❛ 𝐂𝐇𝐀𝐏𝐓𝐄𝐑 𝟎𝟗 ❜

Big city, big problems, and in
debauchery they will all drown.

⚜️


Comme s'il régnait sur un trône, un coréen siégeait sur une chaise, et des hommes tels des accessoires se tenaient debout, éparpillés dans une petite usine abandonnée par ses propriétaires et fermée sous l'ordre du gouvernement. Le brun scrutait son opposant qui était à plusieurs pas de lui, visé par une arme contre le crâne. En jouant avec ses lèvres par l'irritation, l'individu qui devait être le prépondérant se leva de son siège pour marcher autour du type lentement et réfléchissant silencieusement.

      Ce qui avait le don d'angoisser son adversaire, qui transpirait déjà des aisselles au point que ses mains en devenaient moites. Le mutisme de cet homme ㅡ dont des tumultes périlleux le définissaient ㅡ commençait à devenir insupportable. Sa prochaine victime ne savait pas à quoi s'attendre, il était réputé pour son intransigeance et pour œuvrer de manière impromptue. Toutefois, l'antagoniste ne savait pas quel verdict exclamer au traître ayant en ce moment la trouille de sa vie.

Tu sais Huang Xiao, ce qui m'exaspère le plus dans mon travail ? demanda-t-il en se grattant le sourcil gauche de l'index, faisant des rondes et fixant le sol. C'est lorsqu'un trouduc ose me trahir pour une réputation de pacotille. Je comprends si tu allais recevoir un poste de directeur mais, sous-manager ? Tu es sérieux ? Tu vaux si peu ? Et tu m'as trahi pour avoir ce foutu poste ?
N-Non, Nam, c-c'est juste que je...
Deuxième chose, je déteste quand on essaye de justifier ses actes après les avoir commis. Dans mon milieu, me trahir est le plus gros crime que tu aurais pu commettre. Tu aurais pu assassiner ma mère et je m'en branlerais, tu sais pourquoi ? Parce que j'ai construit tout un empire pour arriver au sommet. J'ai choisi des hommes qui m'ont juré fidélité, et toi, fils de pute, tu as décidé de me trahir parce que tu en a eu marre d'être un criminel ?

Le noiraud se positionna devant lui en fourrant ses mains dans ses poches. Il passa sa langue sur l'extrémité de ses lèvres avant de frotter de son pouce sa mâchoire, cherchant une punition inaccoutumée qu'il pourrait imposer au félon qui tremblait de toute sa race.

Je n'aime pas punir de façon clichée, tu vois ? Genre te tuer et en finir comme ça. Non, j'suis un type insolite, j'aime être singulier dans tout ce que je fais. Donc, vu que maintenant les flics sont au courant qu'il y aura un rassemblement, tu viendras avec nous pour voir de tes propres yeux ce qu'il va se passer par ta grâce si généreuse. Et ose avertir tes nouveaux amis, je me chargerai que par ta faute, le sang s'écoule de leurs veines.

D'un signe de tête, il ordonna à ses hommes de le ramener à son club et de le séquestrer dedans jusqu'à ce que la réunion ait lieu. Il l'attendait désormais avec impatience. En pénétrant dans une voiture, son chauffeur le conduisit jusqu'à chez lui. Arrivé dans le hall de son établissement, il attrapa un verre que Jungkook lui tendit pour boire l'alcool cul-sec.

Où est Taehyung ? ce fut sa première question.
Après avoir ramené Huang Xiao de Chine, il s'est fait enlever, confia Jungkook.
Quoi ?

      Namjoon se tourna vers lui.

      ㅡ J'espère qu'il a un plan.
Tu le connais, c'est un détraqué de haut niveau.

Un souffle s'expirait lourdement dans une pièce opaque, dont seul un lampadaire envoyait de la lumière à travers une petite fenêtre, qui était hors de la portée du mâle. L'exhalation s'accumulait derrière les chairs qui étaient des babines, la chaleur de son corps débordait pour façonner une vapeur dans le noir. L'aération de la pièce chatouillait ses orteils nus due à la fraîcheur de la nuit du mois de Mars. Les paupières fermées, sa bouche entrouverte contenant faiblement ses gémissements, ses membres étaient attachés à une chaise par des cordes embrassant ses chevilles, et ses poignets étaient plaqués sur les accoudoirs.

      Ayant la tête penchée, il essaya d'apercevoir le carrelage froid qui était poisseux à cause de son propre sang. À la vue de ce liquide cramoisi, il plongea son pied dessus pour ébaucher une quelconque forme. L'extrémité de ses lèvres s'étira vers sa fossette, une expression saugrenue s'exhiba sur les traits de sa trombine déformée par la violence humaine. Son organe charnu au teint rosâtre séché par le manque d'eau se frottait sur les coins de sa lippe.

Il attendit,
Encore et encore.
Jusqu'à ce qu'une porte grinçante s'ouvre, aérant l'odeur du métal provenant de ses plaies et des légères flaques écarlates dans lesquels ses pieds se baignaient. Aucun mouvement de sa part ne se faisait agiter cependant, chaque son provenant du seuil s'acheminait vers ses tympans. Des bottes clapotèrent contre le sol lorsque un homme qui grognait vaguement dans sa barbe se rapprocha de lui. D'une façon injurieuse, le captif huma ses cheveux se faire tirer en arrière pour l'obliger à considérer la gueule de son ravisseur peu courtois, dépourvu de manières, possédant un profil d'énergumène obsolète à l'haleine d'ivrogne.

L'insolent relâcha brusquement sa tête vers l'avant, il avait l'intention de sortir, mais un bruit étrange l'arrêta dans son élan, en tournant lentement son corps à demi vers son otage, il fronça les sourcils. L'individu se rapprocha de lui pour mieux entendre, il percevait une tonalité railleuse que l'homme à la touffe brune tentait de contenir à l'intérieur de soi. Ne comprenant pas la cause de cette moquerie étouffée, il attrapa brutalement sa mâchoire pour la soulever en hauteur. Son ricanement ne cessait d'agacer le plus vieux, en crispant les dents, il lui balança un coup de poing dans la figure, si fort que le visage de ce dernier oscilla vers le bas. Redevenant petit à petit silencieux, un fluide carminé se mit à couler de ses gencives. Un rictus s'enjailla de plus belle.

Espèce de demeuré, t'as complètement perdu les boules en étant enfermé ici depuis vingt-quatre heures hein.

      Le quarantenaire se baissa en mettant ses mains sur ses cuisses pour lui montrer son sourire satisfait.

Hfsh, marmonna-t-il pour lui.
Quoi ? Qu'est-ce que tu dis salopard ? il rapprocha son oreille de ses lèvres.
Que tu n'aurais pas dû naître con.

D'un geste fulgurant, le prisonnier attrapa de ses dents l'oreille du type pour la mordre fermement, un beuglement s'échappa de la bouche de sa proie, il essaya de s'écarter rudement, ce qui fit arracher un bout de son esgourde restée coincée entre les lèvres du noiraud, qui la cracha sur le côté sous les braillements du connard. Le piégé se leva subitement avec sa chaise pour fortement la cogner contre l'homme, qui se fit éjecter vers le mur, cassant au passage le bois de son siège. Délivré de sa position, il essaya de maintenir son équilibre en s'avançant près de l'homme, pour sortir de sa poche du pantalon un couteau lui permettant de couper les cordes.

Une fois débarrassé de ces accessoires, il prit la crinière de son malfaiteur pour le forcer à constater sa puissance, alors que le sang coulait abondamment de ce qu'il restait de son oreille. Cette charogne suppliait de le laisser vivre, disant qu'il n'y était pour rien et qu'il suivait simplement des instructions, mais l'antagoniste n'avait pas de vertu. Il ignorait même sa signification, tellement il en était dénué.

D-Dionysus, s-sois indulgent !
L'indulgence n'est pas mon point fort, tu salueras le diable de ma part.

      Il écrasa la lame sans scrupule dans l'orifice jusqu'à sa gorge d'une force démesurée, entendant encore l'agonie s'exprimer de faibles geignements.

Lorsqu'il l'eut assassiné, contemplant le croquis de l'horreur par ses prunelles exorbitées, il extirpa l'arme de sa chair avec force, l'essuyant sur son vêtement pour la nettoyer. Le prénommé  Dionysus, qui ne portait aucun habit, se redressa et sans même jeter ne serait-ce qu'un regard vers son crime, il évacua sa présence de la pièce en se rendant dans un couloir assez glauque. Promenant le bout du couteau contre le mur en béton pour faire du bruit, quelqu'un répondit à l'appel, sortant d'une salle.

      Quand il aperçut l'otage en liberté, il se jeta vers lui en sortant un flingue, mais le coréen réussit à le devancer en fourrant son instrument d'attaque dans l'estomac de l'abruti pour retourner ses entrailles. Il tint fermement sa nuque d'une main et enfonça plus radicalement l'outil du crime dans ses organes, le sang s'imprégnant sur son haut, giclant contre la peau du meurtrier, décuplant sa folie. Le fou colla sa joue contre celle de l'homme, laissant une expression d'amusement orner ses babines, écoutant l'onomatopée de son élancement provenant de la bouche du défunt.

Le cadavre s'écroula dans un mouvement sourd, et comme s'il ne s'était rien passé, l'asiatique avança dans le couloir à la recherche d'une chambre, qu'il pénétra plusieurs minutes plus tard. Cherchant ses affaires ôtées par ses ravisseurs, il les trouva dans un placard et mit un pantalon ainsi qu'un débardeur noir rangé dans le meuble, appartenant sûrement à un des types. Le coréen était désormais vêtu, il prit son téléphone qui régnait sur une table où des cartes de jeu étaient étalées et où trois bols de nouilles encore chauds attendaient leurs propriétaires. L'homme chopa son portable, et malgré qu'il avait faim et qu'il voulait sortir de là, il fallait tuer le dernier.

Un moment s'étant écoulé, ayant trouvé le troisième gars et l'ayant affronté dans un duel assez court, perçant sa trachée sans même regarder, le criminel à la chevelure brunâtre rejoignit enfin l'extérieur. Il marcha vers un grillage, qu'il poussa avec lassitude avant de retrouver un véhicule noir où quelqu'un y étant adossé l'attendait. Cet inconnu ouvrit la portière pour en sortir une veste de la même nuance que la touffe de son opposant, qui l'attrapa au vol.

Tu as eu ce que tu voulais ? questionna le type.
Ouais, le pognon est dans cette caisse et l'info sur cette clé, lança le brun en rentrant dans la bagnole. On s'taille d'ici, ça va péter.
Et ben, sois honoré que je joue le taxi pour te ramener, soupira Jungkook en prenant place au volant. Au fait, demain c'est le rassemblement des boss. Nam veut que tu y assistes. Il a une nouvelle mission pour toi.
Quel genre ?
Un de nos clebs a été tué. Il veut que tu règles son compte au meurtrier.
J'présume qu'il connaît l'ID du boucher.
Ouep, pas de bol pour la gonzesse.
Une gonzesse ? s'étonna Taehyung. C'est une nana qui l'a tué ? se moqua-t-il.
Et pas n'importe laquelle, il le fixa du rétroviseur. Elle bosse chez Irene.
Alors c'est une putain.

Taehyung rentra dans son appartement, il lança les clés sur une commode avant de retirer ses chaussures à l'aide de ses pieds. Il alluma la télévision sur la chaîne d'informations, puis se débarrassa de sa veste et du reste de ses vêtements. Il mit le volume tout en se rendant vers la salle de bain, là où chaque fois il purifiait son corps de ses crimes infâmes, passant en revue comme une pellicule de film chacun de ses meurtres.

Plusieurs minutes plus tard, il se vêtit d'un costard de jais après avoir nourri son animal domestique, qu'il gardait seulement pour distraire son ennui. Il se rendit à cette soirée dans une voiture, une berline noire soulignant son côté abondant ; il gara le véhicule dans le parking souterrain vide du grand établissement. L'antagoniste sortit de sa bagnole en tirant vers le bas sur les bords de sa veste brune, refermant la portière.

Irene se préparait élégamment pour la réunion des chefs, elle s'observait à travers le miroir et finissait de corriger certaines imperfections. On la connaissait comme quelqu'un qui contrôlait son sang-froid telle une reine dirigeant un palais de glace. Aucun homme ne l'avait jamais vue fléchir et ce n'était certainement pas la première fois qu'elle assistait à la mort d'un salopard. Elle regarda ses mains maculées de souvenirs sanguinaires ; un flashback lui revint et le reflet d'elle plus jeune se peignit sur le miroir, elle vit une horrible image s'y dessiner. Un passé lourd qui la précédait, une mère qui n'avait pas bougé son doigt pour empêcher le mal de se réaliser.

Irene, elle est prête, dit Joy en l'extirpant des cadres de son ancienne vie.

Elle se tourna pour apercevoir Lys, vêtue d'une robe blanche courte jusqu'aux cuisses, la crinière teinte en blanc attachée, portant des lentilles gris-bleu, se tenant sur des talons ; Irene ne put détourner ses yeux. La noiraude pensait que si elle la prenait avec elle à la fête, elle pourrait la surveiller de plus près. Pour lui montrer de même comment leur monde fonctionnait chez eux, et qui étaient les personnes à craindre.

Là, tu ressembles vraiment à un Lys, avoua-t-elle.
Suis-je obligée de venir ? demanda-t-elle.
J'te prends au cas où Nam déciderait d'envoyer quelqu'un ici pendant mon absence. J'ai besoin de te contrôler maintenant, au moindre problème, j'te ferai disparaître pour qu'il ne puisse t'atteindre.
Pourquoi tu m'aiderais ?
Tu ne mérites pas le sort qu'il pourrait t'infliger, avoua-t-elle en finissant de mettre ses talons. Allons-y maintenant.

Les jeunes femmes s'engouffrèrent dans une limousine, le conducteur mit le contact en démarrant tandis que pendant le voyage, Lys admirait les lumières de la ville au teint souvent néon, certains citoyens se promenant dehors.

Il faut que je te dise une chose Lys, dit Irene d'une voix grave sous l'observation de Joy. Ce monde est diabolique, les gens que tu pensais être des anges seront les plus cruelles espèces que tu aies pu rencontrer. Au cœur de cette ville, tu ne trouveras qu'horreur et abomination, de la prostitution et des gens soumis à la pornographie, des faibles dominés par les drogues, victimes d'agressions de divers genres, des extorsions, de l'argent sale. Il ne faut croire personne et surtout les hommes, ceux que tu pourrais malencontreusement rencontrer à la réunion. Chaque personne cherchera un avantage des autres, alors ne t'éloigne pas de Joy quand je serai montée à l'étage avec les autres boss des clans. Ne parle à personne et ne succombe surtout pas aux types de l'Empire, combien même ils seront charmants. Divertis-toi, fais ce que tu veux mais n'entre en contact avec aucune personne peu importe le sexe. Car oui, il y aussi des femmes sournoises qui n'hésiteront pas à te tirer vers le fond.

Cette façon de dire était peu rassurante, peut-être qu'elle n'aurait tout simplement pas dû aller avec elle et rester avec les autres, mais il était un peu trop tard pour choisir. La voiture se gara dans le parking d'un immense building, qui agréait divers invités portant des tissus de la meilleure qualité infectés par des caprices de ploutocrate. Joy lui avait expliqué que celui-ci était réservé pour les personnes d'un haut rang, tandis que les petites sections comme les criminels ou les hommes de chaque clan se retrouvaient vers les souterrains.

Une fois rentrée dans la prestigieuse salle, Lys fut surprise par la décoration de cette réception, elle ne pensait pas que cela serait aussi mouvementé, on se serait cru dans un casino aux lumières fluorescentes et électriques. Il y avait beaucoup d'hommes et de femmes ainsi que des serveurs, des danseuses se mouvant sur des barres, des hommes prenant de gros cigares servis par des employés, allumés par des femelles qui leurs tenaient compagnie.

      Des rires et des murmures circulaient, la sensualité et la chaleur se parsemaient. Elle voyait des têtes stigmatisées comme d'autres parfaites, des regards remplis de férocité et des mesquineries, tous faisant partie d'un même milieu fourbe et immoral. La musique s'étendait et la protagoniste se tordait le cou dans tous les sens, étant quand même émerveillée par cette animation turbulente.

Lys vit une femme tendre une pilule vers les lèvres d'une autre, qui avec le sourire l'attrapa de ses dents pour la faire disparaître dans sa langue. La coréenne ne comprenait pas ce qu'elles comptaient faire, mais cela ne disait rien de bon. Une agitation se bascula dans l'atmosphère et après que les portes de derrière aient été fermées, un homme svelte monta sur scène avec un micro.

Bienvenue, très chers invités, au plus grand événement qui regroupe une fois par an dans cette salle tous mes collègues qui ont fait un long voyage pour assister à cette réception. Divers businessmen et collaborateurs, sans oublier nos plus belles créatures de cette soirée ; les femmes nous feront honneur de leur présence, il sourit tandis que ces dernières applaudirent bruyamment, accompagnées des sifflements de mâles. Car aujourd'hui, c'est la journée internationale des femmes !

      Les applaudissements remuèrent encore plus les convives dans toute la salle.

      ㅡ Sachez mesdames et mesdemoiselles que vous êtes pour moi des pierres précieuses placées derrière une vitrine qui fait que lorsqu'on y touche, l'alarme se déclenche et vous m'attrapez dans vos filets pour me séquestrer derrière cette cage s'abattant pour mon crime, celui d'avoir essayé de vous dérober, plaisanta-t-il en faisant rire le public. Je pourrais vous servir une dissertation sur à quel point vous me rendez dingue, mais nous sommes là non seulement pour nous divertir et parler de choses importantes, mais aussi pour écouter cette voix précieuse que je vous offre chaque année.

      Il entendit des sifflements encourageants parcourir la pièce.

      ㅡ Avant que nous débutions à parler de sujets ennuyeux, accueillons avec de forts applaudissements Kim Taehyung, qui vous chauffera d'une musique des plus charnelles, mes femmes !

Des exclamations furibondes parcoururent la salle telle une vague d'enthousiasme, les mains claquèrent entre elles pour faire venir le concerné. Les lumières s'éteignirent d'un coup, et seule l'une d'elles tomba sur une silhouette.

SONG :
CRAZY IN LOVE MALE VERSION
Sofia Karlberg

Taehyung bougeait sa tête en rythme des touches du piano qui s'appuyaient. Doucement, une mélodie sensuelle se fondit avant qu'on entende sa voix, qui était très distinctive quand il chantait à une gamme plus basse d'un ton profond. Les poils de Lys se hérissèrent sur ses bras et elle se les frotta vigoureusement. Elle se trouvait justement près de la scène, elle n'avait certainement jamais vu un homme aussi divinement esthétique, possédant une voix si profonde qu'il arrivait à transpercer sa chair de flammes condamnées à brûler son corps.

« Je regarde au plus profond de tes yeux avec insistance. Je te touche de plus en plus à chaque fois. Quand tu pars, je t'implore de rester. Je crie ton prénom, deux ou trois fois d'affilée. C'est trop étrange pour que je puisse expliquer. Comment je me sens et mon orgueil est la seule chose à blâmer. Car je sais que je ne comprends pas. En quoi ton amour me fait ressentir ce que personne d'autre ne peut me faire ressentir »

Lorsque il prononça ces paroles, leurs pupilles s'entrechoquèrent du regard, électrifiant les membres de la blondine qui sentit une pression saisir son cœur ; étrangement, elle pouvait humer des mains invisibles se balader sur chaque membre de son corps, ces doigts appartenant au chanteur qui ne cessait de produire des étincelles à travers son expression lascive. Comment faisait-il cela, comment arrivait-il à lui faire éprouver quelque chose dans son bas-ventre juste avec un regard ?

« Tu me fais avoir l'air, tu me fais avoir l'air éperdument amoureux. Tu me fais passer pour une fou maintenant. Ton amour, me donne l'impression d'être un fou maintenant. Tu me fais passer pour une fou maintenant, tes caresses me donnent l'impression d'être un fou maintenant, me font espérer que tu vas m'appeler maintenant, tes baisers me font espérer que tu vas me sauver. Maintenant, j'ai l'air extrêmement amoureux. Tu me fais passer, fais passer pour quelqu'un d'extrêmement amoureux. »

C'était intense, fort dans l'émotion et elle fut interrompue dans son observation par un homme qui venait de la pousser si brusquement en passant à côté qu'elle avait faillit tomber. En se rattrapant à son poignet, elle releva sa tête vers lui.

Il la fixa un instant, ne semblant pas très ravi qu'elle le touche, elle retira rapidement sa main, se redressant. Et au lieu de partir, il continua à la scruter avant que quelqu'un n'insiste à lui faire poursuivre son chemin. Il baissa ses yeux, regardant ses chaussures, posant ensuite une dernière fois ses prunelles sur elle tout en partant.

C'est Kim Junmyeon, murmura Joy en rapprochant celle-ci vers elle. Le gars à éviter à tout prix.
Pourquoi ?
Parce qu'il mord fort, bien plus qu'un chien. C'est une sorte de pitbull qui, mal socialisé, peut se montrer très agressif envers les hommes et les animaux, car il est intrépide et fait ce pour quoi il a été élevé par le passé : il se bat. Et Junmyeon fait partie de ce type de catégorie et pour lui il n'y a aucune exception : si tu te mets sur son chemin, il va littéralement déchiqueter ta chair jusqu'à n'en laisser que des miettes.
C'est pour ça que j'ai senti une froideur me frôler à son contact.

Les applaudissements firent revenir Lys vers la scène, elle n'y voyait plus le chanteur qui avait disparu après avoir fini de partager sa voix. Le boss de l'Empire reprit le micro et déclara à tout le monde de reprendre là où il s'était arrêté. Ordonnant à tout le monde de s'amuser comme des fous pendant que les parents soi-disant s'éloigneraient pour discuter entre eux. Irene dit à Joy de veiller sur sa propriété avant de partir en suivant une femme qui la guidait.

La protagoniste ne lâcha pas la semelle de sa collègue, elle la suivit jusqu'au comptoir.

Tiens tiens, ça ne serait Park Soo-Young ? demanda une demoiselle arrachant un soupir exaspéré de la concernée.
Ma biche, tu n'es pas un peu trop petite pour assister à ce genre d'événement d'adultes ? Le lait maternel n'a pas encore séché de tes lèvres, retourne jouer au bac à sable.
Tout doux tigresse, je suis venue en paix aujourd'hui, elle lui donna une fessée. Bonne fête des femmes. Oh... Quel est ce trésor que tu as déniché ? elle reluqua de la tête aux pieds Taera.
Lys, une des danseuses du cabaret.
Vraiment ? Salut, moi c'est Yuqi, je fais partie du clan des Lioness.

      Elle lui serra la main sans même qu'elle la lui tende, puis l'attira brusquement vers elle pour sentir son cou.

      ㅡ Quel parfum dis donc...
Je... Je n'ai mis aucun parfum.
C'est ce que je disais, quel parfum, elle eut l'audace de lécher sa peau. Ta chair a une saveur exceptionnelle.

Lys recula en grimaçant par son action, elle s'essuya le cou d'un mouchoir alors que Yuqi rit par son expression. Elle s'en alla par la suite.

Yuqi, c'est une folle du clan des Lioness, son territoire ou plutôt celui de Soyeon, sa Chef, est lié directement avec celui de Junmyeon, ils sont partenaires. Leur emblème est le lion, comme tu as dû le comprendre.
Dis-moi, il y a beaucoup de malades dans son genre ici ?
Ma chérie, tout est infesté de criminels. Aucun n'est innocent ici, elle regarda autour. Et chacun est désorienté à sa façon, elle joncha tout le monde du regard vers l'arrière.
Mais les fédéraux... ils sont tous corrompus ?
Non pas ceux qui tiennent un gros poste dans les départements, ou ceux qui ne veulent pas se vendre. Ces gars-là sont coriaces et se battent vraiment pour la justice, essayant de tout faire pour faire crouler toutes cette pyramides.
Alors il y a... des bons, murmura Taera pour elle-même.

Tu vois la femme à la barre ? Elle est Chef du clan Goddess. Kim Solar, elle s'occupe des cas judiciaires en sortant les criminels de prison ou en faisant gagner les procès. Une vraie Cléopâtre quand elle s'y met.

       Elle la vit descendre de la scène en mettant un long kimono moderne pour rejoindre le rassemblement.

      ㅡ Donc il n'y a pas que des hommes qui sont influents. Sois contente de faire partie de notre clan.

Tu parles d'un honneur, songea Lys.

Elle avala le contenu d'un verre que le barman tendit à la demande de son acolyte. L'ambiance était caniculaire et les boissons la rafraîchissaient. Quelqu'un s'assit alors à côté sur un tabouret en levant deux doigts pour prendre un verre d'alcool.

Kim Taehyung en chair et en os ? s'étonna faussement Joy.

Il les considéra un instant avant d'avaler le liquide cul-sec, faisant bizarrement frémir Lys, qui était méfiante dû à son regard troublant et imposant.

Tu es impossible à trouver quand on te cherche.
Tu ne pourras pas le faire si je n'en ai pas envie.

      Il fit apparaître un sourire malicieux, posant ensuite ses pupilles sur la blanchâtre.

      ㅡ Tu es muette ?
N-Non...
C'est Lys, la devança Joy.
T'as l'air perdue, il fit rouler un verre vers sa direction du comptoir. Bois un peu, ça va te détendre.
Elle ne boit pas d'alcool, dit la brune en voulant prendre le verre.
C'est à elle que je parle, il semblait agacé. Ça ne va pas la tuer. Si elle n'est pas capable d'en boire, elle n'a qu'à retourner à la maternelle se faire chouchouter par maman.

Lys s'empara du verre et avala à grande gorgée, elle toussota légèrement en s'essuyant la lèvre du dos de la main, reposant fortement le récipient sur le bar.

Un peu trop faible pour un homme faisant partie de l'Empire, elle le provoqua, faisant illuminer le sourire narquois du noiraud.
Elle a des tripes.

      Il ordonna d'en verser un autre plus fort, Joy retint le poignet de Lys pour lui dire d'arrêter.

      ㅡ Un second round ?

Elle gémissait en humant la tête qui se cassait en deux, un marteau cognant contre sa tempe, le vertige la prenant de court quand elle tentait de se lever. Son front rencontra une matière solide et sa bouche paraissait scellée, ses mains étaient dans l'incapacité de l'aider, attachées par une corde serrée. Elle ouvrit les yeux avec difficulté, elle avait mal partout ; elle reprit conscience, sa respiration montant comme la panique de son incarcération.

Lys n'arrivait plus à se souvenir des derniers événements, seulement le moment où elle avait bu avec un type et une certaine Yuqi qui les avait rejoints. Ses yeux étaient tombés dans un flou indescriptible et plus elle tentait d'en savoir davantage, plus son crâne la mitraillait. Elle se concentra pour comprendre où elle était. L'évidence sautait aux yeux, elle était enfermée dans un coffre de transport, peut-être une voiture. Son nez expirait et inspirait d'une vivacité qui la surprenait, elle était subitement angoissée et frappait des pieds contre ce qu'elle pouvait. Elle était effrayée, sentant se raplatir de plus en plus.

Non, non pas ça, bon sang pas la séquestration, pitié.

Elle était une putain de claustrophobe, les endroits étroits la faisaient suffoquer. Il fallait qu'elle sorte, sinon elle allait y crever. En donnant des coups plus forcenés, elle pouvait entendre le moteur du véhicule s'éteindre. Elle cria contre le bout de scotch qui couvrait ses lèvres, et des secondes s'écoulèrent comme des heures. Quand le coffre fut ouvert, d'abord aveuglée par un éclat fugace, fronçant le front et les paupières, elle vit un homme se tenir en face d'elle, maintenant le capot d'une main.

On ne t'a jamais appris à refuser les verres des inconnus ? sourit Kim Taehyung.

❛ ⚜️ ❜
▄▄▄▄▄▄▄▄▄▄▄▄▄▄▄▄▄▄▄▄▄▄
╴╴╴╴╴╴╴╴╴╴╴╴╴╴╴╴

BLBLBLBLBLBL
J'SUIS EXCITÉE PAS VOUS ?

Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top