𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 ⁰⁹ : « Mystérieux retour. »
— Fais attention, Martinus, ordonna Anne. Anastasia est encore blessée.
— Je sais, maman ! cria son fils, en aidant sa demoiselle à quitter la voiture.
Une semaine venait de passer. Sept jours enfermée dans cette chambre blanche dénudée de couleur et atrocement vide. Les jumeaux ne venaient que le soir, après leur cours. Ils lui avaient apporté beaucoup d'ondes positives, de rires, de bonne humeur. Une première pour elle qui n'avait pas l'habitude à ce que l'on prenne soin d'elle de cette manière là. Le temps défilait lentement quand la brunette passait ses matinées à marcher, écouteurs dans les oreilles, dans les couloirs de l'hôpital. Ses rendez-vous avec sa psychologue s'étaient fait plus nombreux, mais elle ne s'en plaignait pas, car elle adorait Madame Watson. C'était comme une tante pour elle. Et les rencontres avec son physiothérapeute l'avaient achevée et poussée à quitter ce lieu de malheur. La portugaise était persuadée de ne pas avoir besoin que l'on lui réapprenne à marcher, c'était une blessure au ventre, pas à la jambe. Ce dont elle nécessitait indéniablement, s'était de la présence d'une famille sur qui compter et étant donné que les Gunnarsen l'avaient pris sous leurs ailes sans rien demander en échange, la demi-roumaine était sûre d'être au bon endroit avec eux.
Un gémissement plaintif quitta les belles lèvres rosées de la demoiselle qui possa finalement pieds à terre. L'air frais de Trofors lui avait manqué énormément. Ce moment d'enfermement l'avait fatiguée et le comportement du Lieutenant en charge de l'affaire devenait de plus en plus suspicieux. Mario Thompson était un mystère à lui seul et même si elle s'était promis de ne pas faire de recherche sur lui, histoire d'apprendre à faire confiance sans avoir à fouiller le passé de quelqu'un, Flora en mourrait d'envie.
— Je vais te porter, déclara Martinus.
— Je vais bien, répéta-t-elle pour la cinquième fois depuis son autorisation de sortie. J'ai pris une balle, pas perdus mes deux jambes.
— Tu parles de ça comme si ce n'était rien, siffla sévèrement le chanteur.
— Parce que dans ma vie, j'en ai vécu des horreurs. Je t'assure qu'une blessure par balle ce n'est rien.
Le cadet des deux frères contracta la mâchoire, se résignant intérieurement à la laisser marcher seule.
— Mais je reste à tes côtés. Et pas de discussion possible, Mademoiselle Ioans.
— Je vois que je n'ai pas mon mot à dire, Monsieur Gunnarsen, dit-elle, en croissant ses bras sur sa poitrine.
— C'est cela, oui.
La jeune femme roula des yeux.
— Est-ce que tu viens de rouler des yeux devant moi ? demanda Tinus.
— Peut-être, répondit Ana. Qu'est-ce que tu comptes faire ?
Quand il s'apprêtait à répondre, un homme vêtu d'un costume noir s'approcha. Son oreillette était visible, signe qu'il faisait parti des nouveaux gardes du corps de la milliardaire. Cette dernière se colla au torse de son ami et souffla à son oreille :
— N'essaie pas de te prendre pour Christian Grey, tu n'as rien d'un dominant et tu n'es absolument pas intimidant.
Avec un clin d'œil dans sa direction, la fille de Jace et Katherine s'approcha du nouvel arrivant. Elle le salua d'un simple signe de tête et attendit qu'il parle, une expression sérieuse sur le visage. Une véritable femme d'affaires impitoyable, comme le disait Marisa.
— Mademoiselle Ioans, je suis l'agent en charge de votre protection, commença le garde. Mes collègues surveilleront la maison, pendant que José et moi, nous occuperons de votre sécurité personnelle. Étant donné que votre existence et identité à été révélée à la télévision, nous avons pris plusieurs mesures, sous les ordres de Monsieur Thompson.
— Monsieur Thompson ? répéta la brunette. Vous voulez dire le Lieutenant Thompson ? Celui qui s'occupe de mon agression ?
— Oui, Mademoiselle. Il nous a formellement conseillé de surveiller tous vos déplacements, même quand vous reprendrez les cours. Il tient à ce que votre position reste secrète, pour éviter les paparazzis et journalistes trop encombrants.
— Qu'est-ce qu'il a avoir avec ma vie privée ? souffla-t-elle.
— Je l'ignore, Mademoiselle, reprit l'agent. Il a tenu à garder cette information privée, mais si vous y tenez vraiment, je peux demander à mon collègue de faire des recherches pour vous.
— Non, ça ira, je vous en remercie...
— Taylor.
— Bien, Taylor. Merci pour votre travail.
— Je vous en prie, Mademoiselle. Ah et, on m'a demandé de vous informer que votre maison est en rénovation pour les deux semaines à venir. L'architecte que votre père avait engagé s'occupe des réparations.
— D'accord, dans ce cas... Je pourrais vous demander une faveur, Taylor ? demanda la portugaise, les sourcils froncés et des questions plein la tête.
— Oui, Mademoiselle.
— Je voudrais que vous fassiez surveiller ce Lieutenant. Discrètement, bien entendu. Et veillez à ce que la famille Gunnarsen n'ait aucun problème, du moins pas lié à mon agression. De même pour Marisa Carson.
— Bien sûr, répondit l'agent de sécurité. Autre chose ?
— Non, ça sera tout, merci.
Taylor hocha la tête et disparu rejoindre ses collègues postés face à la charmante maison. Rapidement, les gardes se dispersèrent autour de la propriété, dont trois montèrent dans des voitures différentes. De loin, elle aperçut José en compagnie des autres agents. Affectueusement, il lui sourit et Flor le lui rendit, toujours aussi troublée par ces révélations.
— Ana ? l'appela Erik. Tout va bien ?
— Oui, ne vous en faites, Monsieur Gunnarsen.
— Depuis le temps que l'on se connait, Ana, sourit le père. Je t'en prie, appelle-moi par mon prénom.
— Très bien, Erik.
— Parfait ! Allez viens, je vais te montrer ta nouvelle chambre.
L'adolescente jeta un coup d'oeil aux alentours et suivit, à son rythme, le propriétaire des lieux. Ensemble, ils montèrent les quelques marches et pénétrèrent dans la demeure. C'était un espace très chaleureux, différent de ce dont elle avait l'habitude, mais cela restait tout autant magnifique. C'est donc ça, de vivre sans luxe, se dit-elle intérieurement.
Traînant la valise de la riche demoiselle, l'homme lui fit signe vers les escaliers en bois. Anastasia Flor suivit les garçons qui l'attendaient perchés sur les marches vêtues d'un long tapis rouge et grimpa à l'étage, là où les chambres prenaient place. Marcus fila vers la sienne, au vu de la couleur des murs, la petite Emma relâcha finalement la main de son grand frère et accouru vers sa porte remplie de coloriages rose bonbon.
— Tu vas devoir rester avec Tinus, le temps que l'on installe la chambre d'amis, lui apprit Erik. Elle n'est pas aussi luxueuse que celles que tu dois avoir chez toi, mais...
Ravalant la légère angoisse qui la prit de savoir qu'elle partagerait un espace intime avec le jeune homme, la demi-norvégienne posa un pied dans la pièce. Les murs en bois étaient peint d'une couche blanche et un seul était totalement bleu. Un lit deux places prenait place contre la cloison de couleur. Une grande fenêtre occupait le fond de la salle et jusqu'à côté, un bureau dont le dessus paraissait organisé en quatrième vitesse. Un piano trônait dans le coin, signe évident de son amour pour la musique.
— Elle est parfaite, le rassura-t-elle avec un sourire poli.
— Bien, alors... Martinus va t'aider à t'installer. Je serais en bas, si jamais tu as besoin. Anne s'occupera de tes médicaments et de t'informer quand tu dois les prendre.
— Merci beaucoup pour ce que vous faites.
— Je connais ton père depuis de longues années, il m'a aidé quand j'en avais besoin, déclara le père de famille avec tristesse. Maintenant, c'est à mon tour d'être présent et si je dois aider sa fille, alors je le ferais.
Erik quitta finalement la pièce, laissant les deux jeunes seuls. Ces derniers s'observèrent attentivement, avec une lueur de défi dans le regard.
— À nous deux, princesse.
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C'était beaucoup trop long d'être clouée sur ce canapé aussi confortable soit-il, en attendant que les jumeaux rentrent. Même le livre qu'elle tenait en main n'arrivait plus à la captiver autant que la première fois qu'elle l'a vu. Le temps était affreusement lent et insupportable pour l'étudiante. Cette dernière rêvait de pouvoir sortir librement, sans devoir en avertir Anne ou Erik et sans être accompagnée par une orde d'anciens militaires, même s'il s'agissait de sa sécurité. Les deux jours qui venaient de passer étaient les plus calmes, certes, mais aussi terribles, car partager le lit avec Martinus s'avérait être un combat chaque nuit, malgré ses tentatives pour faire disparaitre cette peur. Le jeune homme voyait bien qu'elle n'était pas à l'aise et faisait son possible pour l'aider, mais il ne pouvait pas comprendre l'angoisse qui la prenait à chaque fois qu'il s'approchait trop près de son corps. Ce n'était même plus les marques d'affection que le blondinet avait envers elle, car il n'allait jamais plus loin que le visage et la tête, mais quand, dans son sommeil, il l'a tirait vers lui, inconscient de son geste, par la taille, là, la portugaise devenait effrayée. Les contacts physique n'étaient plus sont fort, elle les détestait et les évitait le plus possible. Mais avec son ami, la brunette avait l'impression d'affronter et de perdre le contrôle sur sa vie et cela, elle commençait à l'aimer. Savoir qu'en sa présence, elle ne décidait de rien et ne pouvait rien pour lui échapper paraissait faire naître une toute nouvelle émotion chez elle, quelque chose dont l'adolescente ne réussissait à poser le doigt dessus. C'était cela qui la tourmentait, car elle s'était promis de ne rien ressentir et avait installé une muraille solide autour de son cœur.
En remontant à l'étage, Anastasia observa un instant la chambre bordélique de son colocataire. La future jeune femme secoua la tête, en soufflant et se lança dans de grand rangement. Du moins, elle remettait tout à sa place, car Tinus ne le ferais pas, sauf si sa mère usait de menaces telles que plus de téléphone pour la semaine ou encore le foot s'est finit. Ça marchait bien sur lui, Flor devrait peut-être tester cette technique, un jour, quand le moment se présentera. Sourire aux lèvres et chantonnant une douce mélodie, la demoiselle prit son temps pour tout organiser sous le regard bien veillant et discret d'Anne qui passait mystérieusement par là.
Une fois la pièce propre, la demi-roumaine se laissa tomber sur le lit, avant de sentir son téléphone vibrer dans sa poche. Elle se tortilla pour le sortir de l'arrière de son pantalon et le prit. Un papier tomba sur les draps, attirant sa totale attention. La brune se redressa et le prit, délaissant le message qui venait d'arriver. C'était la photo, celle que Mario lui avait donné et sur laquelle on apercevait son oncle, accompagné d'une blondinette aux allures d'adolescente. Son esprit se mit à réfléchir et d'innombrables questions fusaient dans sa tête. La situation lui échappait et elle détestait cela. Après réflexion, la milliardaire s'habilla rapidement, prête à obtenir des réponses sur cette arrivée passée sous silence de Jackson et la présence de cette fille à ses côtés.
— Anne ? l'appela-t-elle, en descendant, prête pour sa nouvelle mission.
— Oui, ma chérie ?
— Je dois sortir, lui expliqua l'adolescente d'un mètre septante-huit. Ne t'en fais pas, Taylor et José seront là. Je reviens vite.
— D'accord, mais fais attention, tu es encore blessée, cria la mère de famille, dans l'espoir que la demoiselle l'entende, avant de soupirer.
Devant la maison, les deux gardes du corps attendaient l'arrivée de leur patronne qui les avait prévenu de sa sortie. Cette dernière leur tendit le dos de l'image, là où l'adresse était inscrite et ordonna, poliment, que l'on la conduise à cet endroit. Aussitôt dit, aussitôt fait et face à la petite maison typiquement norvégienne, la fille de Jace Ribeiro Ioans prit une grande inspiration, avant de quitter l'habitacle chaud de sa voiture de luxe. Elle traversa le petit jardin très accueillant et sonna à la cloche, impatiente de revoir son tonton. Une femme lui ouvrit.
— Bonjour, je cherche Jackson Ioans. Est-il là ? demanda Anastasia, pressée d'harceler le frère de son paternel de questions.
— Euh... Oui, il est -
— Ana ? appela une voix masculine, coupant court au discours de l'inconnue.
Le membre de sa famille fit son apparition, visiblement surpris de la présence de sa nièce sur le perron de sa maison.
— Bonjour, tonton, le salua-t-elle.
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Chapitre un peu nul, je trouve, mais j'ai fait au mieux.
𝐉'𝐞𝐬𝐩è𝐫𝐞 𝐪𝐮𝐞 𝐜𝐞 𝐜𝐡𝐚𝐩𝐢𝐭𝐫𝐞 𝐯𝐨𝐮𝐬 𝐚𝐮𝐫𝐚 𝐩𝐥𝐮.
𝐍'𝐡é𝐬𝐢𝐭𝐞𝐳 𝐩𝐚𝐬 à 𝐦𝐞 𝐝𝐢𝐫𝐞 𝐬𝐢 𝐯𝐨𝐮𝐬 𝐭𝐫𝐨𝐮𝐯𝐞𝐳 𝐝𝐞𝐬 𝐟𝐚𝐮𝐭𝐞𝐬 𝐝'𝐨𝐫𝐭𝐡𝐨𝐠𝐫𝐚𝐩𝐡𝐞.
Claudia M.T.C
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