𝟮𝟴ᵉᵐᵉ 𝗽𝗮𝘀𝘀𝗲

《𝓟𝓮𝓾𝓽-𝓮̂𝓽𝓻𝓮 𝓺𝓾𝓮 𝓽𝓸𝓷 𝓻𝓲𝓻𝓮 𝓮𝓼𝓽 𝓵𝓪 𝓼𝓲𝓷𝓬𝓮́𝓻𝓲𝓽𝓮́ 𝓺𝓾𝓲 𝓽𝓲𝓮𝓷𝓽 𝓵𝓮 𝓶𝓸𝓷𝓭𝓮 𝓮𝓷 𝓮́𝓺𝓾𝓲𝓵𝓲𝓫𝓻𝓮 ~ 𝓡. 𝓒𝓸𝓻𝓼𝓸》

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— Ohé, Hinata ! s'écria Ryunosuke en entrant dans le gymnase. C'est vrai ce qu'a dit le coach ? Tu pars à Shinagawa l'année pro ?!


— Hm ! le rouquin acquiesça d'un signe de tête.

 Wahou, mais pour faire quoi ?! s'extasia à son tour Nishinoya.

 Du beach volley !

— Tiens, la crevette a trouvé un nouveau terrain de jeu, on dirait... lâcha Tsukishima en passant devant eux.

 Je veux améliorer mon niveau, continua Shôyo sans prêter attention à la réplique du blond. Le sable est plus instable, puis on est que deux sur le terrain. Si je veux pouvoir être capable de jouer avec n'importe quel passeur, il ne faut pas que je tarde à m'entraîner !

— Hahaha, t'as entendu ça, Kageyama ? railla le chauve en se tournant vers le brun.

Mais Tobio ignora son aîné, continuant ses étirements comme si de rien n’était.

 Ça a l'air vraiment trop cool, s'exclama Nagashima, mais ça veut aussi dire que tu vas laisser la place pour un nouveau petit géant à Karasuno, hehe !

— Je te rappelle que t'es trop grand pour être appelé comme ça, Eiichi, le taquina Morimasa.

 C'est pour ça que t'étais pas là, ces dernières semaines ? demanda Enoshita.

Shôyo parut embarrassé.

 En partie, oui, fit-il d'une voix mal à l'aise. J'ai passé quelque temps en stage dans mon futur lycée, haha…

En voyant le roux revenir avec un nouveau projet en tête, Yamaguchi se sentit rassuré.

Il se tourna alors vers Yachi et lui souffla discrètement :

 Je crois que je m'étais inquiété pour rien, dit-il. Finalement, ni Kageyama ni toi n'y était pour quelque chose…

— Ne... Ne t'en fais pas... bégaya la petite blonde, bien trop arrangée par le quiproquo du châtain pour le contre-dire.

Après l'annonce fracassante que leur avait fait Hinata le soir du vingt-deux décembre, Kageyama avait décidé de rentrer chez lui, laissant le central raccompagner Yachi.

Au départ, la jeune fille s'en était voulue ; persuadée que le roux fuyait son rêve de devenir le nouveau petit géant à cause d'elle. Mais l'écouter parler de ses motivations l'avait un peu rassuré. Même si originellement, il n'avait prévu de concrétiser ce projet qu'à la fin du lycée, il ne fuyait rien et comptait bien encore faire de ce surnom emblématique le sien, une fois apte à se battre aux côtés des plus grands.

En chemin, les deux adolescents avaient également reparlé de leur relation. Tous les deux s'étaient mis d'accord pour dire aux autres que l'éloignement de Shôyo était la principale raison de leur séparation.

« Mais dis-moi, lui avait dit Hinata, tu l'aimes, Kegayema ? »

À ce moment, Hitoka avait senti son coeur s’emballer.

Alors qu'elle s'apprêtait à s'insurger face à cette idée, les mots étaient restés bloqués dans sa gorge.

Elle lui avait alors fait part de toutes les émotions qui enlisaient son cerveau.

Shôyo l'avait écouté ; non sans une pointe d'amertume déposée sur son myocarde. Mais le roux la remercia d'être honnête, et lorsqu'ils se séparèrent, il lui souhaita d'être heureuse.

Le garçon était comme ça. Bienveillant malgré le mal qu'on pouvait lui faire. Et ce fut spécifiquement cette gentillesse qui broya le plus le cœur de Hitoka ; car elle ne fit qu'accentuer le pernicieux sentiment de regret qui lui collait à la peau.

Face à ce chagrin d'amour, madame Yachi tenta, comme elle le put, de redonner le sourire à sa fille.

Des garçons, il y en avait tant d'autres partout dans le monde.

Mais ces mots ne suffirent pas à arrêter les sanglots de la blonde, et ce n'est que lorsque sa mère arriva à lui faire reconnaître à voix haute que le brun ne la laissait pas indifférente, que les affres de son coeur semblèrent un peu s’apaiser.

Voilà comment Yachi se retrouva, l'après midi du quatorze février, pétrifiée devant la maison de Tobio.

Poussée par sa mère, la blondinette avait confectionné quelques cookies, gâteaux préférés du garçon.

Mais pour qu'il puisse les manger, encore fallait-il que la manageuse de Karasuno ait la force d'appuyer sur la sonnette. Cela faisait plusieurs minutes que son index était désespérément suspendu au dessus de l'interphone, incapable de bouger.

Respire un bon coup, et appuie, tenta-t-elle de s’encourager.

Elle prit alors une profonde inspiration, mais sa résolution se stoppa une fois de plus avant que son doigt ne puisse appuyer.

J... J'y arriverai pas, c'est pas possible... Je suis morte de trouille... Et s'il me rejetait ? Ça entraînerait encore plus de problème au sein du club, et c'est impensable à un mois des championnats !

Paniquée, la jeune fille préféra poser anonymement son petit panier devant le pallier puis partir en courant. Mais alors qu'elle démarrait sa fuite dans la rue adjacente, une voix la retint :

 Yachi ?!

En reconnaissant le ton de Kageyama, la jeune fille se crispa. Elle se retourna lentement vers son interlocuteur, livide.

Il était habillé de sa tenue de sport, prêt à entamer son footing quotidien.

 Qu'est-ce que tu fais là ?

Machinalement, ses yeux noisettes se posèrent sur son colis.

Tobio suivit son regard et fronça les sourcils en apercevant le petit paquet, ficelé d'un ruban à carreaux Vichy rose et rouge.

Il le prit, intrigué.

 C'est quoi ce truc ? dit-il en regardant la blonde.

Yachi se crispa d’avantage.

— Je... Se... Euh…

Le brun arqua un sourcil, ne comprenant pas un traitre mot de ce que lui disait la jeune fille.

 Il est à toi ? demanda-t-il innocemment en tendant le sachet de cookies.

Loins d'être un grand romantique, le garçon n'avait absolument pas conscience de la date du jour ; et encore moins ce qu'elle signifiait pour des millions de japonaises.

 O... Oui, enfin, non, échappa Hitoka. Je... Je veux dire, c'est moi qui les ai fait... continua-t-elle en détournant le regard.

— C'est... C'est pour moi ? lâcha le brun.

Il regarda de nouveau le petit ruban et remarqua l'étiquette Happy Valentine's Day accrochée dessus.

Ses pommettes se mirent à rougir lorsqu'il prit enfin conscience de ce qu'il se passait.

Il écarquilla les yeux.

— Tu... Tu n'es pas obligé d'accepter... Je... Je ne sais même pas pourquoi je les ai fa-

— Merci, la coupa le brun. Je n'ai pas encore goûté, je vais en manger un.

Puis il ouvrit le paquet et attrapa un gâteau.

 A... Alors ? demanda la petite blonde sur un ton craintif.

 Ils sont très bons, la rassura-t-il.

Yachi sentit un poids libérer sa poitrine.

Mission accomplie ! se félicita-t-elle mentalement.

 Euh... Je... Je dois y aller. Merci d'avoir accepté mon cadeau.

Elle s'inclina poliment puis prit ses jambes à son coup ; ne souhaitant pas s'éterniser au risque de faire une crise cardiaque.

 Attends-

Tenta de la retenir Kageyama qui n'avait pas pu la remercier.

Mais le petite blonde était déjà hors de sa vue.


Moi

Hey

Non.

Moi

Yo

Trop froid.

Moi

Salut, tu vas bien ?

C'est pas un peu bizarre de balancer ça comme si de rien n'était ?!

Allongé sur le lit de son appartement étudiant, Kuro'o se retrouvait face à un véritable casse tête.

Depuis son retour de Tokyo, Kenma et lui n'avait échangé que de brefs messages pour prendre des nouvelles ; mais aucun des deux n'étaient revenu sur la terrifiante conversation qu'ils avaient eu.

Aujourd'hui, le brun aurait aimé lui parler. Son ami d'enfance lui manquait de plus en plus, et la date fatidique du quatorze février n'améliorait pas la dépendance qu'il avait pour cette petite tête aux cheveux blonds décolorés.

Kuro'o 

Yo, j'espère que tu vas bien.

J'ai pas cours demain, tu veux que je descende ce soir ? Je peux avoir un train dans l'heure...

En lisant le SMS qu'il venait de recevoir, Kenma cru être transpercé par mille poignards.

À lui aussi, ses échanges avec le brun lui manquait terriblement.

Alors qu'il fut un temps où il plongeait dans ses jeux vidéos par simple plaisir, il s'en servait aujourd'hui pour oublier la douleur lancinante qui martyrisait son cœur jour et nuit.

La mort dans l'âme, il répondit :

Moi

Non, ce serait une mauvaise idée.


Bien que Yüna avait enfin réussi à demander à Akaashi de se voir en dehors des cours et que ce dernier avait répondu favorablement, on ne pouvait pas dire pour autant que leur relation avait évoluée.

Keiji était doué d'un incroyable don de déduction. Ses méninges travaillant à vitesse éclaire pour deviner les agissements de Bokuto, lire le match en temps réel, prédire les futures actions de l'équipe adverse. Cependant, lorsque son cerveau touchait au domaine de l'amour, sa capacité d'analyse se retrouvait être... une véritable quiche

Ainsi, il avait proposé divers rendez-vous à la châtain et acceptait beaucoup de date avec elle, mais il avait également fait participer les autres membres du club malgré l'intervention de Shirofuku ; ayant du mal à comprendre le besoin d'intimité que la jeune femme aurait aimé.

Néanmoins, il en fallait plus pour décourager l'ainée des Oseki, qui comptait bien profiter de la mythique fête des amoureux pour déclarer son amour et enfin faire ouvrir ses yeux au garçon.

 Qu'est-ce tu fous ? lui demanda Jushui en entrant dans la cuisine.

 Des chocolats pour la Saint-Valentin.

En écoutant la réponse de sa sœur, le garçon se stoppa.

Des chocolats de Saint-Valentin ? Mais pour qui ?!

Le pointu de Fukurodani prit une discrète inspiration pour ne pas laisser transparaître son trouble, et tenta d'enquêter subtilement :

 Tiens, t'a trouvé quelqu'un d'assez fou pour te supporter ?

Sa sœur lâcha un rire sans joie.

 Ne cache pas ta jalousie sous un air sarcastique, mon petit Jush', railla-t-elle. Regarde, j'ai même fait un petit paquet pour mon frangin préféré !

Elle lui tendit un sachet de chocolat avant d'ébouriffer le haut de son crâne.

 Argh, lâche moi, la rabroua-t-il avant de sortir précipitamment de la cuisine.

Une fois terminé, elle emballa son dur labeur dans une jolie boîte colorée, la posa délicatement à l'intérieur du coffre de son Super Cub, et prit le chemin vers la maison d'Akaashi. 

Elle se gara quelques mètres avant la propriété du brun.

Aller Yüna, c'est le moment, s'encouragea-t-elle en prenant une profonde inspiration.

La veille, elle avait envoyé un message au capitaine de Fukurodani pour lui dire qu'elle désirait lui parler.

Elle descendit de sa mobylette, attrapa son petit paquet puis lui signifia sa présence.

Au bout de quelques secondes seulement, le brun apparut derrière sa porte d'entrée.

Habillé d'un simple pull en laine verte et d'un jean, Yüna ne put cependant empêcher son coeur de battre à vive allure.

Tu sais que t'es ultra cliché, là, Yün' ?! se sermonna-t-elle.

 Sa... Salut ! dit-elle d'une voix légèrement surexcitée à cause de son anxiété.

 Salut, répondit le garçon avec un petit sourire. Tu voulais me parler ? C'est à propos du club ?

Yüna haussa un sourcil.

Me dites pas qu'il est crétin au point de pas réaliser quelle date on est ?! se dit-elle, abasourdie.

 Rien à voir, répondit la jeune femme.

Akaashi plissa les yeux, intrigué.

De quoi voulait-elle lui parler dans ce cas ?

Pour qu'elle se déplace et n'est pas la patience d'attendre le lundi, ce devait être une chose particulièrement grave.

 Ce n'est pas grave, lâcha-t-elle.

Le visage sombre du garçon ne lui était pas passé inaperçu.

 J'ai simplement quelque chose à te donner.

Elle lui tendit alors la boîte de chocolats qu'elle tenait fermement serrer contre elle.

En parallèle, la jeune femme se mordait le plus fort possible l'intérieur de la joue pour ne pas finir aussi rouge qu'un panneau de signalisation.

Akaashi attrapa le paquet, surpris.

 C'est pour moi ? Mon anniversaire est pourtant déjà passé…

Face à cette réplique innocemment agaçante, Yüna ne pu empêcher sa mâchoire inférieure de tomber de stupéfaction. Elle sentit alors l'impatience la gagner.

 Rassure-moi, tu me fais une blague, là ?

— Hein ?

Le garçon la dévisagea.

 Tu peux pas être bête à ce point quand même ?!

Akaashi plissa les yeux.

 Qu'est-ce qu'il y a ? Je ne compr-

— Une fille t'offre des chocolats dans une boîte rouge le jour de la Saint-Valentin et tu me demandes ce qu'il y a ?! explosa-t-elle. À non mais là c'est le pompon, même Bokuto aurait compris !

Puis elle tourna les talons.

 Attends, j'ai dis quelque chose de mal ?

— Non, j'attends pas, cracha la jeune femme en montant frénétiquement sur son Super Cub. Un mois que j’attends.

Puis elle parti, laissant Keiji en proie à l'incompréhension la plus totale.

᳂᳂᳂

Ohayo~

Plus que 2 chapitres avant la fin, le dénouement approche 😱

C'est dingue, ça fait maintenant vingt-huit semaines que cette histoire a commencé, le temps passe vite...

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