๐บ ยฆ ๐ด๐๐ฟ๐ป๐พ๐๐ธ๐พ๐ฝ ๐ณ๐ด ๐ป๐ฐ๐ผ๐ฟ๐ฐ๐ณ๐ฐ๐ธ๐๐ด๐ยฒ
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แดแดสแดษชแด โ
ย ย ย C'รฉtait une sensation plus qu'รฉtrange, de sentir son corps rรฉsister aux ordres que le cerveau pouvait lui formuler. Marco avait beau s'รฉvertuer ร bouger ne serait-ce que son petit doigt, celui-ci restait obstinรฉment figรฉ. Son รชtre entier รฉtait subitement devenu lourd, comme enclavรฉ par de lourdes chaรฎnes qu'il ne pouvait pas voir. Furtivement, il passa sa langue sur ses lรจvres : sa bouche รฉtait pรขteuse et terriblement sรจche. Il voulut parler, mais il eut du mal ร former des phrases correctes. Ce ne fรปt qu'aprรจs avoir clignรฉ des yeux qu'il parvint ร se dรฉtacher de l'emprise qu'exerรงait, sans le vouloir, le jeune homme aux cheveux chรขtains.
ย ย ย โ Je... Hum, bredouilla-t-il, je crois que j'ai oubliรฉ... Je reviens.
ย ย ย Sans aucune autre explication, il fit volte-face et poussa la lourde porte qu'il venait pourtant de franchir quelques instants plus tรดt, en sens inverse. Il cru entendre quelqu'un prononcer son prรฉnom, mais le son lui sembla si lointain que son esprit aurait trรจs bien pu l'avoir inventรฉ. Le besoin de s'รฉloigner ร tous prix de cette salle รฉtait plus fort que sa raison, ainsi il s'en รฉcarta le plus possible avec un certain empressement. Se dirigeant ร l'aveuglette dans le gymnase, il gravit les escaliers menant ร l'รฉtage et aprรจs s'รชtre aventurรฉ dans plusieurs couloirs qui se succรฉdaient, il n'รฉtait plus sรปr de savoir oรน il se trouvait exactement. La possibilitรฉ qu'il se soit bรชtement perdu l'amusait moyennement, et il laissa รฉchapper un rire nerveux. Mais il n'eut pas le temps de se morfondre d'avantage, puisqu'on lui attrapa brusquement le bras, le forรงant ร se retourner vivement. Marco se dรฉtendu en reconnaissant un visage amical, mais Jean paraissait bien plus inquiet.
ย ย ย โ Marco, lui demanda le nouveau venu avec douceur, qu'est-ce qui ce passe ?
ย ย ย โ Rien, tenta-t-il de rรฉpondre.
ย ย ย Malheureusement pour lui, sa voix se brisa et ne laissa aucun doute sur son รฉtat. Il baissa les yeux, craignant que Jean ne voit les larmes qui s'y accumulaient. Mais celui-ci ne l'entendit pas de cette maniรจre et sa main remonta jusqu'ร sa nuque avant de se figer. Son ami respirait beaucoup trop vite.
ย ย ย โ Tu trembles, observa-t-il.
ย ย ย Des bruits se firent entendre ร l'autre extrรฉmitรฉ du couloir, et avant que Marco n'ait pu prononcer le moindre mot, le chรขtain les tira tous les deux dans la piรจce la plus proche, fermant le verrou derriรจre eux pour ne pas รชtre dรฉrangรฉ. Il se retourna ร temps pour voir le brun se laisser glisser contre le mur, ses jambes ne supportant plus son poids. Son corps entier tremblait, et Jean ne chercha pas ร cacher son inquiรฉtude grandissante. Il se laissa tomber ร genous devant lui, et tenta de relever le visage de Marco qui s'obstinait ร รฉviter son regard. Celui-ci avait entourรฉ ses jambes de ses bras, et serrait les poings si fort qu'il eut peur que le garรงon ne se blesse.
ย ย ย โ Marco, regarde-moi, le supplia-t-il presque. Regarde-moi, s'il te plaรฎt.
ย ย ย Mais le brun ne l'entendait pas, prisonnier d'une bulle รฉtanche qui le coupait du reste du monde. C'รฉtait ร peine s'il pouvait sentir son ami lui saisir les poignets, et tenter de desserrer ses doigts enfoncรฉs dans sa paume. La seule chose dont il รฉtait conscient, c'รฉtait qu'il avait beau happer l'air aussi vite qu'il le pouvait, ce n'รฉtait jamais assez suffisant.
ย ย ย โ Respirer, tenta de lui faire comprendre Marco d'une voix hachรฉe. J'y arrive pas.
ย ย ย Ce n'รฉtait pas la premiรจre fois qu'il entrait dans une crise d'angoisse comme celle-ci, mais cela n'รฉtait pas arrivรฉ depuis trรจs longtemps. Autrefois, alors qu'il se retrouvait prisonnier de cauchemars, son ami lui serrait trรจs fort la main et la plaรงait contre son propre cลur, afin qu'il puisse se calmer et caler sa respiration sur les battements qui pulsaient sous sa peau. Ne sachant quelle attitude adopter, Jean se forรงa ร inspirer lui-mรชme une bouffรฉe d'air avant d'expirer lentement. Ce n'รฉtait pas le moment de se laisser dรฉpasser par les รฉvรฉnements, il lui fallait ร tous prix garder son stoรฏcisme pour pouvoir รชtre en mesure d'aider celui qui en avait besoin. Le garรงon tenta de se remรฉmorer ce que sa mรจre, en tant que professionnelle de santรฉ, avait pu lui dire sur la maniรจre de gรฉrer une crise d'angoisse chez autrui. Ainsi, il n'รฉtait pas sans ignorer qu'il serrait inutile et dangereux de le secouer dans tous les sens : Marco avait avant tout besoin d'air. Et pour cela, il รฉtait prรฉfรฉrable qu'il soit dans une position lui donnant plus d'espace. Aprรจs avoir pris une autre inspiration, Jean posa doucement sa main sur la cheville tachรฉe de son ami, qu'il massa doucement.
ย ย ย โ Marco, prononรงa-t-il d'une voix claire mais douce, soucieux de ne pas le brusquer. Je suis lร . Je ne bouge pas.
ย ย ย Si quelqu'un รฉtait bien placรฉ pour savoir que le brun avait une peur terrible d'รชtre abandonnรฉ, c'รฉtait bien lui. Il รฉtait juste impensable de le laisser croire qu'il รฉtait seul, sans personne sur qui compter, alors qu'il traversait cette terrifiante รฉpreuve. Se dรฉbarrassant des baskets et chaussettes de son ami, Jean prit quelques instants pour simplement exercer de petit mouvements circulaires ร l'aide de son pouce au centre de son pied. Il savait que ce point รฉnergรฉtique รฉtait capable de dรฉtendre le systรจme nerveux et d'ainsi calmer les angoisses. Quand il prononรงa ร nouveau son prรฉnom, il fut certain que son ami l'avait cette fois-ci entendu.
ย ย ย โ Peux-tu relรขcher tes bras ? Tes jambes aussi, allonge-les. Ce sera plus facile pour respirer, expliqua-t-il avec calme. Tout va bien se passer. Promis.
ย ย ย Quelques minutes furent nรฉcessaires, durant lesquelles Jean l'encourageait ร respirer d'une voix douce sans cesser de tracer de petits cercles contre sa peau. Mais petit ร petit, Marco parvenait ร desserrer ses membres, laissant plus d'air rentrer dans ses poumons. Cependant, les tremblements incessant de son corps lui criaient que ce n'รฉtait toujours pas assez. Jean lui demanda de se tourner lรฉgรจrement et se dรฉplaรงa dans son dos, dรฉsormais accessible. Ses mains se posรจrent dรฉlicatement sur les รฉpaules voรปtรฉes du brun qui sursauta ร leur contact, mais sentit ses muscles se dรฉtendre lorsqu'elles entreprirent de masser sa nuque. S'il y avait bien une chose que Madame Kirshtein avait apprise ร son fils et dont il reconnaissait l'utilitรฉ en ce moment, c'รฉtait celle-ci.
ย ย ย โ Lร , tout va bien. Respire doucement, lui rรฉpรฉtait-il ร voix basse.
ย ย ย Il ne su pas immรฉdiatement si cette technique assez improvisรฉe serait ou non efficace, mais il s'efforรงait de faire de son mieux. Sous ses doigts, il sentit finalement le corps de Marco devenir plus mou, moins crispรฉ, et sa respiration ralentir progressivement. Probablement sous l'effet de la fatigue, il s'รฉtait petit ร petit laissรฉ aller en arriรจre, et sa tรชte reposait dรฉsormais sur la clavicule de Jean qui les berรงait doucement tous les deux.
ย ย ย โ รa va mieux ? chuchota-t-il au creux de son oreille.
ย ย ย Son ami acquiesรงa en silence, trop las pour rรฉpondre de vive voix. Le voir enfin paisible provoqua un long soupir chez le chรขtain. La pression et la peur qui s'รฉtaient accumulรฉe en lui s'estompรจrent en un battement de cils et son propre corps lui parut plus lรฉger. Trop fatiguรฉ pour protester ou mรชme pour se sentir embarrassรฉ, Marco ne fit rien pour empรชcher les bras de Jean d'entourer ses cรดtes et se laissa enlacer. Le contre-coup se faisait parfaitement ressentir : il lui semblait que son corps avait รฉtรฉ dรฉpossรฉdรฉ de toute sa force, le laissant plus mou qu'une poupรฉe de chiffon. Jamais dans sa vie il n'avait plus dรฉsirรฉ de faire une sieste qu'en ce moment, ses paupiรจres tombant littรฉralement d'รฉpuisement. Plusieurs minutes passรจrent, mais la notion du temps leur avait depuis longtemps รฉchappรฉe et une heure aurait pu s'รชtre dรฉjร รฉcoulรฉe. Le bruit familier d'une serrure que l'on dรฉverrouille les sorti de leur torpeur, et avant qu'ils n'aient eu le temps de se crisper, Bertholdt apparaissait dans l'encadrement. Ses yeux glissรจrent sur les deux garรงons aux membres entremรชlรฉs, mais il ne fit aucune remarque ร ce propos.
ย ย ย โ J'ai dit ร Monsieur Pixis que tu te sentais nausรฉeux, les rassura-t-il. Du coup, il m'envoie vรฉrifier que tout va bien.
ย ย ย โ Mieux, en tout cas, lui rรฉpondit le garรงon d'une voix un peu rauque. Merci beaucoup, Bertholdt.
ย ย ย โ C'est tout ce que je voulais savoir, fit-il, visiblement rassurรฉ. Ne vous pressez pas, je vous couvre. Rien ne vous oblige ร y retourner bientรดt.
ย ย ย Jean sentit son ami remuer lรฉgรจrement, sous contre lui, et il se doutait bien qu'il ne voulait pas alerter leur professeur trop longtemps en restant dans cette piรจce. Mais il ne lui laissa pas l'opportunitรฉ de s'exprimer, dรฉsireux avant tout de le laisser se reposer pendant quelques minutes supplรฉmentaires.
ย ย ย โ On prendra le temps qu'il faudra, trancha-t-il d'un ton sans appel.
ย ย ย Bertholdt sembla approuver cette dรฉcision et ne tarda pas ร repartir en sens inverse, sans oublier de refermer soigneusement la porte derriรจre lui. Les deux garรงons se retrouvรจrent une nouvelle fois seuls, surpris par le silence qui rรฉgnait dans la piรจce. Loin d'รชtre รฉtouffant, celui-ci permit ร Marco de sombrer dans un sommeil lรฉger seulement quelques instants aprรจs, alors que Jean berรงait toujours leurs deux corps enlacรฉs.
๐ท๐ป๐น๐ป แดแดแดs
แดฬ sแดษชแด สแด...
๐ซ'๐ข๐ช ๐ง๐ข๐ช๐ต ๐ฒ๐ถ๐ฆ๐ญ๐ฒ๐ถ๐ฆ๐ด ๐ณ๐ฆ๐ค๐ฉ๐ฆ๐ณ๐ค๐ฉ๐ฆ๐ด ๐ฑ๐ฐ๐ถ๐ณ ๐ฆฬ๐ค๐ณ๐ช๐ณ๐ฆ ๐ค๐ฆ ๐ค๐ฉ๐ข๐ฑ๐ช๐ต๐ณ๐ฆ, ๐ฆ๐ต ๐ฎ๐ข๐ด๐ด๐ฆ๐ณ ๐ญ๐ฆ๐ด ๐ฑ๐ฐ๐ช๐ฏ๐ต๐ด ๐ฆฬ๐ฏ๐ฆ๐ณ๐จ๐ฆฬ๐ต๐ช๐ฒ๐ถ๐ฆ๐ด ๐ฅ๐ถ ๐ค๐ฐ๐ณ๐ฑ๐ด ๐ฆ๐ฏ ๐ฑ๐ข๐ณ๐ต๐ข๐ฏ๐ต ๐ฅ๐ถ ๐ฃ๐ข๐ด ๐ฑ๐ฐ๐ถ๐ณ ๐ณ๐ฆ๐ฎ๐ฐ๐ฏ๐ต๐ฆ๐ณ ๐ท๐ฆ๐ณ๐ด ๐ญ๐ฆ ๐ฉ๐ข๐ถ๐ต ๐ฆ๐ด๐ต ๐ฃ๐ช๐ฆ๐ฏ ๐ถ๐ฏ ๐ฎ๐ฐ๐บ๐ฆ๐ฏ ๐ฅ๐ฆ ๐ค๐ข๐ญ๐ฎ๐ฆ๐ณ ๐ญ๐ฆ๐ด ๐ข๐ฏ๐จ๐ฐ๐ช๐ด๐ด๐ฆ๐ด.
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