PDV Kyoya

Mes mains s'étaient posées sur le doux visage de Nile, sur ses joues.

J'approchais dangereusement mes lèvres des siennes, à la fois confus et curieux.

Je mentirais si je disais que je ne m'étais jamais demandé quel goût avaient ces lèvres sur lesquelles grand nombre fantasmait.

Puis, tout d'un coup, nos lippes s'échouèrent enfin les unes contre les autres.

Ça eut l'effet d'une bombe à l'intérieur de moi.

Je ne pensais pas que ses croissants de chair étaient aussi douces, bordel. Je ne savais juste pas à quel niveau...

Ce qui se passait était inimaginable. C'était horrible putain...

Ses lèvres mouvaient doucement contre les miennes, pour devenir ensuite plus entreprenantes.

Le baiser était passionné et profond, je me sentais presque mal de lui faire croire que je l'aimais.

En tout cas, mon cœur tambourinait dans ma poitrine et je n'arrivais plus à le calmer...

J'étais horriblement frustré.

Les bras de Nile s'enroulèrent autour de mon cou et sa main pressa ma nuque pour intensifier le baiser...

Non non non, ça ne devait pas se passer comme ça...!

J'étais dans tous mes états.

J'étais surtout perdu.

Il y a de ça quelques jours, je ne me serais jamais vu dans une situation pareille. Jamais.

Mais, là, pour la première fois, je goûtais aux lèvres de l'être que je détestais le plus.

Et le pire, c'est que la sensation n'était pas désagréable.

J'aurais voulu avoir cette envie d'arrêter.

Avoir cette envie de vomir.

Avoir cette envie de le giffler pour arrêter ce dégoûtant échange.

Mais non, je ne ressentais rien de tout ça.

Les lippes de Nile étaient juste incroyables.

Tu m'étonnes qu'il arrivait toujours à ses fins dans le domaine de l'érotisme...

J'ai beau le détester, il fallait être honnête là-dessus : il embrassait divinement bien.

Après des secondes qui eurent l'air de longues heures, nos croissants de chair se séparèrent et Nile me regardait toujours avec cet air malicieux et insupportable...

- Hum... est-ce que ça t'a suffi pour savoir que je suis honnête?

Il rit.

Je n'aimais pas ça du tout.

- Kyoya... t'es incroyable.

- H-Hm...

- Alors c'est quand que t'arrêteras de sortir avec moi déjà?

- Hein?!

Une seconde, qu'est-ce qu'il raconte?!

Son rictus demeura sur ses lèvres.

Ses bras revinrent entourer ma nuque et une de ses mains vint caresser ma lippe inférieure.

Je n'aime pas ça du tout...

- Je suis au courant pour ton gage.

QUOI?!

- Hein?! De quoi tu...?!

- Un de mes amis m'a dit qu'un idiot avait perdu au Bière pong. Il a eu un gage dans lequel il devait essayer de me draguer pour que je devienne son petit-ami. Je ne m'attendais pas à ce que ça soit toi!

- ..., j'en demeurai bouche-bée.

J'étais ridicule.

J'étais dans la pire situation que j'aurais jamais pu imaginée.

Tout ça à cause d'un imbécile dont je ne citerai pas le nom.

- Tu sais... normalement j'aurais refusé, mais... vu que c'est toi... Je vais faire une exception., lança-t-il, T'as voulu te servir de moi? Eh bien, je vais en profiter... Je me sens très seul~

- Quoi?!

- T'avais pas à accepter de jouer au Bière pong avec un niveau aussi pitoyable.

- Espèce de...

- Hmm... maintenant que j'y pense, si j'acceptais pas, tu te serais retrouver avec Teru, Hyoma ou... Benkei, je crois...

Je serrai des dents.

Il allait refuser, c'est ça?

- Ça m'aurait amusé de te voir rouler des pelles à ces mecs, mais t'avoir, toi, rien que pour  moi, c'est mille fois mieux., déclara-t-il en embrassant furtivement mes lèvres.

Beurk.

- Enfin bref! On se voit cet aprèm', mon amour, on va avoir un joli premier rendez-vous digne des plus grands films! Tu décides!, se moqua-t-il en s'en allant, en me volant un dernier baiser.

Je vais l'égorger avec mes ongles.

Je me dirigeai vers ma classe plus agacé que je ne l'ai jamais été.

Mon petit-ami était la plus grosse plaie que j'avais jamais eue.
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17:21|

J'attendis l'imbécile devant sa classe.

Et vu qu'il veut un ''premier rendez-vous'' et qu'il m'a donné ''carte blanche'', j'ai réservé une table pour nous deux dans un restaurant assez cool.

Ça aurait été sympa, si j'avais pas l'autre idiot dans les pattes.

Tiens, le voilà, justement.

Il affichait bizarrement une mine surprise.

- Qu'est-ce que tu fais là?

... Je sors vraiment avec un demeuré?!

- Notre rendez-vous, t'es con ou quoi?

- Notre quoi?!

... Ok, je crois qu'on s'est mal compris.

- Mec, tu te fous de moi ou comment...?!, commençai-je en sentant l'agacement monter en moi.

- A-Attends! Tu parles de ce que je t'ai dit en partant, ce matin?!

- Évidemment, imbécile!

- J'étais pas sérieux quand je t'avais dit ça!

- ...

- ME DIS PAS QUE TU M'AS CRU QUAND MÊME?!

Haha...

- ... Pardon? DIS-MOI QUE C'EST UNE BLAGUE.

- BON SANG NON! J-Je pensais pas que t'allais me croire!, affirma-t-il choqué.

- T'ES PAS SÉRIEUX?!

- SI, JE LE SUIS!

Je me frappai le front.

- OUAIS BAH TANT MIEUX! J'Y VAIS PAS AVEC TOI DU COUP!

Je tournai mes talons et me préparai à m'en aller, en réfléchissant déjà à lequel de mes potes inviter. Sauf que je me fis arrêté par une main enroulée autour de mon poignet.

- Eh! Je veux quand même y aller!

Je vais t'étouffer avec ma salade.

- Tu fais ça pour me faire chier, hein?

- Et parce que je sors avec toi pour un mois., déclara-t-il sérieusement.

Je grognai.

Ryuga, va te faire foutre.