✧6✧ Première Disparition
"'Cɑuse the nights don't lɑst
And we leɑve ɑlone
Will γou dɾive me bɑck?"
Brother - Gerard Way
Bonne lecture <3
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𝟏𝟓 𝖘𝖊𝖕𝖙𝖊𝖒𝖇𝖗𝖊 𝟏𝟗𝟕𝟑
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L'orage avait fini par éclater. Vers quatre heure du matin, la pluie avait commencé à troubler les eaux du lac noir, à six heure, le parc ressemblait à un tas de boue, à sept heure, la cime des arbres de la forêt interdite n'était plus visible.
À cinq heure et demi du matin, Regulus avait fui le château. Il avait couru le plus loin possible, comme si courir lui ferait oublier la terreur qui s'était abattue sur lui, sur Poudlard. Son costume était définitivement ruiné, il était couvert de terre et trempé. Il tomberait certainement malade mais pour l'instant sa seule préoccupation était de fuir l'angoisse qui l'avait saisie à la gorge. Elle l'étouffait de ses longs doigts mais la pluie qui dégoulinait de ses cheveux noirs sur son visage anguleux lui faisait presque oublier l'horrible sensation d'être en train de mourir. Courir le plus loin possible, désir irrationnel poussé par l'angoisse et l'euphorie offerte par l'atmosphère orageuse. le mélange de ces émotions formaient un joyeux cocktail dans son cœur meurtri.
*
Regulus avait discrètement demandé un verre à Frank, c'était l'un des seuls qui ne le regardait pas avec méfiance dans cette pièce, et puis il s'était installé dans un coin à l'écart. Il observait sa sœur et Bartémius avec un léger sourire. Au début il n'avait pas apprécié que l'un de ses seuls amis et sa sœur batifolent d'autant plus que ni l'un ni l'autre n'était réputé pour des ruptures douces. Mais cela avait commencé à durer et - en dépit du fait qu'ils passaient tout deux moins de temps avec lui, le laissant seul la plupart du temps - il s'était surpris à apprécier les voir ensemble.
Il laissa ses pensées voguer en les observant danser lorsque ce qu'il redoutait arriva. Un affreux Gryffondor s'imposa dans son champ de vision.
— Salut Black ! Lança-t-il.
Il n'en était visiblement pas à son premier verre, son visage était rougit par l'alcool et un gobelet plein trônait dans son poing. Regulus l'ignora et tourna la tête dans l'autre sens. Il savait par habitude que cela avait le dont de laver tout intérêt des gens pour sa personne.
— Tu crois que tu pourrais m'arranger un coup avec ta sœur ? Demanda le Gryffon.
Regulus sentit ses poings se serrer mais il ne répondit pas. Il avait treize ans, il était petit et frêle, le Gryffondor, quant à lui, faisait une trentaine de centimètre de plus que lui et semblait beaucoup plus âgé.
— Hé, je te parle le morveux ! Fit le garçon en claquant des doigts devant son visage.Tu pourrais me dire quel est son prix au moins !
Fier de lui, le garçon éclata de rire. Régulus se mis à rire aussi et l'autre sembla penser qu'il avait été drôle puisqu'il lui donne une claque dans l'épaule. L'alcool lui donnait des idées. Régulus riait, il riait dangereusement, froidement. Ce salopard allait regretter ce qu'il venait d'insinuer.
— Tu penses la mériter ? Toi ? Dont la richesse d'esprit frôle le fond de la fosse des Mariannes. Très drôle, vraiment excellent. Maintenant, si tu as fini tes petits commentaires dégoûtants, vas t'en. Tu nuits à ma tranquillité. Ma tranquillité m'est très chère.
— Je penserais que tu serais d'accord. Marmonna le Gryffon. Je veux dire, aux yeux de votre famille de trous du cul, ta sœur est une énorme déception. Faut dire que c'est une belle catin, elle s'est tapé au moins une fois tous les joueurs de toutes les équipes de Quidditch de Poudlard. Filles et garçons confondus, c'est dégoûtant. Sauf toi et ton frère. Mais je suis certain que tu aimerais bien y goûter toi, au petit cul de Calista. Après tout, dans votre famille, c'est ce que vous faites non? Vous taper vos frères et sœurs? Juste pour garder votre sang-pur. Sang-pur bien pourri hein. Vas y, va lui demander, je suis sûr qu'elle acceptera de monter dans ton lit.
Pour le Serpentard s'en fut trop, il sentit son sang bouillonner dans ses veines. il ne se souvint pas exactement du moment où son poing atterri dans la face de McLaggen, son nom lui revenait enfin. Ce mec était dérangé.
— Enfoiré ! Beugla le Gryffondor.
— Touche à un seul cheveux de ma sœur et tu verras de quoi sont fait les horribles monstres de la famille Black. Elle n'aurait même pas besoin de moi ou de mon frère. Elle te réduirait en bouillie, tu ne lui arrive pas à la cheville. Si ton machin est frustré à ce point, il me semble que t'as une main droite. Tu me dégoûte, cracha Regulus avant d'ajouter avec mépris : Et moi qui croyais que les Gryffondor était tous des preux chevaliers au grand cœur...
Un douleur lancinante frappa sa pommette, son visage fut recouvert d'alcool et du sang coula le long de sa joue. Ce connard de McLaggen l'avait frappé. Regulus tenta de se relever mais le bout de la chaussure dur Gryffon le cueillit au ventre. Les coup s'enchainèrent. Au moins, il ne se déchargeait pas sur sa sœur.
— Qu'est ce que tu fous, McLaggen ? Lança une voix grave alors que Regulus voyait flou.
— J'apprends la vie à ce mouchard ! Répliqua fièrement le jeune homme sans cesser ses coups.
— Mais t'as trop bu vieux ! C'est mon frère que tu tabasses là ! Fout lui la paix !
Les coups cessèrent.
— Me dit pas que tu le défend Sirius ? T'es le premier à avouer que ce n'est qu'une raclure de Serpent !
— Casse toi. Répliqua Sirius. Vas te coucher, je ne veux plus te revoir de la soirée.
Regulus ne bougea pas. Si le prédateur croit la proie achevée il s'en ira, pas vrai?
—Relève toi, marmonna une voix.
Regulus tourna son visage et se retrouva piégé dans le regard de son frère. Un regard bleu virant un gris, comme le sien.
— Aller, bouge toi, j'ai pas toute la nuit, s'agaça Sirius avec son habituelle brutalité.
Regulus prit la main de son frère qui passa son bras autour de ses épaules pour le déposer sur le divan proche de la cheminée.
— Merci, marmonna le jeune Serpentard.
— C'n'est rien. Ce type est une ordure. Qu'est-ce qu'il t'as dit ?
— Rien d'important.
— Si tu le dis, fit Sirius, il hésita une seconde et ajouta : S'il revient t'emmerder, dis le moi.
— Tu ne fais pas ça pour moi, tu fais ça parce que Calista te l'as demandé. Je ne suis pas un imbécile. Calista t'as demandé de m'aider. Alors non merci, je suis parfaitement capable de me défendre tout seul.
— Ça se voit, railla Sirius en pointant du doigt les ecchymoses sur le visage de son frère. Mais tu as raison, Calista m'a demandé d'être plus sympa avec toi, en fait on s'est pas mal disputés tous les deux. J'ai ouvert les yeux sur certains trucs sache le.
— Ça reste à prouver, répliqua Regulus avec une moue dubitative.
— Ouais. Bon, tu vas mieux? Je te laisse alors. À plus, petit frère.
Sur ces mots, Sirius retourna à la fête. Regulus observa un instant son grand frère s'éloigner. Qu'est-ce qui venait de se passer ? Le clin d'œil que lui lança James Potter le dissuada de continuer son observation du spécimen "Sirius".
— Je ne comprendrais jamais ces Gryffondors, marmonna-t-il dans sa barbe.
Regulus sortit sa baguette et l'agita de façon à dissimuler son visage tuméfié. Alors que son regard se fixait dans les flammes dansant avec grâce de l'âtre, un regain de haine l'anima. Ce sale type, s'il l'avait pu, si seulement il n'était pas si faible, si seulement il avait pu se relever... Il l'aurait tué. Insulter sa sœur et sa famille de cette façon. Lui arracher les couilles, voilà ce qu'il aurait dû faire. Salopard. Dans sa tête il se vit rendre coup sur coup jusqu'à ce que cette ordure cesse de respirer, mais il n'était pas assez fort, pas encore.
— Va au diable, McLaggen, cracha Regulus avec véhémence.
Il était vrai que Calista collectionnait les petits copains, et peut être les copines mais ça il ne voulait pas le savoir, depuis l'année précédente, mais c'était faux de dire qu'elle s'était faite toutes les équipes de Quidditch. Il n'y avait eu que James Potter et un poursuiveur de chez Serdaigle. Et même si c'était vrai ? Ça ne faisait pas d'elle une catin, juste une jeune femme libre. Sirius faisait pareil, pourquoi on ne l'insultant pas lui ? Les filles s'enchaînaient dans son lit sans jamais y rester trop longtemps.
Père et Mère s'étaient disputés un bon nombre de fois au sujet de Calista en apprenant les rumeurs et ils en avaient finalement déterminé qu'elle pouvait bien s'amuser pour l'instant mais un jour prochain il faudrait bien qu'elle se cherche un mari. Malgré cela, ils ne l'avaient pas bannie, d'autres l'auraient fait. Régulus n'osait pas imaginer la tête de Druella Black si elle apprenait à quel point ses précieuses filles s'amusaient.
Perdu dans ses pensées, Regulus n'entendit pas sa sœur s'assoir à ses côtés jusqu'à ce qu'il sente la bière-au-beurre s'imbiber dans ses vêtements.
*
Courir, toujours plus loin. Le vent et la pluie fouettaient son visage et cela lui faisait du bien, c'était comme jouer au Quidditch, il se sentait enfin libre.
*
— Les toilettes ! Venez vite ! Il s'est passé quelque chose ! Avait hurlé Lily Evans.
Ce cri tira la sonnette d'alarme pour Regulus. Au début, en voyant les traces de sang sur le mur il s'était dit : encore ces foutus Maraudeurs qui on voulu nous faire une vanne du plus mauvais goût. Ou encore : Ce n'est rien, juste un peu de sang de porc. Il venait à en douter.
Soutenant sa sœur - il avait oublié qu'elle était hématophobe -, Regulus avait suivit le mouvement jusque dans les toilettes des filles. Les fêtards avançaient à pas lents, entre la béatitude, la curiosité et la crainte, comme en transe.
McLaggen frappait. McLaggen frappait contre le miroir des toilettes des filles du troisième étages, celles où pleurniche Mimi Geignarde. Ou, plus vraisemblablement, il frappait à l'intérieur du miroir. McLaggen était enfermé dans le miroir.
— Il a été maudit ! Couina une fille de deuxième année. J'ai vu ça dans un livre, on maudit quelqu'un à rester pour l'éternité de l'autre côté du miroir et...
La fille continuait à déblatérer des tas de choses, certainement sous la panique et les regards curieux qu'on lui jetait, mais Regulus, lui, n'écoutait plus. Il a été maudit.
*
« Va au diable, McLaggen. »
*
Regulus se stoppa, à bout de souffle et posa ses main sur ses genoux. Là, il éclata. Des larmes coulèrent, encore et encore sur ses joues. Il déchargea tout.
Peut-être que Sirius a raison au final. Pensa-t-il. Peut-être bien que je suis un monstre finalement. À près tout sous le coup de l'émotion beaucoup de sorciers provoquent des accidents magiques, peut-être que moi je fais de la magie noir quand je suis énervé.
Regulus se laissa tomber les fesses dans la boue et enfouit son visage dans ses bras. Lorsqu'il entendit des pas approcher, il ne releva pas la tête, il savait.
Ça y est. Dumbledore vient me chercher. Il a appelé les aurors. C'en est fini pour moi, même tout l'or de mes parents ne pourra pas me sauver.
Ses sanglots redoublèrent d'intensité.
— Hé ! Black !
— De toute évidence tu n'es pas Dumbledore. Railla le Serpentard en tentant d'effacer ses larmes, en vain, au lieu de ça il étala de la boue sur son visage. Qu'est-ce que tu fiches ici, Potter ?
— De toute évidence tu ne va pas bien. Répliqua James Potter, sans sourire.
— Même si c'était vrai, en quoi ce serait tes oignons ?
— Tu es le petit frère de mon meilleur ami ?
— Oh pitié.
— Il ne voit que ta maison pour l'instant, ça lui passera.
— Parce que toi tu ne vois pas que cela ? Je sais ce que tu fais à Severus. Cracha Regulus.
— Vous êtes différents. Servillus est une personne, tu en es une autre. Lui il pu le mage noir, toi t'as simplement l'air paumé.
— Severus n'a que quatorze ans. Comment peux-tu penser qu'à quatorze ans notre destin est lié ?
Un lourd silence s'installa et le brouillard sembla s'épaissir autour d'eux. Regulus s'était relevé et pointait son menton en l'air, défiant de ses orbes clairs celles chocolats de son ennemi naturel. Potter.
Ce dernier fit un pas vers lui. Regulus songea à reculer mais n'en fit rien.
— Tu as de la boue sur le visage, déclara le Gryffondor. Et ton sortilège de camouflage est tombé. Tu devrais aller voir Pomfresh, ce n'est pas beau à voir.
Potter leva un mouchoir vers son visage.
— Je peux ? Demanda-t-il en arquant un sourcil.
— Pour qui tu te prends, Potter? Je n'ai pas besoin de ton aide.
Cela eut le dont de le faire reculer. James laissa tomber son bras contre lui, il fit mine de s'en aller mais se retourna une dernière fois.
— Je devrais peut-être aller raconter à Dumbledore que tu t'es battu avec McLaggen peu avant son accident.
— Depuis quand tu es une balance, Potter ?!
Mais le poursuiveur rouge et or s'éloignait déjà dans la brume. Regulus prit le chemin inverse. Il prendrait plus de temps à rejoindre le château, mais tant pis. Il n'était pas question qu'il croise à nouveau ce crétin de Potter.
L'angoisse remontait déjà dans ses veines, mais il n'était plus question de courir. Potter l'avait rattrapé une fois, il pouvait recommencer et Regulus avait un besoin urgent d'être seul. Il franchit les grandes portes en tentant d'être le plus discret possible.
De toute façon, s'ils veulent m'envoyer en prison grâce aux informations de Potter, ils penseront que je me suis enfuit. pas que je suis dans le château.
Ses vêtements pesaient lourds sur ses épaules fines et sa tête le brûlait déjà. À courir sous la pluie il avait attrapé un mal. Maman avait pourtant dit de ne pas sortir.
*
Le jeune homme déambulait dans la salle commune des Serpentard, à cette heure-ci peu peuplée, et lorsqu'il atteignit le tableau d'affichage qui annonçait le match Gryffondor contre Pouffsoufle, il remarqua que celui-ci avait été recouvert d'une bande indiquant "annulé". Pomfresh avait sûrement d'autres chats à fouetter que s'occuper de ses petits bobos, Regulus l'imaginait déjà, en compagnie des professeurs, penchée sur le miroir des toilettes des filles du troisième étage devant un McLaggen hurlant à pleins poumons dans le verre sans que personne ne puisse jamais l'entendre. Il secoua la tête et tenta d'effacer cette image de son esprit, et se surpris à prier pour qu'ils libèrent rapidement McLaggen de ce fichu miroir. Autrement, ils feraient appel à des aurors et des spécialistes et tout se passerait très vite... On scannerait l'empreinte magique du sort, comme dans tous ses polars, et on ferait de même avec celle de tous les élève. Là, serait le moment où on viendrait le nouer les menottes magiques sur les poignets et il pourrait dire à dieu à son avenir qui semblait beaucoup moins sombre la veille.
— Reggie ? Lança une voix ensommeillée. Qu'est-ce que tu fais déjà debout ?
— Salut Linda, lança-t-il le plus gaiement qu'il le put. Oh tu sais, je vais, je viens.
— Tu es couvert de terre... Et tu es trempé ! Fit-t-elle en attrapant son pull entre ses doigts.
Linda portait un joli pyjama vert avec un serpent brillant qui s'agitait sur sa poitrine. Elle fronça tellement ses deux sourcils noirs qu'ils faillirent s'embrasser et Regulus se prépara au pire.
— Mon dieu, mais qu'est-ce qui t'as pris ! Tu vas attraper la crève ! Vas prendre une douche bien chaude et on en reparle après ! Le fustigea-t-elle. Espèce d'inconscient chronique.
Regulus faillit rire pendait une seconde. Faillit.
— Désolé, marmonna-t-il, penaud.
Le regard noir et perçant, Linda le fixait, les poings sur les hanches. Regulus avait honte. Honte de se trouver dans cette situation devant son amie. Honte d'avoir ruiné le costume de soirée offert par sa Mère. Honte de son altercation avec Potter. Honte de ne pas avoir su maîtriser sa magie. Honte de ne pas être aussi doué que Sirius et Calista. Honte d'exister.
Il se dirigea à pas lents vers son dortoir, trainant ses chaines de la honte comme un prisonnier. Aurait-il du tout raconter à Linda ? Non. Bien sûr que non. Personne ne devait savoir.
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Hé bien, hé bien, ce chapitre est terminé !
Il était plus conséquent que les précédents étant donné que l'histoire démarre vraiment maintenant, l'ambiance s'installe peu à peu...
J'espère qu'il vous a plus !
(Le prochain ne sera pas plus doux)
À bientôt <3
Horrora
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