il t'a traité la dernière fois pendant le procès, Eren, a rétorqué la jeune brune.

-Tu vas pas encore remettre ça sur le tapis !, s'est impatienté le détenteur du Titan Assaillant. On t'a déjà dit que c'était une simulation et qu'il fallait que ça soit crédible.

-J'ai pas non plus aimé comment il a parlé à Armin quand on était dans le hangar, a-t-elle continué. Cette désinvolture alors qu'il venait de vivre des choses horribles... Je peux pas accepter ça.

Pour un peu, on croirait entendre des darons parler de leur gosse, a pensé Livaï depuis son lieu d'espionnage improvisé.

-Peu importe comment il a pu le dire, il n'empêche que c'était la vérité, a dit Armin. De toute façon, il n'est pas le genre de personne à faire dans la dentelle.

Mikasa a poussé un soupir.

-C'est toi qui vois, Armin. Si vraiment tu te sens pas forcé de faire tout ça...

-Dis, tu pourrais pas le lâcher un peu Mikasa ? Il sait ce qu'il fait, c'est un grand garçon, est intervenu Eren.

-En tout cas, j'espère que ça va pas trop m'attirer d'ennui, a ensuite dit Armin. Je pense que n'importe qui aimerait être remarqué de la sorte par le Caporal en personne. Si ça venait à se savoir, je crains que ça ne suscite la jalousie de nos camarades. Je vous parle pas de Jean, Connie ou Sasha, mais des nouvelles recrues. Déjà que je ne peux aller nulle part sans avoir le regard désagréable des hauts-gradés sur moi, s'il faut en plus ajouter ça...

Il n'a pas terminé sa phrase, mais on pouvait deviner sans peine que cette situation lui était difficile à vivre.

-On les laissera pas faire, a déclaré Eren avec cette passion qui lui ressemblait bien. S'ils s'en prennent à toi, ils auront affaire à nous.

-On laissera personne s'en prendre à toi, Armin, a ajouté Mikasa. De ça, tu peux en être sûr.

Avoir de tels amis protecteurs est un véritable privilège, c'est certain. Des amis exceptionnels pour une personne avec des rêves exceptionnels. Ça se tient, quelque part.

Car les jours passés à parler avec le jeune blond ont au moins confirmé une chose à Livaï. Une chose qu'il a pressentie, mais pour laquelle il n'est arrivé pleinement à conclusion que récemment: Armin Arlert ne ressemble en rien aux personnes qu'il a connues jusqu'à présent. Il en est tout simplement différent. Pas seulement pour cette histoire de rêves que personne - en tout cas, à sa connaissance - n'a jamais eus avant lui. Il y a autre chose qui fait penser au Caporal que ce jeune blond est spécial, et ça n'a rien à voir avec sa nouvelle capacité à se transformer en titan.

Comme il l'a déjà noté, ce garçon calme est doté d'une passion pour le monde extérieur. La force qui l'anime quand il en fait part n'a rien à voir avec la force dont font preuve la plupart des soldats, dont Livaï lui-même. Une force brute qui n'a de but que d'écraser les autres. Non, la force d'Armin est tout autre. Au lieu de rabaisser les gens, elle les fait au contraire se sentir grands - sans mauvais jeu de mots, bien sûr, la vie de Livaï serait plus facile s'il n'avait pas la taille d'un gosse... En l'entendant parler, on a envie de croire à ce qu'il dit.

Et, en réfléchissant à tout ça, Livaï ne peut s'empêcher de comparer son jeune soldat à Erwin, même si la douleur de sa perte est encore vive. Le petit blond a des rêves qui lui permettent d'avancer. C'était aussi le cas d'Erwin. Et ces rêves en question leur ont été légués par leurs géniteurs respectifs. Seulement, d'après les dires d'Eren lors de la reprise du Mur de Shiganshina, c'est Armin lui-même qui a choisi de se sacrifier pour qu'Eren puisse en finir avec Bertholt, alors que, pour Erwin, c'est Livaï qui a dû prendre la décision à sa place à cause de la profonde hésitation de son ami. Mais il y a autre chose aussi. Armin souhaite faire part de ses rêves avec les autres, voilà pourquoi il a proposé qu'Eren et lui aillent voir la mer, quand ils étaient petits. Voilà pourquoi il en a aussi parlé à Mikasa. Erwin, en revanche, n'en a fait part à personne excepté Livaï et encore, c'est parce que c'est lui qui le lui a demandé. Voulait-il garder tout cela pour lui-même? Peut-être bien, mais ce constat ne fait que renforcer la désagréable impression que Livaï connaissait vraiment mal son ancien Major.

Et aussi, contrairement à Erwin et à bien d'autres - à commencer par lui-même -, l'espoir qu'entretient Armin de voir la mer est une des rares motivations, si ce n'est la seule, à ne pas se résoudre à la vengeance, le sacrifice ou une quelconque fierté personnelle. Là, il s'agit plutôt d'un espoir de paix, de découverte et de préservation de l'Humanité, même si cette Humanité cherche à détruire la race eldienne, dont ils font tous partie. Et depuis qu'il a commencé à s'entretenir avec Armin, Livaï commence à croire que l'Humanité, quelle qu'elle soit, n'a pas uniquement besoin de quelqu'un d'impitoyable qui les mène à la victoire. Un "démon" comme disait Frock. Non, ils ont aussi besoin de quelqu'un qui croit réellement en ce qu'il y a de beau dans l'Humanité.

Quelqu'un capable de voir un avenir au-delà d'une simple survie.

Armin n'est pas comme ça, lui, disait Eren. Sa motivation n'est pas seulement le combat. Lui, il continue de rêver!

Livaï saisit mieux le sens de ces phrases maintenant qu'il a passé des jours à lire les livres d'Armin avec lui, et il ne peut qu'approuver.

Maintenant qu'Armin et lui parlent du monde extérieur en lisant un des livres de son grand-père (il s'agit cette fois des lacs de feu), Livaï s'interroge sur le manque de confiance évident de son jeune subordonné. Comment quelqu'un qui a, selon Livaï, des qualités aussi exceptionnelles telles que l'intelligence, l'ingéniosité, la capacité de gérer traumatismes et coups durs, et celle bien sûr d'avoir une vision sur le long terme, peut-il à ce point douter de lui-même ? Il est le premier à dire que Livaï a commis une erreur en le choisissant à la place d'Erwin, et il est le dernier à reconnaître ses propres exploits - du moins, s'il prend la peine de les remarquer.

Et si ça avait un lien avec quelque chose qui s'est produit pendant son enfance? Parce que, forcément, un événement tragique survient toujours ou presque pendant l'enfance, changeant ainsi une personne de façon permanente, ce ne serait pas drôle sinon... Livaï peut en témoigner.

-Dis-moi Armin, à quoi ressemblait ta vie d'avant?

Le jeune garçon le regarde, intrigué. Il était en train d'émettre à voix hautes toutes sortes d'hypothèses concernant la source de ces lacs de feu, et voilà que son supérieur prend soudainement l'envie de connaître son passé plus en détail. Formulé ainsi, on pourrait prendre le Caporal Livaï pour un psychopathe. Ce qu'on lui a déjà accusé d'être à plusieurs reprises vu son attitude et ses réactions, mais ce n'est pas le sujet.

-Oh, et bien... en dehors du fait que je vivais avec mon grand-père, que je jouais avec Eren et Mikasa, et que nous rêvions du monde extérieur, je ne pense pas que j'ai eu une enfance exceptionnelle. A part peut-être que...

A entendre le son de sa voix, Livaï est persuadé que ce dont Armin va parler dans les prochaines secondes lui inspire un sentiment de honte, et qu'en parler ne ferait que le mettre mal à l'aise. Le Caporal attend donc qu'il se décide, tout en buvant dans sa tasse de thé.

-Non loin de là où je vivais, il y avait des garçons qui s'en prenaient à moi. Ils me frappaient parce que j'avais une façon de penser qui était différente de la leur. Ils me traitaient d'hérétique parce que je leur disais que les Murs qui nous entouraient ne pourraient pas toujours nous protéger face aux titans. Et quand ils me frappaient... Eren et Mikasa étaient toujours là pour leur rendre leurs coups. J'étais déjà trop faible pour me défendre seul, à l'époque.

Y a-t-il de la déception dans sa voix? En examinant mieux l'expression de visage, Livaï devine que son jeune subordonné doit ressentir quelque chose qui ressemble à du dégoût. Et plus particulièrement du dégoût de soi. Ayant appris à mieux connaître la façon de penser du petit blond, Livaï comprend qu'il doit se sentir nul de ne pas pouvoir se défendre seul, du moins physiquement. Peut-être est-ce de là que vient son manque d'assurance? Voir ses deux meilleurs amis arriver en super-héros pour assurer face à ses propres harceleurs à répétition, il y a de quoi saper sa confiance en soi. En plus, d'après le peu de conversation que Livaï a entendu tout à l'heure, Eren et Mikasa ont sûrement l'habitude de se comporter ainsi avec Armin.

-Tu leur répondais quoi quand ils te frappaient?

L'expérience a appris au Caporal Livaï que la violence ne résout pas forcément tout. La force physique non plus, de fait. Alors quand les muscles ne servent plus à rien, seul reste le mental face aux épreuves. Ce n'est pourtant pas une leçon que Livaï a retenue pour lui-même, étant donné que souvent, très souvent, ses problèmes à lui se soldaient sous forme de violence physique. Non, c'est plutôt en voyant ses soldats, gravement blessés ou pires aux mains de titans, qu'il a pu tirer cet enseignement. Quand on a l'air bon pour la casse d'un point de vue physique, seul l'état d'esprit permet de ne pas perdre le nord.

Armin finit par répondre:

-Je leur disais qu'en me frappant, ils ne faisaient que de me donner raison parce qu'ils ne savaient pas quoi me répondre.

Livaï le regarde avec un respect renouvelé. Ce gamin n'a vraiment, mais alors vraiment pas une façon de penser qui soit commune.

-Et t'oses dire que t'es faible...

C'est au tour d'Armin de le fixer, et son expression est marquée par l'étonnement. Il faut dire que ce n'est pas tous les quatre matins que le Caporal Livaï fait un compliment à qui que ce soit. Le jeune Arlert esquisse un petit sourire de remerciement, comme s'il avait compris ce que cette simple phrase de la part de son supérieur impliquait.

-Oui, la force mentale, murmure-t-il. Mais c'est vrai que je n'ai pas la stature la plus imposante qui soit, et ça c'est...

Sa phrase reste en suspens, et il n'a visiblement pas l'intention de l'achever. On dirait qu'il veut en dire davantage mais qu'il se retient. Livaï se demande ce qu'Armin peut bien vouloir cacher pour qu'il s'interrompt de la sorte. Cela dit, l'homme plus âgé pense qu'il est mal placé pour lui faire des reproches sur les choses qu'il peut cacher, étant donné que lui-même lui en cache certainement beaucoup plus.

Oh et puis ce sont pas mes oignons, se dit-il. Je peux pas lui forcer à raconter toute sa vie, non plus. En plus, vu la gueule de zombie qu'il tire en ce moment, il veut sûrement pas en parler.

Rien qu'à son air mélancolique, Livaï se dit qu'il est soit soudainement fatigué, soit que le souvenir qui le hante est lourd à porter. Il se dit alors qu'il faudrait rappeler à son jeune soldat que, quelles que soient les remarques qui peuvent être faites à son sujet sur le fait qu'il l'ait choisi à la place d'Erwin ou quoi que ce soit d'autre, il ne doit laisser personne lui retirer ce qu'il a, ni le dépouiller de ce qu'il est. Le puissant soldat a bien compris qu'Armin est différent des autres, et bien que cette différence a pu lui causer des soucis par le passé, il est convaincu que cette différence est une de ses plus grandes forces. Il lui a fallu du temps pour percevoir plus en détail cet aspect de sa personnalité - un aspect qui lui vaut de l'admiration, et aussi un certain attachement. Quelque part, il aimerait que le jeune blond puisse se voir comme lui le voit, et qu'il arrête de se rabaisser constamment en pensant qu'il n'apporte que des ennuis aux autres.

Parce que, même si Livaï a du mal à se l'avouer, entendre son subordonné si intelligent penser tout le mal du monde envers lui-même en étant persuadé qu'il ne vaut rien lui donne un petit pincement au cœur. Depuis quand les sentiments du jeune stratège influençaient les siens ? Et surtout, depuis quand le puissant soldat se sent-il autant investi dans la vie d'un de ses soldats ?

-Vous nous écoutiez tout à l'heure, n'est-ce pas ?

Plongé dans ses réflexions, Livaï réalise seulement maintenant qu'Armin le fixe avec attention.

-C'était pas comme si vous étiez des pros de la discrétion, non plus, rétorque-t-il. A croire que vos années d'entraînement ont servi à que dalle.

-Pour tout vous dire... je sais que c'est pas la première fois que vous surprenez nos conversations. Ça retient toujours votre attention, j'ai remarqué. Et je ne parle pas seulement de nos conversations à Eren, Mikasa et moi.

Il fait une pause avant d'ajouter:

-C'est parce que vous vous préoccupez de nous, je crois. Vous êtes attentif à nos besoins.

Pour une fois, le Caporal Livaï se retrouve sans voix. C'est la première fois qu'un de ses subordonnés arrive à le percer à jour de la sorte. Il se dit cependant qu'il n'y a rien d'étonnant à ça, étant donné qu'Armin Arlert est la personne la plus observatrice à sa connaissance.

-T'as remarqué autre chose à mon sujet, aussi ?

Sans le montrer, Livaï est assez curieux de voir où le jeune stratège a pu pousser son sens de l'observation et de l'analyse.

-Eh bien... il y a une chose que j'ai remarqué et qui me parle beaucoup. En dehors de nos missions, vous passez le plus clair de votre temps seul. Vous ne vous mêlez pas aux autres. Vous êtes plutôt solitaire, et je dirais même que vous n'êtes pas du genre à laisser les gens s'approcher de vous.

L'homme plus âgé écoute sans un mot les explications d'Armin tout en buvant sa tasse de thé. A vrai dire, il est plutôt impressionné de voir comment il arrive à le cerner. Il n'est pas au bout de ses surprises car le petit blond ajoute:

-A vrai dire, je peux comprendre que vous aimeriez être seul de temps en temps. On vous désigne constamment comme étant le soldat le plus puissant de l'Humanité, j'imagine que ça entraîne beaucoup d'implications venant de vous. On doit sûrement vous en demander beaucoup, et peut-être plus que les autres. Ce n'est pas étonnant que vous ayez besoin de vous isoler. En tout cas, je comprendrais si c'était le cas.

Le jeune garçon le fixe à présent avec un regard préoccupé. On pourrait croire qu'il s'inquiète pour lui. De son côté, Livaï a atteint le summum de la stupéfaction devant la justesse d'un tel raisonnement.

-T'as vraiment pas volé ta réputation de jeune prodige, gamin.

Deuxième compliment en une soirée. Venant de Livaï, c'est un record. Armin sourit de nouveau, l'air touché par cette reconnaissance. C'est assez nouveau pour le Caporal d'avoir un tel niveau de connexion avec un de ses subordonnés. Il s'agit en plus de quelqu'un de particulièrement intelligent, donc Livaï se sent honoré, quelque part.

Il ignore jusqu'où tout ça va les mener, mais le puissant soldat a l'intuition qu'il ne regrettera pas ce qui arrivera par la suite. Il choisit de relancer la conversation:

-Tu disais quoi à propos des lacs de feu, déjà? On avait pas fini d'en parler.

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J'espère que ce chapitre un peu plus long vous a plu ^^

Il s'y passe pas mal de choses n'empêche... Pour commencer, on voit bien que l'absence d'Erwin est pesante pour Livaï, et que le sacrifice de ses camarades le suit en permanence.

Ensuite on a eu droit à une scène de ménage entre Eren, Armin et Mikasa (aka la maman poule), scène dans laquelle Eren et Mikasa promettent à Armin de le défendre contre ceux qui lui voudraient du mal.

Et enfin, la discussion entre Livaï et Armin, avec les réflexions de Livaï sur Armin, et le lien qui commence à se créer entre eux... Qu'en avez-vous pensé ?

Tous ces éléments annoncent beaucoup de choses en perspective. J'ai hâte de vous les faire découvrir !

A bientôt pour le prochain chapitre !