✧4✧ Une fête pour le moral, deux pour la victoire

𝟏𝟏 𝖘𝖊𝖕𝖙𝖊𝖒𝖇𝖗𝖊 𝟏𝟗𝟕𝟑

Allongé sur son lit, Sirius ressasse encore et encore les mots que sa sœur lui a craché au visage. Jamais auparavant elle ne s'était mise autant en colère contre lui. Et jamais il n'avait été aussi blessant, au point de la faire pleurer... Était-il un ignoble grand frère à ce point? Malefoy pouvait-il réellement sembler meilleur que lui? Cette pensée l'obsédait et le terrifiait. Il ne voulait pas être la personne que lui avait décrite sa sœur, jamais, dans aucun monde il n'avait souhaité cela. Il souhaitait être le gentil, celui qui s'écartait des valeurs familiales terriblement étriquées, pas le méchant frère qui brisait en mille morceau tout ce que ses frères et sœurs avaient pu bâtir.

Il se retourna pour hurler dans son oreiller.

— Padfoot, ça te dirait de venir acheter des bières au beurre aux trois balais avec moi? demanda James qui venait d'entrer dans le dortoir.

— Allez-y sans moi, bougonna Sirius.

— T'as de la fièvre? s'inquiéta son meilleur ami. Tu viens vraiment de refuser un escapade totalement contre le règlement à pré-au-lard?!

— Ouais.

— Sérieusement, qu'est-ce qu'il se passe? T'es tout bizarre depuis la rentrée...

Sirius se releva brusquement sur son lit et se tourna vers James.

— Je suis un si mauvais frère que ça? Demanda-t-il.

— C'était ça? S'étonna Prongs. Je croyais que tu le savais. Tu crains. Enfin, pas pour moi, tu restes le meilleur frère que je puisse avoir. Mais avec Regulus et Calista, t'es ignoble.

— Merci pour ton honnêteté..., marmonna Sirius en se laissant retomber sur son oreiller.

— De rien mon pote, je suis là pour ça.

Sirius se sentait affreusement mal. Il aimait Calista et il aimait Regulus. Même s'il détestait l'idée que celui-ci préfère passer du temps avec Bellatrix ou Malefoy que lui et qu'il croit à ces inepties sur le sang-pur. Il avait simplement tenté de lui faire comprendre que ce n'était pas normal et il méprisait le fait qu'il suive les instructions de maman à la lettre. Mais en aucun cas il avait voulu lui faire tant de mal. Sirius n'avait plus parlé à sa sœur jumelle depuis la rentrée et malgré la présence de ses meilleurs amis, il s'en sentait terriblement seul. Il était le genre de personne à avoir besoin de l'attention des autres, il haïssait la solitude. Il aimait la lumière et le centre de la scène.

— Sirius, fait pas cette tête, se désespéra James. Si ça peut te rassurer, je pense que tu peux largement te rattraper. Tu pourrais leur parler, par exemple?

— Peut-être, répondit Padfoot, dubitatif.

— Allez viens! Lança son meilleur ami en claquant son tibia. En route pour faire la fête !

— La fête ? Demanda la voix de Remus. Quelle fête, jeune Potter?

— Oh non voilà le futur préfet, Sirius ! S'exclama James. Fuyons ! Je crains que notre charme intersidéral soit interdit par le règlement !

— C'est surtout ta connerie qui devrait être punie par la lois, James ! Pouffa Sirius.

— Il a rit ! S'exclama Remus. Victoire camarade !

— Victoire ! S'écrièrent en cœur les deux garçons en faisant claquer leurs mains sous le regard ébahit de Sirius.

— J'ai deux questions, annonça Sirius lorsqu'ils furent calmés. C'est quoi cette histoire de fête ? Et, on y va ou on fait notre devoir de métamorphose?

— Plutôt crever, fit James en mimant de vomir. On y va! On fait une fête vendredi soir, pour le premier match de Quidditch de la saison. Comme ça même si on perd, on aura fait la fête, tu vois? Et si on gagne, et mon gagnera, on aura fait deux fois plus la fête !

—Malin ! Commenta Sirius, son sourire de retour. Ça fait une fête pour le moral, deux fêtes pour la victoire !

— N'oubliez pas que vous ne pourriez pas faire cela si le préfet n'était pas votre meilleur ami ! notifia Remus. Et puis, il faudra bien le faire un jour, votre devoir!

James et Sirius remercièrent chaleureusement Remus d'avoir accepté de mettre son rôle de préfet de côté le temps d'une ou deux fêtes tandis que ce dernier haussait les yeux au ciel en riant.

Une fois dans leur salle commune, ils tombèrent sur Peter en pleine discussion avec Marlène McKinnon.

— Salut les gars ! Sourit le blondinet en les voyant approcher.

Peter était le plus timide d'entre eux, le moins exubérant. Mais c'était aussi un garçon foncièrement gentil qui leur faisait une confiance presque totale. Cette confiance était réciproque. Sirius eu un léger sourire en coin en le voyant avec Marlène, il n'oublierait pas de le charrier à propos de cela.

— On va aller voir si on trouve de bons livres pour notre devoir, tu viens ? Demanda James en adressant un clin d'œil complice à Peter.

—Oui, bien sûr ! S'exclama le garçon en se levant précipitamment. À plus Marlène !

— Au revoir Peter », sourit doucement la jeune fille.

Sirius donna une frappe dans le dos de Peter et il passèrent le tableau de la grosse dame en direction de la statue de la sorcière borgne.

— Alors, Wormtail ? On a des vues sur McKinnon ? Questionna gaiement James.

— Pas du tout, répliqua Peter don le teint démentait ses propos.

—Tu sais si tu veux sortir avec elle, James a des super conseils de drague ! Railla Sirius. il ne se prend jamais de râteaux.

—Ça c'est un sacré coup bas, Casanova, s'insurgea James. Hein, monsieur-je-ne-garde-pas-une-copine-plus-d'une-semaine-sinon-elle-devient-trop-collante !

— Je crois que je demanderais plutôt à Remus. Annonça le blondinet.

— Remus ?! S'exclamèrent James et Sirius en cœur.

— Je sens que je devrais être vexé si je ne partageais pas votre étonnement, soupira Remus. Pourquoi moi Peter ?

— Tu es gentil, tu es à l'écoute des autres et tu comprends les sentiments des autres. Sans offense pour vous les gars, fit-il en se tournant vers ses deux abrutis d'amis. Mais vous n'êtes pas vraiment des modèles en termes de sentiments et de relations amoureuses.

Remus sourit d'un air fier tandis que Sirius et James s'indignaient du traitement qu'ils recevaient. Peter quant à lui souriait d'un air timide, les joues rougies de s'être autant livré devant ses amis. Souvent, il se demandait ce qu'il avait bien pu faire pour que ces trois là, des sorciers aux avenirs si grands le prennent sous son aile, lui un sorcier terriblement moyen voir très mauvais.

*

Debout devant le heurtoir en forme de corbeau, Sirius ne s'était jamais senti aussi stressé de toute sa vie. Et pourtant il commençait par la plus simple, Calista. Seulement parfois la jeune fille pouvait se montrer terrifiante et puis surtout, il avait honte de son comportement et il ne savait comment trouver les mots justes pour le lui faire entendre, pour se faire pardonner.

Il avait d'abord tenté d'écrire. Mais au vu de la pile de parchemins froissés qui s'accumulaient dans la cheminée, il avait abandonné. Ensuite, il avait tenté de l'accoster dans les couloir mais madame jouait les inaccessibles.

Alors il avait tenté d'en discuter à nouveau avec James. Il n'avait eu d'autres indication qu'un "Fonce !" exagéré pour l'encourager. Son meilleur ami était de toute manière bien trop absorbé par la préparation de sa fête. Il avait finalement décidé d'en parler à Remus. Ils étaient montés en haut de la tour d'astronomie et avaient discutés pendant des heures, de leurs familles respectives, de tout et de rien.

Remus avait su avoir les bons mots pour lui donner le courage de se rendre devant la salle commune des Serdaigles.

— Tu veux voir Calista ?, demanda une voix aiguë.

Sirius sursauta et se retrouva nez à nez avec Pandora, une fille assez étrange en son genre mais surtout une camarade de dortoir de sa sœur.

— Oui c'est cela, acquiesça le Gryffondor.

Pandora sourit et frappa le heurtoir qui sembla s'éveiller sous le coup. Le corbeau déploya ses ailes et ouvrit lentement ses yeux.

— Comment retrouver ce que l'on a perdu ? Croassa l'oiseau.

— En retournant là ou on l'a laissé. Répondit Pandora sur le ton de l'évidence.

C'est sûr que c'est tellement simple comme ça, tu parles d'une énigme... Pensa Sirius.

La porte s'ouvrit devant eux dans un grincement tandis que le corbeau refermait ses ailes.

La salle commune des Serdaigles était magnifique. Sur son plafond circulaire s'étendait une immense tapisserie représentant les constellations, une aubaine pour les devoirs d'astronomie ! Ses murs, eux, étaient couverts d'étagères débordantes d'ouvrages et d'instruments argentés au formes étranges, ainsi que de planisphères représentant le monde vu pas les sorciers et de tableaux d'anciens élèves de la maison Serdaigle devenus célèbres. Certainement présent dans le but de nourrir l'ambition qui faisait si souvent défauts aux Serdaigles. Calista n'était certainement pas de ceux-là.

— Je vais la chercher, prononça Pandora avec douceur avant de disparaitre derrière l'une des bibliothèques.

— Un passage secret de plus repéré, un, chantonna Sirius en s'imaginant déjà confier sa découverte à Prongs.

Seul, le garçon s'aventura dans la pièce. À sa gauche, l'immense cercle central s'ouvrait sur des colonnes qui tendaient vers une autre pièce circulaire mais plus petite. Là, se trouvait d'immenses fenêtre constituées de milles morceaux de verre, de gigantesques fauteuils qui avaient l'air plus que confortables et, surtout, la statue de Rowena Serdaigle, fondatrice de la maison éponyme.

— Qu'est ce que tu fais là ?

Sirius sursauta. Elle était là. Sa sœur chérie, un air calme gravé sur le visage. Mais en faisant plus attention, il la remarqua, cette rage rage sous-jacente qui s'agitait, tourbillonnante dans ses prunelles couleur du ciel.

— Est ce que je peux te parler ? Demanda prudemment le garçon.

— Vient. Déclara Calista pour seule réponse.

Sirius ne se dit pas prier pour obéir.

*

« Hagrid ! J'ai besoin d'un médiateur ! Hurla Calista en frappant à la porte du demi-géant.

— Tu vas vraiment-... » Se stoppa brusquement Sirius sous le regard noir de sa sœur.

Soudain, la porte de la cabane au toit de chaume s'ouvrit sur Rubeus Hagrid, gardien des clé et des lieux à Poudlard. L'homme avait d'hirsutes cheveux noirs et de petits yeux sombres semble les à des scarabées, brillants de malice.

« Holà ! Je ne suis pas sourd ! Pas la peine de hurler comme cela !

— Je lui répète tout le temps, argua Sirius.

— Toi, c'est pas le moment ! Répliqua sa jumelle. Désolée Hargid.

— Y a pas de mal, fit celui-ci en balayant l'incident d'un geste de la main. Entrez ! »

Les jumeaux suivirent le demi géant à un l'intérieur et s'assirent sur la table qui trônait au centre de l'unique pièce qui constituait la cabane. Dans un silence presque religieux, Hagrid leur servir une tasse de thé.

« Bon, fit-il en s'asseyant sur sa propre chaise. Racontez moi ce qui se passe.

— Il se passe que-

— Il se passe que je me comporte comme un imbécile, coupa Sirius.

— Oui, approuva Calista. J'aurais même dis un énorme abruti.

À tour de rôle ils se chargèrent d'expliquer la situation demi-géant qui semblait tenter de disparaître derrière sa tasse de thé ridiculement petite.

— Alors, si je comprends bien, vous êtes d'accord ? Commença Hagrid.

Les jumeaux hochèrent vivement la tête.

— Donc je me demande, si vous le permettez, pourquoi est-ce que vous vous disputez tant ?

— J'étais venu là pour m'excuser, annonça Sirius de but en blanc.

Sirius vit Calista ouvrir de grands yeux globuleux de surprise.

— Attends, bégaya-t-elle, tu n'es pas venu pour m'embobiner ou me faire passer pour la grande méchante, l'égale de notre mère, mais véritablement de t'excuser ?

Ce fut au tour de Sirius d'être surpris et d'ouvrir de grands yeux.

— Je ne ferais jamais une chose pareille ! S'exclama-t-il. Je ne dirais jamais que tu es comme notre mère !

Perdu, le garçon chercha du soutient dans les orbes sombres d'Hagrid mais son regard était sans équivoque.

— Suis-je si horrible que cela ? Se lamenta-t-il en plaquant ses mains contre son visage.

— Je ne dirais pas ça, je dirais que tu es un imbécile », répliqua sa jumelle.

Mais son frère ne l'écoutait plus. Il passait en revu le moindre de ses échanges en compagnie de ses frères et sœurs. S'était-il vraiment comporté de si terribles manière ?

— Il- Il faut que j'aille voir Regulus ! Bégaya-t-il en se relevant brusquement.

— Je suis bien d'accord. Ce n'est pas auprès de moi qu'il faut t'excuser, c'est surtout lui qui paie de ton mauvais comportement.

— Peut être mais avant il faut que tu te calmes Sirius, grogna Rubeus. Assieds-toi. »

Le garçon obtempéra en se laissant tomber sur sa chaise.

« Il ne voudra jamais m'écouter, déclara Sirius après une longue réflexion. Il est trop occupé à jouer le futur serviteur préféré du sans-nez.

— Tu recommences, grinça sa sœur entre ses dents.

— Tu ne peux pas le nier ! Répliqua celui-ci. J'ai merdé il y a trop longtemps pour que de simples excuses suffisent.

— Rien ne coûte d'essayer. Fit Rubeus en haussant les épaules. Et puis, si ce que tu dis est vrai, chaque seconde qui passe, ton frère s'enfonce un peu plus alors tu devrais te dépêcher avant qu'il ne soit trop tard.

— Je suis d'accord avec Hagrid. Regulus a besoin de son grand frère avant qu'il ne sombre totalement dans la magie noire. Tu n'as pas le droit de l'abandonner !

— J'irais, soupira Sirius. Je te le promets, Calista, j'irais le voir.

Sa sœur jumelle lui offrit un sourire fier qui lui donna plus de courage. Courage qui manquait cruellement aux Gryffondors lorsqu'il était question de sentiments.

— Calista ? Demanda timidement Sirius.

— Qu'est ce qu'il y a ?

— Je voulais m'excuser pour t'avoir traitée de mangemort et.. tout ce que j'ai pu te dire, je n'ai aucune excuse. Je ne voulais pas te blesser, je ne voulais pas te faire pleurer...

— C'est pas grave, Siri, t'étais en colère, c'est oublié.

Sirius n'osa rien ajouter avant la fin de sa tasse de thé. Il se contenta d'écouter Calista et Hagrid discuter de la santé des botrucs adoptifs de sa sœur que le demi-géant qualifiait "d'ennuyeux à mourir".

*

— Au fait, Calista ?

— Hum ?

— Ça te dirait de venir à notre fête d'avant match, dans la salle des Gryffondors, vendredi soir ?

— J'y réfléchirais. Répondit Calista.

Sirius sourit, soulagé, et se promit d'accompagner ses amis à Pré-au-lard la prochaine fois.

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