II. Première rencontre et arrivée à Poudlard

𝗣𝗼𝗶𝗻𝘁 𝗱𝗲 𝘃𝘂𝗲 𝗱𝗲 𝗦𝗶𝗿𝗶𝘂𝘀 𝗕𝗹𝗮𝗰𝗸.


J'étais en train de rire avec James le Modeste tout en lui racontant tous les méfaits et mauvais coups que j'avais déjà eu l'occasion de faire quand la sorcière aux bonbons passa devant notre porte. Elle avait un visage blafard, avec bien trop de rides pour pouvoir toutes les compter en l'espace d'une vie. Son petit chapeau bleu pâle contrastait avec le reste de sa tenue évasive, et, l'espace d'un instant, je me sentis mal à l'aise. Malgré son air conciliant, le fond de ses yeux brillait d'un air las, fatigué, et me fixaient, ainsi que mon nouvel ami, comme si nous étions en train de la déranger.

⸺ Voulez-vous des friandises, les enfants ? finit-elle par nous demander de sa voix chevrotante.

Son charriot trop plein sur lequel s'entassaient friandises et repas plus consistants attira notre regard...

⸺ Oui ! s'écria aussitôt James, sortant de ses poches une quantité incroyable de Gallions – comment avait-il eu tout cet argent, par Merlin ? –, de Mornilles et de Noises. Des Dragées Surprises de Bertie Crochue, des Chocogrenouilles et des Patacitrouilles. Et pourquoi pas des sandwichs !

Sans beaucoup de réflexion, je décidai de prendre la même chose tandis que la vieille sorcière nous prévenait :

⸺ Nous entrons en Gare de Pré-Au-Lard dans moins d'un quart d'heure, les enfants. Vous devriez mettre vos uniformes.

James et moi nous regardâmes avec un immense sourire, les yeux brillants. Après que la sorcière aux bonbons fut partie, nous nous habillâmes. Je trouvais les habits trop lâches et je ne les aimais pas, mais je me sentais tout fier de savoir que je portais l'uniforme de Poudlard. Je n'étais jamais allé à l'école de ma vie, et j'étais content de savoir que j'allais pouvoir rencontrer d'autres sorciers et sorcières. Je commençai peu à peu à oublier ma peur.

Le train finit par ralentir progressivement, puis s'arrêta. James et moi prîmes nos affaires et ouvrîmes la porte de notre compartiment. Le couloir était rempli d'élèves essayant chacun de pousser son voisin pour pouvoir sortir du véhicule au plus vite et apercevoir l'imposant château. Je me dis qu'il allait nous falloir attendre un peu avant de pouvoir sortir, mais James s'élança dans la foule en jouant des coudes pour se frayer un passage. Ne souhaitant pas être séparé de lui, je l'imitai. Nous réussîmes finalement à sortir du train, et je décidai de suivre la foule des élèves quand une grosse voix attira mon attention :

⸺ Les première année, par ici ! Suivez-moi !

J'arrêtai James, tâchant de déterminer d'où provenait la voix. On se dirigea vers le géant à qui cette voix semblait appartenir. Il tenait une lanterne et avait sincèrement une carrure inquiétante, mais dès que son visage souriant nous apparut, éclairé par sa lampe, toutes mes craintes s'envolèrent. Malgré son épaisse barbe un peu trop hirsute et sa taille démesurée, il avait un air si inoffensif que c'en était presque comique. Quelques minutes s'écoulèrent, durant lesquelles il rassurait les enfants déjà présents tout en attendant les retardataires. Une fois tous les élèves de première année réunis, il nous annonça de sa voix étrangement bourrue :

⸺ Avant que j'en oublie les bonnes manières, je vous le dis : je me prénomme Hagrid, Gardiens des clés et des lieux à Poudlard. Maintenant, suivez-moi, les première année. Nous passerons par le lac pour rejoindre Poudlard.

Quelques murmures indécis, un peu perdus, parfois surexcités, s'élevèrent de la masse d'élèves. Mais Hagrid-le-Gardien-des-clés-et-des-lieux-à-Poudlard semblait avoir l'habitude de ce genre de réaction, car il ne réagit pas plus que ça au brouhaha créé. Finalement, une voix féminine quelque peu aiguë s'éleva de la foule agitée :

⸺ Le Lac Noir ? Il n'y a pas un Calmar Géant dans le Lac Noir ? Si, Severus, tu m'avais bien dit qu'il y avait un Calmar Géant. N'est-ce pas dangereux ?

Hagrid lui adressa un sourire bienveillant et déclara :

⸺ Chaque année, au moins un élève me pose la question. Je me demandais bien qui, cette fois-ci. Mais enfin, bon. Pour répondre à ta question, oui, en effet, ton ami Severus a raison. Le Lac Noir comporte bien un Calmar Géant, et quantité d'autres créatures aquatiques dont vous ne voudriez même pas connaître le nom. Ce n'est pas dangereux. Simplement, je vous demanderai de rester dans vos barques et de ne pas essayer de plonger vos mains dans l'eau. Il ne vous arrivera rien tant que vous restez avec moi, les créatures du lac sont au courant de la traversée que nous faisons effectuer chaque année aux nouveaux élèves.

Un murmure d'approbation anxieux traversa tous les enfants, tandis que Hagrid Le Géant sortait une liste de sa veste pour nous répartir sur les barques. Préférant partager mon excitation avec James Le Modeste, je n'écoutai pas vraiment l'appel, jusqu'à ce que j'entende mon nom :

⸺ Barque numéro douze, écoutez-moi bien : Black Sirius, Pettigrow Peter...

Et mince. J'espérais sincèrement que je serais avec James. Ce Peter Pettigrow m'était parfaitement inconnu, et j'aurais bien aimé être dans la même barque que le garçon du train... rien que le nom de l'autre garçon démontrait qu'il ne savait pas s'amuser.

⸺ Et Potter James, finit le Gardien des clés et des lieux avec un grognement.

La tension dans mon corps se relâcha et je souris à mon nouvel ami, avant d'aller prendre place dans notre barque tandis qu'Hagrid continuait son appel. James grimpa le premier d'un air conquérant, et je le suivis non sans sauter pour me donner un air amusant. Bientôt, je vis un autre garçon arriver, le regard timide : petit, blond, grassouillet, franchement pas l'air futé, semblant être complètement perdu. Il regarda dans tous les sens puis finit par repérer notre barque, à grands renforts de petits couinements désespérés. Il grimpa dedans en manquant de nous faire tous les trois tomber à l'eau. Décidément, je ne m'étais pas trompé !

⸺ Je m'appelle Peter, se présenta-t-il aussitôt.

⸺ Moi c'est Sirius, et lui c'est James, dis-je en fixant d'un air amusé mon ami qui se redressait d'un air conquérant.

⸺ Je m'appelle James Potter, mais James Le Merveilleux ou James Le Plus Talentueux De Tous suffira.

Je lui donnai un coup de coude dans les côtes afin qu'il redescende sur Terre. Tant de modestie chez un seul être ! Je sentis la barque chavirer quand elle se mit en marche, tandis que Peter poussait un cri étranglé particulièrement désagréable à l'oreille. Plusieurs secondes passèrent durant lesquelles on n'entendait rien de plus que les murmures de joie des autres élèves, puis une parole d'une barque à une autre attira notre attention.

⸺ Dis, Severus, comment sait-on dans quelle Maison nous serons répartis ?

La voix de la fille de tout à l'heure, me semblait-il. James se retourna afin de voir à qui il avait à faire, et resta immobile. Je jetai un coup d'œil également : une jolie fille rousse à l'air furieux discutait avec un garçon dans la barque d'à côté : petit, maigre, cheveux gras, nez crochu, il avait tout du méchant garçon. Ne voyant aucune réaction de la part de mon ami, je finis par taper sur son épaule pour le faire se retourner, ce qu'il finit par faire... au bout de longues secondes.

Waouh, finit-il par lâcher, fixant le fond de la barque avec la bouche grande ouverte en un sourire étrange.

⸺ Quoi « waouh » ? demanda Peter le Maladroit d'une voix aiguë

James secoua la tête avant de répondre.

⸺ La fille dans la barque. L'amie de ce Dis, Severuuuus... Eh bien, elle est simplement... waouh, lâcha-t-il au bout de quelques secondes.

⸺ On a onze ans. On vient à peine d'arriver à Poudlard. Et tu as déjà des vues sur une fille ? le taquinai-je, voyant son air naïf transparaître au lieu de son air immodeste.

⸺ Oui, peut-être, et alors ? Je la trouve plutôt jolie, j'ai bien le droit, non ?

On éclata de rire. Le reste du trajet se passa bien, sans trop d'embrouilles et on descendit finalement des barques – à grand renfort de difficulté pour Peter. Un grand parc à l'herbe humide traversé, Hagrid le Géant nous dirigea vers une imposante porte en bois et frappa quelques coups dessus, jusqu'à ce qu'elle s'ouvre sur une sorcière à l'air vieilli et sévère. Son chignon était si serré que ses sourcils semblaient se lever, et le tout lui donnait un air autoritaire assez intimidant. Sans se départir de son sourire, Hagrid la salua :

⸺ Bonsoir, professeur McGonagall. Je vous emmène les première année.

⸺ Merci, Hagrid, le remercia-t-elle de sa voix sèche et cassante. Suivez-moi.

La foule s'exécuta, intriguée, suivie par moi et James le Modeste. Durant le court trajet à l'intérieur du château, nous pûmes apercevoir les immenses murs de pierre, et je crus voir un escalier bouger, mais sans doute mon esprit délirait-il. Le professeur McGonagall nous emmena dans une large pièce à l'air sinistre, et nous prévint :

⸺ Avant de prendre part au traditionnel banquet de début d'année, vous allez être répartis dans les différentes Maisons de Poudlard, Maisons fondées par les quatre fondateurs de l'école. Elles se nomment Gryffondor, Serdaigle, Serpentard et Poufsouffle, en hommage à leur noms. Chaque Maison a un directeur, et je suis la directrice de la Maison Gryffondor. Quelqu'un a-t-il des questions avant que la cérémonie de la répartition débute ?

Une main se leva et une fille aux épais cheveux bruns et à la peau mate demanda :

⸺ Je croyais que vous étiez professeur ? Comment se fait-il que vous soyez directrice de Maison ? Excusez-moi, je ne connais encore rien à Poudlard...

Quelques ricanements se firent entendre, aussitôt réprimandés par la professeur. Un groupe de plusieurs enfants au nez aquilin et au port de tête hautain se fit aussitôt regarder d'un mauvais œil. Oh, Merlin. Encore des Sang-Purs snobinards.

⸺ Les directeurs sont des professeurs, finit McGonagall avec un léger sourire – par Salazar, mais cette dame était capable de sourire ! – rieur. Maintenant suivez-moi.

La directrice de Gryffondor ouvrit la porte de bois massif qui se dessinait sur le mur le plus sombre, nous enjoignant de la franchir. Dans la salle, tous les élèves des années supérieures étaient déjà assis à leurs tables respectives. La peur s'empara de moi alors que nous marchions dans le couloir de la Grande Salle, supportant le regard curieux des plus âgés. Qu'allions-nous faire ? Et s'ils nous faisaient passer des épreuves ? À part quelques sorts d'explosions les plus rudimentaires, je ne savais pas encore faire grand-chose en termes de magie... Mais mes questions s'envolèrent lorsque j'aperçus un vieux chapeau rapiécé posé sur un tabouret qui semblait avoir passé des siècles dans ce lieu. Le professeur McGonagall nous le désigna :

⸺ Voici le Choixpeau Magique. Ce sera lui qui vous répartira dans les différentes Maisons.

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