๐ท๐น ยฆ ๐ป๐ด๐ ๐ฐ๐๐ฒ๐ท๐ธ๐๐ด๐ฒ๐๐ด๐ ๐ณ๐ ๐น๐๐๐๐ดยน
๐ฒ๐ท๐ฐ๐ฟ๐ธ๐๐๐ด ๐ท๐น
แดแดสแดษชแด โ
ยซ Un long discours ne parvient pas
toujours ร recoller ce qu'un seul mot
a รฉtรฉ capable de briser. ยป
โ Jแดสษด Jแดแดs
ย ย ย Jean referma la porte derriรจre lui en soupirant longuement. Le petit kilomรจtre qu'ils venaient de parcourir dans le froid avait eu le mรฉrite de lui avoir refroidi les idรฉes. Il รฉtait dรฉsormais bien calme, au point de se sentir vide de toute รฉmotion et terriblement dรฉsemparรฉ face ร ce qui l'attendait au tournant de cette journรฉe cauchemardesque. De retour chez lui, il apprรฉhendait la rรฉaction de sa mรจre, bien que celle-ci se soit toujours montrรฉe trรจs comprรฉhensive ร son รฉgard. Marie s'รฉnervait peu et on la voyait encore plus rarement รฉlever la voix car elle ne laissait jamais ses รฉmotions la prendre au dรฉpourvu. Mais en dรฉpit de cela, Jean savait dรฉjร qu'il l'avait aujourd'hui dรฉรงu par son comportement impulsif et dรฉraisonnable. Il osa jeter un coup d'ลil timide dans le salon รฉtrangement silencieux, tout comme le reste de la maison. Marie ne travaillant pas cet aprรจs-midi, il pensait pourtant la trouver assise dans l'un des canapรฉs, patientant avec un air pincรฉ pour qu'il lui explique en dรฉtails ce que signifiaient le message et le coup de fil qu'elle avait reรงus. Le chรขtain voulu s'avancer afin de regarder en direction de la cuisine, mรชme s'il doutait qu'elle s'y soit cachรฉe pour les surprendre.
ย ย ย โ Attend, entendit-il.
ย ย ย Il se retourna vers Marco qui se saisit ร nouveau des doigts qu'il tenait encore dans sa main quelques secondes plus tรดt. Jean l'observa inspecter sa main avec attention jusqu'ร ce qu'il remarque lui aussi les รฉgratignures qui abรฎmaient par endroit ses phalanges.
ย ย ย โ Il faut nettoyer รงa.
ย ย ย โ C'est trois fois rien, protesta mollement son ami.
ย ย ย Marco fit mine de ne pas l'รฉcouter. Il retira manteaux et chaussures avant de se diriger vers la salle de bain oรน il chercha la trousse de soin. Jean se dรฉchaussa ร son tour en soupirant, puis il finit par le rejoindre dans la cuisine. Il se hissa sur le plan de travail tandis que Marco sortait une solution antiseptique dont il imbiba une premiรจre compresse. Sans un mot, il dรฉsinfecta les petites plaies en tapotant gentiment ses doigts, prenant soin ร ne pas arracher les croรปtes qui s'รฉtaient dรฉjร formรฉes. L'alcool picotait lรฉgรจrement, mais Jean ne bougea pas d'un poil. D'une faรงon ou d'une autre, il lui semblait que Marco cherchait simplement ร se rendre utile ou peut-รชtre ร s'excuser de la prรฉsente situation dont il s'estimait en partie responsable. Quoi qu'il en fut, le chรขtain prรฉfรฉra le laisser faire en silence, priant lui aussi pour que cela puisse l'aider ร aller un peu mieux. Lorsque ses plaies furent propres, Marco jeta la compresse et rangea la trousse ร sa place attitrรฉe. Ensuite, il s'approcha de Jean d'un pas lent, comme s'il ignorait ce qu'il convenait de faire dรฉsormais. Depuis le plan de travail oรน il se trouvait toujours assis, son ami l'attira ร lui jusqu'ร ce que leur front soient suffisamment proches pour se coller l'un ร l'autre. Les yeux mi-clos, ils contemplรจrent leurs doigts qui se rejoignirent naturellement sur les cuisses de Jean. Ce dernier traรงait de petits cercles dans les paumes de ses mains. Marco prit une grande inspiration, puis il expira lentement ร mesure que la confusion dans son esprit s'apaisait pour y laisser le calme s'installer. Ils auraient pu rester dans cette position durant de longues minutes, apprรฉciant en silence la simple prรฉsence de l'autre.
ย ย ย Le bruit d'une clรฉ qu'on tournait dans une serrure les fit sursauter. La porte d'entrรฉe s'ouvrit en dehors de leur champ de vision et la voix de Marie leur parvint, suivie de prรจs par une autre plus grave. L'homme marmonna quelque chose avant de se faire gentiment gronder par son interlocutrice qui s'avanรงait dรฉjร dans le salon. Elle se figea lorsqu'elle aperรงu enfin les deux garรงons qui la dรฉvisageaient avec de grands yeux.
ย ย ย โ Oh, bonjour mes chรฉris. Je ne m'attendais pas ร vous trouver ici si tรดt, expliqua-t-elle avec un certain malaise.
ย ย ย Marco porta son regard au-dessus de son รฉpaule, intriguรฉ par cet invitรฉ surprise dont il lui semblait avoir reconnu la voix. Ce fut bien son pรจre qui apparu derriรจre Marie, visiblement embarrassรฉ de se trouver lร . Observant un instant sa posture plutรดt gauche, son fils remarqua รฉgalement son manteau mal boutonnรฉ et ses cheveux en dรฉsordre. Tandis que tout le monde se scrutait sans que personne ne rรฉagisse, Marie rangeait tranquillement son sac ร main et ses courses. Peu friand des situations terriblement gรชnantes de ce genre, Jean se racla la gorge avant de se lancer.
ย ย ย โ Tu as reรงu mon message ?
ย ย ย โ Oui, soupira sa mรจre. Et j'ai eu Madame Bernhard au tรฉlรฉphone.
ย ย ย De son cรดtรฉ, Gabriel ne lรขcha pas un mot en dรฉpit de l'insistance avec laquelle son fils le fixait. Il avait beau y rรฉflรฉchir, Marco ne comprenait pas ce que son pรจre venait faire ici, dans cette maison, dans cette famille. Ses doigts serrรจrent inconsciemment ceux de Jean. Cette journรฉe devenait de plus en plus bizarre et il n'รฉtait pas certain d'avoir suffisamment d'รฉnergie pour dรฉcouvrir ce qu'elle lui rรฉservait encore. Marie soupira en les voyant si tendus.ย
ย ย ย โ Regardez-vous, on dirait des suricates. Venez donc vous asseoir.
ย ย ย Marco se tourna vers son ami qui haussa les รฉpaules. Ce dernier lรขcha ses mains pour descendre du plan de travail et suivit sa mรจre qui les conduisait au salon. Les garรงons s'installรจrent dans le plus grand canapรฉ, Marie dans le plus petit et Gabriel prรฉfรฉra un fauteuil. Refusant de laisser le silence les prendre de court une nouvelle fois, la maรฎtresse de maison fit les gros yeux ร son invitรฉ pour l'inciter ร dรฉbuter cette รฉtrange rรฉunion de famille.
ย ย ย โ J'ai... Hum, Monsieur Shadis m'a appelรฉ. Il a vaguement mentionnรฉ qu'il y avait eu du grabuge aujourd'hui et m'a demandรฉ si tu avais des problรจmes, expliqua Gabriel ร Marco. Je t'ai trouvรฉ un peu distant derniรจrement, mais j'ai mis รงa sur le compte du divorce et... et de tout ce qui en dรฉcoule. Shadis m'a quand mรชme mis le doute, alors j'ai prรฉfรฉrรฉ appeler Marie pour vรฉrifier. Votre CPE venait de lui exposer la situation et donc... me voilร .
ย ย ย โ Prรฉcisons que j'รฉtais en train de faire les courses, ajouta Marie en soupirant. Ton pรจre s'est affolรฉ, m'a raccrochรฉ au nez et m'a rejoint alors que je passais ร la caisse. D'ailleurs, il en a mรชme mis son polo ร l'envers.
ย ย ย Gabriel avait en effet connu des jours meilleurs. Il tira sur son col et fronรงa les sourcils en constatant que l'รฉtiquette devant lui aurait dรป se trouver dans son dos. Il eut un petit sourire gรชnรฉ tandis qu'il se rhabillait correctement. Marie leva les yeux au ciel puis se retourna plus sรฉrieusement vers son fils.
ย ย ย โ Madame Bernhard m'a dรฉjร rapportรฉ l'incident. Ceci dit, elle ne sait que ce qu'on a bien voulu lui dire. Jean, tu sais que je n'aime pas porter de jugement hรขtif. Je veux que tu m'expliques ce qu'il s'est vraiment passรฉ pour que je sache ร quoi m'en tenir.
ย ย ย Le chรขtain attendait cette conversation depuis qu'il รฉtait sorti du bureau de la CPE, un peu plus tรดt dans la journรฉe. Seulement, il ne pensait pas devoir y รชtre contraint dans ces circonstances, devant les Bodt. La prรฉsence de Gabriel ne l'indisposait pas vraiment, mais il ne saisissait toujours pas la raison de sa venue. A ces cรดtรฉs, Marco se posait visiblement la mรชme question. Du coin de l'ลil, Jean vit sa jambe qui tremblait, ses mains qui s'agitaient et sa mรขchoire crispรฉe. S'il leur fallait improviser, il voulait d'abord le consulter pour qu'ils dรฉcident ensemble de ce qu'il convenait de faire.
ย ย ย โ D'accord. Mais d'abord, est-ce que... vous pouvez nous laisser un instant ? Juste quelques minutes, quรฉmanda-t-il, s'il-vous-plaรฎt.
ย ย ย Les deux adultes se regardรจrent avec surprise, mais Marie finit par se lever. Elle lanรงa ร Gabriel qu'elle avait justement besoin de son avis sur un noisetier qu'elle venait de planter et l'entraรฎna dans le jardin. Sitรดt qu'elle eut fermรฉ la porte de derriรจre, Jean quitta le canapรฉ pour se laisser glisser ร terre, assis sur ses genoux face ร son ami. Ce dernier n'allait pas trรจs bien, en tรฉmoignait sa respiration qui s'emballait, ainsi le chรขtain fut soulagรฉ d'avoir pu รฉloigner leur parent si facilement. Ils n'avaient probablement pas beaucoup de temps devant eux, alors Jean ne s'embรชta pas ร tourner autour du pot.
ย ย ย โ Marco, il va falloir leur dire.
ย ย ย Le brun secoua fรฉbrilement la tรชte de gauche ร droite. Son ami s'attendait รฉvidement ร cette rรฉaction, mais il sentit tout de mรชme son cลur se serrer. Il prit une profonde inspiration, cherchant ร s'armer de courage avant d'essayer de lui faire rapidement changer d'avis. Ses mains se posรจrent sur ses joues et relevรจrent son visage, lui priant silencieusement de ne pas le lรขcher des yeux.
ย ย ย โ Je sais que tout ne se passe pas comme tu l'avais espรฉrรฉ. Je sais que tu voulais prendre ton temps et, crois-moi, j'รฉtais prรชt ร t'accorder toutes les secondes dont tu aurais eu besoin.
ย ย ย L'idรฉe mรชme de s'รฉlever contre les injustices qu'il subissait รฉtait encore fraรฎche dans l'esprit de Marco. Depuis cette rรฉcente prise de conscience, ils n'avaient malheureusement pas pu pousser leur rรฉflexion ou leurs recherches bien loin. Or dรฉjร , la vie les rattrapait et les sommait d'accรฉlรฉrer, sans se soucier de savoir s'ils y รฉtaient suffisamment prรฉparรฉs. Jean essuya avec son pouce une larme orpheline qui roulait sur la peau tachetรฉe de son ami.
ย ย ย โ Les choses nous dรฉpassent. รa devient trop grave, tu comprends ?
ย ย ย Sa voix craqua au souvenir de ce qui aurait pu se produire aujourd'hui. Mรชme s'il ne voulait pas le laisser paraรฎtre, mรชme s'il voulait garder son sang-froid, il se sentait lui aussi au bord des larmes.
ย ย ย โ Je sais que รงa fait beaucoup ร encaisser pour aujourd'hui. Le moment n'est peut-รชtre pas idรฉal, admit-il, mais je pense qu'il vaut mieux se lancer maintenant. Le plus dur, c'est d'en parler. Ensuite, la situation va rapidement รฉvoluer car tu ne seras plus tout seul pour y faire face. Je sais que tu n'aimes pas sentir ta vie s'รฉchapper, mais je te promets qu'on ne te forcera jamais ร faire quoi que ce soit, dรฉclara-t-il avec sincรฉritรฉ. On leur demandera de nous expliquer toutes les solutions possibles avant de s'engager dans l'une d'entre elles. On ne leur laissera pas nous imposer leur rythme, quitte ร les envoyer balader si รงa nous chante. Et peu importe ce qu'ils diront, ce sera toujours ta dรฉcision qui l'emportera. Je ne les laisserai jamais choisir pour toi, termina-t-il dans un murmure, je t'en donne ma parole.
ย ย ย Marco sentit son cลur se rรฉchauffer ร ces mots dรฉbordant d'honnรชtetรฉ et esquissa le dรฉbut d'un sourire. Jean promettait de veiller sur lui, prouvant une fois de plus qu'il portait ร merveille le mรฉdaillon du Soleil. Le brun renifla en contemplant ses yeux ambrรฉs qui n'avaient pas pu retenir toutes les larmes qui s'y cachaient. Jean ne le savait pas encore, mais il pleurait aussi. Marco essuya doucement ses joues mouillรฉes ร l'aide de sa manche, s'attarda sur ses cils humides, puis noua ses bras derriรจre sa nuque.
ย ย ย โ Tu resteras avec moi ?
ย ย ย โ Oรน voudrais-tu que j'aille ? rit son ami. Ma place est avec toi.
ย ย ย Jean avait beau lui rรฉpรฉter qu'il ne le quitterait pas, il ressentait toujours le besoin de l'entendre de ses propres oreilles de temps ร autre pour se rassurer. Sans s'รฉloigner de lui, le chรขtain se releva en frottant ses yeux rougis. Ses doigts se perdirent dans les cheveux de Marco qui suivait ses moindres faits et gestes. Jean รฉcarta les mรจches qui retombaient sur son front pour y dรฉposer un baiser affectueux. Son regard dรฉvia ensuite vers la porte derriรจre laquelle les attendaient leurs parents.
ย ย ย โ Si tu ne veux pas que ton pรจre soit au courant, je me chargerai moi-mรชme de le mettre ร la porte.
ย ย ย โ Non, souffla Marco, je m'en moque un peu...
ย ย ย ร bien y penser, c'รฉtait peut-รชtre l'occasion de tester Gabriel et ses nouvelles rรฉsolutions. Son paternel semblait voulait rรฉaffirmer son rรดle de pรจre pour une raison qu'il lui dissimulait encore. Marco allait pouvoir vรฉrifier s'il รฉtait vraiment honnรชte ou simplement trรจs bon comรฉdien. Jean contempla son ami quelques secondes de plus, l'embrassa une nouvelle fois sur le front et prit une grande inspiration. Lorsqu'il recula enfin et se dรฉtourna de lui pour aller ouvrir la porte, Marco fut parcouru par un frisson.
๐ธ๐ถ๐ป๐ฟ แดแดแดs
แดฬ sแดษชแด สแด...
๐ญ๐ฆ๐ด ๐ณ๐ฐ๐ถ๐ข๐จ๐ฆ๐ด ๐ด๐ฆ ๐ฎ๐ฆ๐ต๐ต๐ฆ๐ฏ๐ต ๐ฆ๐ฏ ๐ฎ๐ข๐ณ๐ค๐ฉ๐ฆ...
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