𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝟐𝟔











— U  L  T  I  M  E    S  O  U  H  A  I  T —
cw — cunilingus




























             DEPUIS LA CUISINE S’ELEVE une délicate odeur. L’humant longuement, je souris tout en faisant défiler les réactions à ma vidéo et les hashtags #cancelchad #chadperv qui ne cessent de tourner sur twitter.

             Ace n’est plus dos au mur. En une seule vidéo, je suis parvenue à racheter sa crédibilité auprès de ses pairs et son public attend avec impatience les futures vidéos et live. Un certain soulagement s’empare de moi face aux messages de soutien laissées à l’intention du noiraud. L’idée qu’il aurait pu mettre fin à sa carrière en voulant simplement me défendre me minait sérieusement.

             Mais, à présent, il semble fin prêt à se remettre en selle.

— (T/P) ! A TABLE !

             Quittant la chambre, je rejoins la cuisine où deux assiettes m’attendent sur un ilot central brun. Tout à l’heure, il a commandé de la nourriture afin de fêter le bon déroulement des choses. Depuis, je me tiens le plus éloignée possible de lui.

             Combien de fois allons-nous nous embrasser avant de discuter sérieusement de ce qu’il se passe entre nous ?

             Fermant le réfrigérateur, Ace pose une carafe d’eau au centre de la table et prend place sur l’un des tabourets de bar. Je l’imite, légèrement tendue. Afin de justifier le silence, je m’empare très vite de ma fourchette et commence à manger.

             Lui n’en fait rien. Les bras croisés sur sa poitrine, il m’observe avaler diverses bouchées d’un œil attentif. Embarrassée, je lui souris légèrement face à son regard insistant mais il ne me rend pas la pareille. Les sourcils froncés, il semble même en proie à une profonde réflexion.

             A l’instant où j’ouvre la bouche pour lui demander si tout va bien, il me demande :

— Tu veux pas emménager ici ?

             M’étranglant sur ma nourriture, je tousse, posant la main devant ma bouche et écarquillant les yeux. Aussitôt, il me sert un verre d’eau. Sa main vient frotter mes omoplates et il me faut quelques secondes avant de reprendre contenance.

             Respirant profondément, j’avale ma bouchée. Mon corps est apaisé, délivré de la sensation qui m’étreignait, à l’instant. Tant et si bien que je suis beaucoup plus détendue quand je demande, épongeant les larmes sous mes yeux :

— Quoi ?

— T’as raison, je suis pas habitué à vivre seul et tu vis dans un taudis. On pourrait se rendre mutuellement service ! s’exclame-t-il.

             Son sourire est franc et la lueur allumant son regard, touchante. Un pincement traverse mon cœur. Il n’a pas les mêmes codes que moi. A ses yeux, je suis ce qui se rapproche d’un nakama et il aime juste l’idée de ne plus être confronté à la solitude.

             Cependant, le temps d’un instant, je me suis laissée aller à croire que ses baisers avaient réellement un sens, une importance à ses yeux. Qu’il voulait peut-être atteindre une étape plus concrète de notre relation.

             Constatant mon silence, il fait la moue et hausse les épaules. Même si elle n’est pas biologique, sa ressemblance à son frère me frappe d’autant plus, là. Son air enfantin m’attendri.

— C’est pas grave, si tu veux pas, hein, lance-t-il en se forçant à sourire.

— Ace…, je soupire, je crois que tu n’as pas conscience de ce que cela signifie, ici, un homme et une femme s’embrassant régulièrement et vivant ensemble…

             Ses sourcils se froncent. Là, assis face à la table, tournant simplement la tête vers moi et m’observant avec attention, il arbore une posture des plus simples. Et pourtant, sa beauté me frappe une nouvelle fois.

— (T/P), ôte-moi d’un doute… Est-ce que tu crois que j’ai vécu dans une grotte ? lance-t-il.

             Hébétée, je ne sais pas quoi répondre. Il poursuit de toute façon :

— Ok, jusqu’à il y a encore très peu de temps, je ne savais pas ce qu’était internet et pensait que « zebi » était une ponctuation de phrase. Mais j’ai appris, depuis. Et crois-moi, même sur Grand Line, on sait ce que signifie le fait d’embrasser quelqu’un.

             Mon cœur bat avec ardeur. Il me fixe sans battre des cils, ferme dans son regard. Ma gorge se fait sèche.

— Tu te souviens de ce que je t’ai dit, tout à l’heure ? lance-t-il. Je te veux.

             Je respire difficilement.

— Et ça, il me semble que ça veut dire la même chose où qu’on soit, non ?

             J’acquiesce, hébétée, ne sachant même plus vraiment ce que je fais. Ses paroles et ses yeux m’hypnotisent.

             Soudain, il descend du tabouret de bar. Je l’imite et me lève mais il se place à genoux devant moi. Désarçonnée, je le regarde faire. Basculant la tête en arrière pour mieux me regarder, il me sourit légèrement.

— Qu’est-ce que je dois faire pour te prouver que je suis pas qu’un pirate rustre qui comprend rien aux sentiments ? murmure-t-il dans le silence oppressant des lieux. Que tu m’as manqué, au cours du dernier mois ? Que je faisais mes lives en espérant que tu les regarde ? Que je demandais des nouvelles de toi chaque jour à Dan car l’idée de ne plus t’avoir à mes côtés m’épuisait ?

             La chaleur est étouffante et je tremble, touchée par sa déclaration.

— Dis-moi, (T/P), comment te prouver que je suis sincère ?

             Je ne réponds pas, la gorge enrouée. Là, à genoux devant moi, son menton frôlant mes cuisses et un léger sourire trainant sur ses lèvres, son simple regard aimant vaut toutes les déclarations. Mais il ne semble de toute évidence pas convaincu.

             Ses pupilles descendent soudain jusqu’à ma ceinture et il murmure :

— Laisse-moi te le prouver et te remercier en même temps.

             Mes yeux s’écarquillent quand ses doigts attrapent le tissu de mon jogging, au niveau des cuisses. Doucement, il tire dessus, l’ôtant délicatement en me fixant intensément. Son regard me plonge dans une transe sourde.

             Mon vagin palpite à cause de cette simple vision et de la sensation du tissu glissant sur moi.

— Ace…, je murmure lascivement, peinant à tenir debout.

— Dis-le moi, dit-il tandis que la ceinture du pantalon arrive à hauteur de ma culotte, s’apprêtant à la dévoiler.

— Je…

— Autorise-moi, chuchote-t-il.

             Un gémissement franchit mes lèvres à ces mots et je lâche sans réfléchir :

— Vas-y, Ace !

             Aussitôt, mon pantalon tombe au sol, dévoilant mes jambes seulement habillées d’une culotte. Ses lèvres chaudes et humides se posent sur mon entrejambe habillé et je me cambre violemment, fermant les yeux.

             Mes mollets tremblent mais la paume d’Ace se pose sur le bas de mon dos, me stabilisant. Un gémissement franchit mes lèvres. Il continue d’embrasser mon vagin à travers le tissu.

— Ace, c’est si…

— Chut…, murmure-t-il. Contente-toi d’apprécier.

             Ses dents attrapent la ceinture de ma culotte, tirant dessus. Mon ventre tremble et je manque de m’effondrer sous l’ardeur des sensations. Mon sous-vêtement glisse le long de mes cuisses tandis qu’un spasme m’agite. L’air ambiant se presse à mon vagin humide.

             Le souffle d’Ace s’écrase sur mon entrejambe, brûlant. Je gémis.

             Quand ses lèvres se posent finalement sur mon clitoris, mon cri est bien plus bruyant. Sa langue caresse mon antre avant de s’attaquer à mon organe sensible. Par réflexe, je ferme les jambes mais ses bras s’enroulent autour de mes cuisses, me forçant à les maintenir grandes ouvertes.

             Prisonnière de ses biceps puissants, je tombe en arrière mais me retrouve sur la table, allongée partiellement tandis qu’il martyrise sans pitié mon clitoris. Ma respiration est sporadique et mes cris, essoufflés. Jamais je n’ai eu aussi peu de contrôle sur moi-même. Passant les mains dans ses boucles, je gémis bruyamment.

             Fermement, il me tient. Et le plaisir est si grand, trop grand, que j’aimerai que tout s’arrête car j’ai la sensation que cela pourrait me tuer. Mais je suis en même temps terrifiée à l’idée qu’il cesse ses mouvements car c’est si bon qu’arrêter pourrait sans doute aussi me tuer.

             Prisonnière de mon propre plaisir, je subis l’assaut de sa langue.

             Bientôt, mes yeux s’écarquillent et mon corps se tend. L’orgasme arrive, je le sens. Mes cris deviennent plus bruyants et une larme coule sur ma joue.

— ACE, JE VAIS…

             Ma phrase meurt dans un cri incompréhensible. Ses biceps me maintiennent encore ouverte tandis que mon corps entier se contracte, tentant de lutter contre la vague d’euphorie qui me traverse soudain.

             Le temps d’un instant, il me semble que mon âme se sépare de mon corps. Puis, mes muscles se détendent un à un et, les yeux mi-clos, je me laisse aller contre la table.

             Aussitôt, Ace pose un dernier baiser sur mon entrejambe avant de remonter jusqu’à ma bouche, m’embrassant à nouveau plus chastement. Je sourie derrière mes paupières closes, encore frémissante de bonheur.

— Alors, chérie ? Assez prouvé ? demande-t-il en riant doucement.

             Je glousse à mon tour tandis qu’il pose son front contre le mien. Puis, me lovant contre lui, je savoure la sensation de son corps chaud et stable contre le mien.

— Oui, tu as tout prouvé, je soupire contre lui.

             Ses bras entourent ma taille, me plaquant fermement contre son torse tandis que ses cheveux bruns caressent ma nuque. Epuisée, je n’arrive même pas à tenir debout et me laisser complètement choir contre lui. Mais cela semble l’amuser.

             Avec tout ça, nous n’avons même pas mangé le diner. Il semble penser la même chose.

— Un bain en mangeant ? J’ai un plateau pour poser les assiettes.

 

— Seulement si tu me portes.

             Il rit doucement.










— Marché conclut !




































             La baignoire est large. La traversant, une barre de bois de plusieurs centimètres nous tient lieu de table. De chaque côté de celle-ci, nous nous tenons.

— J’en conclus que tu te laves aussi souvent qu’avant ? je lance en le voyant, affalé sur l’un des bords, complètement épuisé.

             Même dans notre monde, son fruit du démon a un effet.

— Je me lave au gant, généralement, lance-t-il.

             J’acquiesce, rassurée, et pique un morceau de viande dans son assiette avant de le diriger jusqu’à ses lèvres. Ouvrant la bouche péniblement malgré sa joue écrasée contre l’inox, il avale la bouchée et la mâche, un léger sourire au visage.

             Je ris doucement en le voyant faire.

— Petit avant-goût de notre vie de retraité, lance-t-il.

             Mes sourcils se haussent.

— Quoi ? lance-t-il péniblement en voyant ma réaction.

— Rien… Juste…

             Tant bien que mal, il se redresse pour mieux me regarder. Je le laisse faire, prise au dépourvue.

— Tu comptes vraiment vieillir avec moi ? je demande.

— Bah oui, quelle question.

             Hébétée, je sens une délicate chaleur se répandre en moi. Face à mon mutisme, il poursuit :

— Lorsqu’on a un nakama, on le lâche pas. Nous sommes peut-être plus sur un bateau mais dans ma vie, t’es le compagnon de bord que je ne veux jamais voir partir. Alors tu vas devoir tenir la barre avec moi.

             Mon cœur bat à toute vitesse. J’ai l’impression qu’il ne se rend même pas compte de ce qu’il dit, de la profondeur de ses mots et la beauté de cette déclaration.

— Alors tu veux vraiment que je reste avec toi ? Que je vieillisse à tes côtés ? Et si un jour tu retournes sur Grand Line, est-ce que…

— He, me coupe-t-il en saisissant ma main.

             Son pouce caresse ma peau avec douceur.

— Où que tu sois, tu resteras mon nakama, (T/P). Et je te suivrai partout. Qu’importe l’avenir.

             Une larme coule sur ma joue. Il fronce les sourcils en la voyant.

— Tout va bien ?

— Mais bien sûr que oui, tout va bien, espèce d’abruti ! je lance lâche en cachant mon visage embarrassé.

— Tu pleures parce que tu m’aimes !? s’exclame-t-il en riant.

— Non !

— Si !

             Un autre rire le secoue et il frotte le haut de mon crâne de sa paume. Je lève les yeux en sa direction, apaisée. Mais aussitôt mes prunelles tombent-elles sur son regard joyeux et rieur, je les détourne.

             Je peine à croire que cet être, que je croyais encore n’être que fiction il y a quelques temps, soit à présent devant moi en chair et en os et veuillent passer sa vie à mes côtés.

— He, soit pas si gênée, (T/P) !

             A nouveau, il frotte mon crâne d’un geste attendri.











— Moi aussi, je t’aime !


























2043 mots

petit moment mignon

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