08:00:00


hey comment allez-vous ? moi ça va, actuellement sur after effect à créer des fusions solaires ! j'ai quand même une assez mauvaise nouvelle à vous annoncer, c'est que je pense que les chapitres d'OO:SA:KA ne seront plus aussi régulier, car celui-ci est le dernier de prêt que j'ai. Le prochain est bientôt terminé, mais les chapitres deviennent de plus en plus compliqué à écrire au fur et à mesure que l'histoire avance. Je dois faire très attention à certains détails, et avec les cours et tout j'ai plus le temps. Donc l'update de la semaine prochaine est sûre, pour la suite je vous tiendrai au courant.

je suis infiniment désolée,

je vous souhaite sur ce, une bonne lecture <3

-traylexe


~~~


— Jungkook...

Une douceur parcourut mon visage.

— Kook...

Ma joue, ma tempe, mon front, descendant le long de mon arête de nez, puis s'attardant sur mes lèvres, qui s'étirèrent en un sourire. Lentement, j'ouvris les yeux, émergeant d'un long sommeil réparateur. Cela faisait longtemps que je n'avais pas aussi bien dormi. En le voyant devant moi, je ne pus m'empêcher d'avoir un plus large sourire plein de dents et levai ma main pour la poser sur son visage.

Seulement, au contact de sa peau, il disparut brutalement, et une lumière blanche m'aveugla. Lâchant un gémissement plaintif, je bloquai mon coude sur mes yeux, surpris par tant de luminosité. Que venais-je de rêver ? Je ne m'en souvenais déjà plus. Tout ce que je savais, c'était qu'un étrange sentiment faisait surface lorsque je commençais à me réveiller. Ce sentiment me tirait les nerfs, faisaient frénétiquement battre mon cœur et me créait une boule au ventre. J'avais mal partout, et il me fallut quelques minutes pour entendre ma respiration sifflante, tel un vieux moteur. Des voix lointaines retentissaient, assommées, dans une autre pièce. Tic, tac, une horloge tournait.

Soudain, un éternuement étouffé me fit légèrement sursauter. Retirant automatiquement mon bras, je tournai la tête vers la source du bruit et mon cœur loupa un battement. J'étais allongé sur un canapé, la tête relevée sur un coussin, et, juste devant moi, adossé et assis au sol, une touffe de cheveux d'or apparut. Il était sur son téléphone, semblait écrire quelque chose dont je n'étais pas intéressé. Je ne reconnaissais pas l'endroit. C'était un bureau, assez grand, avec un coin salon dans lequel j'étais allongé, une grande bibliothèque et un bureau légèrement en bazar.

Comment étais-je arrivé ici ? Je ne me souvenais de rien, mon esprit était encore trop embrouillé pour que je puisse réfléchir à quoi que ce soit. Lorsque je lâchai un soupir, il m'entendit et tourna instinctivement la tête vers moi. Nos regards se rencontrèrent et mon cœur manqua à nouveau un battement. Je voulus m'enfoncer dans le canapé et disparaitre, mais aucun membre ne me répondait, encore endormi.

— Comment tu te sens ?

Je continuais de le fixer. Ni colère, ni envie de fuir, ni rancune ne venait. Rien. Jimin se retourna face à moi, toujours assis sur la moquette hors de prix. Une chemise rose pâle le taillait parfaitement accompagné d'une cravate noire. Il n'y avait aucune tâche, presque aucun pli d'usure. Il se mordit les lèvres, hésitant à faire quelque chose.

— Tu n'as pas très bonne mine...

Je toussai violemment quelques coups, le coude automatiquement posé sur ma bouche. Mes paupières étaient si lourdes que je pouvais m'endormir d'un instant à l'autre. Ma gorge me fit subitement très mal et je lâchai un gémissement plaintif, fatigué d'avoir tout le temps une douleur quelque part dans le corps. A mes côtés, Jimin amena doucement sa main et prit un patch de glace posé sur mon front, que je n'avais pas senti jusque-là. Ma tête allait exploser.

— Je reviens.

Puis il sortit de la pièce par une porte qui se trouvait derrière moi. Le brouhaha du personnel s'intensifia jusqu'à un léger claquement, où tout redevint atténué. Avec lenteur, je voulus m'assoir, sans suite. Tous mes muscles étaient encore endormis, anesthésiés par la fatigue. Il n'y avait que mes bras et mes mains que je pouvais bouger, mais tout restait aussi lourd qu'une porte de prison. J'eus un long soupir et fermai les yeux.

Seulement, alors que j'étais prêt à me rendormir, quelqu'un entra dans la pièce, et referma doucement la porte. Je rouvris les paupières et vis Jimin, au-dessus de moi, déposant un nouveau patch de glace sur mon front en veillant à ne pas toucher ma peau. Puis il alla chercher quelque chose sur son bureau qu'il alluma en pleine marche, avant de s'accroupir au niveau de mon visage.

— Je vais prendre ta température.

Du bout des doigts, il dégagea mon oreille de mes cheveux, toujours par précaution de ne pas entrer en contact avec moi. Puis il mit le thermomètre à l'intérieur jusqu'à ce qu'un bip résonne, me faisant grimacer de gêne.

— Trente-neuf trois, conclut-il en regardant le petit écran. Elle a un peu baissé.

Manquant d'air, je me mis à respirer par la bouche, le nez n'étant plus suffisant. Une affreuse douleur me compressait la poitrine à chaque inspiration, ce que Jimin sembla remarqué. Il retourna déposer le thermomètre sur son bureau et revint s'adosser au canapé, en tailleur sur le sol. Sa tête était au niveau de ma poitrine souffrante, et à travers mes paupières entrouvertes, je le fixais continuellement. Je n'osais pas un seul instant cligner des yeux, ou ôter mon regard de lui. Si je le faisais, il allait disparaître à son tour.

— Ça fait longtemps que tu te traines ça... Murmura-t-il, le visage légèrement baissé. Tu es allé voir un médecin ?

Bien sûr qu'il savait ce que j'avais. Sûrement depuis le début. Les connaissances sur moi qu'il avait me faisait toujours un peu peur, je ne pouvais rien lui cacher. Cela n'avait pas changé depuis le premier jour. Seulement, je ne comprenais pas pourquoi il était aussi attentionné avec moi en ce moment-même, alors que notre amitié s'était brisée du jour au lendemain. La colère, qui avait toujours été là depuis deux ans lorsque je le voyais, ne se manifestait pas. Au contraire, j'étais rassuré qu'il soit ici, à mes côtés, agissant comme si rien ne s'était passé.

— O-Oui... Soufflai-je d'un ton très bas.

Parler m'essoufflait énormément, et en avalant ma salive, je tirai une grimace à cause de la douleur que ma gorge me procurait encore.

— Et qu'est-ce qu'il a dit ?

Il parlait posément, sans filtre. Avec courage et rassemblant le peu de force que j'avais, je pointai mon manteau, pendu à la chaise de bureau. Son regard suivit et il se leva pour aller le chercher, ayant compris rapidement. De mes poches, il en sortit les papiers que m'avait fourni le médecin dont l'ordonnance. Je n'avais pas pris le temps de les retirer et les ranger. Commençant à lire ce qu'il y avait d'inscrit, il revint s'assoir comme avant et passa une main dans ses cheveux d'or, les coudes posés sur ses genoux.

— Radio des poumons, du cœur, examens sanguins, antibiotiques... ? Tu es allé les chercher ?

Il me montra l'ordonnance où étaient inscrit les noms des médicaments que j'aurais dû prendre dès ma sortie de chez le médecin. Avec honte, je tournai la tête de droite à gauche. La glace à mon front tomba au sol dans le mouvement, ce qui amena Jimin à me le replacer correctement.

— Tu as pris rendez-vous ?

Avec appréhension, je lui répondis à nouveau par la négative, plus petitement. Cela lui fit froncer les sourcils, et il se tourna vers moi en me montrant l'une des feuilles.

— Qu'est-ce que tu attends ? Son ton était plus dur. D'être en phase terminale ? De finir entre quatre planches pour potentiellement te dire, ah oui peut-être qu'il faudrait que je prenne rendez-vous ?

Offusqué de sa moquerie, je le fixais, les yeux grands ouverts devant sa voix qui s'élevait de plus en plus.

— Putain Jungkook tu te rends compte que si le médecin t'a fait un mot pour que tu passes en prioritaire et en urgence, ce n'est pas pour rien ? Il secoua la feuille qui contenait ces informations. Ça fait une semaine et demie que ça été fait et regarde l'état dans lequel tu es ! Si tu crois pouvoir attendre plus longtemps, tu te mets le doigt dans l'œil.

Sans que je n'aie mon mot à dire, son téléphone était déjà à son oreille après avoir taper le numéro d'un hôpital de Séoul qu'il avait trouvé sur internet. Pourquoi faisait-il cela ? J'avais beau essayer de comprendre, étudier toutes les solutions possibles, je ne trouvais pas. Son regard ne me quittait pas, chaque parole qu'il prononçait s'imprimait dans mon esprit, dans mon cœur. Puis ils discutèrent d'une date où tous les examens pourraient être fais en même temps, sans que je n'aie à patienter plus longtemps.

Non, j'étais en plein rêve. Ce n'était pas possible que Jimin, mon ancien meilleur ami qui m'avait lâché du jour au lendemain faisait ça pour moi, comme s'il n'y avait jamais eu de guerre froide entre nous. Puis, à l'instant même où il raccrocha, un sourire victorieux étira ses lèvres charnues.

— Tu as rendez-vous dans deux semaines, le douze Mars à onze heures, me dit-il en se rasseyant par terre, dos contre l'assise du canapé. Elle ne pouvait pas faire plus tôt, sinon c'était un mois, voire deux. C'est à l'hôpital où je me suis fait opérer.

Après quelques secondes, je humai petitement, le regard pointé vers le plafond blanc, aussi vide que mon esprit.

— En attendant, il faut que tu prennes ton traitement. Si je dois aller te le chercher, j'irai.

Puis le silence se posa entre nous. Je ne savais pas quoi lui répondre, ni si je devais le remercier. Au loin, on entendait encore les voix, certaines plus hautes que d'autres. Jusqu'à ce qu'au bout d'un moment, tout s'estompe jusqu'au silence le plus total. Seule ma respiration sifflante retentissait. Midi sonna à l'horloge de la pièce, pendue au-dessus du canapé.

Jimin était sur son téléphone, semblait écrire quelque chose que je ne voyais pas. Ma vue était encore légèrement floue par moment, et puis ce n'était absolument pas respectueux de regarder ce que faisait quelqu'un sur son portable. Alors je fermai les yeux, tranquillement, la conscience posée pour la première fois depuis un long moment.

— Pourquoi... tu fais ça ? Demandai-je dans un murmure.

Mon cœur se mit à battre plus vite en appréhendant sa réponse, ou même sa réaction. Cette question me taraudait depuis que je l'avais vu prendre ma fièvre, et changer la glace. Cela me paraissait complètement invraisemblable.

— Pourquoi pas, fit-il simplement.

La déception me prit à la suite de cette réponse dite sur un ton que je n'avais pas forcément apprécié. S'était-il forcé ? Non, il n'aurait sûrement pas veillé à ne pas me toucher comme il l'avait fait. Ou alors était-ce pour faire bonne figure ? Je l'entendis soupirer longuement.

— Tu crois vraiment que je vais ignorer ton état en te voyant étalé par terre ? Il secoua la tête de droite à gauche. Qu'est-ce qu'elle te fout dans le crâne, sérieux...

Intérieurement, je fronçai les sourcils. De qui parlait-il ?

— Si tu savais le nombre de fois où on s'est inquiétés pour toi... ça rendrait fou n'importe qui.

Je l'écoutais sans ayant le pouvoir de dire quelque chose. Croire en ses paroles me paraissait impossible, je n'arrivais pas à me faire à l'idée qu'il me regardait de loin périr petit à petit, et s'inquiétait seulement. Pourquoi n'était-il plus à mes côtés ? S'il l'avait été, tout aurait été différent aujourd'hui.

Lentement, des perles salées se remirent à couler, longeant mes tempes pour aller mouiller mes cheveux. J'amenai mon coude à mon nez, et fronçai les yeux, fondant en larmes dans le plus grands des silences. Pleurer, pleurer, et encore pleurer, j'étais épuisé de pleurer. L'entendre dire qu'il s'était seulement inquiété ne me faisait pas du bien. Savait-il au moins combien de fois j'ai lutté contre moi-même pour ne pas l'appeler lorsque j'étais au fond du gouffre ?

Toutes ces fois où j'avais tenu mon téléphone entre mes mains, à attendre un appel, un message, ou de me retenir de l'appeler en pleurs, parce que je n'en pouvais plus ? Toutes ces fois où je me suis demandé quand est-ce qu'ils allaient revenir me voir à l'hôpital, mais qu'ils ne se sont pas pointé une seule fois jusqu'à ma sortie ? Ces fois où j'en avais tellement marre d'être en vie que je voulais qu'il vienne m'aider, mais où je m'empêchais de l'appeler à trois heures du matin par effroi de tomber sur le répondeur, ou sur une réponse négative ? Ou lorsque je me sentais si seul que je me sombrais dans la terreur, et que personne n'était là pour m'en sortir ?

Et ce soir, où Zhu m'a forcé à coucher avec elle pour la première alors que je n'en avais aucune envie, où je me suis senti à nouveau souillé comme autrefois, où était-il ? Était-il en train de dormir sur ses deux oreilles, sans se soucier de mes appels à l'aide ? Non, il n'y avait personne, j'étais encore plus seul qu'avant, en arrivant à Séoul. Je ne m'étais jamais senti aussi seul de toute ma vie, chaque jour était une nouvelle épreuve, un nouveau calvaire qui perdurait depuis deux longues années. Certains pourraient dire, deux ans, ce n'est rien, d'autres passent leur vie enfermée dans une pièce. Seulement, tout le monde n'avait pas la même histoire, aucune ne pouvait être comparée.

Au stade où j'en étais actuellement, je me sentirais plus vivant si la mort me prenait.

Contre ma volonté, je reniflai un coup, ce qui lui fit tourner la tête vers moi.

— Non Jungkook je ne voulais p-

— Pou-Pourquoi ? L'interrompis-je brutalement, la voix étouffée dans mon coude et par les spasmes. P-Pourquoi vous m'avez a-a-abandonné... Pour-quoi, vous m'avez laissé tout seul, alors qu-que j'avais besoin de vous... ?

J'ouvris les yeux pour le regarder, même si mes larmes m'en empêchèrent plus qu'autre chose. Mais je le voyais, il me fixait, désarmé face à ma question. Son visage se crispa, et il baissa la tête.

— Tu... Murmura-t-il, hésitant. Tu ne te rappelles de rien ?

D'un coup, ma respiration se coupa et je fronçai les sourcils. Qu'est-ce qu'il racontait ? De quoi étais-je censé me rappeler ? Voyant mon incompréhension, il soupira longuement, puis tourna la tête vers les baies vitrées donnant sur la ville, réfléchissant à ses paroles. Sa langue passa sur ses lèvres avant qu'elles ne soient pincées entre elles. Mon cœur se mit à battre à nouveau plus rapidement, j'avais peur de ce qu'il allait pouvoir me dire.

— C'était... un mois après ton hospitalisation en hôpital psychiatrique...

Son visage me refit face, mais ses yeux passaient un peu partout sur ce qui se trouvait devant lui, évitant au maximum mon contact. Toujours assis au sol, les deux mains reliées entre elles, je le sentais pour la première fois extrêmement stressé.

— Le douze Juin, pour être exact... Mais ça on s'en fout un peu...

Il passa une main dans ses cheveux d'or.

— Ce jour-là... Avec Minkyung on est venu te voir après les cours... Il avait hâte de te voir, mais toi, tu n'étais pas du même avis...

Mon sang ne fit qu'un tour lorsque ses yeux larmoyants se posèrent sur moi. Ses lèvres tremblaient, les traits de son visage se tiraient, et de la morve commençait de couler de son nez. Sous le choc, je me rendis compte que c'était la première fois que je le voyais dans cet état.

— Quand on est arrivés, tu étais en pleine crise, tu étais pris dans des hallucinations qui nous ont terrorisé... Tu étais méconnaissable, les infirmiers n'arrivaient pas à te calmer, tu envoyais tout le monde chier, un peu comme le coup où tu as tordu le bras à l'infirmier de l'école...

Il renifla doucement, et prit une grande inspiration, le regard bas.

— Quand tu nous as vu, tu n'as plus rien dis... On a alors cru que nous voir t'avais calmé, mais finalement, le regard que tu nous jetais ne me disais rien de bon, et j'ai eu raison... Minkyung a à peine eu le temps de te dire bonjour que tu t'es mis à nous hurler dessus...

A ses mots, j'écarquillai les yeux tandis qu'il fit une pause dans son récit pour se moucher et se sécher les joues.

— Tu nous as dit des choses dont je ne te pensais pas capable... Je n'entrerai pas dans les détails, ça me travaille déjà trop tous les jours, mais pour faire court, tu nous as fait comprendre que tu ne voulais plus de nous... Ni nous voir, ni nous parler, que tu voulais que l'on disparaisse de ta vie...

Non, ce n'était pas possible. Ce n'était pas possible que j'ai pu dire des choses aussi monstrueuses. Pas au point de les tenir à l'écart tout ce temps.

— Puis les infirmiers ont réussi à t'endormir en te dopant de morphine... Nous savions très bien que la folie te faisait perdre la tête, te faisait dire des choses que tu ne pensais pas, que tes yeux ne disaient pas. Seulement, Minkyung a été beaucoup plus affecté que moi...

De nouvelles larmes se mirent à couler, encore. J'avais l'impression d'être dans un cauchemar.

— Tu sais... Il t'admirait énormément, tu étais un peu comme son modèle. Même après avoir appris la vérité sur Mina, il n'a pas regretté une seule fois de t'avoir connu... Si tu savais à quel point il était heureux quand il te voyait sourire... Quand il parlait de toi, on aurait pu croire que tu lui avais sauvé la vie...

Le voir. Je voulais le voir.

— Je n'ai jamais réussi à te détester pour tout ce que tu nous as dit, parce que je n'arrivais pas à me retirer le regard que tu nous as lancé ce jour-là... Tu appelais à l'aide...

Un spasme me prit, et je me mis à pleurer silencieusement. Ma tête me tournait, trop de choses arrivaient d'un coup.

— Contre notre volonté, on s'est mis d'accord pour s'accommoder à tes désirs... Et on les a respectés... J'ai fait exprès de te faire venir à Mid Studio pour avoir un œil sur toi, je pouvais très bien passer une nuit blanche à m'inquiéter juste parce que tu appelais à l'aide avec un seul regard... Mais quand je voyais le ton sur lequel tu me parlais, je me suis dit que c'était peut-être une bonne chose de m'être éloigné...

Ses larmes continuaient de glisser le long de ses joues, jusqu'à goutter à son menton tremblant.

— Que tu pensais encore ce que tu nous avais avouer...

— N-Non... Soufflai-je à travers mes pleurs en secouant la tête. C-C'est faux...

Dans un spasme, Jimin échappa un rire en frottant son visage afin de le sécher un minimum.

— Encore heureux que ce soit faux...

A mon tour, un ricanement m'échappa et d'eux-mêmes, mes bras s'ouvrirent dans sa direction. D'un haussement de sourcils, ce qui avait toujours été mon meilleur ami fut surpris de mon geste et eut un moment d'hésitation. La bouche pâteuse, je bafouillai ;

— S-Si tu savais comme... comme ça été dur sans toi...

Un immense sourire étira ses lèvres et baissa la tête quelques instants, finissant de se sécher les joues. Puis, lorsque son regard rencontra à nouveau le mien, il ne perdit pas de temps à venir se blottir dans mes bras. Immédiatement, je fondis en larmes à nouveau. Mais cette fois-ci, ce n'était pas de la tristesse, mais du soulagement. Un profond soulagement de serrer quelqu'un que j'aimais, dont j'avais ressenti un manque abominable ces deux dernières années. Tout partait d'un malentendu créer par moi, comme un putain d'abruti. Aucune fourmi ne venait, effrayées par tant d'apaisement qui m'enveloppait à ce moment-là.

— J-Je... Je suis, tentai-je à travers mes larmes. Je suis pr-profondément déso-lé... J-Je suis horrible...

Ses bras me serrèrent contre lui, et d'une main, il tapota le haut de mon crâne.

— Ne t'en fais pas, chuchota-t-il, le visage coincé entre mon épaule et les coussins du canapé. Tu n'y pouvais rien...

Je secouai légèrement la tête, en désaccord avec ce qu'il disait. Avant de reprendre, j'attendis quelques instants jusqu'à ce que tout redevienne calme, et avalai d'une grimace l'excès de mucus qui s'était réuni dans ma bouche.

— Désolé pour tout ce que je vous ai dit... L-La manière dont je te parlais... Je n'ai jamais compris po-pourquoi j'ai toujours ressenti de la colère quand je te voyais...

Doucement, Jimin se redressa, un sourire toujours aux lèvres, et se rassit sur ses talons. Ses joues brillaient, ses yeux rougis et quelques mèches de cheveux à son front étaient plus foncées, trempées.

— Ce n'est pas forcément à moi qu'il faut dire ça... Minkyung attend aussi des explications.

Je haussai la tête en reniflant.

— Qu'est-ce qu'il est devenu ?

— Il est ingénieur son à Studio Dragon, me répondit-il d'un air perdu. Mais il ne s'y plait pas trop, il aurait préféré être ici mais...

Il s'interrompit en se mordant la lèvre inférieure, le regard déviant le mien pour venir se poser sur la ville au-delà des fenêtres. Face à ce comportement, mon sang ne fit qu'un tout et je me mis à craindre le pire. Pourquoi s'arrêtait-il ?

— Mais quoi ?

Jimin baissa les yeux, ses doigts se tripotant entre eux.

— Mais quoi ? Insistai-je, la pression montante. Qu'est-ce qu'il y a ?

Soudain, la réponse fut aussi claire qu'un nez au milieu du visage. Celle-ci ne m'étonnait pas, c'est la première chose à laquelle j'aurais dû penser en vue de tout ce que mon ami m'avait raconté. Je fermai alors les yeux en soufflant profondément.

— Il ne veut pas me voir...

Du coin de l'œil, je vis Jimin hausser la tête avant de me regarder à nouveau, un air désolé au visage. C'était normal qu'il ait cette volonté-là. Les remords commençaient doucement à monter en moi malgré le fait que je ne me souvienne absolument pas de ce que j'avais pu leur dire. Connaissant Minkyung depuis quelques années, je savais qu'il était sensible à la moindre parole, au moindre compliment, à la moindre critique, même s'il ne le montrait pas ouvertement. S'il ne voulait plus du tout me voir, c'était que mes mots avaient été pire qu'une torture pour lui, et je ne pouvais me permettre d'imaginer l'état dans lequel il avait dû être.

Lentement, je soupirai et m'empêchai de fondre en larmes une nouvelle fois. Pleurer, pleurer, et encore pleurer. Je ne savais plus que faire ça, et cela avait le don de m'énerver. Pendant quelques instants, plus aucun de nous deux ne parla, ni ne bougea d'un seul cheveu. Je fixais le plafond blanc sans pouvoir coller mon regard quelque part, et Jimin était assis en tailleur aux pieds du canapé, la tête basse. Les tics tacs de l'horloge au-dessus de moi résonnaient, le brouhaha des abeilles travailleuses ne s'entendait plus, occupées à butiner à la cafétéria.

Mon corps s'était détendu à un point que je n'avais jamais atteint en deux ans. Je me sentais léger, comme si j'étais capable de m'assoir sur les nuages. Et cela faisait un bien inégalable. Malheureusement, le nouveau poids que formaient l'histoire de Minkyung et ce manque constant que je ressentais depuis sa disparition ne me permettaient pas de voler très longtemps. Remettre les choses au clair avec Jimin me donnait espoir que peut-être, un jour, je pourrais être à nouveau à ses côtés.

A cette pensée, j'eus un léger sourire inconscient.

— Jungkook, m'interpella mon ami d'une voix basse et calme.

Doucement, je tournai la tête vers lui en faisant attention à ne pas faire tomber la glace qui se trouvait encore sur mon front.

— Tu n'es pas horrible, fit-il en faisant référence à ce que j'avais dit plus tôt. Tu es juste une bonne personne à qui il est arrivé de mauvaises choses... Et celle dont tu dois te débarrasser rapidement, c'est celle qui t'empoisonne.

Je compris immédiatement à qui il faisait référence, et lâchai un rire jaune. Il savait tout. Je ne savais pas par quel moyen, mais sans même que je n'ai à dire quoi que ce soit sur Zhu, il avait déjà compris qui elle était et ce qu'elle faisait.

— Je peux voir sur ton visage à quel point c'est difficile, ne nie pas... Mais tu ne peux pas te permettre de la garder plus longtemps, ta place n'est pas avec elle.

Un coup d'agacement me prit et je levai les yeux sans rien répondre. Ma place, j'aurais bien aimé la retrouver depuis longtemps si c'était si facile. Face à ma réaction, Jimin se mordit la lèvre et continua, la voix toujours basse et lente, veillant à ses mots.

— L'utiliser comme moyen de se faire mal, c'est que tout va très très mal là-haut...

Un livre ouvert dont il lisait les lignes avec facilité, voilà ce que j'étais.

— Tu n'as pas conscience à quel point tu es tombé... Si tu crois être au plus bas, sache que tes yeux, et tes actions nous font comprendre que tu es cent fois plus bas... Un sourire triste étira ses lèvres. Tu as été, tu es, et tu seras toujours le bienvenu à la maison. Si un jour tu as besoin de t'éloigner de quelque chose, de penser à autre chose, ma porte est grande ouverte... Haneul serait ravie de te revoir.

Je n'avais pas compris les premières phrases qu'il avait prononcées, cette histoire d'actions et d'yeux. Il fallait avouer qu'à ce moment-là, je ressentais une telle joie d'avoir enfin une main de tendue devant moi que je n'y prêtais aucune attention.








Je ne voulais à aucun prix que ce rêve ne s'arrête.

Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top