❝ Memories from the past can
                                    describe who you are. ❞

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Park Jimin, réputé comme étant un psychiatre industrieux, siégeait sur un fauteuil en écartant les cuisses. Il fixait longuement son patient, qui paraissait se suspendre entre deux réalités qu'il n'arrivait plus à maîtriser. Le contrôle de son esprit n'était plus qu'une question d'instants. Son collègue de travail observait la fenêtre en rentrant ses mains dans les poches, l'impatience s'exhalait de lui comme une onde qui se disséminait dans la pièce. Les soupirs exaspérés de ce dernier commençaient à l'agacer, et malgré qu'il contrôlait ses émotions face au sniper, il n'arrivait pas à se concentrer. En lui sifflant faiblement, le brun se retourna vers le cendré en roulant des yeux.

ㅡ Je pensais que tu étais un spécialiste pour ce genre de manipulation, maugréa l'aîné.
ㅡ Hyung, l'art de s'immiscer dans le crâne d'une personne n'est pas juste un dessin qu'on élabore avec un crayon. Il a plus de profondeur, des portes et des failles qu'il faut briser petit à petit. Chaque être humain a un esprit divergent, il y a même trois catégories qu'on classe pour mieux diriger son essence.
ㅡ Je présume que tu vas me divulguer ces catégories pour me faire passer l'ennui ?

      Il pencha la tête sur le côté.

      ㅡ Qu'est-ce que tu es en train de lui faire ?
ㅡ Je suis en train de distinguer dans quel classement il se situe. Dans les diagnostics physiologiques, il y a un esprit fragile, un plus modéré et le dernier le plus coriace. Chaque ordre a divers fonctionnements. Le premier peut facilement se faire hypnotiser, le second rentre dans une transition et là il faut choisir méticuleusement ce qu'il faut introduire et soustraire, révéla Jimin.
ㅡ Qu'en est-il des plus coriaces ?
ㅡ Les indociles ? Oh, eux.

      Il le fixa avec un sourire qui s'appliquait brièvement sur ses babines pulpeuses.

      ㅡ J'utilise la manière forte.
ㅡ Comme quoi ? fut intrigué le sniper.
ㅡ Un magicien ne dévoile jamais le secret de ses tours de magie. Bon, il est prêt, qu'est-ce que tu veux savoir de lui ?
ㅡ Le boss veut découvrir où se planque son frère qui a prévenu les flics pour la cargaison. Jungkook n'a réussi à retrouver que ce trouduc.

L'individu, qui paraissait éveillé, commença à dévoiler les informations à Jimin toutes les fois où il lui posait des questions. Après avoir terminé cette sorte de thérapie, il le força à oublier inconsciemment ce qu'il venait de se passer et à s'endormir d'un claquement de doigt. Son allié s'épatait à chaque fois qu'il venait le voir, même s'il avait déjà été spectateur de sa démence, l'idée de pouvoir manipuler un esprit était une capacité effrayante.

      Toutefois, ce n'était pas souvent possible parfois, le psychiatre pouvait rater son coup, cela dépendait de la fragilité et de la vulnérabilité de l'esprit pouvant facilement être palpé par son talent de pénétration mentale. Bien qu'il était aussi doué dans la parole et la persuasion, la manipulation faisait partie de son métier dans tous les sens du terme.

Quand son ami quitta le lieu, le bleuté se rendit vers son placard à vêtements, où il choisit parmi tous les habits qu'ils possédaient un costard sans cravate, tel un gentleman. Une fois qu'il fut préparé, il se rendit au Panem pour remplacer Taehyung, qui était de garde pour surveiller leur prisonnière. En sortant de l'ascenseur, il descendit les escaliers, corrigeant les manches de sa veste et déboutonnant le col de sa chemise. Il était impatient de débuter sa séance de thérapie pour mieux cerner Taera, il voyait qu'elle était assez rusée, cela pouvait être un avantage pour eux, comme un inconvénient.

      Lorsqu'il arriva dans la pièce commune, il se stoppa en apercevant Irene allongée sur le sofa avec un peignoir en soie de teinte bleu marine, la jambe mise à nu, en train de checker son téléphone. Namjoon et elle avaient sûrement dû s'envoyer en l'air. Elle remarqua la présence du tortionnaire et éteignit l'écran ; quant à Jimin, il préféra partir.

      ㅡ Huit ans se sont écoulés Jim', tu ne comptes pas m'éviter et bouder éternellement en faisant semblant qu'on ne se soit jamais connus.

      Elle se redressa, prenant un fruit de la table basse pour le mordre.

      ㅡ Il le sait ? demanda-t-il en se retournant. Namjoon sait ce qu'il s'est passé il y a huit ans ?
      ㅡ Oui, il le sait, je ne l'ai jamais caché. Alors tu peux te détendre.
      ㅡ Me détendre ? il soupira avec un sourire indigné. Tu as profité de moi alors que je n'avais même pas atteint ma majorité.
      ㅡ Roh, t'allais avoir ta majorité, puis ça ne t'avait pas déplu à ce que je sache, tu étais consentant, et tu as aimé ce qu'on a fait.

      Elle se leva pour se placer devant lui.
     
      ㅡ Ce qu'il y a eu entre nous est du passé, déclara-t-il.
      ㅡ Est-ce que tu le regrettes ? Ou tu me détestes parce que j'ai gâché ton innocence ? elle caressa sa joue. Bon sang, tu es devenu tellement viril. T'enseigner le BDSM est la meilleure chose que j'ai fait. Tu sembles être quelqu'un d'accompli.
ㅡ Ne me touche pas.

      Il attrapa fermement son poignet.

      ㅡ Tu as perdu ce droit depuis longtemps.
ㅡ Rrrr, j'adore ce ton que tu emploies, rempli de férocité et de mépris. Tu te souviens encore du jour où tout a commencé ? Ou tu préfères imiter l'amnésie ? elle glissa sa main sur son torse en se plaçant derrière lui. Moi, j'y pense constamment, le jour de notre rencontre, murmura-t-elle dans son oreille en mordillant son lobe. Tu étais si pudique...

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F L A S H B A C K
8 A N S A U P A R A V A N T
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Jimin joignit ses mains en priant sur un banc, à l'intérieur de l'église qui se trouvait être à l'occasion un orphelinat et une école. L'espoir de réussir dans la vie le motivait pour ses ambitions à devenir quelqu'un de meilleur et aider les personnes dans le besoin. Il invoquait la divinité pour qu'elle lui permette de préserver ses bonnes valeurs, d'avoir un futur épanouissant, de rencontrer une personne qui changerait le cours de sa vie pour quelque chose de fructueux. Et peut-être un jour, découvrir qui étaient ses parents l'ayant abandonné encore enfant. Quand il termina de solliciter Dieu, il se leva pour rejoindre le dortoir des garçons, en passant dans le couloir, il n'arrêtait pas d'entendre du bruit provenant des enfants et des adolescents.

      Il prépara son sac pour aller au cours qu'enseignait le père Kang, mais sur le chemin, il rencontra un élève qui attrapa de son bras sa nuque, en le collant contre son torse et prenant un malin plaisir à le martyriser de blagues par pur plaisir, soutenu par deux ou trois adolescents qui croyaient que c'était amusant de brusquer la psychologie d'un de leurs confrères. Étant le chouchou des adultes, l'orphelin recevait alors des moqueries de ses camarades, étant agacés par tant de réserve de sa part et de pudicité. Jimin essaya de rester pacifiste vis-à-vis d'eux. Et cela énerva encore plus les types, qui sortirent des livres de son sac pour découvrir ses intérêts. Le fait qu'il s'intéressait à la psychologie et diverses maladies mentales les firent encore plus rire.

      ㅡ Regardez ça, Chimini veut devenir psychologue. Hé, à quoi tu joues pauvre type ? Essayer de cerner ce qu'il y a dans la tête des autres t'intéresse à ce point ou tu veux juste t'amuser à manipuler les gens ? Les gars comme toi, silencieux et dans leur coin sont souvent les plus flippants. Arrête de chercher à te rendre plus intéressant et intelligent que les autres.
ㅡ Dong Ha, lâche-moi tu veux, t'as que ça à faire de m'emmerder ?

      Il essaya de prendre ses affaires que ses potes se lançaient entre eux.

      ㅡ Arrêtez vos conneries et rendez-moi mon sac.
ㅡ Sinon quoi ? Tu vas pleurnicher et balancer à père Kang qu'on t'embête comme un p'tit bébé ? se moqua le leader de la bande.
      ㅡ Sérieusement, soupira Jimin.
ㅡ C'est fou, des enflures, il y en a même dans un orphelinat, lança quelqu'un dans leur dos.

      Une jeune femme vint d'arriver, Jimin haussa les sourcils en apercevant cette dernière.

ㅡ Qu'est-ce que t'as dit ? se tourna Dong Ha vers la voix féminine. Hn... T'es qui toi encore ?
ㅡ Tu ne mérites pas l'honneur que je me présente à toi, petite ordure, sourit-elle. Va chercher le ballon plutôt.

      Elle lui lança une balle de tennis en pleine tronche, si fort qu'il hurla de douleur en se tenant l'œil.

      ㅡ Oups, ça m'a échappé, elle s'arracha les boutons de sa chemise. Non, arrêtez ça ! Laissez-moi tranquille !

      Elle cria, déchirant son haut et se griffant le cou sous l'étonnement des gars.

ㅡ Mais- s'ahurirent-ils.
ㅡ Qu'est-ce qu'il se passe ?! accourut une des sœurs de l'église.
ㅡ Soeur Ryu, elle fit semblant de trembler en attrapant son bras. Ces garçons, ils-ils ont essayé d'abuser de moi.
ㅡ Comment ?! C'est un comportement inadmissible ! Comment osez-vous faire de telles atrocités ?!
ㅡ Quoi ? Mais on a rien fait ! C'est elle qui s'est déchiré le-
ㅡ Je ne veux rien savoir ! Allez immédiatement dans le bureau du père Kang ! Tout de suite !
ㅡ Sauf celui-là, pointa-t-elle Jimin. Il a essayé de me défendre.
ㅡ La menteuse ! s'écria Dong Ha.

      Soeur Ryu le fusilla su regard avant d'attraper son oreille.

ㅡ Ne parle pas avec Mademoiselle Irene de cette façon ! C'est votre enseignante en musique, vous devriez avoir honte de votre comportement. Ce n'est pas la première fois que vous faites des choses incorrectes. Dépêchez-vous d'aller rejoindre le bureau du père Kang ! elle pointa le doigt et ils obéirent avec colère.

La sœur Ryu s'excusa auprès d'Irene plusieurs fois, avant d'accompagner les autres pour être sûre qu'ils avaient obéi, tandis que la jeune femme se tourna vers Jimin, qui ramassait ses affaires abandonnées au sol. Il se redressa et considéra la coréenne, qui pencha sa tête en avançant vers lui et lui tendant le dernier bouquin qu'il n'avait pas. Il le saisit, s'inclinant poliment pour la remercier, étant perturbé par cette scène. Il trouvait cette femme assez charismatique et attrayante.

ㅡ Ce n'est pas bien de mentir, et en plus dans la maison de Dieu.
ㅡ Je sais, mais ces garçons avaient besoin de recevoir une bonne leçon. De toutes manières, ils n'étaient pas des personnes agréables. Se moquer de quelqu'un parce qu'il est différent d'eux était déplacé. J'avoue que je me suis emportée, mais je n'aime pas voir ce genre de type s'en sortir sans recevoir leur dû. Parfois, pour punir la personne qui le mérite, il faut lui retourner la monnaie de sa pièce. Mais bien sûr, ne prends pas exemple sur moi.

      Elle effleura sa joue de la main, passant ensuite à côté.

      ㅡ Mademoiselle Irene ?
      ㅡ Oui ? elle se tourna vers lui.
      ㅡ Je... M-Merci, d'avoir pris ma défense.
      ㅡ C'est normal mon chou, il faut aider son prochain, elle esquissa un sourire gracieux.

      Il la vit partir dans une démarche raffinée, puis disparaître dans un couloir. Ses camarades furent sévèrement punis, Jimin assista aux cours avec une légère joie car il n'allait pas être ennuyé. Une des sœurs de l'orphelinat fit la présentation d'Irene aux élèves, expliquant son rôle de bénévole dans leur établissement, étant donné qu'ils voulaient depuis un moment engager quelqu'un de compétent en musique. Irene était l'ange qui les avait aidés en faisant des dons de livres, d'instruments, et d'une bonne somme d'argent lorsqu'ils avaient eu des problèmes financiers.

      Les jours passèrent, tout le monde semblait charmé par la gentillesse de cette beauté divine à la voix tendre. Lors des cours de musique, elle avait fait passer chaque élève au tableau pour connaître leurs talents musicaux, celui de Jimin avait attisé son intérêt. Il recevait souvent des éloges de sa part, lui qui ne pensait être bon qu'en étude, il n'aurait jamais cru que sa voix pouvait plaire à qui que ce soit, notamment à cette beauté.

      Souvent, il se permettait de l'observer quand elle était concentrée sur autre chose, de la surveiller parfois dans la bibliothèque lorsqu'elle lisait. Attendant avec impatience ses cours ou son arrivée car elle quittait l'église pour rentrer chez elle. Plus elle passait du temps avec eux, et plus il s'accrochait inconsciemment à la douceur qu'elle pouvait propager. Au son de ses rires chaleureux qui pouvaient guérir n'importe quelle peine.

      Jimin s'était habitué à sa présence au point que lorsqu'elle était absente plusieurs jours d'affilée, il avait pris l'habitude de devenir froid et distant pour montrer sa déception. Car la coréenne suscitait en lui des choses qu'il ne pensait jamais connaître, il percevait même le sentiment de jalousie quand elle discutait avec d'autres hommes.

      Une fois, quand ils s'étaient retrouvés seuls dans l'église, le jeunot l'avait aperçue siéger sur un banc, fixant le mur vers lequel les gens regardaient pour prier. Il avait toujours été curieux de connaître ses pensées, parce qu'elle lui paraissait si mystérieuse puisqu'elle n'évoquait jamais sa vie privée.

      L'adolescent avait eu l'audace de s'asseoir à quelques centimètres d'elle, faisant mine d'implorer son Seigneur, jusqu'à ce qu'il jette un coup d'œil vers Irene, qui le contemplait pendant qu'il avait les yeux fermés, il détourna son regard, paniqué par ce contact et ils restèrent silencieusement assis.

      ㅡ Tu étudies la psychologie non ? demanda-t-elle subitement.
      ㅡ Hein ? Oh, oui, je pensais devenir... psychiatre.
      ㅡ Est-ce que tu pourrais me dire ce que tu lis en moi quand tu me regardes ? questionna-t-elle, le prenant au dépourvu. En fait, laisse, ne réponds pas si tu te sens-
      ㅡ Vous vous sentez seule, avoua-t-il. Souriez autant que vous voulez, mais vos yeux racontent bien plus que vous n'essayez de le montrer. Et le mensonge que vous aviez utilisé quand vous êtes arrivée ici le premier jour de votre enseignement, j'avais pu apercevoir une profonde solitude et tristesse en vous. Vous essayez de combler le vide, mais vous n'y arrivez pas.

      Irene devint curieuse face à sa perspicacité.

     ㅡ Pourquoi est-ce que tu penses que je n'y arrive pas ?
      ㅡ Parce que vous ne seriez pas ici dans le cas contraire, confia-t-il. J'ai l'impression qu'en étant ici, vous cherchez quelque chose, peut-être le pardon, pour expier vos péchés ou alors vous-même.
      ㅡ Dis-donc, tu es doué, sourit-elle. En plus d'avoir une belle voix et une belle frimousse, tu pourrais faire carrière où tu veux.
      ㅡ Vous exagérez...

      Il se frotta nerveusement la nuque, affichant un faible rictus.

      ㅡ Bon... je vais y aller, il faut que je rentre. C'était sympa de discuter avec toi, tu es mignon et bien plus intelligent que je ne le pensais, elle lui tapota le haut de la tête. Prends soin de toi Park Jimin, j'espère que tu réussiras dans la vie.

Sur ces paroles, elle était partie, abandonnant le jeune adolescent de dix-huit ans en manque de présence féminine. Il ne comprenait pas pourquoi il portait tant d'intérêt à cette femme. Peut-être parce qu'elle avait été durant ces mois, si attentionnée et délicate avec lui ? Séduisant son cœur avec ses sourires, ses compliments, la sympathie procurée à son égard. Elle semblait se comporter de la même façon avec les autres.

      Il pensait au début qu'il était spécial à ses yeux, car l'aristocrate avait été proche de lui, le prenant à part pour lui expliquer certaines notes ou s'échangeant des dialogues concernant la littérature. Ils avaient souvent parlé de différents sujets, ce qui avait amené le coréen à penser qu'il y avait un truc entre eux. Mais il avait sûrement dû se faire lui-même des idées, ce qui le vexa énormément. Parce qu'il était quelqu'un qui ne s'attachait que rarement à qui que ce soit.

      Quand il sortit en ville pour avoir des nouvelles de la demoiselle dû à ses absences régulières devant chez elle, il la surprit en train d'enlacer et embrasser un homme. Cette scène fut comme un poignard écrasant sa poitrine, car il avait imaginé Irene comme une personnalité douce et le plus souvent des cas innocente, n'ayant eu aucune relation.

      Finalement, elle n'était pas telle qu'il la percevait. Un jour, quand le cours qu'elle menait prit fin et que les élèves sortirent de la classe, Jimin ignora l'enseignante en rangeant ses affaires. Irene avait remarqué la distance qu'il maintenait entre eux depuis des jours, à répondre sèchement ou ignorant ses contacts ; cette fois, elle marcha vers lui et s'assit sur le bord de sa table.

      ㅡ Ces derniers jours, tu n'arrêtes pas de m'éviter. C'est quoi cette tête que tu fais ?

      Elle lui demanda mais il ne répondit pas.

      ㅡ Pourquoi tu ne me réponds pas ? il se leva pour partir. Hé, c'est à toi que je parle.

      Elle arrêta son bras brusquement, le forçant à la regarder.

      ㅡ Tu m'expliques ce qui t'arrive ?
ㅡ Nous ne sommes pas à ce point proches, alors arrêtez de faire semblant que je vous intéresse, il retira son bras en allant partir.
ㅡ Attends une seconde.

      Elle claqua la porte pour l'empêcher de sortir.

      ㅡ C'est quoi ton problème ? Pourquoi tu boudes soudainement ?
ㅡ Laissez-moi sortir.
ㅡ Tu vas me répondre ou je vais m'énerver. C'est ce que tu veux ? Que je me mette en colère ?

      Il resta silencieux en crispant sa mâchoire.

ㅡ L'autre jour... J'étais venu vous rendre visite parce que... je m'inquiétais de votre subite absence. En voulant prendre de vos nouvelles, je vous ai surprise en train de... d'être assez proche d'un homme intimement. Je ne sais pas pourquoi, je ne comprends pas ce qui m'arrive, d'habitude je n'agis pas comme ça mais je... j'étais frustré et jaloux de vous voir avec un autre, d'être touchée par un autre. Je comprends, c'est stupide et insensé, vous êtes une adulte, ma-

Irene s'empara de ses lèvres, il se tut brusquement, sentant ce doux baiser faire chavirer son cœur. Cette main frêle attira sa nuque tandis qu'il était pris par surprise, ne sachant comment réagir et quoi faire alors qu'elle maniait sa bouche comme bon lui semblait.

      Il ferma les yeux, sentant chaque cellule de son corps se réjouir de cette action, il était plaqué contre la porte, la noiraude glissa ses mains dans sa chevelure, le serrant plus fortement, échauffant leurs badigoinces, frottant son anatomie au sien. Elle en voulait davantage, mourant d'envie de le faire sien depuis le premier jour de leur rencontre. Elle ne savait pas comment elle avait fait pour résister autant de temps, mais cette confession la poussa à entreprendre les choses.

Jimin tremblait de plaisir quand la bouche de la femme s'échouait sur son cou, il était inondé par diverses sensations plaisantes et audacieuses, mais il n'avait pas envie de franchir la ligne et l'arrêta pour éclaircir les choses.

ㅡ A-Attendez.. mademoiselle Irene, vous avez un petit-ami, vous ne pouvez-
ㅡ Au diable ce type !

     Elle déchira sa chemise, les boutons s'envolant dans tous les sens.

      ㅡ C'était juste un coup d'un soir. Le seul que je voulais depuis le début c'était toi.

      Elle embrassa sa mâchoire, le poussant à s'asseoir sur une chaise.

      ㅡ  Si tu savais à quel point tu me rendais dingue, je croyais que tu ne comprendrais jamais les signaux que je t'envoyais, j'ai attendu mais tu n'arrêtais pas de m'échapper.
ㅡ Alors... je vous plais ?
ㅡ Quelle question, elle souleva son menton. Bien sûr, sinon je ne perdrais pas mon temps ici. Quand je t'ai vu la première fois, j'ai pu imaginer quelle personne tu pourrais devenir, ton avenir avait défilé sous mes yeux. Laisse-moi faire de toi un homme épanoui, te faire découvrir le plaisir et tes envies les plus profondes. Tu n'arrêtes pas d'étouffer ton talent, tes capacités, tes désirs, je veux que tu puisses les faire ressortir. Comprendre le vrai sens de la vie. Sois mien Jimin, appartiens-moi.
ㅡ Mais, nous ne pouvons pas, vous et moi... C-C'est indécent...
ㅡ Tu n'as qu'à me dire de partir, de me lever et y aller et je le ferai. Dis-le que tu ne veux rien à voir avec moi, regarde-moi dans les yeux et dis-le.

      Elle le força mais il n'osa pas le faire et finit par capturer sa bouche avec la sienne.

      C'est ainsi qu'elle fit de lui son compagnon charnel, lui apprenant comment devenir un homme, comment être meilleur et dans tous les sens évoluer. Plus ils passaient du temps ensemble et plus il découvrait à quel point Irene aimait le dominer, lui enseignant l'art de l'érotisme, pervertissant son innocence, l'instruisant à la soumission et le plaisir. L'éloignant du droit chemin, Jimin succombait à chaque fois que leurs corps menaient un conflit sexuel, il perdait complètement la raison, adorant ces différentes expériences qu'elle lui faisait explorer, les positions qu'ils prenaient.

      De la douleur à la satisfaction, il ne cessait d'assimiler de nouvelles choses, son anatomie acquérait ses propres faiblesses grâce à sa maîtresse. De jour en jour, elle prenait possession de ses volontés et la confiance se développait en lui, il commençait à éclore, percevoir ses désirs les plus sombres.

      Ils soufflèrent lourdement, la sueur ruisselant sur leur peau, Jimin se retira pour s'allonger à côté d'Irene, qui était bien plus satisfaite de cette partie que lorsqu'elle l'avait dépucelé. Elle vit que son enseignement portait ses fruits et son disciple s'améliorait à chaque fois. Il se blottit contre elle, qui fourrait ses doigts dans sa tignasse brune, jouant avec ses mèches pendant que la tête de ce dernier était collée sur sa poitrine.

      Même s'ils avaient pas mal de fois fait l'amour, ce n'était pas pour autant qu'ils ne parlaient pas d'autres choses. Le jeune homme avait plusieurs fois essayé de connaître le passé de la dominante. Mais elle restait le plus souvent vague dans ses récits, disant que c'était quelque chose de banal alors qu'il était certain que non. Cependant, il n'avait pas envie de la forcer à s'ouvrir car elle n'était sûrement pas prête à le faire. 

      ㅡ Jim'.
      ㅡ Hum ? il émit.
      ㅡ Et si on partait loin ?
      ㅡ Partir ?

      Jimin maintint sa tête de sa paume, plaquant son coude sur le coussin.

      ㅡ Qu'est-ce que tu racontes soudainement ? Quelque chose t'inquiète ?
      ㅡ Non, j'avais juste envie de me barrer quelque part, genre vraiment loin, elle caressa son torse de la pulpe des doigts.
      ㅡ Je serai parti au bout du monde avec toi, il l'embrassa lentement. Tu n'as qu'à me le dire.
      ㅡ Non, ne pars pas. T'as tes études, puis un avenir ici. Je n'ai pas envie d'être obstacle à tes résolutions.
      ㅡ Je ne comprends pas, qu'est-ce qui te prend d'un coup ?
      ㅡ Je me rends compte de ce que je suis en train de faire.

      Elle s'assit en tailleurs, Jimin se redressa de même derrière son dos.

      ㅡ Je m'envoie en l'air avec un adolescent.
      ㅡ J'vais bientôt être majeur dans quelques jours, c'est pas comme si j'avais quinze ans. Puis nous avons seulement sept ans d'écart. Pourquoi ça t'inquiète, maintenant ?
      ㅡ Pour rien.

      Elle lui sourit en l'embrassant à son tour, s'allongeant sur lui complètement.

      ㅡ Irene.
      ㅡ Quoi ? elle déposa des baisers sur sa gorge.
      ㅡ Je t'aime...

      Ces mots la figèrent.
La noiraude ne sut quoi lui dire, elle était confuse et n'était pas certaine de ce qu'elle pourrait éprouver pour lui. Des gars tels que lui, elle en avait vu des masses mais, elle ne s'était jamais attachée à eux comme à Jimin et le fait que quelqu'un puisse l'aimer et dire de tels propos la fit paniquer. Elle se contenta de lui sourire et de lui apporter du plaisir masochiste avant qu'ils ne décident d'aller à un rendez-vous qui durerait toute la journée. Ils se construisaient de beaux souvenirs, visitant tous les endroits qu'ils avaient envie de voir, se comportant comme un couple, vivant le jour semblable à être le dernier et se quitter ensuite pour rentrer à leurs logements respectifs.

Des jours s'effacèrent dans le temps, c'était l'anniversaire de Jimin, il allait être enfin majeur et il espérait le passer au côté de celle qu'il aimait. Menant une routine habituelle, allant en cours, puis au boulot, où il avait été embauché des mois plutôt. Le jeune homme remarqua qu'Irene ne s'était pas montrée et qu'elle ne l'avait pas appelé une seule fois, ni répondu à ses messages. En passant dans les couloirs de son dortoir, il s'était arrêté, entendant la conversation des sœurs, disant que la prof de musique était partie.

      Le brun leur demanda des explications mais elles ne connaissaient pas la raison, elles savaient juste que Irene avait l'intention de ne plus venir. Étant effrayé que sa déclaration d'amour l'avait fait fuir, il tenta de la retrouver à son appartement sous la pluie qui se déversait sur lui. Arrivé devant chez elle, il apprit de la concierge que son amante avait déménagé. Ne comprenant pas ce qu'il se passait, il se mit à composer le numéro de celle-ci.

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SONG :
SET FIRE TO THE RAIN ㅡ ADELE
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Le froid de la pluie gelait ses membres pendant qu'il marchait en appelant Irene, tenant un parapluie, il désespérait par cette situation. Troublé, il craignait de la perdre, la seule personne qui lui procurait de la chaleur et du bien-être, celle qui était devenue une famille pour lui avait soudainement disparu, l'abandonnant comme tous ceux qu'il connaissait. Un dernier coup de fil, espérant avoir une réponse, la demoiselle décrocha enfin, il retrouva une certaine joie.

ㅡ Irene, où est-ce que t'es ? Je t'ai cherchée toute la journée. Les sœurs de l'église m'ont dit que tu as démissionné, la concierge m'a confié que tu as déménagé. Qu'est-ce que ça veut dire ? Je suis perdu, je ne comprends plus rien.
ㅡ Je suis désolée Jim, mais on ne peut plus continuer comme ça, j'ai fait une grosse erreur en te laissant m'approcher autant. Je sais que ça va te faire mal ce que je vais te dire, mais tu dois essayer de me comprendre. Je suis loin d'être une bonne personne, la preuve, ce que j'ai fait avec toi devrait être puni par la loi.

      Jimin fronça les sourcils, ne comprenant pas ce qu'elle disait, ne voulant même pas l'entendre.

ㅡ Ce que tu as fait ? Mais... Tu n'as rien fait de mal ! J'étais consentant, je... je...
ㅡ Oui, mais ça n'excuse pas le fait que j'ai perverti ton innocence. Je me suis servie de ta vulnérabilité pour assouvir mes plaisirs. Je t'ai utilisé, faisant de toi mon jouet sexuel. Et combien même ces moments qu'on a passé ensemble m'ont plu, on ne pourra plus continuer ce petit jeu. Nous sommes de différents mondes, et tant que je le peux, je préfère t'éviter de te noyer dans le mien. C'est pour ça que je pars et n'essaie pas de m'arrêter, car je ne changerai pas d'avis. Même si tu me supplies, je ne reviendrai pas sur ma décision. Prends soin de toi Park Jimin, j'espère que tu réussiras dans la vie.

      Elle venait de raccrocher, le téléphone glissa de l'oreille de Jimin, il baissa le bras, fixant Irene qui se tenait devant une voiture, un chauffeur positionnant un parapluie au-dessus de sa tête. Quand elle leva son visage, ses yeux rencontrèrent ceux du noiraud qui n'arrivait pas à bouger. On pouvait dire que son cœur était en train de se briser en miettes. La dominante le considéra, sans même montrer une quelconque expression de regret.

À cet instant, il comprit qu'elle n'avait nullement l'intention de rebrousser chemin, de courir vers lui comme dans les films nunuches afin de le reconquérir, ou qu'il tente de la retenir pour l'empêcher de partir. Rien de tout cela n'allait se produire et même s'ils essayaient, le scénario serait le même, aucun des deux ne resterait heureux, ils allaient au bout du compte se haïr.

      Mais c'était tellement douloureux d'éprouver toute cette peine. De se dire que tout ce qu'il s'était passé entre eux n'était qu'éphémère et fondé sur rien du tout. Irene détourna ses yeux de lui et se pencha pour rentrer dans le véhicule, le chauffeur retira le parapluie en fermant la porte et se dirigea vers le côté du volant pour s'asseoir sur son siège et démarrer la caisse.

      Les gouttes d'eaux s'abattaient sur l'épaule de l'asiatique, les nuages se remplissaient de chagrin qu'ils évoquèrent par la pluie. Une histoire sans grand amour venait de se terminer, faisant vibrer sa mélancolie, mettant au feu des souvenirs qui brûlaient lentement. Il savait que cela ne servait à rien de laisser des larmes s'écouler, qu'il fallait dès à présent se mettre à l'oublier. C'était difficile et lancinant mais il en était capable, il le savait et c'est avec une grande force mentale qu'il abandonna l'idée de poursuivre la voiture.

      La regardant une dernière fois disparaître pour de bon, il se retourna doucement, mettant fin à cette histoire, n'espérant plus rien d'une quelconque relation, celle qu'il croyait durer longuement. Le vide l'emporta, et il s'éloigna d'un passé qu'il allait devoir surmonter, puis avec le temps, effacer de sa mémoire.

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F I N   DU  
F L A S H B A C K
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      Jimin se gratta le front en baissant la tête, il sourit faiblement d'irritation en retirant le bras de la dominatrice et se tourna doucement vers elle. Depuis ce temps, il ne tenait pas énormément de rancune envers elle, il était reconnaissant d'avoir connu le plaisir de différentes façons, l'échec d'une relation et la douleur lui avaient apporté de l'expérience dans la vie, faisant de lui ce qu'il était maintenant. Quelqu'un de meilleur, de puissant et de séduisant avec un fort potentiel en tant que psychiatre et tortionnaire. Il avait certes emprunté le mauvais chemin, mais c'était un choix qu'il avait fait et qu'il ne regrettait en rien. Être dans l'Empire et avoir un poste aussi important au sein des Sept Péchés rendait son existence encore plus divertissante, exaltant son être et ses caprices.

      ㅡ Sans rancune ? demanda-t-elle.
      ㅡ Sans rancune, confirma-t-il. Maintenant dis-moi, tu me dois bien ça. Pourquoi Namjoon garde Lys en vie ? Qu'est-ce que toi et lui vous savez sur elle au point de ne pas l'avoir mentionné ?
      ㅡ Si Namjoon ne t'a rien dit, c'est qu'il n'a pas l'intention de le dévoiler, alors mon chou, elle lui tapota le torse. Si tu veux le savoir, demande-lui directement. Moi, j'suis que de passage, elle récupérera son téléphone.
      ㅡ Où est-ce que tu vas ?
      ㅡ Quelque part, elle plissa les yeux, j'ai besoin de me distraire. Amuse-toi bien et surtout prends soin de ma Lys, je vous l'ai donnée à contre volonté, elle lui donna une fessée avant de partir.

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Pfouuu, je sais que le chapitre ne parle que de Jimin et d'Irene mais je devais absolument parler de cette relation. Je ne sais pas pourquoi, leur histoire m'avait énormément inspiré. Puis je vais décrire la vie de tous les personnages, racontant leur passé etc. J'espère ne pas y être allé trop rapidement.

Donc j'espère que le chapitre ne vous a pas ennuyé et que ce flashback vous a plu (:

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