𝟭𝟴ᵉᵐᵉ 𝗽𝗮𝘀𝘀𝗲
《𝓙𝓮 𝓽𝓲𝓮𝓷𝓼 𝓵𝓮 𝓶𝓸𝓷𝓭𝓮 𝓹𝓸𝓾𝓻 𝓬𝓮 𝓺𝓾'𝓲𝓵 𝓮𝓼𝓽, 𝓖𝓻𝓪𝓽𝓲𝓪𝓷𝓸 ; 𝓾𝓷 𝓽𝓱𝓮́𝓪̂𝓽𝓻𝓮 𝓸𝓾̀ 𝓬𝓱𝓪𝓬𝓾𝓷 𝓭𝓸𝓲𝓽 𝓳𝓸𝓾𝓮𝓻 𝓼𝓸𝓷 𝓻𝓸̂𝓵𝓮. 𝓔𝓽 𝓵𝓮 𝓶𝓲𝓮𝓷𝓼... 𝓮𝓼𝓽 𝓾𝓷 𝓻𝓸̂𝓵𝓮 𝓽𝓻𝓲𝓼𝓽𝓮 ~ 𝓢𝓱𝓪𝓴𝓮𝓼𝓹𝓮𝓪𝓻𝓮》
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C'était censé être de super vacances. Uniquement eux, lui et son copain, une semaine seuls dans l'appartement du plus grand.
Le brun avait hâte de montrer au petit blond son nouvel univers ; et même si l'idée de ne pouvoir gamer jours et nuits aurait dû le rebuter, Kenma ne s'en sentait étrangement pas déçu.
Cependant, en arpentant les rues de sa ville étudiante, en zigzagant à travers les couloirs de son école de commerce et en terminant ses journées sur une des nombreuses terrasses qui peuplaient les places de Chiba, Kozume s'était senti mal à l'aise. Pourtant, Tetsuro avait été adorable. Soucieux que son petit ami passe un agréable séjour, il avait choisi des horaires creuses afin de ne pas croiser trop de monde, et l'avait présenté à ses amis en bonne et due forme. Ces derniers avaient d'ailleurs été particulièrement chaleureux, Kenma avait même pu parler jeux vidéos avec Hyobe qui gamait de temps à autres.
Mais ça n'avait pas empêché un sentiment d'inconfort de se glisser dans le cœur du blond. Ici, sur les bancs de cette université entouré d'inconnus, il ne se sentait pas à sa place.
Voilà ce qui tracassait Kenma depuis qu'il était rentré à Tokyo. La désagréable impression que lui et son ami d'enfance avec qui il partageait tout depuis trop d'années pour compter, évoluait en ce moment sur des terrains différents. Lui était encore dans une adolescence couvert d'un voile d'insouciance bien qu'il était en dernière année de lycée. Kuro'o, quant à lui, goûtait désormais aux joies de l'âge adulte.
Et le petit blond avait peur que ce léger décalage devienne, d'ici quelques mois, un immense fossé.
— C'est moi ! s'écria sa mère en ouvrant la porte de l’entrée.
Il l'écouta se déchausser avant qu'elle ne pénètre dans le salon.
— Salut mon poussin, ça va ?
Kenma grogna en écoutant le surnom que lui avait donné Mia.
— M'appelle pas comme ça, grommela-t-il.
La femme rigola en écoutant le ton acariâtre de son fils.
— Toujours aussi grincheux, toi, d'ailleurs c'est rare de te voir jouer à la play ici, s'exclama-t-elle en ébouriffant ses cheveux. Tu sais où est ton père ?
Le petit blond décala sa tête avant de la foudroyer du regard.
— Parti faire les courses.
— Ah, mince, il faudrait que je lui demande de racheter des yaourts, je ne suis pas sûre qu'il y pense de lui même…
Au même moment, Kenma sentit son téléphone vibrer. Il jeta un bref regard sur l'écran. C'était Tora qui lui proposait de le rejoindre au parc avec le reste de l'équipe car son père, maraîcher, s'était trompé dans ses commandes et se retrouvait avec un surplus de pastèques dans son stock.
En temps normal, le petit blond aurait décliné cette invitation. Même s'il s'était habitué au tempérament mouvementé de ses coéquipiers et qu'il l'appréciait presque, il n'était pas devenu social pour autant.
Mais sa mère venait de rentrer et il savait que, de nature curieuse, elle lui poserait tout un tas de questions sur son voyage ; chose qu'il aurait aimé éviter.
— J'y vais, dit-il en se dirigeant vers l’entrée.
Sa mère haussa les sourcils.
— Tu sors ? s’étonna-t-elle.
— Je vais rejoindre l'équipe au parc, expliqua le garçon en faisant ses lacets.
Sa mère paru fit surprise davantage.
— Ah ? Ça arrive pas souvent, ça, que tu acceptes de sortir, lâcha-t-elle, amuse toi bien !
Après lui avoir signifié qu'il rentrerait tout de même pour le dîner, il partit rejoindre ses coéquipiers.
En arrivant, tous étaient déjà là :
— Kenma, te voilà enfin ! s'écria Tora.
— Oh, Kozume !
Haiba et Inuoka firent de grands signes en sa direction.
— Il était vraiment obligé de venir ? marmonna Joben entre ses dents.
— Faudra vraiment que tu m'expliques ce qu'il t'a fait... soupira timidement Fuchizaki en se grattant l'arrière de la tête.
— Ce qu'il m'a fait ? Rien. Juste il sort jamais.
— Oh bah tu peux parler ! railla Shigemasa, le troisième seconde qui avait rejoint l'équipe. Monsieur rabat-joie.
Joben préféra ignorer la brimades de son camarade. Il n'était pas rabat-joie, simplement un peu contestataire.
— On a déjà coupé les pastèques, intervint Shibayama. Lev voulait trop commencer…
— Vous avez bien fait, répondit Kozume en s'asseyant par terre.
— Tiens, à toi l'honneur de la première part, capitaine, fit Tora en lui tendant un bout de pastèque.
Il prit ensuite sa propre part puis se laissa tomber à côté du petit blond.
— Et la deuxième, au vice capitaine, s'exclama-t-il en mordant goulûment dans son bout de fruit.
Kenma était étonné de n'écouter aucune allusion à son couple. Il s'était attendu à ce que ses camarades décident de jouer les commères afin de lui tirer les vers du nez.
— Au fait, fit Inuoka, c'était comment à Chiba ?!
Et merde.
Ce n'était qu'une fausse joie.
— Oh, mais c'est vrai, ça, s'exclama Tora à son tour, fixant son capitaine avec un regard trop suspicieux au goût du petit blond.
— C'était bien, se contenta de répondre Kenma.
— Comment ça "c'était bien" ?! s'insurgea Lev, lui aussi désireux dans savoir plus sur le petit couple.
Mais Kozume n'était pas décidé à en dire d'avantage et se releva avant de mentir :
— Je dois y aller, ma mère m'attend pour le dîner.
En réalité, il n'avait pas très faim. Ce n'était pas un gros mangeur et sa part de pastèque avait déjà eu raison de son appétit. Mais il s'était servi de cette excuse pour esquiver les questions insistantes de ses coéquipiers.
Sur le chemin du retour, son téléphone vibra. En regardant son écran, il lut :
《Vous avez reçu 1 message de Tetsuro ♡》
Le cœur à côté du prénom du brun ne venait pas de lui mais de son copain.
Un peu récalcitrant, il appuya sur la notification.
《Tetsuro ♡
On s'appelle, ce soir ? Ça fait longtemps.》
Kenma se crispa. Devait-il accepter ?
Depuis qu'il était rentré à Tokyo, le petit blond avait fait en sorte d'éviter son copain, profitant du fait que ce dernier soit particulièrement occupé par ses études.
Pourquoi ? Parce qu'il était inquiet.
Kozume était véritablement angoissé à l'idée de parler à Kuro'o et se rendre compte que sa plus grande peur, celle qu'ils ne soient plus en phase, se soit réalisée.
《Moi
Je veux essayer le nouveau jeu que j'ai acheté.》
Ce n'était pas un mensonge, mais Kenma était quand même mal à l'aise d'utiliser cette information comme excuse.
《Tetsuro ♡
On aura qu'à s'appeler pendant que tu joues. Je dois écrire ma redac' de toute façon. Juste, c'est plus sympa d'être au téléphone.》
Le passeur hésita encore quelques instants avant de céder.
《Moi
D'accord.》
Il se dépêcha ensuite de rentrer chez lui, prévint sa mère qu'il ne dînerait pas en attrapant un paquet de chips dans le placard, puis monta dans sa chambre.
En écoutant la voix suave de son petit ami, Kemna sentit son ventre s'animer de tout un tas de friselis.
Au final, leur conversation n'avait pas changé ; et à bien y réfléchir, il y avait eu peu de chance que cela arrive en à peine une semaine. Cette constatation rassura alors un peu le blond qui sentit son corps froid se réchauffer sous les mots du brun.
Les deux amants enchainèrent les sujets sans aucun rapport, programmèrent des voyages autant pour les prochaines vacances que dans dix ans, refirent le monde avec les rêves qu'ils se confiaient depuis l'enfance.
Cependant et malgré un appel chaleureux, Kenma n'arriva pas à museler cette voix sardonique qui maintenait éveillée son angoisse. C'était censé être de merveilleuses vacances ; mais elles avaient fait fleurir dans son inconscient la prophétie qu'un vent allait bientôt se lever.
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1er Août, maison des Oseki -
Akaashi n'avait aucune envie de se retrouver ici.
Quelques jours plus tôt il avait reçu une notification de Shirofuku lui indiquant que la manageuse avait fait un groupe avec tous les membres du club. La raison ? L'anniversaire de Yüna à qui elle souhaitait faire une surprise pour la remercier de son aide régulière.
Keiji n'était pas contre l'idée de base. Effectivement, gratifier quelqu'un pour un service rendu était parfaitement logique et amplement mérité. Cependant, le brun s'était senti irrité à la simple évocation du prénom de la jeune fille. Était alors revenue se loger sur son palais, cette même amertume qu'il avait goûté lorsqu'elle s'était retrouvé plusieurs fois à prédire les agissements imprévisibles de ses camarades.
Mais en tant que capitaine, quelle excuse aurait pu-t-il trouver pour ne pas être présent aujourd'hui ? Il était, plus que quiconque, obligé d'être là.
Mais le garçon ne s'était pas forcé à être chaleureux pour autant. Déjà d'ordinaire plutôt distant ; le sentiment arcane qui l'animait, celui de la jalousie que son parfait déni empêchait d'identifier, accentuait son air froid habituel. À tel point que Yüna avait du mal à garder son self contrôle.
Pourquoi t'es là, crétin, si ça te fait chier de venir ? se dit-t-elle dans sa tête tout en masquant ses pensées par un large sourire hypocrite.
La châtain arrivait à bout de ce ton cassant qui accompagnait désormais chaque phrase que le brun lui adressait ; et ce, depuis la finale de Karasuno. Lorsqu'elle avait dû l'interviewer pendant la semaine d'entraînement à Nekoma, il avait été exécrable et elle avait l'impression que c'était de pire en pire. Mais il est vrai que Yüna était en partie responsable de cette dégradation. Il faut dire qu'elle avait une particularité qui s'appelait l'espièglerie. Et en repassant les différentes scènes qu'elle avait partagé avec l'équipe, la jeune femme avait fini par comprendre que sous ces airs indifférent, le capitaine de Fukurodani était tout simplement jaloux. Elle trouvait d'ailleurs sa réaction parfaitement puéril et ridicule. Ainsi afin de se venger, l'ainée des Oseki surjouait volontairement son côté maternel avec les membres du club.
Mais sa patience avait des limites. Et bientôt, elle ne pourrait plus retenir l'irrépressible envie qu'elle avait de remettre le brun à sa place.
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Après cet étrange duel de regard qui avait opposé la manageuse au passeur titulaire de Karasuno, une force invisible avait poussé les deux adolescents à s'éviter ; tout du moins quand ils le pouvaient. Yachi avait continué d'aider Kageyama sur demande d'Ukai mais, au plus grand soulagement des lycéens, ce dernier avait supervisé les entraînements.
Une fois le stage d'été terminé, ils ne s'étaient pas recontactés. Tobio avait simplement croisé la jeune fille un jour où elle se promenait avec son petit ami. Autant lui que elle avaient alors détourné le regard, sous l'œil naïf de Hinata donc l'excitation coutumière l'avait empêcher de s'apercevoir de leur malaise.
Mais alors que le brun aux yeux bleus nuit s'était contenté de refouler le souvenir de ces pupilles marrons pour ne pas penser aux sentiments étranges qui les avaient accompagné, la demoiselle, elle, n'en avait pas été capable. En boucle, elle rejouait cette scène énigmatique où un fil intimidant semblait l'avoir enchaîné durant quelques secondes au garçon. Ses joues s'empourpraient toujours à cette constatation, et pendant qu'elle tentait de calmer les battements de son cœur qui s'étaient emballés, elle essayait de comprendre la nature des émotions qui la traversaient. Sûrement trop pudique pour trouver enfin leur identité, elle en était venue à la conclusion qu'éviter tout contact visuel -voir tout contact tout court- était la meilleure stratégie à adopter.
Mais les Moires étaient des divinités bien vicieuses qui, entre leurs doigts crochus, aimaient se jouer des tourments humains.
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Holà~
Et non, vous ne rêvez pas, je poste à une heure décente 😱
Serait-ce ma résolution de 2022 ?
(Allez savoir.....)
J'espère que ce chapitre vous a plu 😃
Je vous de gros bisous, à la semaine prochaine,
Prenez bien soin de vous ♡
Crunch~
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