✧16✧ Dum spiro spero
"Mᴀʏʙᴇ ᴡᴇ ᴄᴏᴜʟᴅ ғɪɴᴅ ɴᴇᴡ ᴡᴀʏs ᴛᴏ ғᴀʟʟ ᴀᴘᴀʀᴛ
Bᴜᴛ ᴏᴜʀ ғʀɪᴇɴᴅs ᴀʀᴇ ʙᴀᴄᴋ
Sᴏ ʟᴇᴛ's ʀᴀɪsᴇ ᴀ ᴄᴜᴘ"
We Are Young - Fun., Janelle Monaé
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Tw : anxiété, TCA, homophobie
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𝟕 𝖔𝖈𝖙𝖔𝖇𝖗𝖊 𝟏𝟗𝟕𝟑
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Une fois n'est pas coutume, le silence régnait dans le dortoir que les maraudeurs partageait avec Frank Londubat. Le vent vrombissait contre les fenêtres du septième étage et le bois craquait sous les flammes dans l'âtre de la cheminée. Les adolescents, eux, demeuraient silencieux. Peut-être percevait-on aussi le le bruit de la douche dans laquelle Sirius Black s'était enfermé dix minutes plus tôt.
— Vous croyez que c'est vrai ? Couina Peter.
Le silence brisé, James, Remus et Frank levèrent leurs mines sombres vers le plus petit d'entre eux.
— Quoi donc ? L'interrogea James avec ennui.
Pour une fois, ce dernier préférait que le silence reste maître de la pièce, tissant une épaisse et confortable couverture pour tous les non-dits qui courraient entre leurs lits.
— Que Regulus a maudit Linda Parkinson ?
— Non, souffla Remus.
Le jeune loup-garou, assit en tailleur au pied de son lit, fixait le sol, il suppliait les lames de parquet de rendre vérité son murmure, son souhait. Ce ne pouvait pas être vrai, Regulus ne pouvait pas avoir fait ça. Non. Non.
— Ils se disputaient hier soir, commença James, la voix éraillée par sa gorge tordue par l'angoisse. Mais ce n'est qu'un garçon, un garçon de deuxième année. Il n'a pas les talents magiques suffisants pour provoquer un tel incident. Et puis Linda est sa meilleure amie... Je veux dire... Je me suis pris le bec mille fois avec Sirius, ce n'est pas pour ça que l'un de nous va s'amuser à maudire l'autre.
— Ce qui est inquiétant, répliqua Frank, c'est que tout l'accuse malgré cela. Pourquoi voudrait-on s'en prendre à ce pauvre Regulus Black ? Cette affaire pourrait l'envoyer tout droit à Azkaban !
Le silence retomba. Les yeux de Peter alternaient entre chacun de ses amis, en quête d'une déduction supplémentaire, d'un espoir nouveau. Il ne supportait pas de voir ses amis aussi démunis.
— Il n'ira pas à Azkaban, affirma la voix de celui qui sortait de la salle de bains.
Sirius glissa une main dans ses boucles noires, se fraya un chemin dans la pièce – il fallait dire qu'ils n'avaient pas le sens du rangement dans le sang –, et se laissa tomber à côté de Remus.
— Mon père a rappelé à la Ministre, cette chère Eugenia Jenkins, son talent pour les généreuses donations, expliqua Sirius avec dégoût. Mon frère ne devrait plus avoir de problèmes, mais Dawlish reste ici pour enquêter pour le compte du ministère, officiellement.
Sirius avait passé la journée entouré d'aurors, interrogé, encore et encore... Il avait répété inlassablement qu'il ne savait rien, que son frère était incapable de faire une chose pareille à son amie, qu'il n'avait aucune idée du sortilège utilisé pour coincer ces enfants dans les miroirs. Il était épuisé et à bout de nerfs et si on lui posait une question de plus il était certain de fronder en larmes. Comme s'ils l'avaient senti, ses amis se turent, attendant patiemment qu'il se mette à parler. Il ne semblait cependant pas en avoir l'intention.
— Ça fait un tas d'histoires, les Parkinson et les McLaggen font la une de la Gazette du Sorcier, reprit Frank, je me demande où tout ça va nous mener.
— Et s'il y en a d'autres ? Si d'autres personnes finissent coincées ? Que va-t-il advenir de Poudlard ? S'inquiéta Peter.
— Ne t'en fait pas, Peter, intervint James, l'air un peu plus sûr de lui qu'il ne l'était. On va débusquer le connard qui a fait ça et le livrer bien emballé au ministère !
Un sourire effleura les lèvres de ses compagnons. Sauf peut-être celles de Sirius dont la tête s'enfonçait entre ses épaules. Ces dernières se mirent à tressauter, Remus étira un bras et attira Sirius contre lui. L'aîné des Black s'accrocha à son ami et cacha son visage baigné de larmes contre lui.
Il n'y arrivait tout simplement plus. Toutes ces histoires, ces malédictions, ces suspicions, c'était juste trop. Il ne supportait pas voir son petit frère ainsi inculpé. Il avait vu la terreur dans ses yeux, Regulus n'avait rien fait. Sirius ne réalisait que maintenant la bêtise de se croire déjà en guerre, eux les preux Gryffondors contre les méchants Serpentards, immédiatement catégorisés en futurs mangemorts. Cela n'avait pas de sens, pas plus que d'accuser Regulus de lancer de puissantes malédictions du haut de ses douze ans, ou que les histoires d'héritiers de Serdaigle de Calista. Sirius avait fantasmé ce combat, sûrement pour se persuader qu'il n'avait rien avoir avec le reste de sa famille et dès lors que la chose était devenue tangible il s'était sentit basculer en plein cauchemars.
— On est là, Sirius, chuchota Remus, son souffle se perdant dans les mèches humides de Sirius. Je suis là.
Le noiraud frissonna. Sûrement était-il en train de prendre froid. Il se pressa un peu plus contre le torse de Remus, un peu de chaleur humaine ne lui ferait pas de mal.
— Oui Pads, repris James, on est tous là !
Sur ces mots, James se joignit au câlin, Peter ne tarda pas à faire de même, ainsi qu'un Frank légèrement mal à l'aise. Écrasé sous les bras de ses amis, Sirius se sentit un peu moins seul. Il se laissa aller contre Remus, il serrait ses bras autour du garçon si fort qu'il pouvait sentir ses côtes et son cœur battre contre lui. Se sentant fiévreux, le garçon décida de se libérer de l'étreinte de ses camarades.
— Merci, les gars, marmonna-t-il.
Il sécha ses larmes et se glissa rapidement sous ses draps.
Interloqués, les sourcils de ses quatre amis se froncèrent en chœur.
— On a dit quelque chose qu'il ne fallait pas, mon pote ? lança James, inquiet.
— Non... Je suis juste crevé, expliqua Sirius. Bonne nuit.
*
Bon sang mais que lui arrivait-il.
Sirius n'avait pas pris le temps de fermer les rideaux de son lit à baldaquins et laissait son regard se perdre sur les tentures rouges du lit voisin. Le lit de Remus.
Remus et lui avaient toujours été proches. Différemment de la manière dont il l'était avec James qui était pour lui un véritable frère, mais proche quand même. En première année, Remus avait été l'étrange mystère qu'il s'était appliqué à percer. Une sévère obsession dont il arrivait encore à James de se moquer. Et après... Remus avait été le seul avec qui il pouvait vraiment parler de ses parents. Il en parlait avec James bien sûr, mais ce dernier avait grandi choyé par ses parents, il pouvait compatir, s'étrangler d'indignation mais ce n'était pas ce dont il avait besoin. Et Calista... Calista savait, placer des mots dessus devant elle ne menait à rien parce qu'elle savait et qu'elle n'aimait pas en parler. Remus lui par contre, comprenait. Il pouvait en parler pendant des heures, et Remus écoutait, il hochait la tête en silence et lorsque son tour venait il parlait parfois de ses propres parents. Le loup-garou n'était jamais très loquace sur le sujet mais il arrivait à Sirius de ressentir cette envie de prendre le garçon dans ses bras et de le garder ainsi caché de ce monde cruel pour toujours. Cette année, il découvrait un nouveau Remus, prêt à s'amuser, à rire, et beaucoup moins tatillon sur les règles. Pendant l'été, Remus avait changé. Quelque chose dans son visage ou dans sa façon de se tenir. Quelque chose d'extrêmement attirant.
Non. Sirius effaça cette pensée de son esprit. Si jamais Remus se rendait compte de la raison pour laquelle il s'était précipité si rapidement sous ses draps... Il le haïrait pour sûr. Sirius en était pétrifié. Pourquoi rien n'était jamais simple avec lui ? Pourquoi n'avait-il pas pu naître parmi les Potter au lieu d'une famille raciste au possible ? Pourquoi ne pouvait-il pas simplement tomber amoureux d'une jolie fille comme James le faisait si bien ?
Pourquoi fallait-il qu'il ne parvienne plus à respirer lorsque Remus le touchait ? Pourquoi fallait-il qu'il agisse comme un idiot lorsque celui-ci se trouvait dans la pièce ? Pourquoi fallait-il que l'idée de voir le loup-garou embrasser une fille le rende malade ? Pourquoi fallait-il qu'il n'y ait que Remus et jamais que lui ?
Sirius eut envie de pleurer, de s'arracher à sa propre peau. Il était en train de tout ruiner. Lorsque ses amis se rendraient compte de son étrange attirance, ils hurleront chez McGonagall ne plus vouloir dormir à côté d'un dégénéré. Il allait tout perdre. Putain il avait eu la chance de trouver des amis pouvant l'aider à s'émanciper de sa famille de tarés et voilà qu'il allait tout foutre en l'air. Pourquoi ne pouvait-il pas être normal ?
Et si ses parents venaient à l'apprendre ? Il ne pouvait qu'imaginer leurs expressions dégoutées ainsi que celles de Calista et de Regulus. Il n'osait pas concevoir le nombre de doloris qui pleuvraient sur lui? Peut-être le tueraient-ils ? Ou l'enverraient-ils aux détraqueurs ? Tout pour effacer la honte qu'il représentait pour la très noble famille des Black.
Et peut-être qu'ils auraient raison.
Un tel sentiment, une telle attirance, un tel désir, si démesuré, si étrange, si dévorant, se devait d'être réfréné.
Les larmes dévalèrent le visage de Sirius, trainèrent sur l'arrête de son nez, glissèrent sur ses lèvres fines et firent goûter leur goût salé et amer à leur détenteur. L'aîné des Black étouffa ses sanglots dans son oreiller.
Dormant paisiblement, aucun de ses amis ne remarqua l'état d'âme qui traversait Sirius Black. L'angoisse et les nombres exorbitant d'émotions fortes ressenties dans la journée finirent par avoir raison de lui. Et , alors que son souffle commençait à s'apaiser, quelques bribes de conversation lui revinrent en tête.
*
— Tu crois que..., commença Sirius en se tournant vers Remus. Tu crois que Peter a une chance avec Marlène ? Comme ça, je n'aurais pas cru, mais ils ont l'air de passer beaucoup de temps ensemble.
— Merlin, que tu es drôle, heureusement que tu n'étais pas aussi aveugle pour découvrir que j'étais en fait... Moony.
— Qu'est-ce que tu racontes ? Répliqua Sirius.
— Peter n'est pas vraiment le type de Marlène..., confia Remus à voix basse.
— Comment ça ?
— Oh Sirius... Marlène préfère les filles, c'est évident...
*
Si Sirius s'en était souvenu avant, peut-être n'aurait-il pas laissé Angoisse prendre possession de lui. Mais l'angoisse n'a rien de rationnel. Non. Tel l'épouvantard de votre placard, elle s'empare de vos pires craintes et les anime de ses doigts de marionnettiste dans votre esprit.
*
Lorsque Sirius s'éveilla le lendemain, il eut la sensation que sa tête se trouvait entre le marteau et l'enclume. Ça et ses paupières qui semblaient avoir été lestées au plomb ne l'aidèrent pas à se motiver pour affronter cette nouvelle journée. Pourtant il le fallait. Son père le lui avait ordonné.
« Agit comme si tout était normal, comme si tout cela n'était qu'un incident mineur et rien qui ne puisse entacher la dignité de notre famille. Honneur et dignité. N'oublie pas que tu es l'avenir de cette famille. Agit en conséquence. »
Il l'aurait bien envoyé se faire voir si Regulus ne s'était pas trouvé dans la balance.
Chacun de ses pas étaient douloureux et le nœud dans sa gorge épaississait à mesure qu'il avançait. Dans la salle commune on murmurait sur son passage, on le traitait de mangemort, on le fuyait... C'était le cas depuis des semaines déjà. Une fois l'enquête ouverte, les rumeurs n'avaient fait que s'accélérer. Il n'en pouvait plus. Si ses amis n'avait pas été là, il aurait presque regretté les doloris de Walburga. La façon étrange que sa mère avait de démontrer de l'affection paraissait être une perspective agréable à côté du constant enfer que ses camarades lui faisaient vivre. Le foi que ses amis plaçaient en lui, en le croyant innocent coûte que coûte, lui permettait de tenir. Mais cela ne l'empêchait pas de faire exploser son chaudron trois fois durant le même cours dont deux fois qui n'étaient pas de son fait. Slughorn le condamna avec dépit à deux heures de retenue pour reproduire sous son étroite surveillance ladite potion, cela sous l'œil moqueur de Severus Rogue qui prenait manifestement son pied à le voir être humilié par ses camarades de Gryffondor. Au vu des mines goguenardes de Fabian et Gideon Prewett, il n'y avait aucun doute sur l'identité des coupables de son échec.
Lorsque la fin de l'heure sonna, et avec elle l'heure du repas, Sirius attrapa son sac et disparut. Il ne voulait pas faire payer à ses amis sa mauvaise humeur. Il savait pertinemment qu'ils subissaient eux-aussi les conséquences de leur soutien.
Grimpant les marches quatre à quatre, il s'élança en direction de la tour d'astronomie. Respirer aurait dû lui faire du bien. C'est ce que disait constamment Calista.
« Respire et la douleur se calmera. »
Cela fonctionnait mieux lorsqu'il s'agissait des douleurs infligées par les sortilèges de leur mère que pour l'abominable souffrance qui lui étreignait les tripes. Lui qui croyait que les Gryffondors l'avaient tous accepté, qu'ils l'avaient tous vu tel qu'il était et non par le prisme de son nom de famille, lui qui avait toujours cru que le mal était incarné par son petit frère, le parfait héritier de la parfaite famille de sang-pur... Tout avait été balayé en si peu de temps. Toutes ses certitudes, tout ce en quoi il n'avait jamais cru... Badaboum, écroulé comme un château de cartes.
Appuyé contre le garde corps de la tour, Sirius tenta de respirer, mais aucune bouffée d'air n'était suffisante pour défaire le nœud de sa gorge ou pour effacer le poids qui lui écrasait la cage thoracique. Aucune bouffée d'air n'était suffisante pour stopper le fil de ses pensée - cela dit, le fil en question devait ressembler à une pelote avec lequel un chat particulièrement enragé avait joué -, et aucune d'entre elles ne parvenait à se raccrocher au réel, toutes s'enfonçaient dans le puits sombre dans lequel il avait la sensation d'être en chute libre.
Ses mains parcouraient nerveusement son visage, s'accrochaient à nouveau au garde corps, puis le lâchait, il faisait quelques pas, les larmes ne coulaient plus, il n'y avait plus que ces pensées qui l'obsédaient. Cette voix qui répétait : je suis un monstre, je suis dégoûtant, Je mérite ce qu'il m'arrive, Je devrais épargner à mes amis ma présence, ce serait mieux ainsi, je ne les mérite pas, ils ont simplement pitié de moi, Ma famille me déteste, Je n'aurais jamais dû être à Gryffondor, Si je n'étais pas là il n'y aurait pas de problèmes, En fin de compte c'est peut-être ma faute si McLaggen et Parkinson sont derrière des miroirs, Et....
— Sirius ?
Une voix l'aspira hors de ses pensées.
Le visage pâle, ses yeux gris écarquillés, les mains tremblantes, Sirius se tourna vers son ami.
— Peter ? Demanda-t-il de sa voix rocailleuse. Qu'est-ce que tu fais là ?
— Eh bien comme tu n'es pas venu déjeuner je t'ai pris quelque chose, s'expliqua Queudver.
Le petit garçon blond révéla ce qu'il tenait caché derrière son dos enroulé dans une serviette. Une part de tarte à la mélasse et un morceau de pain avec de la charcuterie à l'intérieur.
— Je me suis dit que tu aurais faim alors je t'ai monté ça...
Il parlait comme s'il avait fait une bêtise. Sirius eut envie de fondre en larmes et de le serrer dans ses bras.
— Merci, Queudver, murmura-t-il, tu t'assoies une minute avec moi ?
*
Leurs pieds pendaient dans le vide, tandis que Sirius fourraient le pain dans sa bouche.
Étonnement il n'eut aucune difficulté à avaler. Il avait pourtant pensé, en voyant toute cette nourriture, que cela ne passerait pas par sa trachée, qu'il vomirait tout aussitôt. La part de tarte suivit de près le pain et à l'instant où il eu fini d'engloutir cela il regretta de ne pas s'être présenté au déjeuner. Il aurait pu avaler tout ce qu'il se trouvait sûr les quatre grande tables sans être certain d'étancher sa faim. Le trou qu'il sentait d'être formé dans son ventre ne semblait pas avoir de fin.
— Ça va mieux, s'inquiéta Peter.
— Oui, merci beaucoup !
— Je ne sais pas si je devrais te dire ça... Mais les autres s'inquiètent beaucoup pour toi. Même Calista est venue demander de tes nouvelles au repas. Regulus ne s'est pas montré non plus, James a essayé d'en savoir plus mais ta cousine, Bellatrix, l'a dissuadé de poser plus de question. Elle l'a traité de, je cite : sale petit fouineur traître à son sang qui aimerait trouver une utilité aux deux derniers neurones qui se battent en duel sous sa caboche de poux amputé.
— Bellatrix est très créative, commenta distraitement Sirius.
— Ce que je veux dire, Sirius, c'est que tu peux nous parler. Tu sais, pour nous tout va bien, mis à part cette affaire de miroirs qui nous plombe tous un peu... On va bien mais je peux imaginer que pour toi c'est le monde qui te tombe sur la tête. Nous n'avons pas tous la même perceptions des évènements et même si tu crois que ta vie est en train de s'écrouler, en vérité ce n'est pas le cas. Certains te trouveront stupides si tu parles de ce que tu ressens parce que cela peut leur paraître démesuré. Mais pas nous. Tu as le droit de te sentir comme si c'était la fin du monde. Mais s'il te plaît... Ne te jette pas de cette tour et parle nous.
Sirius sentit le rouge lui monter aux joues.
— Je n'allais pas...
— Quand on a dit à Calista que tu nous avais quitté après le cours de potions, elle est devenue blême. Elle a dit qu'on devrait aller chercher du côté de la tour d'astronomie. J'ai cru que Remus allait faire une syncope. Je me suis proposé pour te monter quelque chose à manger. Les autres doivent être en bas, pour faire quelque chose au cas où tu déciderais de sauter.
Sirius n'avait pas réalisé à quel point son attitude avait pu inquiéter ses amis. Il n'allait pas bien c'était certain, mais jamais il n'aurait fait une chose pareille. Il avait souhaiter cesser d'exister, certes mais entre ça et se suicider... Les paramètres pris en compte n'étaient pas les mêmes. En cessant d'exister, ses amis ne pourraient pas être tristes puisque son existence même était supprimée. Non, leurs vies seraient paisibles, sans la sienne pour les perturber. À lheure qu'il est, ils se promèneraient tous sur les barges du lac noir au lieu d'attendre au pied de la tour d'astronomie de voir si leur ami allait s'en jeter ou non.
— Je sais ce que tu es en train de faire. Ne culpabilise pas. On est simplement tous plus ou moins passés par là. On a tous traversé des moments difficiles, même moi ou James. On a besoin les uns des autres. Les amis sont là pour ça, ils sont là pour rire et pour pleurer. D'accord ?
Sirius hocha lentement la tête. Il se sentait un peu stupide. Stupide d'avoir fait autant paniqué ses amis. Stupide d'avoir pensé que ses amis ne saisissaient pas l'horreur de ce qu'il vivait. Stupide de voir Peter viser aussi juste.
— Regardez ! Il est là-haut je le vois ! lança la voix de James.
Le regard de Sirius se perdit sur les points minuscules que représentaient ses amis au pied de la tour.
— On dirait des fourmis vu d'ici tu ne trouves pas ? S'amusa Peter.
Sirius pouffa et fit un signe de la main à ses amis qui l'attendaient en bas de la tour.
— Youhou les amis ! Désolé de vous avoir inquiété ! Vous montez ?
— Sirius je te jure que si tu me forces à grimper là-haut, je t'éviscère ! hurla la voix aimable de sa chère sœur.
— On vous rejoint ! S'écria Peter. Par les escaliers !
— Merci de préciser ! Hurla Remus. On était inquiets !
Le ton teinté de colère de son meilleur ami eut l'effet d'un coup de tonnerre sur Sirius. Merde. Merde. Merde.
— Il m'en veut tu crois, s'inquiéta-t-il.
— Assurément, répondit Peter.
— Fais chier.
— Il a eu peur. Il tient beaucoup à toi, tu sais. Il est très protecteur à ton sujet.
Sirius s'efforça de ne pas mal interpréter ces paroles.
*
La première chose que Sirius vit une fois arrivé en bas fut la chevelure noire de sa sœur qui le serrait avec une force qu'il ne lui connaissait pas contre elle.
— Je te jure, murmura-t-elle dans son oreille, que si tu me fais un truc comme ça à nouveau, je te tue.
— Je te promets que je n'avais rien l'intention de faire, j'avais juste besoin d'air.
— Prends l'air "pas tout seul" la prochaine fois.
Sirius renonça à répondre et serra sa sœur contre lui. Elle le relâcha doucement et lui lança un regard chargé de menaces.
La seconde chose que Sirius vit, fut le sourire de Remus.
— J'ai hésité à te gifler, je t'avoue, ou à te coller mon poing dans la figure. Mais je me suis dit que ce n'était pas le moment, s'expliqua Remus.
— Content que tu aies renoncé à cette option, je suppose, répliqua Sirius.
Après des retrouvailles gênées, le groupe d'amis – composé des maraudeurs et de Calista et ses deux fidèles amies : Lily et Pandora –, décida de ne pas s'étaler sur la question et de prendre la direction du lac noir.
James se glissa à sa hauteur alors qu'ils traversaient le parc.
— Le dernier qui arrive au saule pleureur entre les deux rochers sur le berge paye sa tournée samedi à Pré-au-Lard.
L'éclat malicieux qui brillait dans les yeux chocolats de James contamina ceux de Sirius. Aussi, les deux garçons se mirent à courir jusqu'au saule, rapidement suivis par la petite bande. Sirius toucha le tronc de l'arbre en second. Malgré sa défaite et le souffle anarchique hérité de sa course, un rire traversa ses lèvres. Un rire franc et vrai.
Le groupe s'installa sous le saule. En cette saison, ils risquaient d'être bientôt tous couverts de feuilles et de se retrouver avec le derrière humide et tâché de terre. Mais ça n'avait pas beaucoup d'importance. Aujourd'hui était un jour particulièrement lumineux d'automne et Sirius s'offrit quelques instant où il ferma les yeux et profita de l'accueil chaleureux des rayons chatoyants du soleil. Tout n'allait pas brusquement mieux et tous ses ennuis n'avaient pas disparu. Pourtant, il parvenait à respirer correctement. L'angoisse n'avait pas disparu, mais elle s'était apaisée. Pour la première fois depuis la veille, Sirius eut un peu d'espoir. Il croisa le regard cerné de sa sœur et il sut qu'elle songeait à la même chose.
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J'essaie d'être plus régulière !
(Nouvelle résolution maybe ?)
Je n'aurais pas beaucoup de temps pour écrire la semaine prochaine mais j'ai pris un peu d'avance pour essayer de publier samedi prochain aussi !
Ce chapitre était le premier de l'année 2025, je vous souhaite donc une bonne année !
Merci à tout ceux qui ont rejoins l'aventure de Calista cette année, vos retours me font toujours très plaisir alors n'hésitez pas à liker et commenter <3
Pour discuter et avoir des actus sur la suite rejoignez moi sur insta : horrora_autrice
Bisous, bisous,
- Horrora <3
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