❛ 𝐂𝐇𝐀𝐏𝐓𝐄𝐑 𝟎𝟔 ❜

         ❝ Without some sacrifices,
                           it is impossible to reach ambition.


⚜️



      ㅡ Bon, je vais t'expliquer comment les choses fonctionnent ici.

Une jeune brune à la silhouette d'un mannequin annonça en se tournant vers Lys.

Tout d'abord, les règles. Tu n'as pas le droit de quitter cet établissement sans permission, en cas de fuite, tu seras sévèrement punie et ça ne rigole pas avec ça chez Irene. Elle peut parfois être une femme indulgente, mais sa colère, même les gens notoires et les fédéraux la craignent. C'est une dominante comme tu as pu le saisir, et juste un petit conseil, ne lui désobéis jamais, ça ne sera pas beau à voir. Tu dormiras avec les autres filles du cabaret.
      ㅡ Un cabaret ?

Lys haussa les sourcils surprise qu'il y ait un cabaret. On aurait dit qu'elles étaient dans les années vingt. Sa curiosité avait été légèrement piquée.

      ㅡ Oui, La Rouge. C'est le nom de notre business. Les filles qui s'occupent de divertir le public avec des danses et des spectacles.
      ㅡ Qu'en est-il du Velvet ? demanda Lys.
      ㅡ Ça, c'est l'organisation pour laquelle nous travaillons en dehors du cabaret. Mais tu n'es pas encore de ce niveau pour savoir ce qu'on y fait. Contente-toi déjà d'être dès le départ parmi l'Élue. Les deux autres avec qui tu es venue sont dans le club de prostitution à l'étage d'en bas.

      Lys voulut subitement en savoir davantage.

      ㅡ Pourquoi j'ai un tel privilège ?
      ㅡ Apparemment, Irene a vu quelque chose en toi. Ce qui est bon pour nous, mais mauvais pour toi. Elle va enfin nous laisser respirer, soupira-t-elle. Te vexe pas, mais lorsqu'elle s'intéresse à une personne, elle arrête de nous ennuyer un moment.
      ㅡ Je... suis quoi, une sorte de divertissement pour elle ?
      ㅡ Et bien, elle attrapa sa mâchoire pour analyser son visage. Oui, tu l'as séduite au premier regard et aussi certainement par ton caractère. T'as l'air d'une dure, même si tu parais fragile.

      La manière avec laquelle elle la prenait par la mâchoire lui déplaisait tellement qu'elle retira son visage mécontentement.

      ㅡ Je ne sais pas si je devrais prendre ça comme un compliment.
      ㅡ Tu devrais, parce qu'ici, à Séoul, tu n'en recevras jamais. La plupart du temps, tu pourras te faire insulter, agresser, utiliser à des fins sexuelles tout en étant injuriée. Tu n'es rien pour l'Homme de cette société, juste un objet.
      ㅡ L'homme ? Je crois qu'il n'est pas le seul à me considérer comme un accessoire. Les femmes m'ont l'air bien plus garces. Elles ne sont pas si différentes d'eux.
      ㅡ Je parlais du genre humain.

      Elle la toisa en attrapant sa gorge brusquement, la plaquant contre le mur.

      ㅡ Si je t'explique les choses, ça ne signifie pas que tu as droit de donner un avis arrogant. Tu te tais et tu apprends à écouter.
      ㅡ Et si... j'ai... des questions, essaya-t-elle de dire tant bien que mal.
      ㅡ Tu les gardes pour toi. Comme je t'ai dit, tu n'es rien pour les Hommes de cette société. Dans le pires des cas, tu te feras assassiner pour ta curiosité.

      Les phalanges de la noiraude se desserrèrent petit à petit pendant qu'elle reprenait son sang-froid, elle se redressa en tirant sur le bas de sa veste de qualité faite sur mesure. Lys commençait à appréhender de plus en plus que sa présence ici n'allait pas être facile. Une fois qu'elle eut fini la visite, ayant examiné chaque entrée et sortie, elle rentra dans la pièce qu'elle allait occuper. On l'abandonna là pour qu'elle se fasse à sa nouvelle habitation. Il y avait plusieurs lits, des accessoires, des coiffeuses, mais vidés de personnes.

      En inspectant la salle spacieuse, regardant autour et tournant sur elle-même, elle assimilait la solitude qui rodait comme un fantôme ; aucun proche ne pouvant la prendre dans les bras pour lui assurer que tout irait bien. Lys fut assaillie par plusieurs pensées. Elle avait tout perdu, son père était mort, elle avait découvert qu'il détenait des dettes qu'elle devait rembourser avec sa mère, y perdant toute fortune gagnée d'une manière infâme. Son meilleur ami qu'elle pensait être quelqu'un d'honnête l'avait embarquée comme dealeuse dans son affaire illégale ; pour avoir été trop curieuse et avoir voulu des réponses elle s'était faite enlever, ayant été témoin d'un horrible viol.

      Enfermée et attachée, on l'avait agressée et assommée ; après avoir repris conscience, elle était devenue la propriété d'une femme qui l'avait emmenée dans une tout autre ville. Faisant désormais partie d'une maison close où elle serait danseuse du cabaret, par grand miracle elle ne devait pas se prostituer mais cela était encore à voir. La coréenne fut emparée de frissons et ses jambes flageolèrent soudainement. Ne pouvant tenir l'équilibre, ses genoux retrouvèrent le sol et à travers sa gorge, une sensation des plus rocheuses s'installa.

      Qu'est-ce que c'était ?
      D'où venaient ces gouttes qui tombaient sur ses cuisses ? Elle leva la tête vers le plafond qui n'avait aucune fissure ; elle réfléchit, perdue dans un état de choc, elle fit passer ses doigts tremblants sur sa joue et découvrit un liquide sécrété de son œil teindre sa peau. Alors, elles venaient de là, ces larmes amères d'abattement. Allaient-elles dorénavant être souvent présentes pour qu'elle puisse se sentir moins esseulée ? Deviendraient-elles ses nouvelles compagnes pour déverser son chagrin ?

      Non, non, elle ne voulait pas, mais les traits de son visage se plièrent pour dénoncer le déchirement de sa conscience avec la réalité parvenue dans ses songes. Pleurant dans la vacuité de cet espace, les gouttes salées brûlaient ses joues, la torture enchaînait son cœur, il ne lui restait plus rien ; elle était perdue dans un monde inconnu, ne sachant plus quoi faire. Elle voulait laisser son corps se vider d'eau mais la porte s'ouvrit, amenant une émeute de demoiselles égayées. Lys ravala sa souffrance, effaçant les traces de sa précarité.

      La voici.
      La brune se retrouva sur l'estrade, elle ne fit qu'observer les femmes danser, lui montrant diverses chorégraphies qu'elle devait retenir. Lui décrivant comment elle devait se comporter, que parfois elle avait obligation de prendre l'initiative à dodeliner son derrière ou son corps devant les clients pour les provoquer à vouloir baiser. Donc, elle présumait que dans tous les cas son physique servirait pour entraîner la débauche, émoustillant leurs verges à l'érection. C'était ce qu'elle allait faire, elle n'avait pas vraiment d'options, c'était mieux que de devoir s'abandonner à un ivrogne qui écraserait sa dignité.

      Pendant deux-trois jours, elle dût retenir des paroles et des mouvements de danse. Elle mangeait, dormait, marchait et s'entraînait, tout le temps la même chose, gardant pour elle son avis, apprenant à écouter les autres, restant silencieuse lorsque les filles parlaient, et voyant des choses qui l'écœuraient comme des hommes venant forniquer, ou des bruits de gémissements.

      Les rires hypocrites vagabondaient dans les couloirs, des rumeurs circulaient entre les oreilles, de nouvelles têtes apparaissaient pour faire connaissance avec le monde de la luxure, des jeunes comme des plus âgées. Elle voyait et entendait tout ça sans rien dire, essayant juste de s'adapter au décor comme un caméléon, acceptant inconsciemment son sort.

      Et vint le jour où elle allait faire sa première apparition sur scène. L'une de ses collègues, l'animatrice du nom de Joy, présenta la recrue qui sortit des coulisses sous les applaudissements : Médusa.

      Prenant les devants comme à la répétition, elle s'avança sur la scène et baissa les yeux, se mettant dans une position qu'elle avait retenue ; tout son corps se consumait de honte, elle était dévisagée par le public, par des individus qu'elle ne connaissait pas et devant qui elle devait guincher. La musique se propagea, les mouvements se succédèrent, les gestes sensuels firent agiter les spectateurs, hommes comme femmes. Les sifflements l'encourageaient à persévérer, prise dans la mélodie, laissant son esprit se noyer dans l'exaltation qui électrifiait ses membres, la cadence de son cœur se mouvant au rythme de l'effervescence de la clientèle, elle permit à son âme de se détendre.

      Tandis qu'elle pouvait se mouvoir, elle donna libre cours à ses émotions, faisant palpiter les cellules de son anatomie ; elle humait l'euphorie guider ses pas et l'incitation de l'auditoire stimuler ses balancements des hanches et des cheveux. Et alors qu'elle prenait goût à l'adrénaline que lui procurait l'admiration, les jours s'écoulèrent et elle continua à agiter son existence pour perdre son discernement.

      Plus les jours passaient et plus son assurance et son regain d'énergie venaient couvrir sa sagacité, et de son plein gré elle aguichait les chalands en touchant leurs cravates, s'asseyant sur leurs cuisses, se déhanchant sur eux tandis que leurs mains caressaient son dos, sa taille et ses cheveux. Elle se mettait à les dominer en évitant leurs contacts de lèvres, pour leur offrir des caresses des doigts avant de se relever pour revenir danser sur l'estrade.

      Lorsque le cabaret dût fermer à cause de l'heure, les danseuses rentrèrent dans leurs loges en riant et jugeant certains de leurs clients ; un sourire orna de même les lèvres de Lys, qui prit part aux conversations. Elle raconta ses petites péripéties avec eux lorsqu'elle avait dû les séduire avec des conversations, ceci étant de même un travail de plus dans leurs tâches. Tout le monde se changea, et la recrue était bien appréciée auprès des demoiselles. Joy rentra dans la pièce, elle contempla toutes les filles d'un rictus amusé avant de s'appuyer sur la coiffeuse de la protagoniste.

      ㅡ Et bin la nouvelle, je suis contente de voir que tu as décidé de faire partie de la famille. Tu vois comme c'était facile ? Il fallait juste t'adapter pour te laisser y aller et maintenant regarde-toi, tu es radieuse. Beaucoup de clients veulent t'avoir dans leurs lits mais comme le règlement le dit, les danseuses ne sont pas là pour les satisfaire. Et Irene me tuerait si je les laissais te posséder. Aaah, cette soirée était fructueuse, vous avez fait du bon boulot qui vous sera récompensé. Bonne nuit mes salopes, elle donnait une fessée à l'une d'elles avant de partir.

      Lys, dont le sourire s'était figé sur ses badigoinces, se vit à travers le miroir. Elle perdit doucement cet engouement qui décorait son visage en se souvenant de sa famille, de ce qu'il s'était passé avant qu'elle ne débarque ici ; son raisonnement qui avait décidé de l'abandonner pour moins souffrir venait enfin de s'allumer comme une lampe. Comment avait-elle pu oublier tout ce qu'il lui était arrivé, et faire comme si sa vie ici était une bonne chose ? Comment avait-elle pu prendre part à ces vices effrontés, participer à des conversations stupides, provoquer les clients et se frotter à eux, danser comme s'il n'y avait plus de jour suivant.

      En réalité, depuis le début elle était en état de choc, c'était la raison pour laquelle elle avait perdu sa lucidité, elle n'agissait que parce que cela l'aidait à mieux se concilier à son nouveau monde alors que c'était faux. Au lieu d'accepter, elle devait chercher un moyen de fuguer, de trouver de l'aide, de s'échapper et de rejoindre sa mère qui devait être morte d'inquiétude. Son cœur frappa à nouveau et sa jugeote reprit la maîtrise de son cerveau.
      Il était temps de planifier une fugue.

      Voilà que Lys s'était reprise depuis hier.
      Elle allait agir avec intelligence, prendre ses aises au sein de ce cabaret, mettre tout le monde de son côté, établir de bons liens, faire comme si sa nouvelle vie lui plaisait et finir en beauté pour partir à l'anglaise. Déterminée, les sourires patelins s'épanouissant sur ses babines, elle travaillait durement pour satisfaire l'égo d'Irene, qui commençait à voir sa protégée s'orchestrer à sa récente situation, ne se doutant point de ses réelles intentions. La patronne siégeait dans son bureau en comptant l'argent, son bras droit Joy prit place en face pour lui faire son rapport.

      ㅡ Donc la nouvelle se plaît ici ? demanda Irene.
      ㅡ Ouais, elle s'est liée d'amitié avec les autres filles, elle est plutôt enthousiaste pendant les répétitions et lors du spectacle. Elle a complètement pris ses aises.
      ㅡ C'est un peu trop facile à mon avis, dit sa supérieure.

Joy se leva en soupirant, elle se promenait derrière sa patronne en touchant du bout de son doigt le dossier de sa chaise.

       ㅡ Ça fait un mois qu'elle est ici, elle a compris qu'elle n'avait plus d'autres choix. Puis écoute, elle vit bien, se nourrit luxueusement, vit dans une bonne atmosphère. Le public est content, elle est contente, elle fait un boulot plutôt divertissant alors qu'il y a pire comme situation. Tout le monde l'aime et elle déchire sur scène. Je crois qu'elle se considère comme une des nôtres maintenant.
      ㅡ Peut-être bien, elle finit avec sa comptabilité. Dis-lui que j'ai envie de la voir.
      ㅡ Qu'est-ce que tu comptes faire ?

Joy se pencha vers son visage, le sourire de sous-entendu esquissé sur les lèvres.

      ㅡ On verra bien, fit-elle en se levant pour aller se changer.
      ㅡ Ouh, madame me semble dans un sexy mood.
      ㅡ Tais-toi et obéis, elle souleva son menton de l'index. Ramène-moi Lys.
      ㅡ Oui, oui, soupira-t-elle en y allant.

      Lys se tenait debout, les mains se touchant, non loin du canapé, en train d'observer Irene lire des documents ; la jambe croisée, elle restait silencieuse pendant que la coréenne essayait d'être patiente. Elle ne savait pas ce que cette dernière voulait d'elle et en se retrouvant dans la même pièce, elle ne pouvait pas nier qu'elle en avait un peu la frousse. Cette femme avait érigé cet établissement après le décès de sa mère, qui l'avait bâti différemment. C'était donc une sorte d'héritage qu'elle avait reçu, modifiant des choses à sa façon.

      ㅡ J'ai entendu dire que tu te plaisais ici, dit-elle, la faisant sortir de son analyse.
      ㅡ Oui... Je commence à prendre part à des choses, puisque c'était ce que vous vouliez.
      ㅡ Ne sois pas aussi formelle, j'ai l'impression d'être trop vieille pour toi.

Elle posa son dossier sur la table en la regardant.

Assieds-toi ici, elle lui désignait de la tête la place d'à côté.

      Au départ réticente, elle délia ses mains nerveusement avant d'aller s'asseoir à côté d'elle. La pression commençait à monter, se doutant quand même de la suite de l'événement qui pourrait arriver. La leader du Velvet posa son coude sur le bord du dossier du canapé ; le poing maintenant sa tempe, elle la scrutait, touchant doucement ses cheveux.

      ㅡ Alors, tu prends plaisir en faisant partie du cabaret ? Ou c'est juste parce que je t'ai dit de le faire ?
      ㅡ Je m'y amuse bien. Les filles sont assez complices et... elle trembla des lèvres quand sa main se mit à caresser son bras, j'aime bien pouvoir danser...
      ㅡ Je vois, y a-t-il quelque chose d'autre qui t'intéresse mis à part La Rouge ?
      ㅡ J'aime bien lire dans la bibliothèque que tu as construite. Je ne savais pas que tu aimais lire. Joy m'avait dit que c'était ton endroit préféré.
      ㅡ Ça m'arrive lorsque j'ai du temps. Ne pense pas que je passe ma vie à mener un business. La lecture étoffe mon savoir et ma prospérité, avoua-t-elle en soupirant et regardant un autre point. Tu aimes donc lire ?

      Elle marqua une pause, avant d'entamer nerveusement.

      ㅡ Je suis passionnée par la lecture. Quand j'étais... à l'université, c'était l'endroit qui m'apaisait.
      ㅡ À l'université, répéta Irene, tu avais un copain ? Ou en avais-tu tout court ?
      ㅡ Non, enfin oui j'en ai eu, mais mes relations se sont vite terminées, parce que soit ils se servaient de ma situation sociale, soit j'étais déçue d'eux.
      ㅡ Y'en avait qui te plaisaient ?

Lys tenta de ne pas se tordre les doigts à leur proximité.

      ㅡ Oui, mon meilleur ami... en qui j'ai perdu toute confiance lorsqu'il m'a entraîné dans une affaire de drogue.
      ㅡ Et ouais, parfois les gens en qui on avait confiance nous poignardent le dos. Ma pauvre petite biche, ça n'a pas dû être facile pour toi de traverser toutes ces épreuves. Du jour au lendemain, atterrir dans une autre ville éloignée de ton ancienne vie. Ça doit être dur pour toi.

      La protagoniste sentit le doute, elle avait l'impression qu'Irene la testait, qu'elle essayait de démasquer ses arrière-pensées. Il était temps de sortir la carte de la vulnérabilité, laissant des larmes resurgir dans ses orbites, se mordant la lèvre et détournant le regard pour contenir sa tristesse. La jeune femme venait de le remarquer, elle pencha sa tête pour voir son visage et força l'asiatique à la regarder.

      ㅡ Même quand tu pleures, t'es séduisante, dit-elle en caressant sa joue. Je suis navrée Taera pour ce qu'il t'est arrivé. Je parais peut-être indifférente, mais moi aussi je sais ce que ça fait d'être poignardée et ne plus se sentir à sa place, être loin de la famille. Mieux que quiconque, je te comprends... fit-elle en rapprochant ses lèvres des siennes. Et si tu veux pleurer, laisse-toi aller, la vulnérabilité c'est humain.

      La brune se laissa succomber aux larmes, même si elle le faisait exprès, au fond, elle n'en était pas moins affectée. Elle ressentit alors les lippes ravageuses de sa maîtresse se coller sur ses chairs rosées doucement, sa poitrine était rythmée de battements, elle n'était pas vraiment attirée par les filles, mais d'Irene émanait quelque chose de plus profond et désireux. Quelques choses contre lequel il était impossible de résister.

Leurs lèvres se mouvaient, plus fermement, la main de sa propriétaire tenait l'arrière de sa tête pour maintenir un contact solide, elle rentra sa langue dans son orifice et l'agita pour retrouver la sienne. Leurs têtes bougeaient de haut en bas avec fougue. Sa patronne fit parcourir ses mains sur sa taille pour relever son haut. Lys se laissa faire, elle se permit même de retirer celui de son opposante avant de récupérer ses badigoinces, leurs peaux se frottant l'une contre l'autre. Irene la fit gémir lorsque sa main pelota son sein, lentement elle glissa vers son pantalon tandis que sa bouche lui assénait des baisers sur la gorge, les souffles devinrent plus bruyants.

     Les doigts atteignirent l'intimité de la protagoniste qui les sentit pénétrer en elle, elle émit un geignement de plaisir et se pinça la lèvre quand la femme ondula en elle ses phalanges. La jouissance s'exclamait de ses barrières et la dominatrice raffolait d'entendre le son de sa voix.

      ㅡ Hmh... lâcha-t-elle, renversant sa tête quand la cadence d'en bas augmenta et que sa poitrine se fit dévorer par la bouche de son amante.

      Il était une heure du matin.
      Lys, allongée dans le lit, nue, se sentait honteuse d'avoir contribué à un acte sexuel et en plus d'y avoir pris un grand plaisir. Elle s'était préparée à ça depuis sa résolution de partir, de devoir prendre la confiance d'Irene pour ensuite lui enfoncer un couteau dans l'échine. Étant de dos, elle se tourna vers la noiraude qui dormait profondément, celle-ci sentait encore ses lèvres brûler sur sa peau et elle retenait son dégoût d'avoir aimé chaque chose qu'elle lui avait fait. Consentante ou non, cette femme l'avait achetée comme un vulgaire objet, elle restait simplement son jouet avec qui elle pouvait baiser ou qu'elle pouvait utiliser à sa manière.

      En se levant doucement du lit, la coréenne se rhabilla discrètement sans faire de bruit. Depuis un mois elle avait tout planifié, surveillant la moindre info, guettant chaque sortie et entrée des gens, chaque caméra de surveillance et obstacle pouvant se mettre sur son chemin. Elle avait attendu un moment pour pouvoir s'immiscer sans problème dans la chambre d'Irene et trouver la clé de sa liberté. Lys fouilla dans son bureau pour attraper l'objet qui la ferait sortir de cet établissement. Elle quitta la pièce sur la pointe des pieds et ferma la porte avec attention.

Une fois qu'elle se retrouva dans le couloir, elle se dirigea tout droit vers la sortie de derrière qui servait en cas d'urgence, et éteignit rapidement de sa tablette les caméras. Elle avait su déverrouiller cette dernière après avoir vu Irene le faire pendant qu'elle faisait semblant de dormir. Quand elle atteignit la porte, elle y introduisit une clé spéciale et la tournai plusieurs fois, évitant bien de réveiller qui que ce soit. L'accès ouvert, abandonnant tout ce qu'elle détenait, elle sentit le vent frais de la nuit effleurer sa peau.

      La voilà la liberté.
      L'espoir lui revint.
      Elle mit un pied hors de l'immeuble.
      Elle referma la porte et se mit à courir le plus loin possible. Croyant être dans un rêve, sans regarder en arrière, sans se retourner, elle s'acharna à s'évader d'un lieu déchu. Sans savoir où elle allait atterrir, elle traça son chemin jusqu'à ne plus ressentir ses pieds, jusqu'à-ce que ses poumons explosent et qu'elle en perde connaissance, mais elle ne comptait pas s'arrêter. Et quand la douleur émergea d'une vingtaine de minutes de course, après avoir fait plusieurs arrêts, elle aperçut une voiture de police qui stationnait près d'un supermarché et se rua dessus, appelant l'officier. Elle hurla de l'aider et il se retourna vers elle, surpris d'entendre un tel cri.

      Essoufflée, elle se tint à son bras en le suppliant de la secourir, de la ramener chez elle. L'homme voulut connaître la situation, sans hésiter elle lui dévoila ce qu'il lui était arrivé, expliquant qui était impliqué dans son enlèvement. Surpris par cette information, le policier contacta le poste en annonçant cette nouvelle. Il invita la jeune femme à s'asseoir dans la voiture pour qu'elle puisse témoigner son récit à l'écrit, ainsi il pourrait venir avec un mandat. Lys se précipita pour rentrer avec l'homme, qui démarra le véhicule en allumant la sirène pour avoir un chemin plus libre.

      ㅡ Nous allons enfin pouvoir arrêter cette organisation, dit le policier. J'ai eu beaucoup de chance d'être tombé sur vous mademoiselle.
      ㅡ C'est moi qui ai eu de la chance d'avoir pu m'enfuir et vous trouver. Merci infiniment de votre aide et de m'avoir cru.
      ㅡ C'est en mon devoir mademoiselle de vous apporter mon aide.

Après avoir roulé pendant une dizaine de minutes, l'homme gara son véhicule après avoir pris plusieurs routes et raccourcis sous le stress de Lys qui espérait arriver au poste. L'officier sortit de la caisse et ouvrit la porte, la demoiselle inclina sa tête pour voir l'établissement devant lequel elle se trouvait et son regard s'écarquilla. Elle était revenue à la case départ, où des femmes sortirent pour les accueillir. Sous le choc, la coréenne ne put faire un mouvement que le flic dût la forcer à sortir pour la faire avancer mais elle refusa en hurlant. Il la tenait fermement pour la ramener face à Irene, qui attendait patiemment qu'on la lui amène.
      En un clin d'œil, son espoir venait d'être étouffé.

      Lys se fit brusquement jeter vers elle, et celle qu'elle pensait avoir fui dit à Joy d'offrir une boîte de vitamines où de l'argent avait été caché. Le policier la remercia d'un sourire et le rangea dans son coffre.

      ㅡ Vous devriez avoir honte de vous, cria Lys en se faisant emporter. Vous êtes un policier ! Vous ne pouvez pas faire ce genre de choses ! Pourquoi ?! Pourquoi ?! Où est votre dignité !
      ㅡ Désolé jeune fille, mais c'est ainsi que le monde marche maintenant. L'argent est plus important que la dignité, avoua-t-il. Merci pour votre récompense mademoiselle Irene. Je ne suis jamais déçu avec vous, je reviendrai sûrement une prochaine fois.
      ㅡ Merci à vous pour le travail acharné que vous faites pour nous.

Elle inclina légèrement la tête avant de le voir partir avec sa voiture et de rentrer dans le bâtiment.

      Les portes furent verrouillées, les filles qui tenaient Lys la firent agenouiller au sol tandis qu'Irene s'empara d'une ceinture que Joy lui avait tendue ; elle se baissa vers sa protégée en attrapant violemment sa mâchoire.

      ㅡ Je vais te dire une chose ma salope, dans ce monde, cette ville, c'est chacun pour soi. Tu ne trouveras de l'aide nulle part et encore moins chez les flics, qui prennent un bénéfice de notre business en baisant les filles. Je les paie comme il se doit et ils ferment les yeux. Je me doutais bien que quelque chose clochait lorsque tu t'es laissée faire. Je dois avouer que tu as fait un bon travail, mais je vais quand même te châtier pour m'avoir prise pour une conne. Sache une chose, tu ne m'échapperas pas car je contrôle ce territoire de la ville, elle se redressa. Retirez ses vêtements, ordonna-t-elle en préparant sa ceinture. Tu vas goûter à ma colère.

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Oh la la, pauvre Lys...
Don't worry, les personnages que vous attendez apparaîtront, notamment dans le chap suivant ! Je vais juste doucement dans cette fiction parce que si je précipite les choses, ça ne sera plus aussi intéressant.

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