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Le matin se levait doucement sur la ville de Trost, les oiseaux chantaient au vu de la beauté de cette journée. Le Soleil rayonnait déjà haut dans le ciel, aucun nuage à l'horizon. Eve, dans son lit, ne cessait de se retourner. C'était aujourd'hui qu'elle partait de son chez elle, qu'elle quittait sa famille pendant trois longues années, qu'elle abandonnerait sa vie paisible d'auparavant. Elle allait laisser place à une nouvelle Eve, une plus forte, plus mâture, une étant capable de prendre de bonnes décisions et n'étant pas lâche. Elle était prête à changer, à accomplir ses désirs les plus profonds et ne pas se faire marcher dessus. Et pour ça, elle allait intégrer l'armée puis le Bataillon d'Exploration tel que Lilith et Adam, ses parents. La brunette partait avec un sérieux avantage vu son expérience. La seule chose qu'elle devait acquérir était le charisme qu'il fallait pour qu'elle soit respectée.

L'adolescente se leva enfin, elle devait être au camp d'entraînement à huit heures pile et même si son fidèle manque de ponctualité lui jouait terriblement des tours, elle comptait bien arriver à l'heure aujourd'hui. La jeune femme s'habilla rapidement d'une tenue convenable et confortable avant de regarder une dernière fois sa chambre. Une grande pièce baignée dans la lumière. Ses murs étaient d'un blanc immaculés, une grande bibliothèque où on retrouvait de nombreux écrits connus part leur sens de jugement et fin tragique. Ses hématites s'éternisèrent sur sa bibliothèque, notamment sur les livres concernant les titans. C'était sa mère, Lilith, qui lui avait donné néanmoins, elle n'avait pas oublié de rajouter ses propres touches personnelles. De nombreuses informations ainsi que plusieurs dessins de ceux-ci avaient été ajoutés. L'adolescente détourna les yeux de son précieux trésor et descendit finalement les escaliers en n'oubliant pas de fermer une dernière fois sa porte de chambre. En arrivant dans le salon, elle remarqua qu'aucun de ses parents n'étaient là, probablement étaient-ils déjà présents à leur entraînement quotidien ? La brunette haussa les épaules et, ayant déjà fait des adieux à cette maison mais aussi à ses parents la veille au soir, elle partit sans laisser aucune trace derrière elle. Maintenant, ces instants vécus n'étaient qu'éphémères face au reste qu'elle s'apprêtait à vivre. Si les passants se pressaient en rentrant de la boulangerie, elle, elle marchait gaiement et la tête haute. La brune venait même à siffloter alors que les villageois se pressaient d'autant plus, le temps se couvrant de plus en plus et la pluie commençant à couler sur ces corps pleins de vie. Mais qu'importe, rien ne pourrait lui gâcher sa journée et encore moins une averse au vu de son appréciation envers celle-ci. Eve continua tranquillement son chemin dans les rues qui se vidaient petit à petit avant d'arriver à la place centrale. Elle remarqua une charrette où des personnes assises y avaient pris place. Automatiquement, la jeune femme se précipita vers le carrossier en lui souriant jovialement.

– Cette charrette va bien au Camp d'Entraînement de Trost ? Demanda-t-elle calmement tandis qu'un vieil homme se retourna vers elle. Eve constata qu'il avait une barbe fraîchement rasée, des petites billes émeraudes ridées ainsi qu'un début de calvitie. Il portait une chemise froissée blanche ainsi qu'un pantalon brun foncé. Des bottes noires portées et deux bretelles brunes attachées à son bas. L'homme ayant une pipe en bouche haussa un sourcil sceptique à la vision qu'offrait l'adolescente.

– J'ai l'impression que plus le temps passe, plus on envoie des enfants à l'abattoir. Tu vas servir de pâté aux titans, toi aussi ? Ou bien tu comptes rentrer près de son Altesse ? Questionna-t-il d'un ton sarcastique. La noiraude pencha sa tête sur le côté, ne voulant répondre d'une manière désagréable pour ne pas remettre le vieil homme à sa place. Néanmoins, en se rappelant qu'elle avait promis de ne plus se laisser faire, elle se redressa fièrement. Un sourire qui se voulait mauvais prit place sur son visage angélique.

– En effet et j'ai l'impression que plus le temps passe, plus les gens deviennent de terribles cons. Répliqua-t-elle d'un ton farouche. L'homme, offusqué, fronça ses sourcils de colère avant de reprendre une bouffée de sa pipe.

– Les mômes c'est plus ce que c'était avant. Une belle bande d'impolis. Monte derrière, on va partir sale gosse. Dit-il tandis que son visage prit une teinte cramoisie et qu'une de ses veines pulsa à son front. Eve, ne voulant se laisser impressionner, ne quitta pas une seule fois son rôle et alla dignement à l'arrière en s'installa tranquillement.

Sa valise au pied, la femme observa les voyageurs qui se rendraient au même endroit qu'elle. Elle y découvrit d'abord un jeune homme ayant à peu près son âge, des cheveux courts d'un roux vif et de magnifiques yeux verts pommes. Elle ne doutait nullement qu'il devait plaire à de nombreuses femmes. A ses côtés, un homme plus âgé aux cheveux bruns foncés partant même sur du noir. Il devait avoir près de la trentaine et accordait un regard trop lourd sur la brunette. Elle en venait même à se demander si elle avait fait quelque chose de mal mais elle passa outre ce détail. Après tout, peut-être que lui aussi essayait de les analyser comme elle le faisait en ce moment-même. Les yeux anthracites de la brune se portèrent par la suite sur une magnifique femme blonde aux cheveux longs. Ses yeux comme l'océan allaient parfaitement avec son teint clair. Et juste à côté d'Eve se trouvait un autre homme, dans la trentaine également, qui avait le regard perdu dans le vague. Elle ne fit pas plus attention à lui, de peur qu'il la trouve étrange à regarder le monde comme ça. La pluie continuait à s'abattre sur eux malgré la forte chaleur de cet été. La brunette regarda devant elle et constata que cet homme l'observait à nouveau, ce qui lui provoqua une horde de frissons.

– Puis-je vous demander pourquoi vous m'observez comme un chien qui attend son repas ? Se risqua à demander Eve, le cœur battant la chamade alors qu'un sourire gêné parsemé son visage. Tout le monde se retourna vers elle alors que le concerné leva les yeux au ciel, agissant comme-si de rien ne s'était passé. Le roux fronça ses sourcils d'incompréhension en regardant la nouvelle arrivée.

– Qu'est-ce que tu racontes ? Je ne te regarde pas. Affirma le roux alors que la femme souffla exaspérée face à ce comportement. Elle pointa du doigt l'homme à ses côtés.

– Je ne parlais pas de vous mais bien de lui. Vous savez qu'agir comme-si de rien n'était ne vous aidera en rien. Vous êtes encore plus suspect en faisant ça... Commenta-t-elle avec un regard qui se faisait de plus en plus sombre. Cependant, aucune réponse ne vient.

– Il me semble que la demoiselle vous a adressé la parole, non ? Surenchérit le roux alors que la plus âgée soupira d'agacement.

– Allez-vous daignez me répondre ou vais-je devoir attendre une invitation ? Lança-t-elle ironiquement. S'il y avait bien quelque chose qu'elle haïssait plus que tout, c'était les hommes qui n'assumaient pas leurs regards baladeurs. D'autant plus quand c'était de vieux pervers qui se prenaient pour les maîtres du monde à nier leurs faits. Elle espérait de tout cœur que cet homme n'en faisait pas partie.

– Quoi ? Demanda l'homme, visiblement irrité face à ses propos véridiques. Il la regardait dans les yeux avant de froncer lentement les sourcils.

– Ne me faites pas répéter. Ça m'agace beaucoup trop rapidement. Vous avez des oreilles autant vous en servir autant que possible, d'autant plus si vous comptez intégrer l'armée. Après, je dis ça pour vous, bien entendu mais je dois tout de même avouer que ça m'importe peu ce que vous devenez une fois arrivé là-haut. Déclara-t-elle d'une voix des plus tranchantes.

– Sale petite peste. Que veux-tu que je te dise ? Et bien, oui je t'ai regardé. Et donc ? J'ai bien des yeux pour voir alors autant m'en servir. Comme j'ai des mains faites pour toucher les choses. Expliqua-t-il insolemment sous les regards choqués de tous les voyageurs. L'homme assis aux côtés d'Eve qui semblait auparavant dans ses pensées regarda avec écœurement le concerné.

– J'ai une fille d'à peu près son âge, l'auriez-vous regardé comme vous le faites maintenant ? Auriez-vous osé lui prononcer les mêmes mots sans même sourciller ou avoir honte ? Parce que moi, j'ai honte. J'ai honte qu'un homme de mon âge se comporte comme une merde et un pédophile envers une gamine qui n'a rien demandé. J'ai terriblement honte de vos manières. Êtes-vous père ? Avez-vous de la famille comme une mère ou une sœur ? Questionna calmement l'homme avec un regard mauvais. Son homologue l'observa en haussant les épaules.

– En quoi ça vous regarde ? Bien-sûr que j'ai une mère. Répondit-il sèchement, visiblement fier de ses dires. Le second homme sourit en coin.

– Bien alors, je lui dirai que c'est une belle femme. Je l'observerai comme si ce n'était qu'un morceau de viande. Je lui ferai des regards tellement lourds de sens et je la séduirai lentement sans que tu ne puisses dire en serait-ce qu'un seul mot. Je la ferai sentir comme ton propre père n'a jamais pu la faire sentir. Je l'entendrai crier mon nom toute la nuit et en redemander encore et encore. Et une fois que cela sera fait, je viendrai te voir. Je te dirai comment j'ai passé ma nuit avec ta mère. Je te ferai sortir de tes gonds et tu seras tellement énervé et dégoûté que j'ai pu prendre la femme qui t'as donné vie si facilement. Provoqua doucement le sauveur. Eve choquée par ses propos regarda le garçon de son âge visiblement tout aussi surpris qu'elle.

– Qu'est-ce que tu as dis ?! Je vais faire de ta vie un enfer. Je te brûlerai. N'ose même pas parler une seule fois de ma mère. Je vais te le faire payer. Tu n'es qu'une pourriture. S'horripila le libidineux. Sans prendre la peine de réfléchir, celui-ci se leva et s'approcha dangereusement du second homme. La noiraude se recula immédiatement tandis que le père de famille ne se laissa pas faire et, en seulement un seul coup, le pervers fut mis à terre sans une seule difficulté. Eve, bouche bée, sourit à son héro.

– Merci énormément pour votre aide, c'est très gentil de votre part de ne pas avoir usé de la solidarité masculine. Fit-elle aux deux hommes. Le roux hocha simplement la tête en lui faisant un petit sourire tandis que la père de famille l'ébouriffait doucement, ne voulant la perturber plus que cela.

– Je l'ai déjà dit, j'ai une fille de ton âge également et je n'aurai jamais cautionné un tel acte. Si j'avais été ton père, cet homme serait probablement déjà mort à l'heure qu'il est. Répondit-il sans tact surprenant une nouvelle fois la future soldate qui effectua un signe de tête prouvant qu'elle avait bel et bien compris ses paroles. Elle sourit d'autant plus et regarda le ciel.

Cette année se montrait mouvementée.

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