𝟮𝟲ᵉᵐᵉ 𝗽𝗮𝘀𝘀𝗲

《𝓔𝓵𝓵𝓮 𝓮𝓼𝓽 𝓬𝓸𝓶𝓶𝓮 𝓾𝓷𝓮 𝓬𝓸𝓵𝓸𝓶𝓫𝓮 𝓺𝓾𝓲 𝓼'𝓮𝓼𝓽 𝓮́𝓰𝓪𝓻𝓮́𝓮... 𝓔𝓵𝓵𝓮 𝓮𝓼𝓽 𝓬𝓸𝓶𝓶𝓮 𝓾𝓷 𝓷𝓪𝓻𝓬𝓲𝓼𝓼𝓮 𝓪𝓰𝓲𝓽𝓮́ 𝓭𝓾 𝓿𝓮𝓷𝓽... 𝓔𝓵𝓵𝓮 𝓻𝓮𝓼𝓼𝓮𝓶𝓫𝓵𝓮 𝓪̀ 𝓾𝓷𝓮 𝓯𝓵𝓮𝓾𝓻 𝓭'𝓪𝓻𝓰𝓮𝓷𝓽 ~ 𝓢𝓪𝓵𝓸𝓶𝓮́ - 𝓞. 𝓦𝓲𝓵𝓭𝓮》

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Le billet des pré-sélections en poche, tout n'était pas terminé pour autant. La menace du directeur de Fukurodani planait toujours au dessus de la tête de ses élèves, et les cancres étaient encore sur la sellette.

Voilà pourquoi un après midi, Akaashi se dévoua pour faire réviser sa littérature à Jushui. Sa sœur s'était occupée de toutes les autres matières, mais le français n'était vraiment pas l'endroit où elle excellait.

— Encore désolée de te déranger, dit-elle en s’inclinant.

 Aucun problème, répondit Keiji. Le club dépend aussi de sa réussite scolaire.

La jeune fille acquiesça d'un signe de tête avant de se tourner vers son cadet.

— Tu t'es bien excusé, Jush ? J'espère que tu l'as remercié, aussi !

— Oui, grogna son petit frère. Au moins cinq fois avec toi.

Sa sœur soupira avant de refermer la porte de la cuisine.

Avec le froid, les deux lycéens s'étaient mis d'accord pour se voir chez les Oseki ; le parc étant oublié à cause de la neige et la bibliothèque évitée s'ils souhaitaient s'exprimer à voix haute pour de meilleures explications.

— Ça, c'est une allitération, fit-il en pointant une phrase du doigt.

— Une ali quoi ? répéta le seconde en fronçant le nez.

 Une allitérationréitéra le brun. C'est à dire une répétition de consonnes dans des mots rapprochés.

— Aaaaaah, okayyyyyy, je voiiiiis, souffla le blanc.

Akaashi retint de juste un rictus. En prenant cet air enjoué, Jushui ressemblait à sa sœur ; mais le capitaine de Fukurodani savait que cette intervention risquait de lui coûter cher et préféra donc tenir sa langue.

— C'est bon, je crois que j'ai toutes les figures de style, là, s'exclama le garçon.

Son aîné jeta un oeil à sa copie puis fronça les sourcils.

— Non, il t'en manque une.

— Une ? Où ça ?

— Je t'aide, c'est une métaphore. À toi de la trouver.

Jushui plissa les yeux en regardant sa copie d'un air contrarié.

 Alors là, je vois pas... dit-il en se frottant l'arrière de la tête à l'aide de son stylo.

 Regarde bien, insista Akaashi. Elle n'est pas très compliqué. Tu peux la trouver.

Mais le garçon avait beau relire en long et en large le poème de Natsume Soseki que lui avait donné son professeur, il ne trouvait rien.

 Ici, finit par lui montrer Keiji.

 Hein ? s'exclama Jushui. Mais ça fait pas parti de l'autre, elle ?

Le brun hocha négativement la tête.

 C'est ce qu'on appelle une métaphore filée, expliqua-t-il. C'est à dire un enchaînement de métaphores liées les unes aux autres.

— Si on se met à faire des truc comme ça, aussi... grogna le seconde. On risque pas de s'en sortir !

Akaashi échappa un rire discret.

 Aller, on fait un- commença-t-il avant d'être coupé par l'ouverture de la porte.

 Les garçons, vous faites une pause ?

Yüna apparut, les mains dans le dos.

 Bonne idée, s'exclama son petit frère. J'ai la dalle !

— Ça tombe bien, affirma sa sœur. Et vous, Akaashi-sensei ? continua-t-elle en rigolant.

— Akaashi-sensei ? souffla le brun en arquant un sourcil.

 J'espère que donner toutes ces explications t'as donné faim, parce que j'ai quelque chose pour toi ! reprit la jeune femme.

Au même moment, elle sortit un énorme gâteau de derrière son dos où était posées une dizaine de bougies.

Le brun écarquilla les yeux en même temps que son élève.

 Joyeux Anniversaire ! s'écria la châtain.

Elle ne laissa pas le temps au deux garçons de réagir et posa le gâteaux sur la table avant d'allumer les bougies.

— C'est Yukie qui m'a dit que c'était aujourd'hui, expliqua-t-elle, devançant la question du brun.

Jushui blêmit en dévisageant son aîné.

— C'est... C'est ton anniversaire ?! s'étrangla-t-il. Je... Je savais pas !

— Personne ne le sait à part les autres terminales, et peut-être Anahori, répondit calmement Akaashi.

 Tu aurais pu le le dire, Yün' ! C'est pas cool... protesta Jushui en larmoyant.

 Oups, répondit sa sœur en lui tirant la langue avec un clin d'œil. J'ai oublié.

Akaashi fixait avec autant de surprise que d'appréhension les petites flammes qui valsaient devant lui.

S'il n'avait jamais donné la date de son anniversaire, c'est tout simplement parce que Keiji détestait être au centre de l’attention.

Les plus anciens membres du club avaient d'ailleurs été mis au courant du jour de sa naissance par la langue de Bokuto et non la sienne.

 Et tu es quand même venu aujourd'hui ?! s'exclama Jushui. Mais t'avais pas un truc de prévu avec ta famille, au moins ?

Akaashi hocha négativement la tête.

 Mes parents travaillent, nous le fêterons ce soir, répondit-il avant de se tourner vers Yüna. Merci, mais il ne fallait pas…

— Tu viens aider mon frère plutôt que réviser tes examens pour rentrer à la fac ; et en plus, le jour de ton anniversaire, rétorqua-t-elle. Je te devais bien un gâteau ! Par contre, je ne savais pas à quel goût le faire alors j'ai choisi chocolat-noisette. T'es pas allergique à la noisette, j'espère. Pitié, dis moi que non. J'ai pensé à ça qu'une fois qu'il était dans le four et je me rappelais plus si tu avais marqué des trucs dans la fiche que tu avais donné pour le stage d’été...

— J'aime le chocolat, Akaashi la coupa dans son monologue, un sourire amusé aux lèvres. Et je ne suis pas allergique à la noisette. Merci beaucoup, mais il ne fallait pas te prendre autant la tête…

À ce moment, la jeune fille lâcha un lourd soupir de soulagement.

 Bon, on goûte ? intervint Jushui dont la délicate odeur sucrée du gâteau narguait ses pupilles depuis plusieurs minutes.

 Il faut d'abord que tu souffles tes bougies, Akaashi, s'exclama Yüna. Et n'oublie pas de faire un vœu !

Le brun lança un regard peu convaincu à la fratrie mais consentit tout de même à suivre ses instructions.

Il ferma les yeux puis souffla.

Je souhaite…

Une fois fait, le secret de son vœu confinait dans son cœur, il rouvrit les yeux.

Yüna s'affaira à enlever les bougies et découper le gâteau pour garnir trois assiettes.

 Bon appétit ! chantonna-t-elle gaiement.

Une fois leur quatre heures engloutit goulûment grâce à une préparation parfaitement réalisé par la châtain, Akaashi et son élève se remirent au travail.

Les allégories, les vers et les corpus fusaient au rythme que le jeune Jushui s'épuisait. Son capitaine était un excellent professeur ; il était patient, et ses explications brèves mais efficace. Cependant, il donnait l'impression d'avoir un taux d'énergie illimité.

Ce n'est que lorsque le soleil fit mine de se coucher que le brun consentit à s’arrêter.

— On reprendra un autre jour, il va faire nuit.

— Merci... soupira Jushui, avachi sur sa table.

 De rien, c'est normal, répondit le brun n'ayant pas compris que les remerciements de son élève allaient bien plus aux dieux d'être intervenu pour arrêter son supplice qu'à lui même.

Akaashi commença par ranger ses affaires avant de se lever pour se diriger vers l’entrée.

J'espère que le temps n'est pas trop mauvais…

 Tu pars ? demanda Yüna en sortant de la cuisine. Tu devrais attendre, il pleut à pleine, dehors.

Mince, soupira-t-il.

 Ne t'en fais pas, j'ai mon parapluie, continua le garçon en sortant l'objet de son sac.

 Tu es sûr ? insista la jeune femme. Je te ramène en super cub, si tu veux. Ça serait peut-être plus pratique…

En écoutant la proposition de la châtain, Keiji se raidit.

Lui sur une moto ? Jamais.

Ces engins à deux roues qui zigzaguaient dangereusement entre les voitures, très peu pour lui. D'autant plus qu'il était persuadé que la jeune femme ne respectait absolument pas les limitations de vitesse.

 Non merci, lâcha-t-il en enfilant sa deuxième chaussure.

Mais Yüna ne loupa pas le regard du brun.

— T'as peur ? railla-t-elle, un sourcil arqué dans une drôle de moue et les poings sur les hanches.

— Peur ? Et de quoi ?

— De monter sur mon Super Cub, insista la châtain.

Akaashi plissa les yeux.

 Ridicule, répondit-il avant de se tourner vers la porte. Simplement, je ne vois pas l'intérêt de monter sur ton truc. Je rentrerai tout aussi bien à pied.

— Mon "truc", donc... souffla la jeune femme d'un air moqueur ; peu convaincue par le mensonge du garçon.

Akaashi ouvrit la porte, alors résigné.

Mais en voyant le déluge qui s'abattait au dehors, il ne put retenir ses yeux de s'écarquiller et sa bouche de s’entrouvrir.

 Mon "truc" est encore disponible, si tu veux, intervint Yüna en se posant derrière lui.

Le brun jeta un oeil au vent qui faisait valser les gouttes d'eau dans tous les sens, regarda avec dépit son sac, grand ouvert à cause de la fermeture qu'il avait cassé le matin même, puis termina par examiner ce qui était censé le protéger. Son pauvre parapluie allait être bien insuffisant.

— Alors ? insista la jeune femme, un sourire moqueur en coin. Je te promet pas qu'on restera au sec, mais tu te mouilleras toujours moins longtemps qu'à pied.

Akaashi hésita encore quelques instants puis fini par céder.

Il se racla la gorge :

— C'est d'accord, abdiqua-t-il, les yeux clos.

— Youpi !

Yüna sauta de joie.

 Je me dépêche d'aller chercher un second casque. Descend m'attendre dans le garage ! continua-t-elle en lui désignant la porte qui menait au sous sol.

Le garçon soupira tout en descendant les escaliers.

Dans quoi venait encore de l'embarquer cette drôle de fille ?

Depuis qu'il l'avait rencontré, tout allait de travers dans vie. Il s'était montré jaloux et frustré pour des broutilles, rancunier, même, et voilà que maintenant il s'apprêtait à rompre un de ses plus grands principes : la sécurité.

 N'ai pas peur, fit Yüna. Avec la pluie, je ne pourrai pas rouler vite de toute façon !

 Ça, ça veut dire que tu le fais en temps normal, répondit le brun en mettant son casque.

La jeune femme regarda ailleurs.

 Hm... Plus ou moins... dit-elle évasivement avant de se tourner brusquement vers le garçon, l'index levé et le sourire aux lèvres, disons plutôt que je sais profiter de mon Super Cub quand je le peux !

Akaashi la dévisagea avant de lâcher un petit rire.

— Pfff, souffla-t-il en secouant sa tête de désapprobation.

Et voilà que maintenant il se mettait à sourire sans raison.

Décidément, cette fille avait un pouvoir étrange. Elle lui faisait penser à Bokuto ; la bêtise en moins et l'espièglerie à la place.

 Bon aller, tu montes ? le pressa-t-elle. Avant que la pluie ne s'accentue et que l'orage éclate.

L'ainée des Oseki avait déjà enfourché sa moto et faisait ronfler le moteur.

 Surtout, cramponne toi bien à moi, cria-t-elle pour qu'il l'écoute malgré le bruit du pot d’échappement.

En écoutant ce qu'elle venait de lui intimer, Akaashi fronça les sourcils.

Il attrapa maladroitement ses hanches, gênée par une telle proximité. Mais la jeune fille ne laissa pas le temps à son angoisse de protester. Elle attrapa alors fermement ses avant bras pour qu'ils s'enroulent autour de sa taille.

 Là tu seras mieux tenu, dit-elle, puis elle se mit à rouler.

En temps normal, Yüna aurait été, elle aussi, particulièrement gênée. D'ailleurs, elle le serait sûrement le soir lorsqu'elle rentrerait.

Mais à l'heure actuelle, seul le plaisir de faire découvrir son Super Cub à quelqu'un occupait son esprit. D'autant plus qu'un enjeu important était à la clé. Akaashi n'était pas rassuré par cette bicyclette ; mais si tout se passait bien lors du trajet, peut-être que le brun se découvrirait une nouvelle passion.

 Tout va bien ? demanda-t-elle lorsqu'ils s'arrêtèrent à un stop.

Elle laissa le temps au garçon de répondre avant de repartir.

Pendant l'accélération, Keiji resserra instinctivement son étreinte. Il n'était pas à l'aise ainsi, mais mieux valait un peu de gêne que de tomber à la renverse.

Ils ne mirent pas plus d'un quart d'heure pour rejoindre le quartier du brun ; et malheureusement pour la jeune fille, aucune passion ne sembla être né dans le cœur du garçon, plus livide que jamais.

 Tu aimes les choses plutôt calmes toi, nan ?

 Je ne suis pas fan des sensations forte, effectivement... répondit évasivement Akaashi, comateux.

— T'inquiète, tu t'habitueras vite !

— M'y habituer ?! Je te remercie pour ce soir, mais plus jamais je ne remonte sur ton truc…

Yüna explosa en un rire franc.

 Ne jamais dire jamais, sensei, lâcha-t-elle.

Puis elle reprit la route.

En rentrant chez elle, Jushui fut étonné de la voir trempée.

— T'as été faire un tour par ce temps ?! s'exclama-t-il en baillant.

 J'ai ramené ton capitaine chez lui.

Son petit frère écarquilla les yeux.

 Hein ?! Mais quand ?!

— Pendant que tu dormais sur la table du salon, le taquina-t-elle.

Elle se refit alors le film de ce qu'il venait de se passer et pris subitement conscience du rapprochement qu'il y avait eu entre eux :

Lui…

Sur mon Super Cub…

Avec moi devant…

Autour de mes... elle ne pu finir sa pensée, ses joues s'enflammant à la bruler.

 Mais attend, fit son frère. Si tu l'as ramené en moto, ça veut dire qu'il était der-

— Je vais me doucher ! le coupa-t-elle pour éviter qu'il ne finisse sa phrase, rendant ainsi la situation encore plus gênante.

Puis elle se rua dans la salle de bain.

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Bon, certes, je l'ai publié tard... Mais moins tard que d'habitude ! 😁

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