𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 ³⁵ : « Toi et moi sous la douche, ça te tente ? »

Anastasia se retrouvait totalement désemparée. La jeune femme ne comprenait pas comment une telle chose était possible et pourquoi personne n'avait trouvé ce détail étrange. Depuis la veille et l'annonce surprenante de sa cousine, elle avait fortement enquêté sur la mère biologique de cette dernière. Sans succès. Ses recherches dans les bases de données que personne n'utilisait, à part les autorités, ne l'avaient mené à absolument rien. C'était un véritable néant auxquel elle faisait face. Cette femme disparue il y a plus de dix-sept ans restait introuvable comme si par le passé, l'idée même que quelqu'un puisse tenter de la retrouver l'avait poussée à se fondre dans la masse pour ne pas être repérée. Et c'était un coup vraiment réussi. L'inconnue qui avait mis au monde Loren n'avait laissé aucune trace de son passage à Trofors. Pas même son nom dans les registres de l'hôpital du village. Généralement, tous les accouchements ayant eu lieu là-bas étaient enregistrés dans des dossiers privés, même ceux dont les génitrices refusaient finalement de garder leur/s bébé/s. De plus, les certificats de naissance comportaient obligatoirement les informations complètes des deux parents, que l'enfant soit assumé ou non. Hors, les papiers personnels de son aînée n'étaient qu'au nom de Jackson Ioans. Un indice qui avait mis la puce à l'oreille de la portugaise. C'est donc après maintes et maintes heures à fouiller dans les anciennes fréquentations de son oncle et dans les autres documents confidentiels de l'hosto que quelque chose lui était enfin apparu. Malheureusement, cela ne s'avérait d'aucune utilité, car les cases comportant l'identité de cette mystérieuse maman avaient été recouvertes de rectangles noirs. Tout ce qui aurait permis de l'identifier et surtout de trouver une piste de son existence avait été passé sous secret. Il ne restait plus qu'à savoir qui était l'auteur/e de ce plan farfelu et pour quelle raison il ou elle l'avait mis en place. Quelqu'un ne voulait pas que l'on la retrouve et mettait tout en œuvre pour cela ne se produise jamais et c'était désormais la nouvelle énigme que l'étudiante allait devoir résoudre.

Assise devant son ordinateur portable depuis une vingtaine de minutes, Flor faisait tournoyer son stylo à bille dans sa main gauche. Elle observait attentivement l'écran allumé de son appareil où une présumée photo de la mère de Loren prennait place. Selon l'adolescente, rien dans cette affaire ne concordait. Sa cousine et cette mystérieuse femme que le médecin en charge de l'accouchement cette année-là prétendait être la possible génitrice de l'enfant dans son rapport n'avaient absolument rien en commun. Malgré le fait que les détails de leurs différences physiques comme la couleur de leurs cheveux, de leurs yeux et de leurs origines ne veuillent rien signifier et n'ayant pas grande importance étant donné qu'un enfant ne ressemble pas trait pour trait à ses parents, il ne fallait pas être devin pour comprendre que c'était tout bonnement impossible qu'elle soit la recherchée. De plus, cette brune sans identité n'entrait même pas dans le cercle d'amis restreint du petit frère de Jace Ribeiro Ioans. Un élément qui prouvait qu'elle n'était pas la bonne personne.

Mais ce n'étaient ni les seules informations qui occupaient son esprit ni les seules questions qu'elle se posait. Depuis le début de cette enquête qui ne semblait pas avoir de fin, la portugaise se ressassait sans cesse les moindres détails qu'elle avait en sa possession sur cette histoire. Elle se demandait continuellement si cette disparition des plus étranges n'avait pas un quelconque lien avec les épisodes tragiques qui secouaient sa famille depuis de nombreuses années. Selon l'idée qu'Ana se faisait de tout cela, chaques parties qui composaient ce mensonge inventé de toutes pièces étaient forcément reliés par un seul et même point : Katherine Olsen. Cette grosse source de problèmes qui polluait encore la planète et qui continuerait jusqu'à ce que l'on l'arrête fourrait constamment son nez dans ce qui ne la regardait pas ni la touchait de près ou de loin. Cela ne surprendrait donc pas la belle milliardaire que sa génitrice ait, dans le passé, usé de ses privilèges et de son pouvoir en tant que femme de classe élevée mariée à un homme riche pour aider une inconnue à refaire sa vie à zéro, effaçant ainsi tout ce qui était en mesure de la raccrocher à quelque chose de son passé.

C'est avec la tête pleine à craquer de doutes, d'interrogations et de suppositions plus farfelues les unes que les autres mais potentiellement possibles que la jeune fille se hâta de prendre son cahier en main pour y inscrire une sorte de ligne du temps qui retraçait les évènements depuis la naissance de Loren Gray à aujourd'hui.

« 2002 : venue au monde de ma cousine à l'hôpital de Trofors.

Entre 2002 et 2003 ( date exacte inconnue ) : fuite de sa mère biologique et informations maternelles confidentielles.

2008 :
• accident orchestré par Kath qui a tué papa,
• mon admission aux urgences,
• départ mystérieux d'oncle Jackson,
• mort du conducteur en possession du camion qui a heurté la voiture et témoins passés sous silence ( payés, mais passables de mort ).

2019 :
• mort du mari de Savana Van der Woodsen qui avait pour intention de dévoiler la vérité,
• mort du fils du couple,
• mort d'un agent de Kath par papa... »

Il y avait tellement d'éléments à ajouter en plus de ceux déjà notés qu'il en devenait presque impossible de se repérer dans autant de meurtres prémédités. Certaines choses comme les violences, les agressions et tout ce qui rendait la vie d'Anastasia aussi misérable n'avaient pas leur place dans cette ligne du temps, car en rapport avec la disparition de l'inconnue cela n'avait pas le moindre lien. C'était donc un grand résumé de ces trois années clés dont tout était parti et s'était enchaîné à la vitesse de l'éclair que la demi-roumaine venait d'écrire. Il ne restait plus qu'à prouver que l'épouse de Mario Thompson était le pilier et la coupable de cette grande affaire qui prenait de l'ampleur chaque jour un peu plus comme si elle n'était déjà pas assez importante.

Plongée dans ses sombres pensées sur les horribles actes commis par celle qui l'avait mise au monde, la brunette ne daigna bouger d'un poil en sentant cette autre présence dans la chambre de son chéri chez qui elle dormait aujourd'hui. Sa maison étant envahie par des déménageurs qui transportaient probablement, à cette heure-ci, les effets personnels du Lieutenant et de son cadet dans les pièces réservées pour eux, elle s'était vue dans l'obligation de quitter provisoirement son domicile pour ne pas supporter la fausse joie que tentait de transmettre sa génitrice à travers ses sourires hypocrites et pour ne pas être déconcentrée par autant de bruit durant ses recherches. C'est donc dans la demeure des Gunnarsen qui étaient devenus en aussi peu de temps une famille pour elle que son choix s'était porté pour la journée. Son amoureux n'avait été que plus heureux de la savoir à ses côtés et surtout rassuré de la voir loin de cette femme aux nombreuses facettes que l'on prenait pour une sainte. Martinus avait pu pleinement profiter de sa compagnie durant l'après-midi, en l'emprisonnant dans son antre pour être certain que sa douce ne soit focalisée que sur sa personne. Mais quand Anne l'avait forcé à descendre pour qu'il l'aide à préparer le repas du soir, le chanteur n'avait eu d'autres choix que d'obéir au risque que sa maman que se mette en colère. C'est donc à ce moment-là que l'étudiante s'était jetée sur son ordinateur pour terminer son enquête, utilisant l'absence du plus jeune jumeaux comme prétexte pour se remettre au travail. Finalement libre de ses tâches, le blondinet était remonté dans l'espoir de proposer une activité plus intéressante à sa copine.

— Martinus, je t'ai entendu arriver depuis le couloir et je sais pertinemment ce que tu essaies de faire, dit-elle, sans quitter une seule fois l'écran lumineux des yeux. Alors je te demanderais de bien vouloir cesser cette plaisanterie vue et revue. Je t'en remercie d'avance, amor.

Pris à son propre jeu et se rendant à présent compte que sur une personne aussi méfiante il n'était pas forcément conseillé de la prendre par surprise de cette manière, le jeune homme souffla bruyamment et se contenta de s'approcher d'elle. Ses bras musclés vinrent délicatement entourer son cou et son visage s'y nicha affectueusement. Il déposa un doux et long baiser sur le petit carré de peau juste derrière son oreille droite, y laissant probablement une marque violacée que Marcus se ferait une joie de commenter devant tout le monde pour les rendre mal à l'aise. Un passe-temps que l'aînée de la famille prenait plaisir à réaliser et qui, au final, faisait plus rire qu'autre chose.

— Qu'est-ce que tu faisais, bébé ? demanda curieusement Tinus, son menton maintenant posé sur le sommet de son crâne et ses yeux s'attardant sur l'appareil technologique de sa belle.

Cette dernière, de manière totalement calme pour ne pas attirer son attention sur son comportement, s'empressa de clore toutes les fenêtres ouvertes sur l'écran pour qu'il ne puisse pas se douter de quoi que ce soit. Un brin agacée par les questions qui allongeaient la liste déjà longue et les réponses qui ne venaient jamais l'alléger, elle lui répondit simplement :

— Mon aimable cousine que j'aime tant a si gentiment sollicité mon aide que je n'ai pu lui refuser une telle demande.

— D'accord... Mais cela ne répond toujours pas à ma question, tigresa.

— Si je ne suis pas claire dans mon explication, cela veut tout simplement dire que cette affaire ne te concerne en rien, meu amor.

— Tu es beaucoup trop mystérieuse, Anastasia, se plaignit faussement le norvégien.

— Ne fais pas semblant, Titi, je sais pertinemment que tu adores ça, ricana malicieusement l'adolescente.

Elle ferma l'écran de son ordinateur portable, puis soupira de lassitude, en se laissant retomber contre le dossier du siège. Ses mains se plaquèrent contre les poignets de son petit ami qui n'avait pas retirer ses bras de son corps. La brune caressa sa peau douce de ses pouces, rejetant sa tête en arrière pour tenter de l'apercevoir. Avec tout l'amour dont il pouvait faire preuve, le cadet des jumeaux vint déposer un simple mais si affectueux bisou sur son front. Un geste tendre qui fit secrètement fondre le cœur de pierre de sa belle. Cette dernière se décida à se retourner face à lui, en faisant simplement tourner sa chaise dans sa direction. Une fois chose faite, le garçon ne put s'empêcher de la prendre dans ses bras, la soulevant totalement du sol. Elle entoura ses hanches de ses jambes interminables et s'accrocha fermement à son amoureux qui la garda le plus près possible de son corps.

— Tu m'as manqué, déclara-t-il sérieusement.

— Vraiment ?

— Vraiment.

— Es-tu à ce point obsédé par ma personne, Martinus ? l'interrogea la fille de Jace et Katherine. Pour que je te manque autant alors que tu n'es parti que quelques minutes.

— Des minutes bien trop longues à mon goût, dit le chanteur d'un air dramatique.

— Si tu te mets dans cet état sachant que je suis dans la même maison que toi, je ne veux même pas imaginer ce que ça donnera quand tu partiras en tournée.

— Tu viendras avec moi, que crois-tu ? Hors de question que je ne te laisse ici, seule, sans défense et entourée par des requins comme Jack ou encore des pestes telle que Loren.

Flora ne put s'empêcher de rigoler devant tant de bêtises, ce qui eut pour effet de faire sourire le blond. Les deux tourtereaux s'observèrent ensuite dans le blancs des yeux, ne pouvant se résoudre à briser ce contact. Finalement, l'étudiante rompit le silence qui s'était mis à régner dans la pièce.

— Tu n'as pas dis cela parce que c'était le cas, n'est-ce pas, mini-Gunnarsen ?

— Non, avoua le chanteur, avec une moue enfantine plaquée sur son visage angélique. Enfin si, mais non également. À vrai dire, c'était uniquement pour entendre ton rire et te voir te moquer de moi. Je pourrais l'écouter toute ma vie tellement il est... Parfait.

— Idiot ! s'exclama Ana, les joues rouges et en enfouissant son visage dans le creux de son épaule pour se cacher. Arrête de me dire des choses aussi...

— Romantiques ? conseilla-t-il.

— J'allais dire niaises.

— Restons sur ma proposition, c'est beaucoup moins vexant.

La portugaise se redressa, glissant sa main des les cheveux de son chéri.

— Tu es vexé, amor ?

— Très, repondit ce dernier, faussement sérieux et ses sourcils se fronçant de manière boudeuse.

— Que c'est dommage !

— Et moi qui allais justement te proposer quelque chose que tu ne refuseras certainement pas !

— Tu attises ma curiosité, blondinet, avoua-t-elle.

— C'est bien triste, vois-tu. Étant donné que je suis blessé dans mon égo surdimensionné, je ne peux guère alléger tes épaules de ce poids-ci.

— Est-ce qu'avec un baiser je me ferais pardonner ?

— Cela dépend, répondit le fils d'Anne et Erik.

— De quel critère ?

— Tu comptes mettre la langue ou -

Titi n'eut même pas le temps de terminer sa question que sa chérie plaquait déjà ses lèvres contre les siennes. Ce geste pour le moins sauvage le surprit autant qu'il lui plu et il se hâta de répondre intensément à son baiser. Les deux jeunes s'embrassèrent passionnément, ne s'arrêtant que pour reprendre leur souffle respectif et se regarder droit dans les yeux, avant de repartir à l'assaut de la bouche de l'autre. C'était rempli d'amour, de possessivité, d'empressement et surtout de désir contenu.

— Ana, grogna le garçon quand cette dernière lui mordit sensuellement sa lippe.

Dans le feu de l'action, il la plaqua contre le mur en bois blanc et colla son front contre le sien, la respiration autant saccadée que la sienne et le son cœur risquant d'exploser à tout moment.

— Suis-je pardonnée, maintenant ? demanda-t-elle essoufflée.

— Oh que oui, absolument.

— Alors ? Quelle était cette proposition si alléchante ?

— Toi et moi sous la douche, ça te tente ?

✧°•:**:•°✧

Bonjour, bonjour !

La semaine passée, je n'ai pas vraiment été active dans mes publications, mais mon inspiration et mon envie d'écrire en avaient pris un sacré coup. J'espère que vous pourrez comprendre. À chaque fois que j'écrivais, j'avais l'impression que c'était absolument ridicule et que cela ne correspondait à ma manière d'écrire cette histoire. Mais voilà, j'ai pris mon courage à deux mains et j'ai publié ce chapitre que je ne trouve pas super-super.

𝐉'𝐞𝐬𝐩è𝐫𝐞 𝐪𝐮𝐞 𝐜𝐞 𝐜𝐡𝐚𝐩𝐢𝐭𝐫𝐞 𝐯𝐨𝐮𝐬 𝐚𝐮𝐫𝐚 𝐩𝐥𝐮.
𝐍'𝐡é𝐬𝐢𝐭𝐞𝐳 𝐩𝐚𝐬 à 𝐦𝐞 𝐝𝐢𝐫𝐞 𝐬𝐢 𝐯𝐨𝐮𝐬 𝐭𝐫𝐨𝐮𝐯𝐞𝐳 𝐝𝐞𝐬 𝐟𝐚𝐮𝐭𝐞𝐬 𝐝'𝐨𝐫𝐭𝐡𝐨𝐠𝐫𝐚𝐩𝐡𝐞.

❤️

Claudia M.T.C

Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top