𝟭𝟭ᵉᵐᵉ 𝗽𝗮𝘀𝘀𝗲
《𝓛𝓪 𝓫𝓮𝓪𝓾𝓽𝓮́ 𝓭𝓮𝓼 𝓬𝓱𝓸𝓼𝓮𝓼 𝓮𝔁𝓲𝓼𝓽𝓮 𝓭𝓪𝓷𝓼 𝓵'𝓮𝓼𝓹𝓻𝓲𝓽 𝓭𝓮 𝓬𝓮𝓵𝓾𝓲 𝓺𝓾𝓲 𝓵𝓪 𝓬𝓸𝓷𝓽𝓮𝓶𝓹𝓵𝓮 ~ 𝓓𝓪𝓿𝓲𝓭 𝓗𝓾𝓶𝓮》
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J'espère que le match a pas encore commencé…
Brutalement, Yüna ouvrit une des portes du gymnase et se précipita vers les escaliers. Elle monta ensuite les marches quatre à quatre afin d'atteindre les gradins le plus rapidement possible.
En apercevant les joueurs toujours en train de s'entraîner, la châtain poussa un long soupir de soulagement.
Jush' fait genre d'en avoir rien à faire, mais si j'avais loupé son deuxième match, il m'aurait fait la tête pendant une semaine…
Elle se posa quelques secondes pour reprendre son souffle, avant de s'approcher le plus possible de la rambarde.
À droite du terrain, des joueurs aux maillots jaune et vert s'échauffaient en se faisant quelques passes.
Ce doit être Nohebi... pensa la jeune femme.
Durant la pause, son petit frère lui avait appris leur défaite face à Nekoma, ainsi que le nom de leur nouvel adversaire.
Yüna les observa quelques instants, comme si cela pouvait lui permettre de percer à jour la stratégie des serpents et aider sa propre équipe.
Elle jeta ensuite un regard vers Fukurodani. Elle aperçut alors Akaashi envoyer des passes à ses coéquipiers afin d'échauffer les muscles des centraux et des ailiers. Le visage imperturbable et le regard tout aussi fermé qu'à l'ordinaire, il ne donnait pas l'impression d'avoir perdu son premier match officiel de l'année. Il ne donnait pas non plus l'air d'avoir gagné ; et la jeune femme se demanda si dans une telle situation, le brun saurait sourire.
Son aide au club de volley se faisait de plus en plus régulière, et elle avait déjà eu l'occasion à plusieurs reprise d'échanger avec le capitaine des chouettes. Sa conversation n'était pas désagréable et la châtain avait même découvert avec surprise que le garçon avait une voix plutôt douce qui contrastait avec son tempérament froid. Pour autant, on ne pouvait pas dire que c'était aux côtés d'Akaashi que Yüna rigolait le plus. Pour une raison obscure, ce dernier semblait distant, autant avec elle que ses coéquipiers. Comportement peu habituel pour un capitaine, il se contentait de suivre le mouvement en silence, et c'était seulement lors des matchs et de certains entraînements si le coach n'était pas là, qu'on pouvait l'écouter prendre la parole.
Ça lui donne un côté plutôt mystérieux, comme dans les films, rigola intérieurement la jeune femme en imaginant mal le brun coller au stéréotype du ténébreux au passé sombre et terrifiant que l'on retrouvait dans la plupart des œuvres hollywoodiennes.
— Le match opposant Fukurodani à Nohebi commencera dans quelques minutes. Afin de ne pas gêner les joueurs, nous prions les spectateurs et les journalistes de ne pas utiliser les flash lors des actions…
Yüna aperçut les deux équipes se rassembler autour de leurs coach respectifs.
— Bonne chance ! cria-t-elle en espérant que les joueurs l’écoutent.
Heureusement, les éliminatoires se déroulaient dans un petit gymnase ou les gradins ne dépassaient que de peu les terrains de volley.
— Tiens, c'est pas ta sœur, Oseki ? demanda Komi en levant les yeux vers châtain.
— Ah, si ! répondit le nouveau pointu de Fukurodani.
— Elle n'étais pas là ce matin, si ? intervint Akaashi avant d'attraper la gourde que lui tendait Yukie.
Son cadet hocha négativement la tête.
— Non, elle avait cours…
— C'est vrai qu'on est vendredi, s'exclama Totoya. Ça m'arrange, au moins je peux louper le contrôle de maths, hehe !
Au même moment, un rire moqueur s'éleva derrière eux.
— Vos nouveaux ont pas l'air bien finots…
Keiji se retourna vers le filet.
— Ueno Sobara, dit-il en plissant les yeux.
Il aperçut ensuite le numéro qu'arborait son maillot.
— C'est donc toi leur nouveau capitaine ? J'avais entendu parler d’Akama...
— Comme il est libéro, les coachs ont préféré choisir quelqu'un qui est plus souvent sur le terrain, répondit son adversaire. Je vois que c'est toi qui a été désigné pour Fukurodani. C'était prévisible... continua-t-il.
— C'est qui cette tête de piaf qui ose m'insul- rétorqua soudain Totoya avant d'être arrêté par Akaashi.
— Que le meilleur gagne, fit le brun.
Sobara esquissa un sourire pernicieux.
— On sait déjà qui va gagner, répondit-il.
Puis le garçon tourna les talons.
— J'vais m'le fai-
— Reste tranquille, le coupa Danno. Il ne faut pas répondre à ce genre de provocations.
— Shibuya a raison, intervint Akaashi. Nohebi se démarque par sa couardise et sa ruse.
— Pour avoir déjà joué contre eux, je peux vous assurer que des piques comme ça, on va en recevoir tout le long du match, renchérit Anahori.
— Mais il ne faut pas y prêter attention, reprit le capitaine. Sinon, on perd.
Puis le sifflait de l'arbitre annonça le début du match.
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— Tiens, elle ne porte pas l'uniforme du lycée, elle ? s'étonna Kaori en apercevant Yüna encourager l'équipe de Fukurodani.
— Oh, t'as raison ! s'exclama Bokuto avant de se lever pour rejoindre la jeune femme. Hey, t'es une supporter de l'équipe ?
La châtain sursauta en voyant le grisâtre s'exciter à côté d'elle.
Suzumeda leva les yeux au ciel. Il ne changerait donc jamais. Elle soupira donc avant de se lever à son tour et de rejoindre son ami.
— Tu vas te calmer, oui, le fâcha-t-elle. Tu vas finir par la faire flipper, Bokuto.
Bokuto, bokuto... ce nom disait quelques chose à Yüna. Ça y est ! C'est ce joueur dont me parle toujours Jush'. L'ancien pointu, je crois...
— Excuse-le, reprit Kaori. Tu es du lycée, nan ?
La châtain acquiesça d'un signe de tête.
— En première, et vous ?
— On était en terminal l'année dernière, s'exclama Koutarou. On est venu voir comment nos cadets s'en sortaient sans nous !
— Tu ne dois pas trop leur manquer, si tu veux mon avis, répliqua Suzumeda sur un ton taquin.
— Mais... pleurnicha le grisâtre dont la bonne humeur avait été stoppé net.
— Tu connais quelqu'un du club ? demanda Kaori. C'est plutôt rare que les autres élèves viennent encourager l'équipe en dehors des grosses compétitions...
— Mon petit frère est titulaire, répondit la jeune femme. C'est le numéro quatre, continua-t-elle non sans une pointe de fierté.
Bokuto se redressa subitement.
— Oh, s'écria-t-il. Tu parles de mon successeur ! T'es la sœur d'Oseki ? Je savais bien que ton visage me disait quelque chos-
Mais la main de Kaori qui s'abattît sur le haut de son crâne l'empêcha de continuer sa phrase.
— Je t'ai déjà dis de faire moins de bruit, le rabroua-t-elle.
— Attention, service pour le capitaine de Nohebi... intervint le commentateur. Et c'est une faute de filet, dommage.
— Ouf ! soupira Yüna dont l'attention s'était détournée de ses interlocuteurs pour se porter sur le match.
— Ah, Sobara vient s'incliner devant l'arbitre pour s'excuser, reprit le commentateur. Plutôt inhabituel comme comportement, mais assez fair-play de la part du joueur.
Yüna fronça le nez.
— Pourquoi il fait ça, lui ? On dirait qu'il veut acheter l'arbitre !
— C'est exactement ce qu'il cherche à faire, répondit Bokuto.
En se tournant vers lui, la châtain fut surprise. La tête baissée vers le match, un air profondément concentré et sérieux était plaqué sur le visage de l'argenté. Ce gain soudain de maturité était diamétralement opposé au comportement hyperactif qu'il avait eu quelques minutes plus tôt.
— C'est l'axe même du jeu de Nohebi, intervint Kaori. Ils sont fidèle au nom de leur lycée.
— Ça c'est sûr, s'écria Bokuto. De vrai serpents !
Yüna ne comprenait pas très bien où voulaient en venir ses aînés, mais quelque chose lui souffla que leurs remarques étaient tout sauf de bonne augure.
Et la châtain avait vu juste. Fidèles aux enseignements transmis par les joueurs précédents, Daisho Suguru, ancien capitaine de Nohebi, avait légué à ses cadets tous les principes sur lequel étaient fondés le jeu du club. C'est à dire un ballon fourbe aux trajectoires sournoises, et des courbettes vicieuses qui permettraient de grappiller le plus de points, peu importe ce qu'en dise la morale. Car si la devise officielle de Nohebi était "cunning and vision", l'officieuse clamée par les joueurs n'étaient autre que "tous les coups sont permis pour se saisir de la victoire".
— 'tain, fait chier, cracha Jushui entre ses dents.
— Reste calme, lui intima discrètement Akaashi avant de se remettre en position.
Fukurodani était en mauvaise posture. Il avait remporté le premier set de peu, mais le deuxième leur avait échappé de plusieurs points. Désormais, le match s'apprêtait à atteindre son zénith si Kuguri Nahoyasu, le pointu de Nohebi, faisait un ace. Les chouettes menaient vingt-quatre à vingt-trois, et un point de l'équipe adversaire les obligerait à atteindre le score de vingt-six avant de gagner ; en espérant, bien sûr, que Nohebi ne marque pas entre temps.
Akaashi fit claquer sa langue.
Si le match s'éternise, ce sera mauvais pour nous, pensa-t-il.
Face Nekoma, Fukurodani était monté jusqu'au vingt-huitième point, et cela avait déjà bien fatigué l'équipe. Sur ses conseils, le coach Yamiji avait fait rentrer à la place de ses titulaires en seconde, des remplaçants, afin qu'ils puissent se reposer quelques minutes de plus. Mais désormais, l'équipe était au complet, et Fukurodani avait épuisé tous ses changements de joueurs autorisés.
Les nouveaux n'étaient pas encore habitués aux conditions des grandes compétitions lycéennes ; et on ne pouvait pas dire que les dieux avaient été clément en les faisant jouer face à Nekoma puis Nohebi.
Par conséquent, Keiji ne se faisait aucune illusion. Si par miracle ils arrivaient à se qualifier pour les nationaux, ils ne dépasseraient sûrement pas les huitième de final.
— On la prend ! cria le brun à ses joueurs.
— Ouais ! lui répondirent ses coéquipiers de toute leur force.
Tous se mirent en position, puis le numéro quatre de Nohebi s’élança.
— J'ai ! s'écria Komi en rattrapant la balle. Merde, elle dévie... Désolé Akaashi !
— T'inquiète, s'exclama le capitaine avant de se placer sous le ballon.
Totoya est prêt à s'élancer, mais Oseki s'est fait bloquer juste avant et a la foi de recommencer, pensa-t-il. Hm, son envie de vengeance pourrait lui faire perdre la tête, mais si je ne lui fais pas la passe, il va se décourager en pensant, à tord, que je lui en veux.
— Oseki ! s'écria le passeur en lançant la balle vers l’attaquant.
Le blanc acquiesça d'un signe de tête avant de s’élancer.
Face à lui se dressait un mur de près de trois mètres, mais cela n'effraya pas le jeune pointu qui mit toute sa force pour que son équipe gagne grâce à son intervention.
Merde, elle va être sur la ligne, pesta Ueno. Elle va passer.
Le capitaine qui était à l'arrière se décala de quelques centimètres sur la gauche afin de bloquer la vision de l'arbitre qui était derrière. Ainsi, quand la balle frappa le terrain, impossible pour ce dernier de voir si le point était accordé ou non à Fukurodani. Dans le doute, il fut décidé d'annuler l'action, attisant un peu plus la rage des chouettes qui voyaient leur point gagnant s’envoler.
— Tch, ils ont refait leur coup d'enfoirés, grammela Bento.
Akaashi plissa les yeux en observant Ueno s'excuser d'avoir "involontairement" gêné l’arbitrage.
— C'était à prévoir... soupira-t-il.
Et comme l'avait pressenti le capitaine de Fukurodani, les chouettes se firent briser les ailes par les crocs acérés des serpents.
À bout de nerf, plusieurs joueurs s'effondrèrent en larmes.
— Je... Je suis désolé... sanglota Jushui à son capitaine.
Akaashi observa du coin de l'œil son coéquipier accroupi.
— Tu n'as pas à t'excuser, dit-il en lui offrant une tape amical dans le dos. Au volley, la défaite et la victoire dépendent de tous les joueurs, même ceux assit sur le banc. C'est ça, une équipe.
Oseki leva ses yeux pour le dévisager.
— Mais si j'avais réussi à marquer je-
— Peut-être qu'en te faisant une meilleure passe, ou si Komi avait mieux réussi sa réception, tu aurais pu marquer, le coupa Akaashi.
— Eh ! protesta le libéro.
— T'as frappé de toutes tes forces et ta trajectoire était bonne à chaque fois, reprit le brun, c'était ça le rôle qui t'incombait. Ce qu'il se passe avant ou après que tu aies touché le ballon n'est pas de ton ressort.
En écoutant son capitaine le réconforter, Jushui sentit ses larmes inonder ses yeux une fois de plus.
— Aller, lève toi, continua Keiji. On va remercier le public.
Son cadet le suivit.
— Merci ! s'écria le capitaine avant de saluer les spectateurs et d'être imité par ses coéquipiers.
C'est en silence que les lycéens rejoignirent les vestiaires. Par respect pour la défaite qui broyait actuellement les méninges de ses joueurs, le coach préféra attendre qu'ils se soient changés avant de leur parler.
— Oh, Suzumeda, je ne m'étais pas trompé, c'est bien toi qui était là-haut, s'exclama-t-il en apercevant son ancienne manageuse.
— Bokuto n'était pas avec toi ? J'ai cru l'apercevoir, tout à l'heure, demanda Yukie.
— Il avait un rendez-vous et a dû partir plus tôt, expliqua Kaori.
— Désolée pour votre défaite, intervint Yüna en s’inclinant.
Grâce au match, la jeune fille avait pu faire connaissance avec les deux anciens de Fukurodani. Exprimer sa colère face à l'injustice avait le don de rapprocher les gens.
— C'est gentil mais tu n'y es pour rien, Oseki, répondit le coach en se frottant l'arrière de la tête. Ils ont tout donné, on était simplement pas assez près. C'est la faute à personne et tout le monde à la fois, soupira-t-il. Mais je crois que ton frère ne l'a pas encore intégré…
Monsieur Takeyuki se retourna lorsque les jeunes Volleyeurs sortirent du vestiaire.
Yüna aperçut alors la tête effondrée de son frère, et cela lui sera le cœur. De ses propres yeux, elle avait assisté, impuissante, au jeu déloyale de Nohebi ; et une violente envie de manger du serpent grillé fit bouillonner ses veines.
— Je sais ce que tu te dis, lui chuchota Yukie. Mais oublie, les décisions des arbitres sont indiscutables. On a perdu, il faut l’accepter.
— Mais, c'est totalement injuste !
— Techniquement, ils n'ont commis aucune faute, intervint Kaori. Leur jeu est dégueulasse, mais il est en règle…
— Bon, mes petits gars, venez, je vais vous payer des ramen, s'exclama le coach afin de remettre du baume dans le cœur de ses joueurs. Venez aussi, les filles, continua-t-il en se retournant vers les supportrices. Je ne suis pas à trois couverts près, haha. On va aller dans un resto pas loin, ça évitera de prendre le mini bus.
Sur le chemin, Yüna décida d'aller voir son frère. Ce dernier était entouré de son capitaine et d'un autre garçon de sa classe, Bento Totoya, si sa mémoire était bonne.
— Aller, Oseki, t'en fait pas, on les aura la prochaine fois ! essaya de le consoler le roux.
Le pointu acquiesça d'un bref signe de tête avant de renifler bruyamment.
— La défaite n'est pas mauvaise, en soit, intervint Akaashi. Elle nous permet de cibler nos points faibles et de nous améliorer. Ce qui est mauvais, c'est si tu décides de jouer toute ta vie sur un simple échec.
Ses deux cadets restaient silencieux, écoutant avec concentration les propos du brun.
— Ce soir, repensez aux compétences qui vous ont manqué pour réussir. Et revenez lundi avec vos nouveaux objectifs clairement en tête. Nous travaillerons dessus tous ensemble.
Les propos que tenaient Akaashi étaient si remplis de sagesse, que Yüna n'avait pas trouvé le courage de l'interrompre. Après ces mots, elle avait vu le visage de son petit frère s'éclaircir et une volonté nouvelle briller dans ses yeux. Un profond sentiment de gratitude vis à vis du brun naquit dans sa poitrine, et la jeune femme profita que ses cadets aient accéléré le pas sans s'en rendre compte pour aborder le capitaine, désormais seul.
— Merci, dit-elle en se postant près de lui.
Akaashi arqua un sourcil.
— De ? fit-il, ne comprenant pas ce qu'il avait fait pour recevoir ces remerciements.
— Ce que tu as dit à Jush', expliqua la jeune femme, je m'apprêtais à lui remonter le moral, mais tu m'as coupé l'herbe sous le pied, répondit-elle avec un léger rire.
Akaashi fit dévier ses yeux sur le jeune pointu qui marchait devant lui.
— Je n'ai fait que jouer mon rôle de capitaine jusqu'au bout. Ce n'est rien de très extraordinaire.
— Peut-être, mais tes paroles ont su le remotiver, insista Yüna. Alors rien que pour ça, je te remercie.
Elle lui sourit puis accéléra le pas afin de rejoindre Yukie et Kaori, laissant un Akaashi perplexe devant sa réaction.
— Suzumeda, intervint le coach lorsqu'ils furent installer au restaurant. Demande à Bokuto de nous rejoindre, s'il le peut. Ça fait un moment que je n'ai pas vu ce drôle d’énergumène.
L'ancienne manageuse s’exécuta.
— Il arrive, informa-t-elle. Son rendez-vous est déjà terminé.
— Pense à lui envoyer ta localisation alors, renchérit Yüna. Sinon, il risque de se perdre…
— Bien vu, répondit Kaori en lâchant un rire moqueur.
Shirofuku les dévisagea.
— Dis donc, tu l'as cerné vachement vite, notre Bokuto, railla-t-elle en se tournant vers Yüna.
— Il me fair penser à Jush' sur pas mal de points... expliqua la jeune femme.
— T'as rencontré le champion ? s'étonna Komi.
— Il était dans les gradins, intervint Keiji. Je pense qu'ils ont dû se rencontrer à ce moment là.
La châtain acquiesça.
— Le côté tête en l'air de Bokuto passe difficilement inaperçu... renchérit le brun en feuilletant le menu.
Anahori rigola.
— Je crois que tu ne te rend pas compte d'à quel point c'est compliqué pour les gens normaux de le cerner.
— J'avoue, intervint Komi. Je pensais que t'étais le seul à avoir un décodeur spécial "cinquième As ».
— Mais t'as visiblement de la concurrence, insista Anahori.
— Pour qu'il y ait de la concurrence, il faudrait d'abord un marché, répondit Akaashi de son ton monocorde.
— Hey, Hey, Heeey !
Bokuto entra en grande trombe dans le restaurant.
Keiji soupira avant de le sermonner.
— Ne crie pas comme ça.
— Akaaashi, pleurnicha l'argenté. On s'est pas vu depuis longtemps, pourquoi t'es méchant ?
— On s'est vu à midi…
— Mais on n’a pas eu le temps de parler !
Le brun se contenta de soupirer à nouveau.
— Allez, viens t'asseoir, s'exclama le coach.
L'ancien pointu de Fukurodani prit alors place à côté du nouveau capitaine.
— Oh, des nouilles aux wasabi ! s'écrièrent Bokuto et Oseki en même temps.
Les deux numéros quatre échangèrent un regard entendu.
— Je te dé- commença Keiji avant de se faire couper la parole.
— Je te les déconseille, Jush', déclara Yüna. Ça promet d'être assez fort, et tu n'aimes pas les plat trop relevés. Je pense que toi aussi, Bokuto, si vous vous ressemblez autant que vous en avez l’air.
— Ouaaaa, s'écria alors l'argenté. T'as raison, je vais prendre des ramens Tokontsu !
De son côté, Akaashi était perplexe. La jeune femme l'avait devancé dans son avertissement, et si le côté tête en l'air de son ami était facilement devinable, qu'il déteste les plat trop relevés n'était pas marqué sur son visage.
Malgré la défaite qui gangrenait le cœur de tous les joueurs, les ramens qu'ils partagèrent dans la convivialité et la chaleur de leurs coéquipiers et supporters fit rapidement grandir une nouvelle fleur de détermination.
— La prochaine fois, on va les écraser ! s'écria Totoya.
— Ouais ! affirmèrent les autres secondes.
— Commencer leur premier tournois par deux défaites, c'est pas facile, facile... soupira Anahori. Mais ils ont l'air de plutôt bien s'en remettre, finalement.
— Ça, c'est grâce au super discours de notre capitaine ! s'exclama Komi en sautant au cou d’Akaashi.
— C'est vrai qu'il avait de la gueule, renchérit Onaga.
Keiji fronça les sourcils.
— Vous étiez là ?
Ses amis hochèrent négativement la tête.
— Non, mais Oseki et Totoya se sont empressés de le répéter aux autres, expliqua le libero.
— Avec plus au moins de difficultés, railla Anahori. Mais le principal a été compris, je crois.
— Oooh, je savais que j'avais bien fait de te choisir pour me remplacer ! s'exclama Bokuto en attrapant son meilleur ami par les épaules.
Yüna rigola.
— C'est vrai que tu as utilisé des mots un peu complexe, fit la jeune femme en se tournant vers le brun. Mon frère n'est pas un grand intellectuel... soupira-t-elle.
— T'en fais pas, s'exclama soudain Yukie. Si Akaashi peut communiquer avec Bokuto et Komi, alors il peut parler avec tout le monde.
Anahori et Onaga ne purent se retenir de rire. Même Keiji eut un rictus qui retroussa légèrement ses lèvres.
— Eh ! protestèrent les garçons.
— C'est quoi ces balles gratuites ?! s'offusqua le libéro.
— Oups, répondit la jeune femme en haussant les épaules, l'air faussement navré.
Elle porta ensuite son bol à ses lèvres pour boire le bouillon de son ramen avec avidité.
— Bon, on va pas tarder à y aller, soupira le coach en se relevant.
— Merci beaucoup, s'exclama Akaashi, intimant ainsi à ses coéquipiers de faire de même.
— Haha, c'est pas grand chose... répondit monsieur Yamiji. Les filles, continua-t-il en se tournant vers Yüna et Kaori. Vous voulez qu'on vous ramène ? Il fait déjà nuit.
— J'ai un appartement juste à côté, fit Suzumeda.
— C'est bon pour moi aussi, informa Yüna.
Elle sortit ensuite un casque de son sac.
— Oua, t'as une moto ?! s'écrièrent quelques élèves du club de volley.
— Un super cub, plus précisément, expliqua la jeune femme. Mais c'est encore mieux !
Elle laissa fièrement les coéquipiers de son frangin inspecter, les yeux brillants, son casque et ses gants.
— J'ai un équipement pour toi aussi, si tu veux, continua-t-elle en se tournant vers son frère.
— Je préfère partir avec les gars, répondit ce dernier.
— Comme tu veux, fit sa sœur en haussant les épaules. Mais tu vas devoir rentrer à pied du lycée à chez nous…
La jeune femme remercia une nouvelle fois monsieur Yamiji pour le repas, puis après avoir salué les membres du club, elle sortit.
— T'as sœur est définitivement tout sauf ordinaire ! s'écria Komi avant de se retourner vers Akaashi, comme souhaitant que le brun retire les propos qu'il avait proféré en début d’année.
Keiji ignora les regards du libero. Il est vrai que cette Yüna Oseki était bien loin de l'étiquette "simple et prévisible" qu'il lui avait collé sur le front en avril. Mais le brun ne comptait pas s'excuser pour autant, car pour lui ce n'avait jamais été une insulte. Parfois, la constance et la bonhomie n'étaient pas de mauvaise chose. C'était d'ailleurs les deux adjectifs qui qualifiaient le mieux sa vie.
— Et surtout, renchérit Anahori, elle arrive elle aussi à cerner Bokuto !
Les élèves du club continuaient de s'exclamer sur les qualités de la châtain.
— Pour tout ceux qui connaissent l'énergumène, cette compétence pèse lourd dans un CV ! railla Komi.
— Mais, pleurnicha Koutarou, vous avez fini de parler de moi comme si j'étais pas là ?! Et puis je suis pas si facilement cernable que ça, quand même…
— Dis ça au carnet d'Akaashi, rétorqua Kaori.
— Je me demande si elle serait capable dans tenir un, elle aussi, intervint Yukie. Pourrait-elle prévoir toutes ses actions et celles de son frère sur plusieurs semaines ?
— Faut peut-être pas abuser, soupira Anahori. Ça, y a que Akaashi qui est capable d'un tel prodige...
᳂᳂᳂
Bon, 23h35... Je suis dans les temps, non ?
C'est l'anniversaire de ma correctrice aujourd'hui, grosse pensée à elle ♡
Prenez soin de vous d'ici la semaine prochaine 💕
Gros bisous,
Crunch~
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