𝟭𝟱ᵉᵐᵉ 𝗽𝗮𝘀𝘀𝗲
《𝓐𝓾𝓬𝓾𝓷 𝓻𝓮𝓰𝓻𝓮𝓽 𝓷'𝓪𝓽𝓽𝓮𝓷𝓭 𝓬𝓮𝓾𝔁 𝓺𝓾𝓲 𝓬𝓱𝓾𝓽𝓮𝓷𝓽 𝓪𝓿𝓮𝓬 𝓵𝓮𝓼 𝓮́𝓽𝓸𝓲𝓵𝓮𝓼 ~ 𝓖. 𝓐𝓴𝓾𝓽𝓪𝓶𝓲》
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Le tournois inter-lycée entrait dans sa période la plus intense. Chaque poule s'était vue attribuer un vainqueur qui avait su s'imposer à la sueur de son front pour battre ses adversaires ; et désormais se jouaient les demi-finales sur grand terrain.
Coup du sort ou hasard, la guerre des poubelles reprit alors entre les corbeaux de Karasuno et les chats de Nekoma.
— Souvenez-vous, Thierry, c'était l'année dernière, lors du tournois de Printemps, intervint le commentaire avant le début du match. On avait pu assister à une remontada impressionnante de Karasuno qui avait alors pu battre la célèbre équipe de Nekoma à la défense impassible.
— Effectivement, et j'ai hâte de voir si ces petits minous vont encore une fois se faire dévorer par ces corbeaux voraces, renchérit son collègue.
— Quel ironie, quand on y pense, haha !
— Oh, ça va, ça va ! ragea Yamamoto en les écoutant. C'est arrivé qu'une fois !
— Bah alors, mon petit Tora, on rage ? le taquina Tanaka à travers le filet.
Mais une voix intransigeante le rappela à l'ordre.
— Ryu, s'écria Nishinoya. Si tu t'échauffes pas, tu vas encore foirer toutes tes réceptions, comme hier.
— T'as dis quoi, là ?! gueula alors le chauve sous les rires moqueurs du pointu de Nekoma.
— Ryu a l'air en forme, remarqua Sugawara en prenant place dans les gradins.
Pour l'occasion, Daichi, Azumane, Shimizu et lui avaient fait le déplacement afin de soutenir leurs anciens coéquipiers.
— Tiens, v'la des corbeaux perdus en pleine ville, la voix moqueuse Tetsurou résonna derrière eux. La ville, c'est dangereux pour des oisillons, rigola-t-il avant de tendre sa main vers Daichi. Ça va, capitaine ?
— Ça fait une paye, rétorqua Sawamura en répondant fermement à son étreinte.
Au même instant, un courant électrique les traversa et une pensée commune sembla s'éclairer dans leurs cerveaux :
Ah, je peux toujours pas le piffrer, celui là…
— Euh, Suga... chuchota Azumane à l'oreille du passeur. Ils font toujours autant flipper…
Koushi soupira mais avant qu'il ne fasse quoi que ce soit, Yaku intervint :
— Arrêtez tous les deux, vous faites pitié, lâcha l'ancien libéro. Surtout toi, Kuro’o.
— Les joueurs entrent sur le terrain, s'écria le commentateur, le match va commencer d'une seconde à l’autre...
— Bonne chance, les garçons ! leur cria Yachi avant que les titulaires de Karasuno ne se mettent en place.
J'espère que ça va aller... pensa-t-elle.
La petite blonde était si emphatique que de toute l'équipe, c'était sûrement elle la plus angoissée.
— Yachi va finir par faire un arrêt cardiaque, si elle ne respire pas, souligna Shimizu.
— C'est déjà étonnant qu'elle ait tenu toutes la compétition, rigola gentiment Sugawara.
— L'arbitre arrive avec le ballon... C'est Karasuno qui commencera... Et... Premier coup de sifflet, le match débute !
Un brouhaha d'excitation s'empara du gymnase. L'ambiance était folle, la sœur de Tanaka était revenue soutenir son petit frère avec son club de tambours, tandis qu'Akane et Alisa donnaient de la voix pour chanter haut et fort l'hymne de Nekoma.
— Beau service pour Karasuno...
— Mais ce boulet de canon n'a pas suffit à déstabiliser le libero, Yuuki Shibayama, qui renvoie magnifiquement la balle vers son capitaine.
— Une touche ! s'exclama Tsukishima en stoppant l'attaque de Lev.
Fidèle à leur réputation, Nekoma perdit le premier set. Mais ce sacrifice leur permit d'observer tranquillement les nouvelles techniques de leurs éternels rivaux et ne faire qu'une bouchée des corbeaux lors du deuxième affrontement. Et sans surprise, le match s'étira jusqu'au cinquième set en quinze point gagnants.
Quinze ? Simplement sur le règlement. Car aucune des deux équipes n'osait abandonner.
— C'est véritablement incroyable ! s'excita l'un des commentateurs. Nekoma nous avait déjà montré sa ténacité lors de son affrontement contre Inarizaki, mais c'est encore pire aujourd'hui.
— Au début, je pensais que la victoire était assurée pour Karsuno ; seulement là, je suis totalement perdu.
— C'est moi ou votre crevette saute encore plus haut ? grommela Kuro'o.
— Ça fait un moment qu'on les avait pas vu, avoua Daichi, mais on dirait bien que Hinata a encore amélioré sa détente.
— Votre nouveau numéro huit est immense, par contre, intervint Sugawara.
— C'est vrai qu'avec Haiba et lui, je plains Hinata... fit Azumane en frissonnant. Pourquoi vous attirez toujours des joueurs grands ?
Kuro'o lâcha un rire sarcastique.
— On pourrait presque rivaliser avec le mur de fer de Date Kogyo, réfléchit Kai.
— J'espère seulement que ça sera suffisant pour rempoter la victoire, répondit Yaku.
— Sans vouloir vous offenser, ce sont nos petits corbeaux qui remporteront la victoire, s'exclama soudain Sugawara en se redressant.
Tetsurou arqua un sourcil.
— Je vous trouve bien sûrs de vous pour des pigeons qui savaient même pas encore voler y a moins d'un an, rétorqua-t-il sur le ton de la plaisanterie.
Daichi allait à son tour répliquer, quand la voix de Shimizu le coupa :
— Concentrez vous sur le match plutôt que sur votre combat de coqs.
Son ton intransigeant rappela immédiatement à l'ordre la bande de garçons qui se tut. Même Azumane et Kai qui n'étaient pourtant pas concernés par la réprimande n'osaient ouvrir la bouche pendant le reste de la confrontation entre les deux équipes.
— Dix-huit à dix-sept pour le lycée Karasuno, fit un des commentateurs. Tobio Kageyama au service et sur une balle de match, va-t-il apporté la victoire à son équipe ?
S'il vous plaît, faites que ça passe, pria mentalement Yachi dont l'anxiété été à son apogée.
L'action qui se joua se déroula alors comme au ralenti devant ses yeux. Elle vit Kageyama lancer dans un geste lent et controlé le ballon dans les airs, avant d'effectuer deux pas et de sauter le plus haut possible pour le rejoindre. La main du passeur vint ensuite s'écraser contre le caoutchouc de la balle, propulsant cette dernière jusqu'à l'autre bout du terrain. Shibayama se rua sur elle, mais fidèle à la perfection du roi du terrain, le ballon atterrit pile sur la ligne blanche, trop loin pour être rattrapé par le libero, pas assez éloignée pour compter comme une faute.
— Et c'est une incroyable victoire de Karasuno, mesdames et messieurs ! s'égosillèrent les commentateurs. Sur un splendide service de Kageyama Tobio, qualifiant ainsi son équipe, c'était magnifique !
Remplaçants, manager, coach, professeur, tous se ruèrent sur les titulaires de Karasuno dans une euphorie sans nom.
Daichi, Sugawara, Azumane et même Shimizu ne purent contrôler leur joie et explosèrent en cris enthousiastes.
— Kss... Toujours aussi peu discrets, ces corbeaux, grommela Kuro'o sur un ton faussement amer.
Car si son équipe était malheureusement perdante, il ne pouvait nier que Karasuno avait particulièrement bien joué et que leur qualification pour la finale était amplement méritée. Nekoma n'avait pas été en reste quant aux belles actions, bien sûr, et tout ne s'était joué qu'à un fil.
Le soir venu, l'euphorie n'avait pas quitté le cerveau des joueurs dont les prunelles pétillaient encore de milles étoiles.
— Bien, votre attention, les gars, s'exclama Ukai en frappant dans ses mains.
Tous étaient réunis dans la salle de séjour de leur auberge afin de faire un point sur la grande finale du lendemain.
— Nous revoilà confronté à Kamomedai, continua le coach.
Au même instant, des frissons à la fois d'excitations et de craintes parcoururent ses joueurs.
— Le nouveau petit géant... souffla Hinata, pensif.
Cette année encore, et sûrement pour la dernière fois avant longtemps, il allait se retrouver face à Hoshiumi Korai.
— Lors de notre dernier affrontement, vous n'avez pas démérité, reprit le coach, mais vos bases étaient fébriles.
— Cependant, intervint monsieur Takkeda, vous avez travaillé dur, autant pour combler vos lacunes que pour renforcer vos atouts.
— Ouais ! s'écrièrent ensemble Tanaka, Nishinoya et Hinata.
— Comment font-ils pour ne pas être claqués par le match contre Nekoma... grommela Tsukishima en regardant ses camarades avec dédain.
— Va savoir... répondit Yamaguchi dans un rire timide.
— Je pense que c'est l'excitation de demain qui les tient éveillés, intervint Yachi. Mais ils vont sûrement dormir comme des bébés lorsqu'on ira se coucher.
Tsukki la dévisagea avant de lui répondre :
— Je sais pas ce qui m'étonne le plus entre le fait que tu sortes avec le gnome, ou que tu le supportes encore aujourd'hui... lâcha-t-il avec son flegme habituelle.
Yachi échappa un petit rire gênée. Tobio aussi lui avait dit ça. Elle savait que cette remarque n'était qu'une raillerie sans méchanceté de la part de ses camarades ; mais là où ils se trompaient, c'est que lorsqu'ils étaient tous les deux, Shoyo était beaucoup plus calme qu'avec un ballon dans les mains. Et ce, encore plus devant sa mère !
— Malgré tout, notre victoire est loins d'être assurée, insista Ukai. Kamomedai possède trois gros points forts. Ils ont des services en béton, un mur aussi solide que Date Kogyo et, enfin et surtout, un mental d'acier. En bref, sur le papier on dirait des adversaires imbattables. Cependant, vous en avez déjà rencontré, des lycées avec ce genre de légende urbaine qui auréolaient leurs joueurs ; et vous les avez battu pour en arriver là aujourd'hui. Alors même si le match de demain ne s'annonce pas de tout repos, donnez-vous à fond !
Les lycéens accentuèrent les propos de leur coach en criant leur euphorie.
— Kageyama, s'exclama Hinata lorsque la réunion se termina, tu me fais quelques passes ?
— Vous devriez aller dormir, les sermonner monsieur Takkeda.
Mais Ukai intervint :
— Prof, fit-il en plaquant une main sur ses épaules, laissons leur quelques minutes ; sinon ces deux suaves ne dormiront jamais...
Ittetsu sembla hésiter un instant avant de céder.
— Restez bien devant l'auberge, leur ordonna tout de même le coach.
Les deux élèves acquiescèrent d'un signe de tête, ravis. Mais alors qu'ils s'apprêtaient à se ruer vers l'extérieur, une petite voix les retint :
— Dites... fit Yachi en s'approchant timidement vers eux. Je... Je peux vous aider en vous faisant des passes, si vous voulez...
En temps normal, la petite blonde évitait d'interférer durant les entraînements des joueurs afin de ne pas les embêter ; sauf si, bien évidement, quelqu'un lui demandait son aide. Cependant ce soir, à l'aube de la grande finale et même si elle n'était pas un membre de l'équipe au sens propre du terme, Hitoka avait l'irrépressible envie de participer physiquement à la compétition ; peut-être pour avoir la sensation, elle aussi, qu'elle aurait tout donné.
Shoyo et Tobio échangèrent un regard entendu.
— Ça marche ! s'écria le roux dans un large sourire.
— Merci de ton aide, intervint à son tour Kageyama.
Puis le trio se dirigea vers la sortie.
La petite auberge étant dépourvue du moindre filet, les lycéens décidèrent d'utiliser le fil pour étendre le linge comme repère. Yachi n'était pas une championne en lancer, mais elle se débrouillait assez pour faire des passes respectables au brun, qui avait par la suite tout le loisir de les envoyer comme il le souhaitait au rouquin.
Hitoka regardait avec des yeux émerveillés la complicité entre le passeur et le central. Elle avait l'impression que jamais elle ne pourrait se lasser de leur synchronisation qui semblait tout simplement être la définition du mot parfait.
Une pensée lui traversa alors l'esprit.
Devant leur jeu fluide et soudé, il lui parut impossible qu'un jour, quelques choses puisse ruiner leur si belle coopération.
᳂᳂᳂
Joyeux Noël à tous !
Vous vous en doutez, avec ces fêtes de fin d'année qui tombent un vendredi le chapitre de la semaine prochaine risque encore d'être décalé à samedi...
À part ça, j'espère que vous passez de bonnes vacances (pour ceux et celles qui en n'ont) et que le père Noël à été généreux (si vous l'avez rencontré)
Je vous fais de gros bisous,
Prenez soin de vous 💕
~Crunch
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