❛ 𝐂𝐇𝐀𝐏𝐓𝐄𝐑 𝟓𝟓 ❜
❝ Ô Lord, she makes me scream ❞
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P O I N T D E V U E
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Je ne sais pas ce qu'il lui est arrivé pendant ces quatre années de séparation. Mais une chose est certaine, je peux sans nul doute affirmer que Blondie a évolué, elle est presque devenue une autre personne. La voir si confiante et posséder des plans dont je n'ai eu aucune information me perturbe quelque peu. Je suis irrité tout comme impressionné par les exploits qu'elle a mené et qu'elle poursuit derrière mon dos. Je suis persuadé qu'elle me cache bien plus qu'elle essaie de me le faire croire. Le fait qu'elle a fini par découvrir la vérité complique encore plus les choses. Et ce qu'elle vient de me lâcher confirme bel et bien ses intentions peu rassurantes à notre égard. Je ne sais pas si elle est une menace qui arrive tel un ouragan.
Et ça m'énerve encore plus de l'avouer que cette femme a une influence importante sur moi, je la trouve de plus en plus irrésistible. Et le fait qu'elle continue à résister me fascine. Mais je n'ai pas le droit à l'erreur, je ne peux pas me laisser berner par son esprit brillant et son corps qui me séduit sans me donner du répit.
Quatre putain d'années, j'ai essayé de l'oublier, j'ai essayé de la détester, et Dieu sait que je l'ai haïe du plus profond de mon âme. Et il m'a suffi simplement de la revoir pour fouetter d'un coup de bras mes résolutions de la buter, provoquant ma vulnérabilité à son attention. Elle est différente, une serrure que j'essaie d'ouvrir, mais elle ne cède pas à mes tentatives d'entrer, de la rendre plus docile envers mes projets.
Et chaque fois qu'elle persiste à me tenir tête, elle parvient à galvaniser chaque cellule de mon corps adepte de son existence. J'suis putain de ses morts foutu. Et je refuse qu'elle en prenne conscience. Elle prendra son pied une fois qu'elle saura que je suis comme un dingue épris par tout son être. Toutefois, ça ne signifie pas que je n'ai pas les couilles de la désarçonner à n'importe quel moment opportun. J'ai la tête froide, certes impulsive, mais je connais les limites de ma patience si elle ose les franchir, je n'en ferai qu'une seule bouchée. Et je suis sûr qu'elle en est parfaitement consciente, mais elle profite de mon indulgence le temps que ça dure.
Durant ces trois semaines qu'elle a passées ici - et je ne les ai pas vues venir - m'ont poussé à mener mes recherches. Même si entre Blondie et moi, il y a eu des moments de faiblesses, je ne baisse jamais ma garde vis-à-vis d'elle. Je sais qu'elle finira par, à un moment ou un autre, se révolter contre moi. Il faut croire que mon esprit estime que je dois souffrir, au point que j'ai du mal à vouloir son décès en dépit qu'elle finisse par me trahir. Si ça arrive, j'ai bien peur de ne plus avoir suffisamment de tolérance pour le lui pardonner. J'ai été étonnamment bien indulgent comme ça.
Je la vois toucher du bout de ses doigts les figures de son échiquier, une expression passionnée décorant ses lèvres qu'elle triture nerveusement. En fourrant mes mains dans les poches, je m'approche de la table, observant l'emplacement de chaque pion. Et je me rends compte qu'on n'a jamais vraiment joué dessus. Namjoon en a eu l'occasion lorsqu'elle a voulu intégrer le réseau et qu'elle lui a proposé un deal en échange de sa victoire. Cette fois là, il s'est laissé perdre. Mais je doute que maintenant il puisse avoir le dessus, vu la détermination avec laquelle elle m'a avoué vouloir foutre sa vie en l'air.
ㅡ Blondie.
Elle lève instinctivement ses yeux vers moi, je me contente de la fixer, m'efforçant de savoir ce qui trottine avec autant d'envergure dans sa belle tête. C'est fou, elle a l'air si innocente et à la fois tellement érotique avec son putain de peignoir satin provocateur. Le tissu de son épaule glisse le long de son corps, je vois presque son sein, et une seule pensée traverse mon esprit. Chacune de mes fibres cellulaires la veulent sur moi, son regard les fait vibrer aussi indécemment que mes idées ; ne pas pouvoir la toucher pendant trois semaines a été une torture. Et j'ai bien l'intention d'en profiter avant que les conditions ne se corsent et qu'on finisse au bout du compte par être ennemis.
ㅡ T'es consciente que tu es en train de me révéler tes plans ? je m'approche d'elle. Tu sais que je suis dans le même camp que Nam, n'est-ce pas ?
ㅡ Comme je t'ai dit plus tôt, si tu fermes les yeux là-dessus, je t'épargnerai, confie-t-elle.
ㅡ Fais pas de conneries, tu veux.
Elle hausse innocemment ses sourcils en reculant, elle finit par se retrouver coincée contre la table sur laquelle je la fais asseoir en poussant son jeu de combine, en retrait. Je la sens incrédule face à mon action, mais je m'appuie des paumes sur le bord avant de me pencher vers son visage.
ㅡ Je sais à quel point t'es devenue compétente, mais ça va mal finir pour toi. Sauf si tu me dis ce que tu as l'intention de faire. Et je pourrai peut-être bien t'aider.
ㅡ Je ne m'attends pas à ce que tu m'aides.
ㅡ Pourtant tu espères que je te donne un coup de main. Sinon, tu n'aurais pas conclu de deal avec moi en me piégeant.
ㅡ Je peux me débrouiller toute seule. C'est à toi que je fais une faveur, elle croise les bras.
Elle me fait une faveur afin que je lui en doive une dans un futur proche. Blondie sait ce qu'elle fait, ça commence à sauter aux yeux.
ㅡ Tu sais quoi ? Fini les deals, fini le mariage. Puisque maintenant, tu as l'intention de t'opposer à Nam, je ne vois pas en quoi je devrais t'aider. Ah et pour ma soeur, t'en fais pas, je vais moi-même la retrouver.
Je recule face à son visage crispé, qui commence à paniquer. Je ne compte pas la satisfaire. Il est temps de remettre les choses à sa place.
ㅡ Je n'ai plus besoin de ton aide.
ㅡ Attends Tae, elle essaie de me retenir par le bras mais je le retire. Écoute-moi-
ㅡ Je n'ai plus l'intention de me plier à tes putains de volontés. Je n'irai pas contre Namjoon, même pour toi. Alors j'te laisse une heure pour te tirer d'ici avant qu'on ne te mette le grappin dessus. Soit t'es de nôtre côté, soit contre moi.
J'entends son téléphone sonner, je tourne ma tête et l'aperçoit sur la table. Le nom du contact vient de faire monter en moi une certaine colère.
ㅡ Tu parles encore avec ce crétin ?
ㅡ Dimitri est mon ami. Il a toujours été là pour moi, et je ne compte pas le repousser.
ㅡ Il est aussi ici ? elle ne répond pas. Il était avec toi durant ces trois putains de semaines ?
ㅡ Nous avons toujours agi ensemble, alors-
Ça m'insupporte de savoir qu'ils ont été tous les deux seuls, sûrement dans cette pièce même. À quel point elle lui fait confiance ? Jusqu'à m'avoir dupé sur son arrivée en ville. Au final, on est revenu à la case départ, je crains qu'on ne parviendra pas à être sur la même longueur d'onde. Alors je ne vois pas en quoi je devrais faire des efforts.
ㅡ Je vois, je crispe ma mâchoire. La seule chose qui m'empêche de te buter, je murmure à son oreille, c'est le fait que tu saches où est ma soeur. Alors réfléchis bien à deux fois avant de t'attaquer à l'Empire, je crache.
P O I N T D E V U E
Sur ses dernières paroles, je n'ai pas le temps de lui expliquer mes arguments qu'il s'empresse de quitter l'hôtel avec une grande rage. Je suis troublée par ses propos qui sont justifiés. Je sais parfaitement que s'il finit par être déçu, il ne me chérira pas. Ce n'est pas le genre de personne à se soumettre aux caprices d'une femme, combien même il pourrait l'apprécier. La preuve, il a tiré sur Irina alors qu'ils semblent avoir été très proches intimement. Il n'a même pas hésité, croyant l'avoir butée. C'est pourquoi je suis toujours réticente, car je pourrais devenir une autre de ses proies. Je refuse d'y consentir.
Je me débrouille bien dans mes objectifs, mais son aide pourrait m'être précieuse. Et j'espère que pour sa soeur, il puisse tenter d'aller contre Namjoon. Ça m'énerve qu'il soit aussi fidèle à lui. J'ai bien évidemment plusieurs plans de secours, je ne me laisserai pas aussi facilement manipuler. Je n'abandonnerai sûrement pas ce que j'ai entamé. Pas même pour lui. Mais je ne veux pas qu'il m'échappe. Je viens difficilement de l'attraper dans mon filet. En lui disant que j'ai envie de faire chuter mon oncle, je perds les chances qu'il m'aide.
C'est pourquoi, j'ai besoin d'un conseil. Alors je suis allée voir celle qui le connaissait suffisamment bien, pour me permettre de l'influencer.
BAE IRENE • LEADER DU VELVET.
PROPRIÉTÉ | La Rouge.
C'était une femme redoutable réussissant à mettre sous son influence une majorité de personnes grâce à son intransigeance. Elle était crainte par les hommes car elle possédait leurs secrets les plus honteux. Dotée d'un charme, elle pouvait écraser n'importe quel adversaire de son intelligence destructrice. On la connaissait comme la panthère noire, tel le velours de son pelage, elle pouvait glisser dans l'obscurité et accaparer l'esprit de ses proies, jouant avec leur impulsivité. Elle révélait les dépendances extérieures de tous ceux qui finissaient par lui plaire, et les vices s'enracinaient dans la peau de sa cible, jusqu'à ne plus pouvoir sentir une parcelle d'autonomie. Chacun succombait à sa prestance et son aura féline qu'elle parvenait à disséminer. Et ses yeux dorés de fauve voyaient à travers l'âme de son opposant, l'avenir.
Ainsi, semblable à Athéna, elle veillait sur son temple de luxure où se jouaient bien des parties intimes. Sa maison close LE VELOURS recevait les plus grandes personnalités de la ville de Séoul, elle possédait des jeunes femmes ou hommes chacun à leur façon aphrodisiaques. Personne n'osait aller contre sa volonté, ou enfreindre les règles qu'elle avait instaurées. L'établissement qu'elle gérait était un endroit de prestige, elle y offrait les meilleurs des services afin d'avoir du succès et une bonne image. Ceux qui venaient profiter de certaines exécutions recevaient les meilleures des gourmandises, pour une expérience inoubliable. Mais en perdant la raison au creux de la débauche, ils y abandonnaient leur dignité, et des renseignements confidentiels.
J'entre dans son bâtiment servant de couverture pour des danseuses du cabaret LA ROUGE. Semblable à pénétrer un théâtre de volupté, je me fais engloutir dans une atmosphère joviale où des femmes se meuvent au rythme d'un son énergique. En quatre ans, le décor s'est bien amélioré, je ne reconnais pas certaines personnes. Il y a visiblement de nouvelles figures. Je me demande si elles ont été victimes de trafic humain, comme je l'ai été. Est-ce qu'Irene continue de les acheter ? Je connais la réponse, puisque j'ai passé quatre ans à me renseigner sur les activités de tous les leaders de la ville.
ㅡ Je rêve ou c'est notre Lys ? vient de me trouver Joy.
Elle n'a pas changé avec ses airs de connasse qui adore avoir le pouvoir sur tout le monde.
ㅡ Ça fait longtemps, lui dis-je simplement.
ㅡ Wouah, j'ai l'impression de voir une autre personne, tu as une de ces putains de prestance. On dirait une aristocrate.
ㅡ Et toi, toujours à la botte d'Irene ?
ㅡ Je vois que ton arrogance est à jour, elle fait une moue. Qu'est-ce que tu fais là ?
ㅡ Je suis là pour parler à Irene.
ㅡ Irene est dans son bureau, mais-
ㅡ Pas besoin de m'accompagner, je connais le chemin, je passe à côté.
Je l'entends pester dans sa barbe que je suis bien plus insolente qu'avant. Mais j'm'en fiche, je ne suis pas là pour me rappeler du vieux temps, il n'y a pas vraiment de quoi. Mon enfer a commencé ici.
Je marche dans les couloirs pour retrouver son bureau, presque rien n'a changé, si ce n'est le fait qu'elles ont mis une ambiance un peu plus sensuelle qu'avant avec des lumières LSD sur les murs. Des filles me frôlent en me regardant avec étonnement, d'autres me reconnaissent, et les chuchotements atteignent mes oreilles. Certaines d'entres elles accompagnent des ivrognes, des rires et un comportement libertin, les seins à nus aveuglent mes yeux. Mais ça ne me choque plus depuis bien longtemps.
Une fois arrivée devant la porte dont mes souvenirs s'invitent sans mon accord, je me revois projetée en arrière, à ce jour où j'ai tué l'homme de Namjoon et que ma vie était bien plus fichue. En toquant, on m'autorise à entrer et je m'incruste en fermant la porte derrière moi. Irene ne semble pas m'apporter son attention, trop occupée à lire un dossier sur son sofa, un verre à la main. Par contre le décor ici est différent, moins jovial, plus terne mais moderne, avec des teintes noir mates, et du doré.
ㅡ Rassure-moi, ce n'est pas des photos pornographiques que tu regardes, je m'approche.
Elle lève brusquement la tête et me considère. Je vois un sourire fleurir sur ses lèvres, visiblement ravie de me voir. Elle ferme immédiatement son dossier, mais je me contente de toucher à ses ornements sur les meubles.
ㅡ Tes goûts sont toujours aussi luxueux.
ㅡ Et toi toujours aussi bandante, elle avale sa boisson. Ça fait deux ans que je ne t'ai pas vue. Qu'est-ce qui t'amène ici ? elle croise sa jambe. Tu veux encore une faveur ?
ㅡ On va dire que c'est plus pour un conseil d'amie, je m'assois en face d'elle.
ㅡ Alors on est amies, maintenant ?
Elle arque un sourcil, un rictus remonté sur le coin.
ㅡ Comment vont les préparatifs de mon mariage ? je change de sujet.
ㅡ Ça avance, comme je n'ai pas eu de tes nouvelles, j'ai opté des choses à mon goût. J'espère que tu ne m'en voudras pas. Au fait, comment ça se fait que tu as fini par céder ? Ne me dis pas que tu es amoureuse de Taehyung ?
Je fais trainer mon doigt sur l'accoudoir en dessinant quelque chose. Un sourire indigne m'échappe.
ㅡ Tu me crois être capable d'aimer ce genre d'homme ?
ㅡ Le fait que tu as couché avec lui relève une certaine réflexion.
Décidément, trop de personne sont au courant de ça. Comment elle a su, je me le demande vraiment.
ㅡ J'ai bien couché avec toi pour atteindre mes objectifs, dis-je.
ㅡ Alors tu t'es donnée à contre coeur ?
Je ne réponds pas.
Cette nuit là où on a fini par se découvrir charnellement, j'ai été pleinement consentante, tout ce que mon corps a ressenti a été presque irréaliste tellement j'en ai adoré chaque partie. J'ai été complètement éprise de ses touchers, de sa présence en moi, de son esprit que je trouve bien trop imposant. Sa personne continue à m'intimider alors que j'arrive à lui tenir tête. Je n'aurais jamais cru être attirée par un type comme lui. Quelqu'un d'aussi ingénieux, puissant et à la fois atrocement sexy. Lorsque ses yeux se posent sur moi, je le supplie presque de me détruire. Je brise tous mes principes en m'autorisant de lui succomber. Mais je refuse à le lui dire. Que Taehyung parvienne à faire de moi tout ce qu'il veut.
Malheureusement, la durée de mon silence lui a offert une réponse qu'elle s'est forgée elle-même.
ㅡ Donc tu as bel et bien des sentiments pour ce cinglé, merde Lys, t'as fini par craquer.
ㅡ Ce n'est que du sexe.
Je rétorque ridiculement, me mentant à moi-même. J'aurais voulu que ça ne soit qu'une affaire de cul, ça m'aurait évité les scrupules.
ㅡ Je vais faire genre de te croire, elle nous verse de l'alcool. Du coup, quel genre de conseil tu espères avoir de ma part ? elle glisse un verre vers ma direction. Parce que Taehyung n'est pas quelqu'un d'ordinaire, il a du mal à aimer une personne, il peut certes avoir une affection, mais de l'amour, je crains que tu sois déçue.
ㅡ Je m'en fiche du romantisme, c'est pas mon objectif. J'aimerais simplement savoir comment faire en sorte de le retourner contre Nam ? Il a un pouvoir que j'ai besoin d'avoir. Sans lui, ça me complique certaines choses.
ㅡ Lys, je ne pensais pas que tu étais aussi naïve. Aller contre Nam, c'est déclarer la troisième guerre mondiale. Tu ne parviendras pas à le détrôner même si-
Elle vient de se taire d'un coup, tentant sûrement de me cacher la vérité qui allait lui échapper.
ㅡ Je suis sa nièce, finis-je sa phrase. Je suis au courant. Je remercie ma mère d'avoir fini par me révéler la vérité. Vous l'avez forcée à me cacher mes antécédents pour sauver les arrières de Nam. Et c'est bien pour ça que je veux me révolter contre lui. J'estime que ce qu'il possède doit aussi m'appartenir, après tout ce que j'ai enduré par sa faute et son frère.
Irene semble être un peu déboussolée par ce que je suis en train de lui révéler. Et je sais qu'exposer un tel plan est audacieux voire même stupide, car elle est du côté de Nam, ils partagent le même lit. Mais je sais ce que je fais et pourquoi. J'ai anticipé tellement de possibilités que je n'ai pas peur de lui confier mes intentions, car c'est bien ce que j'attends d'elle.
ㅡ Attends, tu veux dire que tu as envie d'avoir l'Empire ?
ㅡ J'ai l'intention de m'en emparer, oui.
J'entends un ricanement léger avant qu'il ne devienne de plus en plus moqueur. Elle éclate de rire, n'arrivant pas à croire ses oreilles, avant de se calmer en voyant que je ne plaisante pas.
ㅡ Tu me fais quoi là ? elle fronce les sourcils.
ㅡ Tu ne comptes pas me donner un conseil?
ㅡ Écoute bien celui que je vais te donner, elle se penche, les coudes sur les genoux. Sors ces conneries de ta tête et vis ta vie putain.
ㅡ Vivre ma vie ? je soupire un rire nerveux. Je n'aurai jamais une vie avec un oncle qui est un criminel et un père qui me veut morte. Soit tu m'aides, soit je trouverai un autre moyen de le faire. Mais il est préférable que tu le fasses, si tu ne veux pas que je te fasse plonger. Crois-moi, j'en ai les moyens.
ㅡ Je rêve ou t'es devenue une vraie salope ? elle me fixe, incrédule.
ㅡ J'apprends des meilleurs.
Elle s'enfonce dans le canapé, ahurie, perplexe de ma détermination. Surtout de mon audace de la menacer. Elle se tient les tempes, trop fatiguée d'essayer de me raisonner. J'ai l'impression qu'elle ne fait que ça depuis si longtemps qu'elle en a marre de devoir faire des efforts.
ㅡ Vous êtes tous autant cinglés dans ta famille et en plus tu veux épouser un autre taré. Y'en a pas un pour rattraper l'autre. J'vais pas marcher sur ta petite ruse.
ㅡ Tu devrais Irene, pour le bien commun, j'attrape mon verre rempli à moitié.
Elle soupire de désespoir, s'emparant de son verre pour lénifier sa fatigue. J'attends qu'elle me cède.
ㅡ T'as un plan au moins ?
ㅡ Je ne m'aventurerai pas sur ce terrain si j'en avais pas un.
ㅡ Tu sais que je risque ma peau en t'aidant ? L'Empire c'est tout pour Nam, il ne cédera jamais sans s'être battu. Et il en aura rien à cirer de savoir que tu es sa nièce.
ㅡ Je n'en attends pas moins de lui. J'espère bien qu'il se défendra. C'est nul de battre un adversaire qui n'est pas capable de riposter.
Elle m'inspecte avec curiosité et silence. Je crois qu'elle est complètement abasourdie par ce que j'avance et ma résolution. J'espère qu'elle va gober tout ce que je dis, parce que j'ai besoin qu'elle y croie dur comme fer. Je m'en fiche qu'elle me balance, j'attends même que ça.
ㅡ Je dois avouer que t'en as dans le froc. Vous êtes bien de la même famille putain.
ㅡ Je prends ça pour une insulte mais passons.
ㅡ Dans quoi je suis embarquée, je regrette presque de t'avoir choisie, elle boit directement de sa bouteille.
Irene est une femme intelligente, elle aurait pu m'envoyer me faire foutre, me clouer le bec et me dire de dégager d'ici, mais nous savons toutes les deux que ça ne fera qu'empirer la situation. Car si elle cède à la colère, alors elle montre la faiblesse de leur fondement. Qu'elle perd le contrôle et qu'elle est incapable de gérer le dilemme. C'est pourquoi, je suis presque certaine qu'elle ne refusera pas de m'aider. Elle fixe mes yeux, tentant de discerner l'authenticité de mes intentions.
ㅡ J'te préviens, elle me dit, tu me revaudras ça en quantité.
P O I N T D E V U E
Une grande fête est organisée dans l'un des plus prestigieux établissements de Séoul. Plusieurs figures importantes y sont présentes, qu'elles soient des visages publics ou politiques, la majorité des enflures dont les poches se remplissent comme par magie se manifestent là pour s'enivrer d'une soirée de détente. Là où ils exploiteront des occasions de se faire plus de connaissances, parvenir à des objectifs en parlant des chiffres d'affaire, et des possibilités à devenir plus aisé. Ce qu'ils possèdent déjà ne leur suffit pas, ils ont besoin de se goinfrer à en gerber. Ils s'engraissent grâce aux réseaux que détiennent des personnes comme Namjoon.
Je suis arrivé à l'événement que glorifie l'humanité, accompagné par trois de mes coéquipiers. On sort de notre berline garée dans le parking. On s'extirpe de celle-ci en corrigeant nos costards. Jungkook replace sa veste à rayures dont le regard malicieux encadre son visage innocent. Il espère profiter de cette soirée pour concocter un cocktail de divertissement. Seokjin touche à sa chevelure pour la corriger d'une manière frénétique, trop stressé de devoir se retrouver au beau milieu de la société ; une chose qu'il hait plus que tout dans ce métier, être en contact avec le monde. Jimin remet correctement un bouton de sa veste blanche en fourrant une main dans sa poche pour s'engouffrer dans la gueule des riches.
On marche dans un couloir jusqu'à un ascenseur qui nous fait monter vers la sortie pour rejoindre les portes de la bâtisse, où on entre après qu'on nous ait ouvert. Les regards se dressent vers nos silhouettes. On descend des escaliers. La vue du tortionnaire se perd sur les marches, celle du hacker se loge sur les bijoux de ces ploutocrates, quant à l'inspecteur, il lorgne une occasion de faire jouer son talent de Joker. Diverses discussions lassantes se propagent entre les lèvres des invités, rien de nouveau, des rumeurs qui se colportent sans preuve réelle, des sujets de collaboration qui gagneront qu'un échec.
Je vois parmi cette troupe de moutons, un homme vêtu élégamment, discuter. Lorsque nos regards se croisent, il s'incline poliment devant ses interlocuteurs en s'excusant de son retrait afin de me rejoindre d'un pas plus ou moins placide alors que je sens qu'il a envie de presser sa démarche. Il passe à côté de moi pour rejoindre le bar, je laisse simplement mon regard se perdre sur la foule, avant de sortir mon portable pour aller prendre un verre.
ㅡ Un old fashioned, dis-je en m'accoudant sur le comptoir, me tournant vers le monde, tout en écrivant un message.
ㅡ Tu as su ce qu'a l'intention de faire Lys ? j'entends Namjoon me dire en fixant le barman.
Dire que j'hésite de lui révéler la vérité, tout ça parce que sa nièce influence mes décisions. J'aurais voulu me taire et voir jusqu'où son plan la mènerait, mais c'est lui rendre la tâche plus facile. Et lui prouver qu'elle a un contrôle sur mes choix. Hors de question qu'elle réussisse à changer ma façon d'agir par le simple fait qu'elle est un bien trop bon coup.
ㅡ Elle veut te détrôner.
ㅡ Qu'est-ce que tu dis ? il esquisse un sourire moqueur.
ㅡ Blondie sait que tu es son oncle et que ton frère se donne du mal pour cacher ses erreurs.
Il soupire d'agacement, en attrapant son verre pour avaler cul-sec sa boisson. Je me sers du mien en savourant le liquide. La dernière fois que je l'ai vu aussi perplexe c'est quand il a su qui je suis vraiment. Blondie a toujours su se montrer à la hauteur de ses ambitions. Elle ne recule devant rien, et têtue comme elle est, cette beauté ira jusqu'au bout de ses projets. Nam a intérêt à avoir un plan, s'il ne veut pas perdre contre sa propre nièce. Je suis en première loge pour admirer le combat qui commence tout juste à devenir exaltant. Je suis intrigué de voir qui va gagner.
ㅡ Elle t'a dit son plan ? je secoue la tête de droite à gauche. T'es sûr ? Ou tu ne veux pas me le révéler parce que t'as peur qu'elle ne veuille plus que vous baisiez ?
Je lève mes yeux vers lui, emmerdé par ce qu'il vient de dire, me croyant aussi faible au point de renoncer à mon crédo pour une baise.
ㅡ J'espère que tu étais en train de plaisanter, je le toise du regard.
Il défie mon autorité, cherchant à savoir si je mens ou je dis la vérité. Puisqu'auparavant j'avais doré la pilule pour le gouvernement. Il finit par détourner la tête, tentant déjà d'élaborer une stratégie. Mais ses pensées sont interrompues par des types qui le distraient afin de parler business dans un coin de la pièce, m'abandonnant au bar. Je fixe mon verre, avant de boire l'alcool d'un trait.
ㅡ Tu tiens toujours aussi bien l'alcool ? j'entends dans mon dos.
Une voix bien trop familière et que j'ai détesté durant des années. En me tournant, j'aperçois Irina Vorobiova, la mentor de Blondie. Aussi belle que dans mes souvenirs mais cette fois, elle est plus féminine.
ㅡ Ça faisait longtemps, colonel Kim. Je t'avais manqué ?
ㅡ Je n'ai pas spécialement eu le temps.
ㅡ J'oublie que tu n'éprouves aucune empathie pour ton prochain, elle prend son verre, ça devrait me vexer en souvenir du bon vieux temps, mais j'en suis soulagée, elle boit.
ㅡ Pourquoi ?
ㅡ Ça veut dire qu'elle n'a pas réussi à te faire changer, elle me considère. Donc tu ne fais aucune exception, même pour elle.
Parle-t-elle de Blondie ? Pourquoi elle s'en soucierait ? D'ailleurs qu'est-ce qu'elle fiche ici ?
ㅡ Ne me dis pas que tu as toujours des sentiments pour moi, je m'appuie du bras sur le comptoir.
ㅡ Si il y en avait, ils ont disparu le jour où tu m'as tiré dessus.
Elle me considère, attendant que je réplique, mais nous savons tous les deux ce qu'il s'est vraiment passé là-bas. On a été manipulé par ces fils de chien, réussissant à nous retourner l'un contre l'autre.
ㅡ C'était un coup d'état, elle me devance, je l'ai compris que récemment. Nos camarades sont morts pour des conflits politiques et ils nous ont tout mis sur le dos, elle fait tourner l'alcool dans son verre.
ㅡ Comme toujours, ils ont besoin d'un bouc-émissaire pour lui faire endosser leur responsabilités, je croise les doigts m'appuyant plus, observant les invités.
ㅡ Mais nous avons réussi à nous en sortir, elle tourne la tête vers moi et je la dévisage. On a les moyens de nous défendre et leur faire payer nos souffrances.
ㅡ Tu n'as jamais abandonné l'idée de te venger, je souris légèrement, j'me souviens que tu as toujours été quelqu'un de rancunière.
ㅡ Il ne faut pas me chercher ça c'est sûr, elle esquisse un rictus. Et toi, tu n'as pas changé, toujours fidèle envers ceux pour qui tu travailles.
ㅡ C'est la seule qualité que je possède.
Elle m'observe longuement, je ne peux m'empêcher de faire pareil, me souvenant de notre passé en commun, de nos nuits mouvementées. Je la vois se mordre la lèvre en finissant son verre.
ㅡ Qu'est-ce que tu fais ici ?
ㅡ J'ai créé une entreprise que je développe dans tous les pays qui m'apporteront un butin. Séoul fait partie de mes projets.
ㅡ Alors on est devenu une femme d'affaires, je penche ma tête. Et à tes heures perdues, tu joues à la cheffe des mafieux russes.
ㅡ C'est ça.
Je m'approche plus intimement vers elle, sentant son souffle sur mes lèvres.
ㅡ Dis-moi Irina, je scrute ses traits, tu as pendant quatre ans présidé Blondie, tu lui as appris tout ce que tu sais. J'aimerais savoir, je murmure, qu'est-ce que vous comptez vraiment faire ?
ㅡ Pour ma part, je suis venue voir comment vont mes affaires.
ㅡ Tu sais que tu ne pourras pas me duper, je touche le bout de sa boucle d'oreille. Je ne suis pas du genre à croire vos conneries. Vous préparez un truc, et toi, tu es juste une distraction, tu essaies d'étirer le temps en me parlant je me trompe ?
ㅡ Tu sais ce que j'aime chez les hommes ? elle se penche vers ma bouche, chez toi plus précisément, elle souffle, tu vois la douille arriver de très loin.
Je vois des lumières tournées vers une direction, mon regard se dirige vers un grand écran tel un cinéma avec un son qui diffère de l'orchestre habituel des soirées mondaines. Une femme apparait sur l'image renvoyée par le projeteur.
« Ooh, je suis un lion, je suis une reine, personne. Oui, ooh, rien ne peut m'enfermer, même pas la douleur. »
Le public se tourne vers la source de cette personne qui entonne. Ils ont l'air tous autant intrigués que je pourrais l'être. Mais Irina ne bronche pas, on dirait qu'elle s'attend à ce que quelqu'un interrompe la courtoisie de l'événement. Sauf qu'à une soirée, il y a toujours des individus qui sont engagés pour les divertir. La personne qui vient de chanter ces phrases, elle ne m'est pas inconnue, je sais qui c'est et de loin.
« Le feu sous le soleil rouge. Une fleur bleue s'embrase. Je suis ici pour jouer les dures à cuire. Des griffes acérées ainsi que des plaies brulantes sont révélées. Des bruits de pas persistent à côté de ma couronne. Je me couvre les yeux et ressens cette musique. Détruis ce rythme ennuyant et consacre une danse au lion. Tu me regardes dans les yeux et tu te sens menacé par cette musique. Pris au piège dans ce rythme flamboyant tu consacres une danse au lion. »
Il n'y a qu'une seule personne qui a une telle voix envoûtante, un timbre sensuel qui fait vibrer son entourage de sa ténacité. Elle a toujours su enfiévrer mon estomac des paroles qui l'identifient si bien. Et je la reconnais sur cette scène, cette femme qui aime se montrer en spectacle, qui sait attirer toute l'attention sur soi, pour exposer son cran.
« Ce rugissement brutal te fait revenir vers moi. Dans ce vaste désert, j'ai fermement répandu mes graines. Dans cet océan sombre et profond, la mélodie rugueuse perce tes oreilles. Ne cherche pas ce que tu ne peux pas avoir, un lion qui détient la force. Je pourrais devenir violente. Maintenant, augmentez les applaudissements, tout le monde lève la tête. Le jeune lion obtient sa couronne. »
Toutes les fois où je l'entends chanter, c'est pour exposer ce qu'elle pense. Et là je peux apercevoir Namjoon se sentir visé par ces paroles qui ont actuellement un sens allant à son encontre. Elle est en train de le défier publiquement, annonçant l'ouragan qu'elle compte provoquer et je suis de plus en plus impatient de voir ce qui va se passer par la suite. C'est une salope qui sait ce qu'elle veut, elle a compris comment fonctionne le monde, mais elle le fait à sa manière, elle n'a pas l'intention de se cacher, de fuir, plus maintenant. Elle va affronter le Dieu de la cité.
Là voilà qui apparait dans la pièce spacieuse, la foule s'écarte à son passage, des danseurs accompagnent son chant d'une chorégraphie assortie au concept félin. Elle porte elle-même une robe qui brille de milles feux, aux motifs tâches de léopard. Ses cheveux sont devenus bruns, mais elle semble avoir mis une perruque, j'ignore si c'est pour cacher son identité ou juste pour le spectacle. Elle défile entre les personnes qui paraissent un peu trop excitées par ses mouvements. À mon étonnement, elle se dirige vers son oncle qui se tient au milieu de la salle, et tous les regards se dressent sur eux.
Je m'éloigne du comptoir pour m'approcher de plus près. Elle pose insolemment sa main sur l'épaule de Zeus pour la glisser lentement en tournant autour de lui comme le ferait un lion avec sa proie. Le reste des péchés sont scotchés sur ses déplacements.
« Je vais t'arracher ta courtoisie inutile. Nous détruisons tes préjugés étouffants. Qui oserait m'arrêter, qui oserait me contrôler. Attention avec mes griffes acérées, je traverserai un nouveau chemin que personne n'a encore jamais traversé. Tous ces méprisants claqueront leur langue. Mais les applaudissement que je reçois après avoir brisé ces préjugés sont palpitants. Je l'ai goûté et maintenant je ne peux pas le nier, je suis une reine. »
Bordel, elle m'excite.
Sur ces mots, elle s'éloigne de lui pour changer de cible, elle croise mon regard et s'approche de plus en plus dangereusement vers moi. Je n'arrive pas à détacher mes yeux de son corps, de ses lèvres, de ses balancements d'hanches qui sont un peu trop bandants. Je perçois sa main patiner le long de mon visage, avant qu'elle ne souffle sur ma nuque, faisant coulisser sa phalange le long de mon oreille.
« Ooh, je suis un lion, je suis une reine, personne. Oui, ooh rien ne peut me dompter, même pas l'amour. »
Même pas l'amour.
À ces mots, ses prunelles aussi sombres que mes actes me sondent, me provoquent, me jugent et me frustrent. Elle m'abandonne au creux de la solitude pour disparaître entre les danseurs qui l'emmènent loin d'ici. C'est lorsque les portes se ferment, que le monde se met à conférer sur la prestation, à se poser des questions et échanger des points de vue. Ce qui n'est pas le cas de Namjoon qui est en colère. Blondie est la seule qui arrive à vraiment le faire sortir de ses gonds. C'est ce qu'elle a toujours fait et visiblement elle ne compte pas s'arrêter.
Il envoie Jungkook pour sûrement lui dire de la retrouver, quand soudainement l'écran situé au fond de la pièce s'allume. À partir de cet instant, plusieurs vidéos telles un virus défilent, je reconnais des figures représentant l'autorité, comme les sénateurs, députés, procureurs, ambassadeurs, tous ceux qui mouillent dans l'illégalité et que Zeus tient en laisse sont montrés au grand jour, les preuves sont là, et la panique commence à se disperser. Une émeute de stupéfaction et de crainte parcourent la salle, je les vois se mélanger pour essayer de se cacher de leurs actes.
Namjoon m'attrape brusquement par le bras, je vois que ses veines vont presque explosées.
ㅡ Retrouve-moi cette salope et ramène-la au Panem. Elle va regretter d'être née dans ce monde, crache-t-il.
Je cherche Irina du regard, elle a disparu. J'essaie de comprendre ce qu'il s'est passé, de faire un lien, de rassembler le puzzle, de supposer une hypothèse. J'obtempère en me dirigeant vers la sortie, tout en m'efforçant de déchiffrer le plan de la garce qui a l'intention de foutre la vie de son oncle en l'air, comme elle l'a si bien mentionné. Je ne sais pas comment je dois réagir, pour la première fois de ma vie, je suis pris au piège, je suis énervé comme impressionné par son insolence. Je la cherche partout dans l'établissement, me dispersant avec les autres péchés qui veulent m'aider à la choper.
Nous fouillons tous les étages, tentant de la retrouver, je doute qu'elle ait quitté l'établissement aussi rapidement. Jungkook bloque l'entrée principale, Seokjin veille sur les caméras de surveillance, Jimin parcourt toutes les pièces possibles avec nos autres gars. Je m'évertue vers les couloirs en courant, étant connecté par l'oreillette avec les autres.
C'est là que je repère une femme parlant avec quelqu'un que j'ai du mal à supporter. C'est l'un des hommes d'Irina, plus précisément le gars qui bosse pour Blondie : Dimitri. Ils sont là à échanger des mots que je n'arrive pas à entendre. Elle lui touche le bras de manière si affectueuse, ce qui anime mon irritation. Elle lui tend quelque chose, et en m'apercevant, elle écarquille les yeux et pousse ce dernier à déguerpir.
ㅡ Blondie arrête-toi, je marche vers elle.
ㅡ Tu crois que je vais t'écouter ? elle recule de plus en plus vite. Ça ne sert à rien, tu ne vas pas me raisonner. J'ai pris ma décision.
ㅡ Alors tu ne me laisses plus d'autre choix.
Elle me regarde, je la regarde.
Puis je me lance à sa poursuite, son corps bouge pour commencer à me fuir, elle lâche son meilleur sprint alors que j'essaie de la rattraper, elle sort vers le couloir des escaliers, je me dépêche d'emboiter le pas en poussant la porte brusquement. Je me précipite vers la barre en me penchant, elle lève la tête tout en descendant. Je me mets à la suivre en courant, tenant la rambarde pour éviter de me fracasser la gueule.
Blondie vient de déclarer la guerre, et comme elle me l'a dit, tout ne fait que commencer. J'aurais dû la prendre plus au sérieux, tenter de percer ses plans. C'est une erreur que je ne commettrai plus. Elle a choisi son camp, je ne compte plus lui faire des fleurs, cette garce l'a cherché et j'ai bien l'intention de l'arrêter. Je suis presque essoufflé en essayant de la rattraper.
Celle-ci ouvre la porte, quelques secondes, je la suis en pénétrant dans un autre couloir, elle contourne un angle, tentant de me semer, mais je ne lâche jamais ma cible. Chacun de mes muscles sont contractés, mon corps est rempli de frénésie. Je finis par changer mon trajet en prenant un autre chemin. Seokjin me transmet chacun de ses mouvements. Je ne la laisserai pas sortir d'ici, c'en est fini pour elle.
Elle ne me voit pas venir car je viens à sa rencontre alors qu'elle pense que je suis dans son dos. J'attrape brusquement ses bras en la soulevant du sol, avant de la trainer vers une pièce, elle hurle en tentant de se débattre, elle me donne un coup de genou dans l'estomac, je suis subitement pris de court et la lâche de douleur. Cette folle vient de me couper la respiration, je suis plié, elle tente de se servir de mon instabilité physique pour m'échapper mais je capture son poignet en le tordant dans son dos.
ㅡ Putain d'enfoiré ! crie-t-elle. Lâche-moi !
ㅡ Je t'avais pourtant prévenue.
Je la fais entrer dans une des chambres avant de la plaquer violemment contre un mur, éteignant mon oreillette. Elle lâche un geignement de douleur, on est tous les deux essoufflés, elle me regarde et essaie de me pousser, mais je la retiens par les épaules, la collant plus fortement. J'attrape sa mâchoire, mon pouce d'un côté de ses lèvres et mes doigts de l'autre.
ㅡ C'est quoi ton putain de problème ?!
ㅡ Mon problème là c'est toi, elle tente de me donner un coup de genou dans mes testicules.
Je bloque ses jambes entre mes cuisses en soulevant ses bras au dessus de sa tête, elle essaie de se libérer mais je cogne ces derniers plus fortement contre le mur pour la tempérer. Elle me met dans des états que je n'arrive pas à maitriser, je ressens une rage folle, j'ai envie de lui briser les os, comme à la fois l'embrasser jusqu'à se que sa bouche lui brûle. La blondine retire rudement son visage de ma main.
ㅡ Dis-moi c'est quoi ton plan parce que j'te jure que j'te laisserai pas partir à moins de te buter pour de bon.
Elle se pince la lèvre, bordel. J'adore la voir désemparée, tenter de trouver un moyen de me fuir, d'essayer de me feinter. Ça la rend encore plus vulnérable et désirable. Je sais pertinemment qu'elle ne me dira pas la vérité de ses vraies ambitions, et pourtant, j'ai envie de la croire.
ㅡ Depuis le début, mon père veut faire disparaître ma mère parce qu'il veut devenir une figure importante dans la politique. Et sa liaison avec une russe et et la naissance d'une fille illégitime met en péril ses projets.
ㅡ Namjoon te voulait vivante contrairement à son frère, alors pourquoi tu veux aussi le faire couler ?
ㅡ C'est le roi de la pègre Tae, nom d'un chien.
Elle est rebutée elle-même par ce fait, puisqu'elle possède des gènes de deux connards. Sa mère semble avoir un ascendant sur ses bonnes actions. C'est sûrement pour ça qu'elle tient à être juste. Et dire qu'on est complètement opposé, ça rend la situation bien plus épineuse. Arriverons-nous pour une fois à nous mettre dans le même camp ? J'y crois peu, mais j'aimerais espérer.
ㅡ Visiblement tu oublies que j'en fais partie.
ㅡ Mais toi c'est différent, tu es indépendant. Tout ce que tu as fait, c'était pour justement les coffrer sous l'ordre du gouvernement, alors que lui et son frère sont de mèche.
ㅡ Comment tu le sais ?
ㅡ Tu crois que je faisais quoi pendant ces quatre putain d'années ? J'ai épluché tout, vraiment tout. Et si je te confie tout ça, c'est parce que j'ai espoir que tu puisses m'aider à atteindre mon objectif. Quelqu'un qui a sacrifié tellement de choses, voire sa propre humanité pour sauver sa soeur, c'est impossible qu'il soit dépourvu de bon sens. Et tu es trop intelligent pour vouloir faire partie de ce monde. T'as envie de retrouver Yiseo et te barrer quelque part, loin d'ici, non ?
C'est ce que je veux faire, avant que je finisse par m'habituer à la présence des péchés. Ils sont devenus ma famille en quelque sorte. Les trahir, c'est aller contre moi-même. Mais ça, Blondie ne le comprendra pas, elle ne voit que leurs mauvaises facettes qu'elle répudie depuis le début.
ㅡ Ou, faire partie d'eux a fait changer tes résolutions ? elle demande en m'observant. Alors t'aimes vraiment être l'un d'eux. Vous détruisez des milliers de vies avec vos réseaux. Tu crois que je vais dire amen ?
ㅡ Il faut que tu comprennes une chose, je prends son menton, ces vies qu'on détruit d'après toi, sont maîtres de leur propre destin. Nous n'obligeons personne à se droguer. Même si le pays finissait par être une dystopie disciplinaire, il y en aurait toujours un qui voudrait plonger dans le vice. Ils n'ont pas besoin de nous pour être détruits, ils le font eux-mêmes. Il existe des gens comme toi, parce qu'ils sont forts d'esprit. Et il existe les flaibles qui cherchent la facilité, plutôt que de se battre.
Elle soupire un sourire indigne en détournant le regard tandis que je la dévisage.
ㅡ Et si tu veux savoir, le gouvernement en est pleinement conscient, il aurait pu agir mais il préfère laisser les choses telles qu'elles sont. Tu ne pourras rien faire contre ces gros poissons, surtout sans moi, mon coeur.
Je sens son corps frissonner à ce mot, ses poils du cou s'hérissent à mes murmures. Et seul moi sait à quel point j'adore débattre avec elle. Qu'elle tienne à ses principes me séduit de plus en plus. Elle n'a pas changé, j'en suis bien ravi.
ㅡ Donne une chance à Nam, je susurre contre ses lèvres tremblantes, laisse-lui s'expliquer sur cette histoire. Sur vos liens, pourquoi du comment, je scrute ses yeux. Je sais que tu ne changeras pas d'avis. Mais avant de faire quoi que ce soit qui mettra fin à tout ça, je fais patiner ma main sur ses reins, à nous deux, je l'attire d'un coup sec contre mon bassin, essaie de lui parler. De comprendre qui est vraiment l'enflure dans cette histoire.
ㅡ Je t'avais donné une chance de me suivre, elle rapproche sa tête vers moi, mais tant pis pour toi. Tu ne verras plus ta soeur que tu chéris tant, fallait faire le bon choix.
Un truc explose en moi, j'ai envie de la buter. J'attrape sa gorge, elle serre ses dents et j'enfonce mon genou entre ses cuisses. Ma raison est brusquée de plusieurs pensées, mon être hurle dans tous les sens, je ne sais pas si je dois juste l'assommer ou succomber à ses lèvres qui me défient. Ses yeux dévient vers mes chairs qui la veulent. Je peux sentir le pouls de son corps trembler contre le mien. Elle joue avec le feu. Alors que mon coeur boxe frénétiquement dans ma cage thoracique, et la fougue pénètre dans mes veines, déchaînant sa violence dans chacun de mes membres.
Seigneur, elle me rend dingue, surtout son regard qui persiste à narguer mes lèvres, me suppliant de baiser chaque coin de sa peau. Je le vois dans ses pupilles, on a tous les deux envie de se posséder.
Je n'ai pas le temps de réagir que ses doigts s'enfoncent dans ma crinière, elle penche son visage pour capturer ma bouche furieusement. Ma langue plonge dans la sienne ardemment, et je tire son orifice avec mes lèvres, mordant ses badigoinces, avant de la saisir à pleine bouche. Mon esprit perd le contrôle, mes hormones sont en ébullition, l'adrénaline se déverse dans mes veines, ma colère, la folie, tout fusionne dans ce baiser qui devient trop violent.
Mes mains s'empressent sur ses hanches, je la soulève du sol et elle enroule ses jambes à mon bassin. Toutes ces suites d'actions qui ont lieu font bouillir mon organisme. En me souvenant des scènes précédentes, cet instant où elle touche Dimitri, ça me pousse aux extrêmes, je ne veux pas qu'un autre puisse l'avoir pour lui. Je glisse ma main sous sa mâchoire, dévorant sa bouche. Aucun de nous deux ne parvient à respirer, jusqu'à ce qu'elle me morde la lèvre pour m'insister à la larguer. Et j'halète lourdement, avant de la lâcher.
Ses lèvres sont gonflées, les miennes brûlent d'une grande ardeur dont elle est seule l'autrice, et je ne réfléchis plus, je relève le bas de sa robe, elle fait sortir ma chemise de mon pantalon, tentant de défaire ma ceinture avec précipitation. L'extase recouvre notre raison, je n'ai qu'une seule envie, c'est de la prendre ici, en allant vite en besogne, retirant sa culotte. Je saisis sa bouche, je la dirige vers un bureau, dégageant tout avant de la faire asseoir dessus. Je n'ai plus de patience, sa respiration qui s'échoue sur ma gorge qu'elle mord comme un animal, elle assombrit mon bon sens.
ㅡ Bordel de merde Blondie, qu'est-ce que tu me fais, j'écarte ses cuisses.
ㅡ J'te déteste putain, elle embrasse impatiemment mon cou.
Sans même me laisser baisser mon pantalon, ses ongles agrippent mes hanches et mon membre qui se veine, me faisant presque mal, qui a durci d'excitation la rempli, sa bouche s'entrouvre dans un gémissement. Je finis par céder à cette vague d'enivrement qui m'envahit.
P O I N T D E V U E
Je sens la moindre particule de sa peau pulser intensément contre la mienne, c'est dangereux pour mon coeur. Cet enfoiré manie ma bouche férocement, avant de me renverser sur la surface du bureau, et il trace du bout de son doigt la moindre courbe de mon visage jusqu'à mon cou. Je commence à éprouver de la chaleur au contact de ses yeux, ravageurs et malsains qui sont les seuls à pouvoir persécuter mon être. Et ses coups qui frappent en moi me font perdre mes moyens, et un mot en russe m'échappe inconsciemment. J'ondule mon bassin contre lui, contre tout, contre cette muraille qui a pris totalement les commandes sur moi.
ㅡ Боже мой, (mon dieu) je souffle en cambrant mon dos de plaisir.
Mes phalanges glissent sur ses côtes, je le veux plus contre mon égo, qu'il me brise en plusieurs fragments, faisant de mon existence qu'une misérable pacotille à vendre sur le bon marché. Et ses coups divins et violents provoquent une avalanche de frissons. La chaleur et l'humidité de sa verge rendent cet ébat encore plus sensuel et excitant. Mon épine dorsale se cintre par la perception que renvoie sa virilité en moi. C'est si néfaste et délectable. Je ne ressens aucun romantisme, aucune douceur et pourtant, ça m'enfièvre tellement. Je le sens dans la zone la plus déflagrante, dans mon espace le plus intime, me brûler, me tordre, me molester, et je me rends compte à quel point la douleur enivre mon plaisir.
ㅡ Pourquoi c'est si bon, je renverse ma tête, crispant mes doigts.
ㅡ Blondie, rugit-il que j'en deviens, liquide chaud et brûlant. Tu m'appartiens, sa voix résonne en moi. L'oublie pas, alors que j'en fais mes prières.
Sa main parcourt mes seins, serre ma gorge et j'encercle son poignet, mon corps se faisant balancer du haut vers le bas comme si je n'étais rien d'autre qu'un vulgaire objet. Mais j'éprouve un immense besoin de faire connaitre aux murs et aux meubles cette éruption de plaisir qui quitte la barrière de mes lèvres sous forme de gémissements. Sa paume libre s'en prend à ma hanche, pour me rapprocher plus fermement. Et je resserre mes cuisses autour de mon amant - grognant férocement - qui parvient à percer les secrets suscitant mes jouissances. Des bouffés d'airs s'échappent de mon orifice, il palpe d'une main mon téton, le tirant, le saoulant, le martyrisant, déboussolant complètement mes idées rationnelles.
Je me noie sous cette canicule de brutalité, dans cette action impétueuse, où la délicatesse n'a aucune place, remplacée par la fureur du corbeau qui secoue mes nerfs, qui tape en boutoir au plus profond de mon intimité. Je veux m'accrocher à quelque chose mais mes ongles s'enfoncent sur l'épiderme de ses côtes. Et l'entendre jurer de plaisir, réduit mon existence en poussière qui explose dans l'espace pour créer tout un astre. Et nos peaux s'entrechoquent et se cognent vigoureusement au rythme de notre respiration. Sa main se loge sur mon ventre que je maintiens fermement de mes doigts. Et je le sens, un peu trop bien sous mon nombril, sa forme imposante et rigoureuse, tel un fauve, acharné, il fermente mon excitation.
ㅡ Я схожу с ума ( je deviens folle ) je me mords la lèvre si fortement.
Et je sais, je sais de ses râles et ses soupirs que je le rends aussi fou. Et brusquement, je répands un geignement presque suffocant. Je courbe mon dos, éprise des picotements agréables, alors que ma gorge est victime d'un silence qui me lapide. Je croise les doigts du noiraud étant sur mes seins afin de savourer l'intensité défaillant mes capacités lucides. Et l'ardeur de ses chocs physiques qui heurte mon estomac pompe toutes mes forces.
Cette vibration qui accompagne toute cette perception anéantisse ma stabilité. J'ai trop longtemps étouffé l'adrénaline qui circulait entre nous, accumulant une pulsion bestiale. Je jouis avec lui, mentalement, physiquement, sous toutes les formes, dans cette tempête orgasmique qui meurtrit nos voix, détonant sur tout mon corps, un bien-être fou, recouvrant la honte que j'aurai dû éprouver. Essoufflée et fascinée, je récupère petit à petit ma raison, mes cheveux me collent à la peau. Et un grand vide m'emplit car il vient de s'extraire de moi. Alors que mon entrejambe vibre au plus profond de mon âme.
J'entends de l'extérieur des pas de course, et des voix masculines qui sont à ma recherche. Taehyung me relève afin de m'attirer vers lui. Il me tient la nuque fermement, en respirant près de ma bouche.
ㅡ Laisse-moi partir, je murmure, poussive. J't'en prie, ma main glisse sur son poignet.
Ses doigts repoussent mes mèches de cheveux qui sont plaquées sur mon visage par la sueur de notre ébat violent. Le bruit devient plus proche.
ㅡ Tu as ma parole que je viendrai moi-même voir Nam au Panem.
Je le vois hésiter à me croire, je l'embrasse, et il me répond intensément. J'aurai voulu que les choses en soient autrement. Qu'on soit dans le même camp. Il finit par lâcher prise. Il recule avant de sereinement corriger son apparence. Je baisse le bas de ma robe et le vois s'éloigner vers la porte avant de quitter la pièce.
ㅡ Putain Tae, j'te cherche partout. Tu l'as retrouvé ? j'entends la voix de Jungkook.
ㅡ Non, elle m'a échappé.
ㅡ Merde, il crache, qu'est-ce qu'on fait maintenant ?
Quelques secondes, je n'entends plus personne, je crois qu'ils se sont éloignés. Je me redresse en me mettant debout, mais je vacille et me rattrape au bureau. Il vient vraiment de me laisser partir, sachant qu'il pourrait peut-être le regretter ou que j'aurais pu lui mentir et un tas de raisons justifiant sa méfiance à mon égard. Mais je crois qu'il vient de faire le premier pas, j'crois qu'il veut me faire confiance, c'est pourquoi il a décidé de m'aider. Alors je dois lui donner raison d'avoir foi en moi.
Putain...
Arrête foutu coeur...
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Bon je ne pensais pas que j'écrirais autant, désolée pour votre patience 🥲
J'espère quand même que le chapitre vous a plu.
Je vais essayer de ne plus trop faire de scène sexuelle, parce que j'ai pas envie que l'histoire tourne autour des galipettes, ça va pas être ouf et à la longue lassant. Puis d'habitude j'en fais peu voir max 2. Si c'est pas une scène nécessaire, je pense qu'il n'y en aura plus, fin à mon avis. On verra bien mais je préfère juste le dire.
Est-ce que vous préférez que j'écrive à la première personne ou à la troisième ( comme d'hab ) ?
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