III. Répartition et Banquet
(la chanson du Choixpeau de ce chapitre a été écrite par moi : ne jugez pas trop durement le texte... et ne le plagiez pas non plus ! bonne lecture à tous·tes:))
𝗣𝗼𝗶𝗻𝘁 𝗱𝗲 𝘃𝘂𝗲 𝗱𝗲 𝗦𝗶𝗿𝗶𝘂𝘀 𝗕𝗹𝗮𝗰𝗸.
Toute la foule des première année ébahis regardèrent le Choixpeau d'un air étonné, James et moi y compris. Comment cela ? Les sorciers étaient parfois d'un étrange... Comment un simple chapeau rapiécé allait bien pouvoir nous départager ? Je sursautai quand ledit chapeau se mit à bouger pour chanter : ses plis se murent comme s'il s'était agi d'une bouche.
⸺ Je n'suis qu'un chapeau pensant
Le plus vieux de tous les sages
Je n'suis qu'un chapeau voulant
Transmettre aux élèves un message :
N'vous fiez pas aux apparences
J'suis p'têt' vieux et rapiécé
Mais comme vous j'mérite la chance
De faire des choix, de décider
Quelle sera votre Maison
Car les quatre Fondateurs
M'ont donné cette mission :
Savoir où va votre cœur !
Gryffondor, le plus hardi
Ne connaissait que le courage
Parfois têtu et enhardi
Parfois pourtant plutôt sage
Comme Serdaigle la plus calme
Voulait la paix en ces lieux
Elle restait calme dans le vacarme
L'intelligence dans les yeux
Poufsouffle l'idéaliste de toujours
Ne voulait qu'l'égalité
Elle travaillait nuit et jour
Et faisait d'son mieux pour aider
Serpentard le beau parleur
Ne pensait qu'à la pureté,
Était roublard et ambitieux
Accepte ceux qui lui r'ssemblaient !
Posez-moi sur votre tête
J'connaîtrai votre Maison
Et toujours pour être honnête
Je sais que j'aurai raison
Approche-toi, n'aie pas peur
Je sais que je n'suis pas beau
Mais je suis un bon penseur
Alors appel'-moi le Choixpeau !
Son étrange chanson prit fin sous les acclamations chaleureuses des professeurs et anciens élèves, sous les applaudissements hésitants des nouveaux. À vrai dire, je me fichais bien de la Maison dans laquelle j'allais être envoyé. J'avais simplement peur de me retrouver à Serpentard. Toute ma famille s'y était retrouvée, et je voulais leur montrer qu'ils ne m'auraient pas, que je serais différent d'eux au moins sur ce point-ci. Je savais que j'étais différent d'eux. J'étais différent d'eux. Il suffisait d'y croire... pas vrai ?
Ne laissant aucunement le temps à mes doutes de s'en aller, le professeur McGonagall prit le parchemin se trouvant dans une des poches de sa grande cape, et se mit à dicter le nom des élèves un par un :
⸺ Adams, Mickaël !
Sans demander son reste, un petit garçon courut se positionner sur le tabouret en enfonçant le Choixpeau sur sa tête. Après quelques secondes, le chapeau s'écria :
⸺ SERPENTARD !
De la table des Serpentard s'éleva une acclamation arrogante : beaucoup sifflèrent leur fierté, haussant le menton dans une attitude de dédain vis-à-vis des autres maisons. Trois élèves passèrent encore, et furent envoyés respectivement à Poufsouffle, Serpentard et Serpentard. Les élèves passaient par ordre alphabétique, et je savais pertinemment que mon tour s'approchait à grands pas. Je sentis le stress monter en moi, et je suis à peu près sûr que mon cœur rata plusieurs battements lorsque McGonagall annonça :
⸺ Black, Sirius !
Je restai immobile, et le brouillard se fit devant mes yeux. Je n'entendais plus rien, je voyais tout au ralenti. Peut-être en faisais-je un peu trop, mais le fait que je sente chaque regard rivé sur ma silhouette, dans l'attente ennuyée que je soit envoyé à Serpentard, me donnait la nausée. Je revins à la réalité quand James me poussa en avant :
⸺ Allez, Sirius ! C'est à toi, bouge !
Il n'avait pas de souci à se faire lui. Il savait très bien dans quelle Maison il serait réparti : il m'avait dit dans le train que chaque membre de sa famille avait été à Gryffondor, et qu'il était fier de vouloir leur ressembler. Bien que mon total opposé sur ce point, je savais qu'il n'avait pas la même mentalité que ma snobinarde de famille par rapport à cela.
Je m'avançai lentement – mais inexorablement – vers le tabouret, redoutant mon jugement. Je m'assis en tremblant, je n'entendais plus rien autour de moi. J'enfonçai le Choixpeau sur ma tête, et sursautai quand sa voix m'emplit l'esprit :
⸺ Mmmmh... encore un Black... J'en ai vu, depuis toutes ces années ! Tous à Serpentard...
Je ne sus même pas quoi dire. Mon pire cauchemar était en train de se réaliser. Je fermai les yeux en essayant de ne pas montrer que j'avais peur. Le Choixpeau continua :
⸺ Oui, tu viens bien d'une famille de Serpentard, Sirius Black. Et pourtant, dès l'instant où j'ai effleuré ta tête, j'ai su. Tu n'es pas comme eux. Je ne sens pas chez toi ce que j'ai pu ressentir avec tous les autres membres de ta grande famille... Non... Je pense qu'il faut t'envoyer à...
Il marqua une pause, laissant le temps à mon cœur de s'arrêter totalement le temps d'un instant pour exploser en même temps que son annonce.
⸺ GRYFFONDOR ! hurla-t-il de sa voix tonitruante.
Je rouvris les yeux. Les Gryffondors n'applaudirent pas, ils ne crièrent pas, ne sifflèrent pas. Toute la salle semblait abasourdie. Tout le monde me fixait avec des yeux ronds. Si je voulais passer inaperçu, c'était visiblement raté. La table Serpentard me fixait avec des yeux venimeux, et mon souhait le plus cher en cet instant était de disparaître et de rentrer chez moi par le premier train. Je balayai la salle du regard et mon regard s'arrêta sur celui de James. Quand je vis le grand sourire qui éclaira son visage, je me levai pour aller rejoindre ma table légitime.
L'appel se poursuivit, jusqu'à ce que j'entende une nouvelle fois « GRYFFONDOR ! » hurlé de manière particulièrement fière par le Choixpeau. Sans trouver d'autre place, le garçon aux cheveux bruns qui venait d'être réparti vint s'asseoir à côté de moi. Je le saluai joyeusement : s'il faisait partie de ma Maison, il devait me ressembler, après tout. Tout du moins, il avait l'air bien moins empoté que ce Peter.
⸺ Tu es Sirius Black ? me demanda-t-il, me refroidissant instantanément. Remus Lupin, enchanté. C'est incroyable que tu aies été envoyé à Gryffondor ! D'après la réputation de ta famille...
Je baissai le regard, légèrement honteux. Je savais que ce genre de remarque me suivrait longtemps, mais commencer à me prendre des « ta famille a, et toi tu as » dès ma première soirée à Poudlard, c'était peut-être un peu pénible.
⸺ Hé, c'est positif ce que je te dis, pas la peine de faire cette tête !
Je lui adressai un sourire et relevai la tête quand j'entendis McGonagall annoncer :
⸺ Potter, James !
Je me sentis bousculé et le garçon de la barque, Peter, je crois, s'assit à côté de moi, à ma droite, sans même saluer Remus. Il venait à peine d'être réparti, après plus de cinq minutes d'attente : il faisait visiblement partie de la communauté des chapeauflous. Mais je n'ajoutai rien, mon attention focalisée sur James qui allait s'asseoir sur le tabouret. McGonagall posa le Choixpeau sur sa tête. À peine l'eut-elle effleuré que le Choixpeau s'époumona :
⸺ GRYFFONDOR !
La table applaudit ; et j'applaudis avec encore plus de force que les autres. Je lui fis de grands signes en sifflant, et il vint s'asseoir en face de moi. L'appel se finit, puis le silence se fit lorsqu'un vieil homme s'avança au centre de l'estrade. Sa longue barbe lui donnait un air un peu fou, il semblait être tout droit sorti d'un livre fantastique.
⸺ Albus Dumbledore, murmura le dénommé Remus d'un air ébahi. J'ai lu quantité de livres sur lui. C'est un homme incroyable. Savais-tu qu'il avait vaincu Grindelwald en 1945 ? Leur relation n'a jamais été très claire, mais c'est grâce à lui que notre monde a été débarrassé de ce Mage Noir...
⸺ Non, avouai-je, surpris. Enfin, je sais que Grindelwald est enfermé à Nurmengard mais je n'en savais pas plus.
Interrompant notre discussion, Dumbledore s'éclaircit la gorge.
⸺ Merci, merci, professeur McGonagall. Je voudrais souhaiter une bonne année à nos nouveaux élèves, vos bagages ont été montés dans vos dortoirs, avec un mot sur le fonctionnement de Poudlard. Je vous laisserai le lire quand vous serez installés. Je souhaite également une bonne année à nos élèves les plus anciens, et j'en profite pour rappeler que si la Forêt Interdite porte ce nom, c'est qu'il y a une raison. À ce titre, toute personne s'y aventurant sans autorisation ni accompagnement sera très sévèrement punie – si du moins elle y survit. Monsieur Rusard, le concierge, m'a aussi demandé de vous rappeler que la liste des objets interdits dans l'enceinte de Poudlard se trouve affichée sur la porte de son bureau. J'espère sincèrement que cette année sera propice aux apprentissages, mais avant cela, je vous souhaite un bon appétit !
Tout le monde se mit à applaudir. Bien qu'un peu loufoque comme discours d'entrée, les paroles de Dumbledore nous avaient tous et toutes touchés, comme pour nous souhaiter une définitive bienvenue à Poudlard.
Je me jetai immédiatement sur les plats étrangement apparus sur la table. Comment cela se faisait-il ? Au cours de l'une des rares leçons dispensées par ma mère que j'avais écouté, j'avais appris qu'il était impossible pour des sorciers de créer de la nourriture selon leur bon vouloir. Qui d'autre alors ? Des Elfes de Maison ? S'ils étaient tous aussi ignobles que Kreattur, je m'en fichais. Nous mangeâmes donc tranquillement quand plusieurs hurlements à l'autre bout de la table attirèrent mon attention. Un Fantôme venait d'apparaître. Apparemment, il y en avait plein le château.
⸺ Nick Quasi-Sans-Tête ! s'écria un élève plus âgé que moi. Ravi de vous voir là.
⸺ Moi de même, répliqua le fantôme, même si je préfère que l'on m'adresse la parole sous le nom de Sir Nicholas de Mimsy-Porpington.
Sa remarque fut royalement ignorée par les élèves qui se remirent à manger. Vexé, Sir Nicholas, alias Nick Quasi-Sans-Tête – pourquoi l'appelait-on de cette manière d'ailleurs ? –, sortit de la Grande Salle en traversant le mur.
Le repas prit fin, les préfets nous ramenèrent dans nos salles communes. On prit connaissance du mot de passe de la Maison, puis nous montâmes tous dans nos dortoirs. J'eus le plaisir de constater que j'étais avec James, le garçon de la barque nommé Peter, et ce Remus Lupin dont je ne savais que penser.
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