𝟷𝟿 ¦ 𝙻𝙴 𝚂𝙾𝙻𝙴𝙸𝙻 𝙴𝚃 𝚂𝙾𝙽 𝙴́𝚃𝙾𝙸𝙻𝙴³
𝙲𝙷𝙰𝙿𝙸𝚃𝚁𝙴 𝟷𝟿
ᴘᴀʀᴛɪᴇ ⒊
Comme promis, Mikasa et Gaitō débarquèrent chez les Kirschtein à seize heures pétantes pour aider leurs amis à préparer la petite fête qui se tiendrait le soir même. Mais tout d'abord, ils souhaitèrent évidement un bon anniversaire à Jean.
— Comment se porte notre star du jour ?
— Comme un charme, leur garantit celui-ci.
— Mais oui, commenta Mikasa avec un sourire en coin. Je peux voir ça.
Soudain gêné par le ton malicieux qu'avait employé la jeune fille, Jean préféra changer plus ou moins habilement de sujet.
— Alors, ce ciné ?
— Ma foi, très bien. Et vous, votre soirée ?
Le châtain leva les yeux aux ciel. Bon sang, Mikasa avait vraiment le don de lire en eux comme dans un livre ouvert ; c'en devenait presque inquiétant.
— C'était très bien aussi, se défendit-il prudemment. On a regardé un film.
— Vous m'en direz tant.
Non sans lui avoir adressé un clin d'œil taquin, la jeune fille se détourna pour se débarrasser de ses vêtements d'extérieur. Mikasa adopta ensuite un air plus sérieux lorsqu'elle demanda à Marco de leur exposer ce dont ils devaient encore s'occuper avant le début de cette fameuse fête d'anniversaire.
— Marie nous a aidé à faire les pâtes ce matin. Il nous reste donc les cookies, les mini-pizzas, les feuilletés et quelques courses à faire.
— Des courses ? releva Mikasa avec surprise.
— On a de quoi faire les apéritifs, le rassura-t-il. Il nous manque juste les boissons, les gâteaux apéritifs... Ce genre de choses.
— Pourquoi vous n'avez pas acheté tout ça ce matin ?
— C'est-à-dire que- qu'on s'est couché tard hier. À cause du film, précisa-t-il. Donc on s'est levé tard, super tard. Et on s'est dit, euh, qu'on ferait tout aussi bien d'y aller après.
Marco s'était mis à bégayer, visiblement embarrassé par cette question, et sa réponse pour le moins bancale laissa Mikasa assez sceptique.
— Bon, dans ce cas, autant y aller tout de suite, ce sera fait. Emmène donc Ito avec toi, dit-elle à Marco. Pendant ce temps, Jean va m'aider en cuisine.
— Euh, t'es sûre de toi ? demanda le brun. Tu veux garder Jean en cuisine ?
— Il s'occupera des cookies et des toasts. Ça devrait être dans tes cordes, pas vrai ? lança-t-elle à celui dont on questionnait les faibles capacités culinaires. Je me charge des feuilletés et des minis pizzas.
Aussitôt dit, aussitôt fait ; les garçons suivirent sans broncher les directives de Mikasa qui menait sa barque d'une main de maître. Quelques minutes après le départ de Marco et d'Ito, Jean comprit que la jeune fille n'avait effectivement pas prit de grand risque. Il trouva dans le réfrigérateur les rouleaux de pâte à cookies préparés par sa mère le matin même. Marie n'avait pas lésiné sur les quantités : l'un était tout chocolat, l'autre aux pépites de chocolat et le dernier aux éclats de caramel. Maintenant qu'ils avaient bien durcis, il ne lui restait plus qu'à en découper des rondelles qu'il enfournerait pendant une quinzaine de minutes. Tandis que les cookies cuisaient tranquillement, Jean s'attaqua aux toasts qu'il fallait tartiner de tapenade d'olives, de tomates ou d'aubergines. De son côté, Mikasa venait de terminer la confection d'une trentaine de petits feuilletés au chorizo. Elle sortit les cookies du four et vérifia leur cuisson avant de poser les deux plaques au dessus du gaz pour les laisser refroidir un peu.
— Alors dis-moi, lança-t-elle mine de rien, ça t'arrive souvent de rouler des pelles à Marco ?
Jean détourna les yeux, une grimace étirant ses lèvres et du rouge lui montant aux joues.
— Tu n'aurais pas la décence de faire comme si tu n'avais rien vu, à tout hasard ?
— Dans tes rêves, lui rétorqua-t-elle. J'ai l'impression d'enfin voir mes personnages préférés se mettre ensemble après cinq saisons passés à se tourner autour. C'est un moment historique ! Ceci dit, vous aviez l'air aussi surpris que nous, releva-t-elle. Vous en avez discuté ?
— Oui, acquiesça Jean.
— Eh bien, il y a du progrès ! Alors ?
Le châtain tenta de réfréner un sourire béat, en vain.
— On sort ensemble. Officiellement, cette fois.
— Pour de vrai ? s'exclama Mikasa. C'est génial !
Enthousiasmée par cette nouvelle plus qu'attendue, la jeune fille lui donna une accolade énergique qui le fit chanceler.
— Maintenant, poursuivit Mikasa, quel est le rapport avec le fait que vous n'avez pas été faire les courses ?
— Oh, s'esclaffa le garçon. C'est juste qu'on a beaucoup, beaucoup parlé.
Ils s'étaient aussi beaucoup embrassés, mais Jean préféra garder ce détail pour lui. Suite à tout cela, leurs cœurs battaient si fort qu'ils n'avaient pas réussi à s'endormir avant une paire d'heures supplémentaires. Quand au matin-même, disons qu'ils avaient préféré rester blottis dans leur lit douillé plutôt que d'aller faire des courses. Mais tout ceci, Mikasa pouvait sans doute aisément le deviner ; après tout, elle aussi était amoureuse.
Une dizaine de minutes plus tard, Marco et Gaitō rentrèrent du supermarché du coin, chacun encombré d'un grand sac rempli d'achats. Mikasa vit le visage de Jean s'illuminer en voyant son copain passer la porte. Elle espérait sincèrement que ces deux-là ne prévoyaient pas de cacher leur relation au reste du monde, car ils en seraient tout bonnement incapables. Enfin, à en juger par le sourire embarrassé, mais ravi, que Marco lui adressa lorsqu'elle lui murmura un félicitations à l'oreille, il ne fallait pas trop s'inquiéter de ce côté-là.
Tandis que les garçons s'attelaient à déballer tout ce qu'ils avaient acheté pour le répartir dans des plats ou des bols, Mikasa retourna à sa cuisine. Une fois que les feuilletés furent dorés, elle enfourna les mini-pizzas et en profita pour donner un coup d'éponge sur le plan de travail. L'horloge murale du salon indiquait à peine dix-huit heures trente et ils avaient déjà fini tout ce qu'ils devaient préparer pour ce soir. Il n'y avait pas à dire, c'était quand même bien plus rapide à quatre. Ils venaient de passer un coup de balais lorsque Marie, qui se réveillait de sa sieste, descendit les escaliers. Elle trouva les adolescents regroupés dans le salon, à l'exception de Marco qui s'était absenté aux toilettes. Si elle n'avait encore jamais vu Gaitō, la quadragénaire se souvenait vaguement de la jeune fille assise à ses côtés.
— Mikasa, c'est ça ?
— Exact, confirma la jeune fille sur un ton malicieux. Je suis bien la fille que votre fils voulait fréquenter avant de réaliser qu'il aimait déjà quelqu'un d'autre.
Jean se sentit devenir aussi rouge qu'un coquelicot. Il se tassa dans le canapé, espérant disparaître sous les coussins. Pourtant, à sa grande surprise, sa mère éclata de rire.
— Oh, je vois. Enchantée d'enfin faire ta connaissance.
Elle adressa un clin d'œil entendu à Mikasa. De son côté, Jean ne s'était pas remis de l'étrangeté de cette interaction.
— C'était quoi cette complicité instantanée ? s'étonna-t-il enfin.
— Mon chéri, je ne suis pas née de la dernière pluie, répliqua sa mère en lui ébouriffant les cheveux. Je vous ai vu grandir tout les deux, je te rappelle. Alors si tu crois que j'ignore ce qui se passe dans ta petite tête, tu te trompes grandement.
Jean réalisa que sa mère savait probablement qu'il aimait Marco depuis des années, avant que lui-même en prenne conscience. C'était dire à quel point elle le connaissait trop bien. Marie salua ensuite Gaitō qui, heureusement, ne se présenta pas d'une manière aussi littérale ; d'autant qu'au vu de sa situation, cela aurait pu jeter un sacré froid sur le salon. Ito se trouvait déjà suffisamment gêné sans qu'on ait besoin d'en rajouter. Marie n'ignorait pas qui était ce garçon qui se tenait bien droit, assis au bord de son canapé, mais elle savait aussi qu'on ne choisissait pas sa famille. Marco les rejoignit très vite et informa Marie qu'il avait mis de l'eau à chauffer. Elle l'en remercia par un câlin chaleureux qui surpris un peu le brun, bien que celui-ci ne s'en plaignit pas le moins du monde. L'infirmière prit le temps de discuter avec les quatre adolescents tandis qu'elle buvait sa tasse de thé au jasmin. Avant de partir travailler, elle attira Jean et Marco dans ses bras pour les serrer contre son cœur.
— Je vous aime très fort, mes chéris, leur murmura-t-elle.
La porte se referma derrière elle et Marco se tourna vers Jean, ses sourcils légèrement froncés.
— Est-ce qu'elle...
— Elle sait, confirma-t-il en souriant. Ne me demande pas comment, c'est juste... Elle sait.
La nouvelle ne surprit pas tant Marco, ce qui ne l'empêcha pas de sentir ses joues rosir. Il savait, au fond de lui, que Marie ne se serait jamais opposé à leur relation, mais il était quand même rassuré de constater qu'elle le prenait aussi bien et qu'elle était heureuse pour eux. Mikasa, qui avait assisté à la scène, passa alors un bras par-dessus l'épaule de chacun des deux garçons.
— Et vous savez ce qui est le plus beau dans tout ça ? La journée n'est pas encore finie !
La soirée, en tous cas, ne faisait elle que commencer. Moins d'une heure plus tard, tous leurs amis les avaient rejoint pour fêter l'anniversaire de Jean. Sans grande surprise, le buffet qu'ils avaient préparé ne fit pas long feu ; petits-fours comme apéritifs se retrouvèrent engloutis en un tour de main. Le seul bol qui échappa à l'appétit des adolescents était rempli de gâteaux apéritifs au wasabi qu'Ito avait achetés et qu'il était le seul à pouvoir avaler sans grimacer. Bien que réputés pour ne jamais reculer devant un défi culinaire, même Sasha et Connie veillaient à se tenir à distance de ces petites boules vertes dont le goût piquant leur donnait des larmes aux yeux. En revanche, le gâteau au chocolat et aux amandes qu'avait confectionné Marco dans la matinée fit l'unanimité. On y plaça dix-sept bougies que Jean éteignit d'un seul coup après que ses amis lui ait souhaité un joyeux anniversaire en chanson ; un moment qu'il jugeait toujours incroyablement gênant.
— Qu'est-ce que tu as souhaité ? lui demanda Sasha avec curiosité.
Les années précédentes, Jean n'avait pas fait preuve d'une très grande originalité, se contentant de demander un bon avenir, une bonne santé, ce genre de choses générales et abstraites qu'il partageait volontiers à voix haute. Cette fois-ci, il avait souhaité quelque chose d'un peu différent.
— C'est un secret, dit-il en posant un doigt sur sa bouche.
Connie ayant comme promis rapporté ses énormes enceintes, les adolescents passèrent la plupart de leur soirée à se trémousser sur la musique et à scander les paroles — parfois hasardeuses — des plus incontournables. Jean reconnu La Vie est Belle dès les premières notes. Il attrapa les mains de Marco dans les siennes et, pendant les cinq bonnes minutes que durait la chanson du groupe Indochine, il les fit tous deux danser au milieu du salon, sans se soucier de leurs amis qui, pour la plupart, les regardaient avec une certaine curiosité. La seule chose dont se préoccupait Jean en cet instant était Marco ; c'était toujours Marco, son sourire et le souhait qu'il ne s'efface jamais. Lorsque leur chanson se termina, les deux garçons se firent une place sur l'un des canapés, à côté de Bertholdt et d'Ymir. Ces derniers auraient probablement fini par leur poser la question qui leur brûlait les lèvres si Eren et Armin n'étaient pas soudainement apparus derrière eux avec le même objectif en tête.
— Les gars, il y a un truc qu'on doit vous demander. Bien sûr, on ne voudrait pas être indiscrets. Mais à vrai dire, ça fait longtemps qu'on y pense et plus on y réfléchit, plus on a mal à la tête, alors...
— Eren, s'exaspéra Mikasa depuis l'autre bout de la pièce. Pour l'amour du ciel, accouche !
— Vous êtes ensemble ? demanda finalement Armin.
Les deux concernés échangèrent un regard. Une fois certains qu'ils étaient bien sur la même longueur d'onde, Marco se tourna vers leurs amis qui attendaient leur réponse avec beaucoup d'impatience.
— On est ensemble, confirma-t-il.
— Vraiment ensemble ? insista Eren.
Marco se demanda si leur ambiguïté avait vraiment rendu leurs amis confus au point que sa précédente déclaration ne se suffise pas à elle-même. Enfin, il connaissait bien un moyen de faire taire tous leurs doutes... En voyant son amoureux se pencher vers lui, Jean ferma automatiquement les yeux. Ils s'embrassèrent ainsi devant Eren, Armin, mais aussi la plupart de leurs amis qui les regardaient, bouché bée. Un sourire satisfait aux lèvres, Marco se tourna une fois de plus vers les deux curieux.
— Ça répond à votre question ?
— Parce que sinon, ajouta Jean avec malice, on peut recommencer.
Et Dieu savait à quel point il en avait envie. Mais leurs deux amis se contentèrent d'acquiescer avant qu'Armin ne tende sa paume grande ouverte vers Eren qui grommela quelque chose dans sa barbe inexistante ; visiblement, ils avaient parié sur la nature de leur relation. Suite à cette nouvelle, on voulu poser tout un tas de questions à Jean et à Marco qui répondirent à certaines, mais restèrent assez vagues dans l'ensemble. En revanche, ils accueillirent les félicitations de leurs amis de bon cœur, et plus particulièrement celles de Bertholdt qui en lâcha une larme. Ymir soutint que cela méritait qu'on ouvre une nouvelle bouteille de champagne, ainsi la fête se poursuivit de plus belle. Il n'y avait pas à dire ; ce fut, sous tous les angles possibles, une très, très bonne soirée d'anniversaire.
𝟸𝟸𝟸𝟽 ᴍᴏᴛs
ᴀ̀ sᴜɪᴠʀᴇ...
𝘭𝘢 𝘤𝘰𝘯𝘤𝘳𝘦́𝘵𝘪𝘴𝘢𝘵𝘪𝘰𝘯, 𝘴𝘶𝘪𝘵𝘦 ! 𝘵𝘰𝘶𝘵 𝘤̧𝘢 𝘯𝘦 𝘯𝘰𝘶𝘴 𝘭𝘢𝘪𝘴𝘴𝘦 𝘱𝘭𝘶𝘴 𝘲𝘶'𝘶𝘯 𝘤𝘩𝘢𝘱𝘪𝘵𝘳𝘦...
𝘫𝘦 𝘴𝘰𝘯𝘨𝘦𝘢𝘪𝘴 𝘢̀ 𝘧𝘢𝘪𝘳𝘦 𝘶𝘯𝘦 𝘧𝘢𝘲 𝘱𝘰𝘶𝘳 𝘭𝘢 𝘧𝘪𝘯 𝘥𝘦 𝘴𝘵𝘪𝘵𝘤𝘩𝘦𝘴, 𝘦𝘴𝘵-𝘤𝘦 𝘲𝘶𝘦 𝘤̧𝘢 𝘷𝘰𝘶𝘴 𝘣𝘳𝘢𝘯𝘤𝘩𝘦𝘳𝘢𝘪𝘵 ? :𝘰
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