𝟵ᵉᵐᵉ 𝗽𝗮𝘀𝘀𝗲
《𝓛𝓮 𝓬𝓸𝓮𝓾𝓻 𝓭𝓮𝓼 𝓱𝓾𝓶𝓪𝓲𝓷𝓼 𝓪 𝓼𝓮𝓼 𝓻𝓪𝓲𝓼𝓸𝓷𝓼 𝓺𝓾𝓮 𝓳'𝓲𝓰𝓷𝓸𝓻𝓮
~ 𝓖. 𝓐𝓴𝓾𝓽𝓪𝓶𝓲》
-◌-
— J'y crois pas... geint Komi. La prof abuse !
— Te plaindre ne servira à rien, rétorqua Yukie.
— Shirofuku a raison, intervint Akaashi. Nous ferions mieux de nous dépêcher.
Après un rapide détour par le vestiaire, les terminales se ruèrent à l'intérieur du gymnase, essoufflés.
— Excusez-nous pour le retard ! s'exclama Keiji en s'inclinant, imité par ses coéquipiers. Notre professeur nous a retenu.
— Je m'en suis douté, lui répondit monsieur Yamiji. Nous avons commencé à prendre les mesures pour le tournois. Allez rejoindre les autres.
Les terminales aquiecèrent d'un bref signe de tête puis s'exécutèrent.
— Oh, Yüna, tu as pu venir ! s'écria soudain la manageuse de l'équipe.
Sa réplique interpella ses trois camarades de classe qui la suivirent du regard. C'est à ce moment qu'ils aperçurent la sœur d'Oseki, debout sur escabeau posé près du panier de basket dont les joueurs se servaient pour déterminer la hauteur maximal de leurs sauts.
Étonné, Komi s'exclama :
— Vous vous connaissez ? demande-t-il.
Shirofuku opina de la tête avant d'expliquer :
— J'ai des amis qui font parti du club de radio.
— En parlant de ça, tu ne dois pas y aller ? intervint Onaga.
Yüna hocha négativement la tête.
— Le club de cinéma a besoin de notre studio pour tourner une de leur scène, répondit la jeune femme. Seul le président est resté pour surveiller ; pour les autres, c'est quartier libre.
— Et j'en ai profité pour la réquisitionner, termina Yukie. Parce que maintenant que Kaori est plus là, m'occuper de vous toute seule est une vrai charge de travail, continua-t-elle en baillant.
— T'es vraiment une flemmarde ! s'écria Komi.
— Non, je suis un ventre sur patte, répondit la manageuse d'une voix espiègle.
— L'un n’empêche pas l'autre, railla Onaga.
Akaashi qui avait préféré écouter en silence jusque là les explications de la présence de Yüna, se retourna vers elle. En temps que capitaine, il lui inccombait plus qu'aux autres, certaines responsabilités.
— Merci de nous prêter un peu de ton temps libre, dit-il d'une voix solennelle.
— Aucun problème, assura la chatain. J'ai déjà aidé de nombreuses fois le club de mon frère quand il était au collège. Alors je suis presque en terrain connu !
Sa spontanéité et sa joie de vivre étira les lèvres du brun en un petit sourire.
— Yün' ! intervint soudain Shirofuku. On échange de poste. Tu dois en avoir marre d'être là-haut. Occupe toi de mesurer les gars.
La chatain haussa les épaules avant de descendre de l'escabeau.
— Akaashi, Onaga, Komi, à vous de sauter.
Les trois terminales aquiecèrent d'un signe de tête puis se mirent en place. Keiji fut le premier à sauter.
L'année dernière je sautais à trois mètres trente-huit, si je me rapelle bien, pensa-t-il avant de s'élancer. J'ai dû grandir, donc ma détente s'en trouvera amplifier.
Il couru puis s'élança aussi haut qu'il le pu.
— Trois mètres quarante-deux ! lui indiqua Yukie.
Yes !
— Fais toi mesurer, maintenant, continua la manageuse.
Le brun acquiesça d'un signe de tête et se dirigea vers Yüna.
— Cale toi bien contre le mur... indiqua cette dernière d'une voix évasive, concentrée sur son travail.
Du bout de ses doigts, elle fit reculer le capitaine jusqu'à ce que ses talons frôlent la plainte en bois qui bordait le gymnase.
— Parfais ! s'exclama-t-elle. Surtout, ne bouge pas et garde le dos bien droit.
La jeune femme déroula le mètre. Trop petite pour atteindre le haut de la tête d'Akaashi, elle fut obliger de se hisser sur la pointe des pieds et d'étendre son bras à son maximun, et cette contorsion l'obligea à rapprocher son visage de celui du brun. Ce dernier resta impassible face à cette proximité, mais ce ne fut pas le cas de la chatain qui lutta de toute ses forces pour ne pas finir cramoisie.
Elle n'était pas d'une nature timide et était d'une personnalité franche et spontanée.
Néanmoins, elle restait malgré tout une jeune femme en pleine adolescence ; et cette proximité, même furtive, la mettait mal à l'aise.
— Alors ? demanda Keiji qui s'impatientait.
En réalité, le brun était plus troublé qu'il ne le laissait paraître, et si la jeune femme prenait autant de temps pour le mesurer, il n'était pas sur de pouvoir retenir bien longtemps les légères rougeurs qui menaçaient d'apparaître sur ses pommettes.
— Euh, oui, excuse moi, s'exclama Yüna.
Elle secoua la tête pour reprendre ses esprits.
— 184,1 centimètres, continua-t-elle. Hm... Laisse-moi regarder avec les autres données... Tu as pris un peu plus d'un centimètre !
— Merci, répondit le capitaine avec son flegme habituel.
Après la taille et la détente en attaque, il fallut encore aux joueurs de Fukurodani se plier à d'autres mesures, telle que la hauteur des sauts lors d'un bloc ou encore la puissance de tirs pour les services.
— Nous en avons enfin terminé, soupira le coach une fois tous les formulaires rempli. Il nous reste une trentaine de minutes, mais honnêtement, ça ne servirait à rien de commencer l'entraînement maintenant, continua-t-il avant de claquer dans ses mains. Allez vous changer, vous êtes libres.
C'est ravi de terminer plus tôt que les joueurs rejoignirent les vestiaires.
— Eh les gars, on va manger un truc ? proposa Anahori.
— Bonne idée, s'écria Totoya. Je crèeeeve la dalle !
— T'as le même ventre que Shirofuku, toi, c'est pas possible, railla Komi.
— Faux, elle mange plus que moi, maugréa le roux comme s'il était outré de cette constation.
— T'as l'air depité de t'en apercevoir, mon pauvre Totoya, le taquina Jushui.
Depuis son arrivé au sein du club, le blanc s'était bien épanoui. Dès le débuts, il s'était noué d'amitié avec ses coéquipiers de même âge, mais cela avait été plus compliqué avec ses aînés ; notamment les terminales.
Cependant, désormais titularisé, le seconde n'avait eu d'autre choix que de mettre sa timidité au placard.
— Évidement que je le suis, s'insurgea Totoya. C'était encore jamais arrivé ! dit-il en ouvrant la porte des vestiaires.
— De quoi qui n'était jamais arrivé ? demanda subitement Shirofuku.
Yüna et Yukie étaient assises devant les vestiaires, l'une attendant son petit frère tandis que l'autre connaissait assez bien ses coéquipiers pour savoir qu'au moins l'un d'entre eux accepterait de venir se goinfrer avec elle.
— Bon, on va manger un truc ? demanda la manageuse.
— Qu'est-ce que j'avais dis ! rigola Komi.
— Rien d'exceptionnel de prédire ça... intervint Onaga.
— J'ai trop envie d'Okonomiyaki, pas vous ? s'exclama Anahori.
Ses camarades haussèrent les épaules.
— Ça me va !
— Moi aussi !
— Va pour des Okonomiyaki, dans ce cas !
— Cap sur Zoshigoya, alors. C'est là-bas qu'ils font les meilleurs et ils sont pas chers !
Pendant que ses camarades préparaient leur futur itinéraire, Akaashi se tourna vers Yüna.
— Tu te joins à nous ? Pour te remercier de ton aide, dit-il de sa voix posée.
Son visage était neutre, comme à l'habituel, et la châtain s'en fit la réflexion. Sans aucune expression faciale, on aurait presque pu le comparer à un robot. La jeune femme comprenait mieux pourquoi son frère en était au départ intimidé. Cette idée la fit sourire et elle se mordit la langue pour ne pas échapper un rire déplacé.
— Avec joie, répondit-elle en souriant.
Keiji aquieça d'un signe de tête avant de rejoindre Onaga pour échanger quelques mots.
Grâce au réseau ferroviaire extraordinaire de la ville la plus chère du monde, les élèves de Fukurodani ne mirent pas plus d'une quinzaine de minutes pour atteindre le restaurant que leur avait hardiment vanté Yukie. Il était petit, mais bien assez large pour accueillir le groupe de lycéens qui ne se firent pas prier pour passer à table.
Manger des Okonomiyaki avait été une des meilleures idées qu'aurait pu avoir Anahori. Comme le voulait la tradition, une immense plaque plancha trônait au centre de la table, et il incombait à chacun de réaliser son pancake qu'il surblombait de la garniture qu'il souhaitait. Ainsi, cela conferait au repas une ambiance particulièrement convivial.
Cependant, les premiers examens approchaient à grands pas et les adolescents ne purent s'attarder longtemps. Anahori, Yukie et Totoya qui habitaient à l'autre bout de la ville furent les premiers à partir, rapidement suivit par Takamuku et Shibuya. Puis, ce fut Akaashi qui se décida à rentrer. En voyant le brun s'éloigner, Yüna ne put s'empêcher de se retourner vers son petit frère pour s'exclamer :
— Finalement, il n'est pas si intimidant que ça, ton capitaine...
La tête posée sur une de ses mains, elle toisa la réaction de son cadet d'un regard espiègle. Elle le vit alors se décomposer, les yeux écarquillés.
— Qu... Qu'est-ce que tu racontes ?! s'écria Jushui. Je... Je n'ai...
Le pauvre garçon lançait des regard anxieux vers Komi et Onaga. De tous les membres encore présents, il fallait que ce soit les deux amis d'Akaashi. Il était persuadé que sa sœur avait fait exprès de dire ça.
Yüna rigola bruyament.
— T'étais complement depité en rentrant de ton premier entraînem-
Son petit frère la coupa en plaquant une de ces mains devant sa bouche.
— Mais tu vas te taire ?! s'excita-t-il.
Il se retourna ensuite vers ses aînés qui dévisageaient la fratrie d'un air dubitatif.
— C'est... C'est pas ce que vous croyez ! s'écria Jushui.
Onaga et Komi échangèrent un regard avant d'éclater tous deux en un rire franc.
— Je l'avais dis qu'il ferait flipper les nouveaux avec son regard de tueur, railla le libéro.
— Hein ? souffla Oseki en haussant un sourcil.
— Ah, t’en fait pas, reprit Onaga en essuyant une larme qui avait perlé au creux de son œil droit. T'es pas le premier qu'Akaashi effraie...
— Faut dire qu'il manque un peu d'expressions faciales, intervint Yüna en réfléchissant.
Komi lâcha un lourd soupir de désolation.
— Je lui ai déjà dit de sourire plus longtemps, mais il a pas l'air de vouloir m'écouter...
— En tout cas, tu as eu l'air de t'habituer à lui, maintenant, demanda Onaga en se tournant vers Jushui. Et tant mieux, vu vos postes respectifs.
Oseki ne répondit rien, gêné par l'intervention de sa sœur qui l'avait ridiculisé selon lui.
— Enfin bref, soupira Yüna. On devrait y aller aussi, Jush.
Le seconde ne se fit pas prier. Il sauta sur ses deux pieds et se depêcha d'attraper son sac. Il lâcha ensuite un rapide au revoir avant de se ruer vers l'extérieur, espérant trouvant un air frais et revigorant.
Komi et Onaga haussèrent les sourcils devant son départ furtif.
— Vous en faites pas, souffla sa sœur. C'est simplement un grand timide.
— Alala, la jeunesse... soupira Komi.
Onaga échappa un rire moqueur en écoutant la réplique de son coéquipier.
— Dis pas ça comme si t'étais adulte et mâture...
Cette fois, ce fut à Yüna de rigoler.
— Bon, à plus, finit-elle par dire en effectuant un bref signe de la main. C'était sympa, merci.
Puis elle sortit.
En voyant le sourire qu'abordait la jeune femme, le libéro se sentit transporté dans un monde de douceur aux couleurs pastels et à l'odeur de sucre.
— Tu crois que j'ai un ticket ? chuchota Komi.
— Non, je crois plutôt que tu te fais des idées, railla Wataru.
Haruki lui lança un regard noir.
— Arg, Onaga, t'es obligé de toujours casser mes délires ?!
Son ami se contenta de rire de plus belle.
Sur le chemin du retour, Jushui resta silencieux, encore frustrée par les propos de sa sœur.
— Tu fais la tête ? lui demanda cette dernière sur un ton innocent.
Face au regard haineux qu'il lui renvoya, la jeune femme eu bien du mal à garder son sérieux.
— T'étais obligé de m'afficher comme ça devant mes aînés ?! cracha-t-il.
La chatain tenta de réprimer quelque gloussements, en vain.
— Ça vaaaa, se défendit-elle. Ce n'est pas comme si j'avais dis ça devant ton capitaine...
Mais la colère dans les yeux de son petit frère ne s'atténua pas.
— Non mais la honte, quoi... bougonna-t-il.
— Je vois pas pourquoi, répondit sa sœur en haussant les épaules. Après tout, ils ont bien dit que tu n'étais pas le seul à être intimidé
.
— N'en rajoute pas ! la rabroua son frère.
Yüna rigola. Taquiner son frangin était l'un de ses passes temps préférés.
— C'est vraiment dommage qu'il ne sourit pas plus souvent, pensa-t-elle à voix haute. Je suis sûr qu'il pourrait être super mignon...
Jushui se retourna brusquement vers elle, livide.
— Ah non, t'es pas sérieuse ?! s'exclama-t-il. Laisse mon capitaine en dehors de vos trucs de filles !
Sa sœur éclata en un rire franc.
— D'accord, mais c'est moi qui suis prem's pour la salle de bain !
Et avant que le seconde ne puisse répliquer quoi que ce soit, la jeune fille se mit à courir en direction de leur maison.
— Eh ! protesta son petit frère.
Après sa douche, Yüna se depêcha de rejoindre sa chambre. La châtain était de nature préventive ; et en sa qualité de mathématicienne, elle avait calculé que c'était aujourd'hui qu'elle recevrait la pièce manquante pour réparer sa tablette. Ainsi, elle s'était arrangée pour prendre suffisamment d'avance dans ses devoirs et avoir son vendredi soir de libre.
La plaquette qu'elle avait acheté au magasin de bricolage s'était malheureusement révélée incompatible, et la jeune femme avait dû se fournir sur internet, qui plus est, à l'étranger. Il lui avait donc fallut attendre plusieurs semaines avant de recevoir ce qu'elle considérait comme le Saint-Grall.
À nous deux, tablette chérie... pensa-t-elle.
Un tourne vis à la main, elle commença par démonter le revêtement en plastique qui protégé l'arrière de l'objet.
Durant son entreprise, elle laissa son esprit vagabonder. Sa journée s'étant conclu en compagnie du club de volley de Fukurodani, c'est tout naturellement vers eux que ses pensées divaguèrent. Sous ses airs taquins, Yüna était en réalité une grande sœur très soucieuse de ses deux petits frères, et lorsqu'elle avait apprit que son aîné n'osait pas approcher son capitaine, cela l'avait profondément frustré. C'est en partie pour ça que la jeune femme s'était arrangée pour fuir son club de radio cet après-midi ; quitte à mentir pour cela. Mais au final, elle était soulagée de voir qu'elle s'était inquietée pour rien.
Akaashi ne ressemblait pas au garçon ténébreux et prétentieux que son esprit s'était imaginé. Elle était également ravie de voir que la timidité de son frère lui était passée, et de savoir que ce dernier était titularisé dès son entrée en seconde la remplissait de joie et de fierté. Mais ça, elle préférait le garder pour elle. Car après tout, elle avait sa réputation de sœur tyrannique à garder intact si elle souhaitait conserver son autorité sur ses deux petits frères.
— Yüna !
Elle sursauta en écoutant la voix de sa mère l'appeler. Et au ton que cette dernière employait, la jeune femme se sentit soudain en danger.
La porte de sa chambre s'ouvrit alors en trombe sur une femme âgée d'une quarantaine d'années, lui ressemblait presque trait pour trait si ce n'était la coupe de cheveux au carré et les quelques rides qui commençaient à apparaître.
— C'est toi qui a encore piqué le fixe ?! souffla sa mère sur un ton exaspéré.
— Ah... Euh... Haha... Oups ? rigola-t-elle d'un air gêné en tendant le téléphone.
Madame Oseki attrapa l'objet avant de hocher sa tête en signe de désapprobation.
— Il faut vraiment que tu arrêtes de piquer tous les appareils électroniques que tu croises. Je vais finir par les mettre sous clés...
Mais la femme disait son sermon sans grande conviction. Au bout de presque bientôt dix-sept ans, elle avait abandonné l'idée de faire entendre raison à sa fille.
— C'est que je voulais vérifier un truc au niveau de l'adaptateur...
Sa mère soupira de nouveau.
— Décidément, ressembler à ton père, c'est pas ce que t'as fais de mieux... ironisa-t-elle.
Mais sa fille rigola face à cette comparaison qui, elle, lui convenait parfaitement.
᳂᳂᳂
Désolée pour le retard !!! 🙇♀️
Pour me faire pardonner, je viens de publier la fiche concernant Yüna dans mon OC book 🤗
Sinon, qu'avez vous pensé de ce chapitre ?
D'ici vendredi, plein de bisous partout, prenez soin de vous,
~Crunch 💕
Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top