𝐗𝐗𝐗𝐈𝐈. Mᴏɴ ᴍᴏɴᴅᴇ ɴᴀɪ̂ᴛ ᴅᴇ sᴇs ᴄᴇɴᴅʀᴇs

Un vendredi soir de fin septembre, mélancolique et terriblement euphorique,
Les secondes s'étirent sous mes yeux, un sourire s'étire sur mes lèvres,

Depuis quelques semaines je renais, je m'ouvre enfin aux gens, je me surprends à rêver même si par moment l'ombre revient se nicher dans mes pensées,
Et puis j'écris, j'écris sur l'écran blafard de mon ordi,
J'devrais continuer mon roman mais tant pis, pas envie, j'ai juste besoin d'penser à rien, juste à jeter mes émotions, à les transformer en lettres, en mots, en phrases, en poèmes, à l'instar de ma vie, peut-être.

L'automne arrive à grands pas, elle s'annonce en colorant les feuilles des arbres de feu, elle nous entraîne avec elle dans son grand manteau rougeoyant,
L'automne apporte avec elle son lot d'amour, d'incertitudes, de peur maladive et d'espoir sous forme de nuages qui nous échappent,
Je suis bancal, brumeux, mais je ne suis plus seul et j'm'autorise enfin à y croire.

Et puis je crois qu'j'suis en train de tomber amoureux, probablement de la mauvaise personne, je sais qu'je fais n'importe quoi, mais pour la première fois depuis bien longtemps, pour la première fois depuis mon enfance, je suis heureux, véritablement heureux. Je ne suis pas joyeux tout le temps, mais je suis heureux, putain, enfin, je suis heureux. Pas à cause de l'amour, non, mais de tout, le monde se colore enfin après des années à grésiller en noir et blanc, et je m'autorise enfin à pleurer, et c'est parfois même de joie.

Et là, seul, du piano dans mon casque, dans mon âme, je ris, je ris tout seul, comme ça, et ça fait du bien, tellement de bien. J'ai l'impression de pouvoir enfin être honnête, d'être moi-même, et personne ne me rejette, et ça fait tellement de bien, putain. Quand j'écris ça j'ai la gorge serrée, les larmes me montent aux yeux, mais je ris, je ris, je ris.

J'ai grandi en me sentant différent de la foule mais je ne savais pas vraiment de quoi, en classe, dans ce système scolaire merdique j'ai toujours été premier, j'ai jamais été heureux, et j'emmerde leurs notes, leurs normes à la con et le venin qu'le monde essaie de m'faire ingurgiter ; je me f'rai plus avoir, aujourd'hui je relève la tête et, même si je sais qu'le chemin s'ra pas homogène, que parfois j'devrai baisser les bras pour mieux brandir mes poings, j'ai désormais la certitude que c'est possible, c'est possible d'être heureux en étant condamné, le temps nous fera nous effriter et nous faire disparaître, mais ce n'sera pas grave parce qu'on aura été là, on aura vécu, on aura gueulé haut et fort, on se laissera plus jamais faire, jamais.

Alors vis, vis, vis. Même si t'as peur. Surtout si t'as peur. Vis.

Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top