Chapitre 51
PDV Kyoya
...
On allait se faire défoncer.
Je m'explique!
En tant que Capitaine de notre équipe, j'étais obligé de dire à mes coéquipiers qu'il y avait des chances qu'on batte les membres de l'équipe Ryusaku et tout... sauf que, tout au fond de moi, je savais pertinemment qu'on n'avait aucune chance.
Je n'ai jamais ressenti ce genre de sentiment de terreur... d'inquiétude...
Je ne sais même pas combien de jours d'entrainement il va nous falloir pour égaler la force des frères et de la sœur.
Avec Ryuga, c'était déjà bien compliqué, mais alors là avec ses frangins qui ont l'air d'être au même niveau que lui... alors là, je ne sais plus quoi dire, ni quoi faire.
Notre match avait lieu dans deux semaines.
DEUX SEMAINES.
Comment en si peu de temps, on arriverait à battre les Atsukas?!
- Kyoya?
- ...
- Kyoya!
- Ah euh... ouais? Désolé, Nile, j'étais un peu...
- Tu le sais aussi, hein?
-- ..
- On ne peut pas les battre...
- Essayons! Faut jamais abandonner! Faut toujours essayer!
- Mais... pourquoi engager une bataille qu'on est sûrs de perdre...?
- H-Hey...
- Je suis d'accord avec Nile... On n'est pas assez forts pour ça...
- ...
Je ne savais pas comment leur remonter le moral...
- ENTRAINONS-NOUS!
- Hein?, réagit mon petit-ami.
- K-KYOYA-SAN A RAISON! M-MÊME SI C'EST DUR... IL FAUT QU'ON TENTE LE TOUT POUR LE TOUT! ON A TRAVERSÉ ÉNORMÉMENT D'ÉPREUVES ENSEMBLE... TOUTES LES PLUS HORRIBLES LES UNES QUE LES AUTRES... ON EST ARRIVÉS TELLEMENT LOIN! ET... SI ON DEVAIT PERDRE, JE PRÉFÈRE MONTRER CE QUE JE VAUX À TOUT LE MONDE PLUTÔT QUE D'ABANDONNER!
Nous étions tous bouche-bée.
Ça n'arrivait pas à Benkei de prononcer ce genre de discours...
- J-Je suis désolé..., souffla le plus fin d'entre nous.
- Damure...
- M-Moi aussi..., ajouta l'égyptien.
- Je pense que... la personne qui vous doit des excuses c'est moi... Je suis quand même le chef de notre équipe et... j'ai mal réagi... Je vous demande pardon...
Ils me regardaient tous avec les yeux grands ouverts.
- Roh arrêtez, c'est gênant! J'me suis excusé, oui... pas la peine d'en faire un plat...
C'est alors que Nile se mit à sourire.
- C'est gentil d'avoir pensé à nous... mais tout va bien, tu n'as rien à te reprocher.
- H-Hah?, dis-je en rougissant.
- Nile a raison, Kyoya. On ne t'en veut pas! O-On te remercie même d'avoir essayé de ne pas nous décourager.
- T'AS PAS À T'EXCUSER, KYOYA-SAN!
- Hah... D-D'accord... Bon, on va s'entraîner du coup?
- À FOND!, hurlèrent-ils.
Ellipse d'une semaine et un jour...
Toute cette semaine, on a énormément bossé.
Honnêtement, je me suis jamais autant acharné sur un entraînement de toute ma vie...
On était moins anxieux, alors ça allait.
L'équipe Atsuka était une équipe Australienne, on allait jouer en Australie, cette fois. Donc, en plus de le puissance et leurs skills démesurés, ils allaient également avoir l'avantage du public...
Ce qui ramena mon anxiété.
Non, pas que je m'intéresse à ce que pense les autres, nah.
C'est juste que... je savais que Nile et Damure l'étaient et que Benkei risque de péter un câble.
- Hum... dis... ça va aller?, demandai-je à mon petit-ami.
Nous étions seuls dans l'hôtel de Sydney, assis sur notre lit en train de pianoter sur nos téléphones.
Il se tourna vers moi et haussa ses sourcils, puis baissa sa tête...
- Tu parles bien du match, n'est-ce pas?
- Eh bien... pas tout à fait.
Il arqua un sourcil et se rapprocha de moi...
- De quoi alors?
- Le public. Est-ce que tu pourras tenir le coup quand ils vont nos huer?
- ... Ça sera déstabilisant, mais... je peux les comprendre : ils soutiennent leur pays, alors...
- Je veux pas que ça soit dur pour toi sur le terrain, c'est tout..., admis-je.
Mon regard se planta dans celui de Nile.
Les lèvres de ce dernier commencèrent à former un petit sourire...
Il réduisit la distance entre nos lippes, pour me faire un petit baiser, chose qui fit rater un battement à mon cœur...
- Ne t'en fais pas pour moi, tout ira bien, promis...
- Hm... d-d'accord... j'te fais confiance.
- ...
- Sinon... t'en penses quoi du match, a près cet entraînement, d'une semaine?
- Eh bien... pour tout t'avouer, je ne sais vraiment pas... Ce match m'inquiète beaucoup. Normalement, je sais que je ne devrais pas dire ça, mais... je crois que c'est perdu d'avance, que le public nous hue ou nous acclame, de toute façon...
- Huh?
- Bah ouais... je ne pense pas que des bladeurs aussi doués qu'eux... seraient touchés par des gens qui les ''rabaissent''.
- Tu n'as pas tord...
- Ouais bon... hum... pour l'entraînement, je pense que ce n'est toujours pas assez, si tu veux que je sois complètement honnête avec toi... Je pense vraiment que ce combat ne sert à rien à part nous fatiguer.
- ... Si c'était vraiment le cas, renonce tout de suite.
- Hein?
- Si tu penses vraiment que ce combat ne menait à rien, tu ne te serais même pas entraîné... et puis, même si on en venait à perdre, on pourrait apprendre des trucs sur la manière de combattre de ces trois frangins et améliorer notre façon... Donc c'est loin d'être inutile même en cas de défaite, tu comprends?, lui expliquai-je calmement en caressant sa joue pour essayer de le rassurer...
L'égyptien ne dit rien... il se contenta de baisser la tête et de rire...
- Hmf! Il faut croire que tu es bien plus optimiste que moi! Vu sous cet angle... tu as raison...
- Tu n'abandonneras pas?, demandai-je en souriant.
- Nope! Aller, à l'entraînement!
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