𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 ⁰⁵ : « Mario Thompson. »

Mario Thompson excellait dans de nombreux domaines. Jeune Lieutenant dans un poste de police de Trofors, cet homme avait connu une carrière incroyable. D'abord militaire pour son pays d'origine, puis simple agent, et pour finir avec un poste de travail prometteur, il était doté d'une grande persévérance, n'abandonnant jamais ceux pour quoi il se battait. Ses intuitions étaient toujours les bonnes, il s'était rarement trompé que ce soit sur les pistes qu'il souhaitait enquêter ou sur son jugement. Elles le menait sur la vérité, et grâce à lui, beaucoup sont les habitants du village qui avaient pu retrouver un membre disparu de leur famille ou même éclaircir leur disparition, voire meurtre. On lui confiait constamment ce genre d'affaires : celles où les preuves sont parfois complexes, les témoins envolés dans la nature, et de bien tristes raisons pour tuer. Pourtant, autant horribles soient ces histoires, le norvégien aimait particulièrement rechercher les mensonges enfouis sous une vilaine couche d'argent ou de morts, et faire éclater le véritable visage du meurtrier.

Pourtant, malgré son honnêteté et son dévouement à son boulot, Mario se retrouvait prit dans les filets d'une tragique histoire de famille. Vieille de bientôt onze ans, son paternel avait personnellement enquêté sur l'affaire, avant de mourir d'une blessure par balle durant son service. Le dossier classé par manque de preuves, personne n'y avait retouché, jusqu'à ce jour. Aujourd'hui, le beau brun devait passer outre les lois qu'il faisait appliquer pour trouver la vérité et aider un ami à reprendre une vie normale. Mentir, il détestait cela, surtout avec le travail qu'il exerçait. Pourtant, à l'heure actuelle, si les mensonges pouvaient faire tomber les masques, il continuerait sans hésiter.

Gardant un œil sur la porte de son bureau et tapant énergétiquement sur le clavier de son ordinateur de service, le trentenaire lisait les informations que sa requête lui donnait. Il profitait pour observer les rapports rédigés dans le dossier au nom de « Accident du 26 juillet 2008 », tentant de trouver un détail qui aurait pu passer inaperçu. Mais comme si quelqu'un l'avait délibérément souhaité, plusieurs données n'étaient pas annotées sur les pages signées par le Capitaine du poste. En revanche, son contact de toujours lui avait fournis un document où nombreux renseignements prenaient place. Peut-être que l'un d'eux lui serait utile. Il n'en savait rien. Une entrevue avec son protégé devait impérativement avoir lu, pour qu'il puisse rayer de la liste les noms qui n'ont rien avoir avec cette tragédie.

Comme si ce dernier avait entendu ses pensées, son téléphone portable, ou plutôt celui qu'il s'était acheté en cachette, se mit à sonner. Le Lieutenant s'empressa de décrocher, histoire d'être certain qu'aucune menace ne mettait en jeu la vie de son vieil ami. Du moins dans l'instant présent, car cet homme était constamment en danger.

« — Lieutenant, le salua son interlocuteur.

— Je déteste quand c'est toi qui dit ça, répliqua aussitôt Mario.

— Tu dois préférer quand ça sort de la bouche de Katherine.

— Arrête, j'ai horreur de cette femme, mais malheureusement...

— Ouais, je sais, souffla l'homme à l'autre bout du fil. »

Le brun referma le dossier d'un geste de la main et se cala confortablement sur son siège, observant par la fenêtre. Il faisait tournoyer un stylo à bille entre ses doigts, comme si ce simple geste allait l'aider à réfléchir et trouver la solution à cette affaire qui s'avérait plus complexe que prévue. Mais l'ancien militaire ne s'en plaignait pas, au contraire. Il se retrouvait à nouveau face à ce passé qu'il appréciait plus qu'autre chose. S'il pouvait retourner à ces années de sa vie, il le ferait sans hésiter, car ces dernières furent les plus merveilleuses et intéressantes. Et ausssi parce qu'au moins, à cet âge là, la trentaine semblait loin.

« — J'ai reçu le dossier que ton contact t'as envoyé et j'y ai jeté un coup d'œil, commença son ami de longue date. Il y a un nom qui a retenu mon attention, les autres ne font pas partis de cette histoire. Carl Holland. Il tient une agence de musique et est très proche de Katherine Olsen, un ami de longue date d'après mes recherches. Et... C'est aussi le père de...

— Du gamin, termina Mario à sa place, ayant deviné la suite de sa phrase. Est-ce qu'il est au courant pour cette histoire ?

— Tu crois qu'il est venu me trouver pour quelle raison ? S'il peut voir son père couler, il serait le gars le plus heureux du monde.

— Il est vraiment prêt à tout pour sauver sa mère et sa sœur des griffes de ce connard ? lui demanda-t-il. Ace, c'est dangereux pour lui. Katherine n'en a pas fini avec tout ça, et tu le sais. Tant que tu ne seras pas...

— Mort. Je sais, soupira le protégé. Tu sais très bien ce que Carl Holland fait subir à sa famille, et son fils veut les protéger. Et puis, rappelle-toi qu'il a suivit le même parcours que nous quand on était à l'armée.

— C'est un féroce, ce gamin. Là-bas, ils rigolaient pas. Faut être fou pour suivre son service militaire au camp, sourit Thompson.

— On était fous à cet époque, selon toi ? s'amusa le surnommé Ace.

— Seulement un peu. »

Soudainement, un agent de police frappa à la porte vitrée du bureau du Lieutenant. Ce dernier s'empressa de dissimuler son téléphone dans la poche de sa veste en cuir et se dépêcha, à une vitesse hallucinante, de ranger le dossier dans son tiroir, ainsi que d'éteindre toutes les pages ouvertes de son ordinateur. Il lança un rapide « entrez », puis patienta que la personne se montre. Il s'agissait d'une jeune femme, une médecin légiste, Vanessa Keller. Elle tenait un carnet dans ses mains et consultait chaque note prise par sa main, pendant que Mario ne se gênait pas pour la relooker. Dire qu'il avait un crush pour elle serait un faible mot pour décrire la manière dont il se sentait en sa présence. Malheureusement, la jeune vingtenaire connaissait ses plans de mariage avec Katherine Olsen, ne se doutant pas de la véritable raison de cette union.

— Mario, ils ont besoin de toi sur l'affaire des Valentino, déclara-t-elle avec un petit sourire.

— Oh.. euh... Oui, je... Hum... J'arrive tout de suite, répondit difficilement le lieutenant, totalement absorbé par les beaux yeux vairons de la demoiselle.

Vanessa hocha la tête, remontant ses lunettes sur son nez, puis disparut. La porte se referma et le norvégien souffla bruyamment, se maudissant pour sa réaction face à la brunette. Il reprit son téléphone portable, le portant à son oreille.

« — Tu as vraiment craqué pour cette délicieuse créature, ricana malicieusement son interlocuteur. C'est vrai qu'elle a des yeux à jalouser et n'en parlons pas du reste.

— Ace ! Elle est déjà prise, gronda Mario, cherchant à canaliser sa jalousie grandissante.

— Je déconne, Ari. J'ai quelqu'un d'autre dans le viseur, de toutes façons.

— La blonde, devina le brun.

— La journaliste. Mais ce n'est pas le sujet majeur de la conversation. Il faut que tu ailles vérifier les pistes concernant Holland et passer jeter un coup d'oeil chez moi.

— Anastasia va bien, Ace. Je la surveille depuis plus de dix ans.

— Même, je tiens à ce que tu vérifies. S'il te plaît, tu es le seul à pouvoir me donner des infos durant la journée.

— Je passerai là-bas, t'en fais pas, le rassura-t-il.

— Demande lui discrètement pourquoi est-ce qu'elle est passée voir Marisa Carson.

— Marisa ?! Sérieusement ?

— Ana est une fille très intelligente, elle s'est où chercher pour obtenir ce qu'elle veut.

— Elle a de qui tenir ça aussi. Salut.

— Salut, Lieutenant, insista l'homme mystérieux. »

Le trentenaire roula des yeux. Il se chargea de remettre en place ses affaires, cacha le portable dans la poche intérieure de sa veste, puis quitta son bureau. La journée allait s'avérer longue, avant qu'il ne puisse passer voir Anastasia Flor.

— Euh... Bonjour... salua poliment la jeune fille.

— Bonjour, répondit Mario. Est-ce que Katherine Olsen est ici ?

La brunette l'observa suspicieusement, comme si elle cherchait à comprendre la raison de sa venue. Si elle savait... pensa le policier, retenant une grimace.

— Non, mais à qui ai-je l'honneur ?

— Mario Thompson. Je suis le fiancé de ta mère.

— Oh, je vois.

Elle s'écarta pour le laisser passer, ne le lâchant pas du regard. Ana sentait que quelque chose ne clochait pas avec cet homme, mais l'adolescente ne saurait dire quoi. Il avait une aura rassurante qui mettait directement en sécurité, mais dans ses yeux paraissait briller une once de mystère. C'est son futur mari, il cache forcément un truc, se dit-elle mentalement.

— Kath est partie en voyage d'affaires en Chine, elle ne risque pas de rentrer dans la minute, informa l'étudiante, les bras croisés sur sa poitrine.

— Je sais, à vrai dire... Ce n'est pas vraiment elle que je suis venu voir, déclara Mario, le regard rivé dans le sien, avant de le dériver sur les jumeaux qui attendaient derrière elle.

Anastasia tourna la tête vers ses colocataires, comprennant où le lieutenant de police voulait en venir. Elle fit signe à ce dernier de la suivre, et le conduisit dans l'ancien bureau de son paternel. Prenant place sur le siège majestueux, la fille de Jace pointa la chaisse face au bureau du menton, comme un ordre silencieux mais bien là pour le dissuader de jeter un coup d'oeil aux documents que son père gardait dans cette pièce.

— Qu'est-ce-que vous pouvez avoir de bien intéressant à m'apprendre ? C'est ma génitrice qui vous envoie ?

— Génitrice ? Tu ne l'aimes décidément pas. Il me l'avait bien dit, murmura-t-il discrètement. Mais pour répondre à ta question : non, ce n'est pas elle qui m'a dit de passer. Si je suis là, c'est uniquement pour te parler de l'affaire de 2008.

— L'accident ? Pourquoi parlerais-je de cet événement avec vous ?

— Parce que tu en sais autant que moi, et je suis persuadé que tu veux découvrir la vérité. Je sais aussi que tu as piraté notre serveur informatique pour obtenir des informations sur un couple. Des témoins envolés dans la nature que tu cherches à retrouver.

— Une proposition à me faire peut-être ? s'intéressa-t-elle.

— Oui, répondit Thompson. Faisons équipe sur cette affaire, histoire de ne pas classer un dossier vide.

— C'est la seule chose qui vous motive ? Classer un dossier vide de preuves ?

— Non, chuchota le beau norvégien, une lueur de tristesse dans le regard. Mon père a été tué en service, et c'était lui qui s'occupait du dossier à l'époque.

— Je suis navrée pour lui.

Après plusieurs négociations et nombreuses questions de la part de la portugaise, Mario déposa sur la table une simple photo. Au dos du papier était inscrite une adresse. Et l'image démontrait un homme âgé probablement d'une trentaine d'années, accompagné d'une jeune fille de son âge. Une belle blonde qui lui disait vaguement quelque chose. Quand à l'adulte, Flora n'eut pas besoin de beaucoup de réflexion, elle reconnu automatiquement son oncle, Jackson. Le frère de son père.

— Tu devrais aller lui passer le bonjour, il serait probablement content de te revoir, sourit affectueusement l'ancien militaire.

— Il est revenu ? À Trofors ? s'étonna la brunette.

— Oui. C'est son domicile. Oh, et tâche de découvrir qui est cette blondinette que l'on voit sur la photo, tu l'as connais mieux que tu ne le pense.

— Probablement une cousine quelconque, répondit simplement la demi-roumaine, sans grand intérêt.

— Je n'en serais pas si sûr, si j'étais toi.

Suite à cela, Mario Thompson prit la fuite, laissant derrière lui, une demoiselle totalement perdue. Cette histoire la dépassait et cet homme, bien que travaillant pour la justice, ne lui inspirait pas confiance. Peut-être était-ce à cause de ses nombreux traumatismes ou cela viendrait avec le temps, elle n'en savait rien, mais se promit de faire des recherches sur lui.

Dans sa voiture de service, le brun ne se surprit pas à y trouver son vieil ami, assis à l'arrière. Ce dernier portait des vêtements sombres, ainsi qu'une casquette sur sa tête qui tâchait de dissimuler un bout de son visage. Mais surtout cette vilaine cicatrice qui lui barrait la joue, en partant de son sourcil droit jusqu'au coin de sa bouche. Rien de bien effrayant en soin, mais suffisamment pour que Ace soit un minimum dégouté de l'image qu'il renvoyait.

— Je croyais que Monsieur ne sortait pas la journée, s'emporta le flic.

— Et moi que le Lieutenant était plus malin que ça, répliqua-t-il. Ana n'est pas bête, elle a forcément comprit que quelque chose clochait chez toi.

— Tu nous a mis sous écoute ?!

— J'ai placé des micros partout, pour être au courant des moindres faits et gestes de ma famille et de cette sorcière.

Un soupire quitta les lèvres de Mario.

— Tu dois être prudent, le sermonna-t-il.

— Je le suis.

— La dernière fois que tu m'as répondu ça, deux hommes te sont sautés dessus pour en finir avec le sale boulot de Katherine.

— Pas la peine de me rappeler ça, siffla le protégé visiblement en fuite.

— Je dois retourner au poste.

— Bien, fait attention à toi.

— C'est à moi de dire ça, ricana le norvégien.

Un rire grave s'échappa des lèvres de Ace. Il ouvrit la portière, sans pour autant en sortir.

— Salut, coéquipier, dit-il.

— Allez salut, camarade Jace.

✧°•:**:•°✧

𝐁𝐨𝐧𝐣𝐨𝐮𝐫, 𝐛𝐨𝐧𝐣𝐨𝐮𝐫 !
𝐉'𝐞𝐬𝐩è𝐫𝐞 𝐪𝐮𝐞 𝐯𝐨𝐮𝐬 𝐚𝐯𝐞𝐳 𝐩𝐚𝐬𝐬é 𝐮𝐧 𝐛𝐨𝐧 𝐍𝐨ë𝐥 𝐞𝐭 𝐞𝐧 𝐩𝐫𝐨𝐟𝐢𝐭𝐞 𝐩𝐨𝐮𝐫 𝐯𝐨𝐮𝐬 𝐬𝐨𝐮𝐡𝐚𝐢𝐭𝐞𝐫 𝐮𝐧𝐞 𝐛𝐨𝐧𝐧𝐞 𝐚𝐧𝐧é𝐞 2020, 𝐚𝐯𝐞𝐜 𝐛𝐞𝐚𝐮𝐜𝐨𝐮𝐩 𝐝'𝐚𝐦𝐨𝐮𝐫 𝐞𝐭 𝐝𝐞 𝐛𝐨𝐧𝐡𝐞𝐮𝐫.

𝐉'𝐞𝐬𝐩è𝐫𝐞 𝐪𝐮𝐞, à 𝐜𝐞 𝐬𝐭𝐚𝐝𝐞 𝐝𝐞 𝐥'𝐡𝐢𝐬𝐭𝐨𝐢𝐫𝐞, 𝐞𝐥𝐥𝐞 𝐯𝐨𝐮𝐬 𝐩𝐥𝐚𝐢𝐬𝐞. 𝐍'𝐡é𝐬𝐢𝐭𝐞𝐳 𝐩𝐚𝐬 à 𝐦𝐞 𝐝𝐨𝐧𝐧𝐞𝐫 𝐯𝐨𝐭𝐫𝐞 𝐚𝐯𝐢𝐬, ç𝐚 𝐟𝐚𝐢𝐭 𝐭𝐨𝐮𝐣𝐨𝐮𝐫𝐬 𝐩𝐥𝐚𝐢𝐬𝐢𝐫 𝐝𝐞 𝐬𝐚𝐯𝐨𝐢𝐫 𝐜𝐞 𝐪𝐮𝐞 𝐯𝐨𝐮𝐬 𝐞𝐧 𝐩𝐞𝐧𝐬𝐞𝐳.
𝐂𝐨𝐦𝐦𝐞 𝐝'𝐡𝐚𝐛𝐢𝐭𝐮𝐝𝐞, 𝐧'𝐡é𝐬𝐢𝐭𝐞𝐳 𝐩𝐚𝐬 é𝐠𝐚𝐥𝐞𝐦𝐞𝐧t à 𝐦𝐞 𝐝𝐢𝐫𝐞 𝐬𝐢 𝐯𝐨𝐮𝐬 𝐭𝐫𝐨𝐮𝐯𝐞𝐳 𝐝𝐞𝐬 𝐟𝐚𝐮𝐭𝐞𝐬 𝐝'𝐨𝐫𝐭𝐡𝐨𝐠𝐫𝐚𝐩𝐡𝐞 𝐝𝐚𝐧𝐬 𝐥𝐞 𝐭𝐞𝐱𝐭𝐞. 𝐌ê𝐦𝐞 𝐚𝐯𝐞𝐜 𝐮𝐧𝐞 𝐫𝐞𝐥𝐞𝐜𝐭𝐮𝐫𝐞, 𝐢𝐥 𝐬𝐞 𝐩𝐞𝐮𝐭 𝐪𝐮𝐞 𝐪𝐮𝐞𝐥𝐪𝐮𝐞𝐬 𝐮𝐧𝐞𝐬 𝐩𝐚𝐬𝐬𝐞𝐧𝐭 𝐢𝐧𝐚𝐩𝐞𝐫ç𝐮𝐞𝐬.

𝐉𝐞 𝐯𝐨𝐮𝐬 𝐞𝐦𝐛𝐫𝐚𝐬𝐬𝐞 𝐟𝐨𝐫𝐭 𝐟𝐨𝐫𝐭.💕

Claudia M.T.C

Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top