𝗦𝗲𝗿𝘃𝗶𝗰𝗲 - 𝐏𝐫𝐨𝐥𝐨𝐠𝐮𝐞
《 𝓜𝓮𝓼𝓭𝓪𝓶𝓮𝓼, 𝓶𝓮𝓼𝓭𝓮𝓶𝓸𝓲𝓼𝓮𝓵𝓵𝓮𝓼, 𝓶𝓸𝓷𝓼𝓲𝓮𝓾𝓻𝓼, 𝓿𝓸𝓲𝓬𝓲 𝓺𝓾𝓮 𝓼'𝓸𝓾𝓿𝓻𝓮𝓷𝓽 𝓵𝓮 𝓵𝓲𝓿𝓻𝓮 𝓭𝓾 𝓽𝓮𝓶𝓹𝓼, 𝓪𝓿𝓮𝓬 𝓵𝓮 𝓿𝓮𝓻𝓽𝓲𝓰𝓮 𝓭𝓮 𝓼𝓮𝓼 𝓹𝓪𝓰𝓮𝓼 𝓫𝓵𝓪𝓷𝓬𝓱𝓮𝓼 ~ 𝓥.𝓖.𝓔 》
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La brise printanière caressa ma joue. Son souffle mêla ainsi à mes cheveux quelques pétales de fleurs qui couronnaient l'atmosphère en ce début d'avril.
Assise sur les marches devant mon immeuble, je l’attendais.
Je pris alors une profonde inspiration. L'odeur sucrée de l'alizé vint me conforter dans l'idée que, cette année encore, tout se passerait bien.
Comme le vent qui faisait danser les feuilles des arbres, je laissai ainsi mes pensées défiler mes souvenirs. Ma vie avait bien changé en un an. La tête baissée, les épaules rentrées, ma timidité excessive me masquait aux yeux du monde. Mais ses prunelles ambrées tournèrent les projecteurs sur moi, m'obligeant ainsi à sortir de l'ombre. Et au rythme que ses ailes se déployaient pour fouler le ballon, sa force de caractère dissipa mon angoisse.
— Hitoka, je suis là !
Je tournai la tête pour apercevoir Shôyo descendre de son vélo avec cet éternelle sourire qui respirait la joie de vivre.
— J'ai ajouté un porte bagage pour tu puisses monter derrière, me dit-il en pointant fièrement du doigts son invention.
— Tu... Tu es sûr que c'est solide ? demandai-je, perplexe, en observant les deux petites planches en bois qui recouvraient le dessus de la roue arrière.
— T'en fais pas, je l'ai testé sur Natsu !
Il conclut sa phrase en levant son pouce.
Je lâchai un petit rire.
Pauvre petite sœur... me dis-je.
Il fallait dire qu'à part avec un ballon, Shôyo n'était pas très habile.
— Tu montes ? Il faut qu'on se dépêche si on ne veut pas arriver en retard…
J'acquiesçai d'un signe de tête avant de m'assoir sur le siège improvisé.
— Met juste ça, au cas ou, fit Hinata en me tendant un casque.
Je lui rendis un regard peu assuré, ce qui le fit rire.
— T'inquiète je t'ai dis, c'est simplement pour ne pas me fair engueuler par ta mère, s'exclama-t-il avant de continuer plus bas, elle peut vraiment être terrifiante, parfois…
Je le surpris alors frissonner et cela me fit rire à mon tour.
Il est vrai que sous ses airs autoritaires, ma mère était plutôt intimidante ; et j'avais eu la surprise de constater que cette aura inquiétante pouvait se renforcer face à certaines personnes, comme cela c'était produit lorsque je lui avais présenté Shôyo comme mon petit ami.
À la pensée que je sortais désormais avec lui depuis quelques mois, je sentis mes joues se réchauffer. Tout ça était encore nouveau pour moi.
— On arrive dans la montée, accroche-toi si tu veux pas tomber, m'indiqua Hinata de la manière la plus banale qui soit.
Lui n'avait décidément jamais l'air gêné, et c'était peut-être cette part là de sa personnalité que je lui enviais le plus.
J'hésitai quelques instants, mais en me sentant glisser lorsque la pente débuta, j'enroulai bien vite mes bras autour de son torse.
Je serrai précipitamment les yeux, essayant tant bien que mal de calmer mon trouble. Les paupières closes, mon oreille collée contre son dos, je me laissai alors inconsciemment bercée par les pulsations de son cœur qui résonnaient dans tous son corps à cause de l'effort physique. La brise porta ainsi jusqu'à moi les fragrances rassurantes de son parfum que je connaissais bien, et je retrouvai rapidement mon calme.
C'était Shoyo que je tenais dans mes bras. Ce n'était que lui, ce roux à peine plus grand que moi mais dont la volonté et la joie de vivre avez su me libérer de mon carcan. Ce n'était que lui, et c'était profondément rassurant.
Je resserrai mon étreinte.
— Ça va ? me cria-t-il entre deux soupirs.
— Hm ! j'acquiesçai d'un signe de tête.
Je le vis alors sourire avant de se reconcentrer sur la route.
Oui, ce n'était que lui, et à ce moment mon cœur me soufflait que je n'avais besoin de personne d’autre.
Mais j'aurais dû me douter, lorsque les Moires ont ris, que dans le livre du temps, le vertige qui accompagne ses pages blanches se comblent souvent d'imprévus soufflées par le Destin.
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