🆇︎🆇︎🅸︎🅸︎🅸︎. 𝐽𝑢𝑛𝑔𝑘𝑜𝑜𝑘

/!\ Chapitre sous le point de vu de Jungkook ! Et aussi la musique "Young and Beautiful" de Lana Del Rey si vous l'avez, mettez là pour ce chapitre. J'ai essayé de mettre la vidéo YouTube dans le média mais Y'a un bug




Le silence dans ma chambre d'hôtel pèse lourdement sur mes épaules. Les murs en bois sombre semblent absorber les bruits de Tokyo en contrebas, mais dans ma tête, tout résonne. Je me lève, m'approche de la fenêtre et regarde la ville, illuminée de mille feux. Elle brille comme une promesse d'avenir, mais pour moi, c'est juste un décor froid, un monde qui tourne sans moi.

Je suis Jeon Jungkook, le prodige coréen et demain, je vais jouer un concerto. Je devrais être excité, mais à la place, une boule de colère et de tristesse se forme dans ma gorge. Je m'imagine mes parents dans les gradins, leurs visages devenus étrangers, leurs yeux rivés sur moi avec une distance glaciale. Leur regard est une attente démesurée, une pression que je n'ai jamais voulu porter.

Je pivote sur moi-même, le violon posé sur le lit. Mes doigts glissent sur ses cordes, mais je n'entends rien d'autre que le bruit du vide. Le souvenir de mon petit frère me hante, son rire, sa curiosité insatiable. Deux ans se sont écoulés, mais la douleur reste vive, comme une plaie ouverte. Je me demande souvent « Et si ? » Ces questions, comme des boulets, alourdissent mon cœur. Si seulement j'avais pu le protéger, si j'avais été là pour lui et non contre lui...

Mes parents ne sont plus les mêmes. La mort de mon frère a fracturé notre famille. Mon père, cet homme si fort, s'est muré dans le silence, érigé un mur entre lui et le reste du monde. Ma mère, quant à elle, est devenue une ombre, ne sachant plus comment aimer. Parfois, j'entends les murmures de ses reproches, même quand elle ne les prononce pas. « Pourquoi lui as-tu fait cela ? » Je perçois ces mots dans ses yeux, comme une flèche qui me transperce le cœur.

Je suis là, avec ce poids sur les épaules, me demandant si un jour je pourrai me libérer de cette culpabilité, de ce fardeau qui m'écrase. Je regarde à nouveau par la fenêtre, espérant trouver une lueur d'espoir dans cette nuit étoilée, mais je vois seulement le reflet de mon désespoir.

J'ai du sang sur les mains et c'est une chose que je ne me pardonnerais jamais.


Je m'assois sur le lit, le violon sur mes genoux, les cordes froides sous mes doigts. Demain soir, je devrais jouer du Samuel Barber, « Adagio for Strings ». Une pièce chargée d'émotions, mais je doute de ma capacité à y insuffler tout ce que je ressens. Je me lève et me dirige vers la fenêtre, contemplant Tokyo illuminée. Les lumières scintillent, mais elles ne parviennent pas à dissiper l'obscurité qui me ronge.

« Jungkook, tu devrais vraiment te reposer. Demain est un grand jour, » dit ma mère d'un ton plat, interrompant mes pensées. Sa voix est un mélange de fatigue et de mépris, comme si elle avait oublié ce que signifie être fière d'un enfant. Je hoche la tête, mais à l'intérieur, je me débats avec une tempête d'émotions contradictoires. J'aspire à sa fierté, mais je ressens un besoin désespéré d'être compris, d'être vu au-delà des notes que je joue.

Je retourne m'asseoir, le violon toujours en main. La mélodie de Lana Del Rey, « Young and Beautiful », résonne dans mon esprit. Je l'ai choisie comme second choix pour demain, une chance de réinventer quelque chose qui résonne en moi. Dans ces notes, je peux crier ma douleur, ma colère, ma tristesse. C'est ma manière de dire au monde que je ne suis pas juste un enfant prodige. Je suis un frère, un fils, un garçon qui se débat avec des fantômes.

Ma mère, adossée au mur, tient fermement sa bouteille de vin, comme une bouée de sauvetage. Je vois la manière dont ses doigts serrent le verre, une métaphore de son incapacité à lâcher prise. Le regard qu'elle me jette est lourd d'un reproche silencieux, une accusation implicite que je ne peux ignorer. « Tu es toujours là à te perdre dans ta musique, » murmure-t-elle, sa voix presque un souffle. « Tu devrais peut-être te concentrer sur ce qui compte vraiment. »

« Et qu'est-ce qui compte vraiment, maman ? » Je retors, la colère et la tristesse se mêlant dans ma voix. Les mots s'échappent avant que je ne puisse les retenir, et je vois un éclair de surprise dans ses yeux. « La musique est tout ce que j'ai ! »

Elle détourne le regard, et son silence est plus assourdissant que n'importe quel cri. Je me demande si elle comprend à quel point elle me blesse, si elle réalise que sa bouteille de vin est devenue sa seule compagne, une barrière entre nous. Je veux qu'elle me voit, qu'elle comprenne que je ne suis pas qu'un reflet de ses espoirs déchus.

Je me lève brusquement, l'agitation me poussant à faire les cent pas. La pièce semble rétrécir autour de moi, et je sens le poids du monde qui s'alourdit. « Je ne suis pas un enfant prodige, » je répète en moi-même, comme un mantra. « Je ne suis rien de plus qu'un être insignifiant. » Je veux crier tout ce que je ressens, mais les mots restent bloqués dans ma gorge, prisonniers de la culpabilité et du mépris.

Je regarde une dernière fois par la fenêtre. La ville continue de vibrer, pleine de vie, et moi, je suis coincé ici, entre espoir et désespoir. Je me couche, le cœur lourd, les rêves de demain semblant lointains.




°


Le jour du concerto est enfin arrivé, et il est bien plus proche de moi que je ne l'avais imaginé. J'ai passé ma journée à essayer de peaufiner quelques détails sur mon violon, les notes dansant dans ma tête comme des spectres. Le soleil commence à se coucher, peignant le ciel de teintes dorées et pourpres alors que nous quittons l'hôtel. Mes parents marchent devant moi, leurs silhouettes élégantes se découpant sur le fond flamboyant de la ville. Ils semblent si sûrs d'eux, si parfaitement à leur place, tandis que je me sens comme un intrus dans ce monde d'exigences.

En arrivant au conservatoire national du Japon, l'extravagance des lieux me coupe le souffle. Le bâtiment, majestueux, est orné de dorures et de grandes fenêtres qui reflètent les lumières des lampadaires. Des invités en tenue de soirée affluent, leurs rires et chuchotements se mêlant à l'écho du piano qui s'échappe des salles de répétition. Je me sens perdu, un enfant parmi des géants, et je ne peux m'empêcher de ressentir une montée d'angoisse.

Mes parents, malgré le poids de leur silence, attirent l'attention. Des visages familiers se tournent vers eux, des murmures d'admiration s'élèvent. Ils sont respectés, admirés, mais je me demande si cela inclut aussi leur fils. Je me sens invisible, un fantôme qui erre dans l'ombre de leurs succès.

Je me fraye un chemin à travers la foule, mes mains moites autour du violon. Les autres jeunes prodiges sont là, chacun représentant son pays. Je les observe, mes insécurités me rendant encore plus conscient de leurs talents. Ils discutent en anglais, leurs accents teintant leurs paroles d'exotisme. Je repère un jeune russe, Alexei Petrov. 16 ans, que je connais depuis quelques années. Nos parents sont amis, et il est l'un des rares à me parler sans jugement.

« Jungkook ! » s'exclame-t-il dans un anglais à l'accent plus parfait que le mien en s'approchant, un sourire chaleureux illuminant son visage. « Prêt pour ce soir ? »

Je fais de mon mieux pour sourire en retour. « Je suppose que je vais juste jouer, comme d'habitude. Et toi ? »

À cause de nombreux concours auxquels nous devons participer dès notre jeune âge, l'anglais est une langue indispensable pour nous. Afin de mieux communiquer.

« Oh, tu sais. Juste un autre concert. J'en ai fait beaucoup cette année et j'en ai un autre dans mon pays pour le nouvel an.» Il hausse les épaules, mais je peux voir l'étincelle d'anxiété dans ses yeux. Derrière son sourire, il y a une pression évidente. Nous échangeons quelques banalités, mais je sens que derrière ces sourires se cache une réalité bien plus complexe.

Les autres jeunes musiciens se regroupent, discutant de leurs pièces, de leurs attentes. Il y a des rires, mais je perçois aussi des murmures de stress, des regards furtifs, des désirs de perfection. Certains parlent de leurs parents, des attentes irréalistes, de la peur de décevoir. Je me joins à la conversation, mais je sens la distance. Je suis absent, et non seulement à cause de mon anglais moins bon que les autres. La douleur que je traîne avec moi reste un poids que je n'arrive pas à partager.

À côté de moi, un groupe discute de leurs performances. L'un d'eux, une fille d'une douzaine d'années, annonce fièrement qu'elle a remporté plusieurs concours. Je vois son père, un homme imposant, la féliciter d'un sourire qui cache une exigence insatiable. « Tu sais ce que tu dois faire ce soir, n'est-ce pas ? » demande-t-il d'un ton ferme, comme si sa fierté dépendait de sa performance. Cela me fait frissonner. Je me demande ce qu'il se passerait si je n'étais pas à la hauteur.

Le stress est palpable. Les coulisses sont un mélange de bruit et d'angoisse, les répétitions s'entremêlant avec des voix qui s'élèvent. Je vois des parents se disputer, des enfants pleurer. Je sais très bien que la façade d'élégance et de succès cache des luttes internes, des désirs de reconnaissance qui peuvent devenir dévastateurs. Les écrans ne montrent jamais ces moments, ces instants où les prodiges, loin des caméras, se débattent avec leurs peurs.

Je prends une profonde inspiration, essayant de me concentrer sur mon violon. Je m'éloigne un peu du groupe, cherchant un coin tranquille. Dans un recoin sombre, je me retrouve seul, le cœur battant. Je ferme les yeux, essayant de me souvenir de ce que je ressens lorsque je joue, loin de la pression, loin des attentes. La mélodie de « Young and Beautiful » flotte dans mon esprit, une promesse de liberté, un cri désespéré.

Je ressens une main sur mon épaule. C'est Alexei, qui s'est approché silencieusement. « Ça va ? » demande-t-il, ses yeux scrutant les miens.

Je hoche la tête. « Juste... beaucoup de pression. Tu sais, ce que les gens attendent de nous. »

Il sourit tristement. « Oui, je comprends. Mais souviens-toi, nous sommes ici pour la musique, pas pour plaire aux autres. »

Ses mots résonnent en moi. Peut-être que c'est ça, la clé, trouver un moyen de jouer pour moi-même, pour mon frère, pour la musique qui me fait vibrer. Mais alors que je regarde autour de moi, je vois les visages anxieux des autres jeunes, la peur de l'échec dans leurs yeux. Je sais que je ne suis pas seul dans cette lutte, mais cela ne rend pas la bataille plus facile.

Les lumières commencent à s'éteindre, et je sens mon cœur s'accélérer. Le moment approche, et je dois me préparer.



Le temps semble s'étirer alors que je me tiens en coulisses, écoutant les échos des notes qui flottent dans l'air. Deux musiciens ont déjà joué, laissant derrière eux une traînée d'applaudissements nourris, de murmures admiratifs. Mais moi, je ne ressens que l'angoisse qui pulse dans mes veines. Mon cœur bat trop vite, comme s'il essayait de s'échapper de ma poitrine. Je m'appuie contre le mur, la sueur perlant sur mon front.

Il reste trois autres musiciens avant mon tour, et je m'efforce de calmer ma respiration. Je n'ai même pas mon portable sur moi ; sinon, j'aurais contacté Taehyung. Étrangement, le simple fait d'entendre sa voix aurait pu apaiser mes nerfs. Taehyung est une lumière dans ma vie assombrie par la mort de mon petit frère. Il est toujours là, même lorsque nous ne sommes pas ensemble, illuminant mes jours sombres de sa présence paisible.

Je pense à nos rencontres dans le parc près de l'étang, à la façon dont il sourit timidement, ses yeux brillants d'une compréhension que je n'ai jamais rencontrée ailleurs. Nos conversations, souvent centrées autour du Petit Prince de Saint-Exupéry, sont devenues des moments précieux. Nous ne parlons pas toujours, mais sa compagnie me réchauffe le cœur. Je ne comprends pas encore que mes sentiments pour lui vont au-delà de l'amitié, mais je me sens vivant lorsque je suis près de lui. Une sensation que je n'avais pas connue depuis trop longtemps.

Soudain, un jeune violoniste fait son entrée sur scène, et je me concentre sur le son des cordes, sur la manière dont chaque note semble vibrer dans l'air. Je ferme les yeux un instant, essayant de me projeter au-delà de ce moment, d'oublier la pression. Je me remémore la douceur de Taehyung, son rire, sa façon de voir le monde avec une naïveté touchante. Une partie de moi se demande ce qu'il penserait de ma performance.

Les applaudissements se tarissent, et je rouvre les yeux. C'est à mon tour. Mon corps se fige, mais je me lève. Je marche lentement vers la scène, mes pas résonnant sur le sol comme une percussion. La lumière me frappe, et je suis soudainement conscient de tous ces visages qui se tournent vers moi, des attentes gravées sur leurs traits. Je sens la chaleur de la lumière sur ma peau, mais mon esprit est ailleurs.

Je prends une profonde inspiration, me concentrant sur mon violon, comme si c'était le seul lien qui me maintenait ancré. Lorsque je place l'archet sur les cordes pour le « Adagio for Strings », le monde autour de moi s'efface. Mes doigts glissent avec aisance, et la mélodie naît, douce et poignante. Chaque note est une extension de moi-même, une libération des émotions refoulées, une tentative de communiquer ce que je ressens.

La musique s'élève, et je me perds dans les sons. Je vois des visages se détendre, des sourires apparaître, mais cela ne compte pas. Je suis dans ma bulle, dans un espace où la tristesse et la beauté se rencontrent. Les souvenirs de mon frère affluent, et je joue avec toute la douleur que je porte, chaque vibration de mon violon résonnant avec la mélancolie de ma perte. Je me souviens de ses rires, de ses rêves, et de la façon dont il aurait aimé entendre cette musique.

Puis vient la transition vers ma deuxième pièce. Je m'apprête à jouer « Young and Beautiful » de Lana Del Rey. La mélodie me prend par la main, me guide dans un nouvel univers. Je me concentre sur l'archet, chaque mouvement devient une danse, un dialogue entre moi et la musique. Je me laisse emporter par le rythme, par les émotions qui s'entrelacent.

Sans pouvoir m'en empêcher, les paroles affluent dans ma tête même si je garde mes lèvres fermées pour laisser parler mon cœur, mon esprit ne peut que chanter les paroles...

"J'ai vu le monde
C'est terminé, j'ai eu mon gâteau
Diamants, brillant et Bel-Air maintenant
Chaudes nuits d'été, mi-juillet
Quand toi et moi étions libres pour toujours
Les jours fous, les lumières de la ville
La façon dont tu jouais avec moi comme un enfant..."


Dans cette pièce, je ne joue pas seulement avec mes doigts, mais avec mon cœur. Je ressens chaque note, chaque silence.



"M'aimeras-tu encore quand je ne serai plus jeune et magnifique?
M'aimeras-tu encore quand je n'aurai rien excepté mon âme douloureuse?
Je sais que oui, je sais que oui
Je sais que tu m'aimeras
M'aimerais-tu encore quand je ne serai plus belle/beau?"


Lorsque je joue, le son se déploie comme une vague, créant une atmosphère chargée d'émotion. La foule disparaît lentement, et je me sens flotter au-dessus du sol. Les lumières se fondent, et je suis transporté dans un autre monde, un monde où la tristesse se mêle à la beauté, où l'amour et la perte s'entrelacent.

Chaque note est un soupir, une confession. Je laisse échapper mes espoirs, mes rêves brisés, et l'affection que je ressens pour Taehyung, même si je ne le comprends pas encore. Je joue pour lui, pour ce que je ressens quand je suis à ses côtés, pour cette lumière qui a su percer à travers les ténèbres. La mélodie devient un cri silencieux, une déclaration de ce que je ne peux pas encore dire.

La musique enveloppe la salle, et je vois des larmes briller dans les yeux de certains spectateurs. Je réalise que je ne suis pas seul dans ma douleur. Nous partageons tous quelque chose de précieux, une humanité commune. La mélancolie se transforme en quelque chose de plus grand, une connexion qui transcende la scène, qui nous unit tous dans ce moment.

Quand la dernière note s'estompe, le silence est presque tangible. Puis, les applaudissements éclatent comme un orage, et je sens une chaleur me submerger. Je rouvre les yeux, réalisant que je suis de retour sur la scène, que la musique a cessé mais que son écho résonne toujours en moi. Je plie légèrement le genou, un sourire timide sur le visage, mais au fond, je me sens vulnérable, exposé.

•°♡°•
Alors ? Qu'avez-vous pensé de ce chapitre ?

De Jungkook et des révélations sur lui ?
Comment est mort son frère à votre avis? Pourquoi sa mère rejete la faute sur lui?

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