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— J'suis désolée, vraiment, j'avais la tête ailleurs, S'excusa-t-elle en reculant de deux bons pas pour instaurer une distance raisonnable entre eux tandis que l'adolescent murmura de brefs mots pour lui indiquer qu'il n'y a rien de grave. Tu vas faire les courses ? Demanda-t-elle en regardant le sac dans sa main.

— Ouais, ma mère m'envoie acheter deux-trois trucs.

Tout naturellement, les deux adolescents continuèrent leurs routes ensembles jusqu'au supermarché, animé par leurs discussions — notamment monopoliser par Haru.

Il est vrai que l'adolescente parlait énormément, ce qui ne dérangeait par forcément Rin qui l'écoutait et lui répondait en de bref signe de tête pour montrer son attention.

— Tu as fini l'entraînement tôt, Remarqua-t-elle.

— Hum, j'avais pas le choix si je devais aider ma mère.

— D'ailleurs, Kioshi m'a parlé que vous avez bientôt le championnat régional ! Ça ira de gérer ça et le cours ?

— Oui. C'est pas une réelle compet,

— Comment ça ?

— Ça fait 3 ans d'affilés qu'on la gagne. On considère plus ça comme des matchs d'entrainements de plus haut niveau.

Haru hocha la tête, elle aurait aimé argumenter qu'il devait abuser dans ses propos et qu'un peu de modestie ne tuerait pas, mais il devait sans doute avoir raison. Elle ne s'y connaissait ni en foot, ni en championnat, et encore moins en niveau sportif. Mais elle se rappelait évidemment des frappes puissantes et du jeu stratèges de son équipe.

Mais une part d'Haru appréciait la touche de fierté dans la voix de Rin qu'il ne montrait qu'à très peu, préférant offrir des mots rudes et une attitude nonchalante quotidienne.

— D'ailleurs, pour le travail commun, on s'organise comment toi et moi ?

—Ah oui... Soupira-t-il, j'suis pas trop dessin t'sais, Avoua t-il.

— Bah, pourquoi t'as pas choisis autre chose ? Demanda-t-elle en penchant légèrement sa tête sur le côté pour montrer son incompréhension.

— Tu penses réellement j'ai eu le choix ?

À ces mots, Haru s'arrêta, se rappelant la scène où sa tâche avait quasiment été imposé. Elle le regarda avant de reprendre sa route,

— C'est pas mon soucis, fallait ce manifester avant.

Le noiraud ne put rétorquer qu'il venait d'arriver dans la boutique où Haru s'engouffra pour échapper aux paroles du lycéen.

L'adolescente vagabondait entre les rayons, tendant de temps en temps son bras pour attraper les articles dont elle avait besoin tandis que ses orbres couleurs réglisses arpentaient une à une, les étiquettes collées sur les différentes étagères.

Une fois son panier remplis d'un sandwich au thon, de stylos plumes ainsi que de feuille à carreau, Haru décida de se rendre à la caisse, non sans faire un détour pour trouver son camarade.

— T'as finis ? Lui demanda-t-elle alors que le concerné attrapait d'une main un pot de crème fraîche.

— Pas vraiment, je me dépêche, passe en premier.

Sur ses paroles, il bougea directement d'endroit, laissant l'adolescente pantoise. Elle fit demi-tour en direction des caisses, non sans un soupire.

Le magasin étant assez vide, que l'ébène finassa ses emplettes rapidement, trop rapidement qu'elle dut attendre son camarade à l'extérieur alors qu'elle se demandait pourquoi elle l'attendait si leurs chemins allaient se séparer dans moins d'une dizaine de minutes.

Pourtant, elle ne progressa pas sa marche et elle l'attendit malgré sa nature impatiente.

Elle souhaitait continuer à échanger avec lui, qu'il lui parle de sa passion, voir ses yeux s'illuminés lorsque l'on parlait du ballon rond, de le voir afficher aux yeux de tous ses grandes motivations ainsi que son attachement pour son club même si celui-ci ne le montrait guère.

Ses pensées à l'égard du jeune homme ne s'arrêtèrent que lorsque le concerné franchit la porte coulissante de sortie.

— Tant a mis du temps ! S'exclama-t-elle alors qu'elle ne reçut qu'en réponse, un regard en coin du ténébreux. Dit, tu regardes le foot professionnel à la télé ? Le questionna-t-elle une nouvelle fois tandis que les deux reprenaient leur chemin le long de la grande avenue.

— Hum, affirma-t-il d'un simple hochement de tête et d'un bruit inaudible.

— Tu devrais te dépêcher à mon avis de rentrer si tu veux pas rater le match de ce soir alors,

— Ta un grand frère ? Demanda-t-il vaguement, se demandant comment la brunette complètement à côté de la plaque en football pouvait savoir cette information, d'autant plus que ce n'était pas un match si important que cela.

— Nop, mais quand j'suis rentrée chez moi je l'ai vu à la télé, Mentit-elle un peu. Il estvraie qu'elle avait reçu vague de l'information à travers le téléviseur, mais elle l'avait plus entendue qu'écouter. Cela l'étonnait elle-même qu'elle se souvienne de cette info.

— Je vois... Répondit-il tout simplement alors qu'un silence les traversa. Pourtant, loin d'être gênée, Haru ne se sentait pas dans l'obligation de forcer celui-ci, et profitez de cet apaisements, animé par les doux chants des oiseaux et de la présence du footballeur à ses côtés. Mais, reprit-il après un bon instant, c'est un match amical et l'équipe du Japon est éclatée.

Éclater ? À ce point ? Rigola-t-elle au mot employé par son interlocuteur tandis que Rin se surprit à apprécier la mélodie de son rire cristallin. Il avait quelques choses de nouveau pour lui, de différent, comme si celui-ci était transparent et offrait une vue d'or sur les sentiments d'Haru. Il avait l'habitude de l'entendre toujours sous un ton poli, ne parlant ni trop fort ni trop bas, elle disait peu de grossièreté, s'asseyait toujours aussi droitement, rigolait discrètement et abordait toujours ce sourire aimable. Et même si cela ne devait durée qu'un court instant, ses commissures s'attira légèrement en la voyant aussi naturelle ; elle se permettait de parler fort, ne prenait pas de pincettes pour lui exprimer le fond de sa pensée, ne faisait pas attention à l'allure qu'elle avait, son rire, lui, faisait échos dans les oreilles des passants tandis qu'elle avait troqué son sourire aimable par une expression espiègle.

En repensant à ces petits détails, il se dit qu'il l'avait beaucoup, beaucoup trop, observer depuis qu'il la connaissait. Et son quotidien avait pris une allure différente par l'arrivée folle de la brunette à ses côtés. Il ne se côtoyait, certes, pas tous les jours, mais les petits moments passer aux côtés de la brune était-elle un petit moment de confort, il appréciait l'écouter parler autant et il pensa finalement qu'il souhaiterait la voir de la sorte plus souvent.

Et pour l'une des rares fois, Rin s'inquiétait un tant soit peu pour quelqu'un. Pas qu'il était de nature à ne pas montrer de compassion pour les sentiments d'autrui, juste qu'il ne les voyaient tout simplement pas. Pourtant, il fut surpris de sa propre personne lorsqu'il fait attention à une partie inconnue de l'adolescente aux cheveux de jais à ses côtés.

— Oh, c'est ici que je tourne je suis censée aller chez Rina, l'informa-t-elle tandis qu'il hocha la tête. Elle lui offrit un sourire et un signe de main alors qu'elle s'apprêtait à faire demi-tour, il l'a retenue.

— Attends, ton numéro.

— Hein ?

— Pour le devoir, j'ai besoin de ton numéro de téléphone.

Ah, euh, oui... attends, Paniqua-t-elle légèrement en sortant son propre téléphone pour que le brun marque le sien dans son cellulaire — car elle ne connaissait toujours pas son numéro.

— Et aussi, l'empêcha-t-il de partir encore une fois. Il plongea la main dans son sac avant d'y sortir deux articles qu'il avait dus précédemment acheter quand t-elle ne l'avait pas vu.

Lorsqu'il déposa les objets dans les mains de Haru, l'ébène se fit soudainement silencieuse alors que Rin commençait petit à petit à regretter son geste, peut-être qu'il c'était trop immiscer en voulant bien faire. Pourtant, la réaction de la brune le dissuada bien vite lorsqu'il aperçut un léger mouvement des commissures de Haru s'élever.

— Tu l'as vu ? Questionna-t-elle doucement alors qu'il hocha la tête.

— Avant que tu me rentres dedans.

Elle hocha la tête tandis qu'elle se décida à regarder une dernière fois les bandages et désinfectants qu'il lui avait donné avant de ranger le tout de son sac. Étant l'heure de partir, elle lui fit un signe de main définitif, non sans plusieurs remerciements à son égard avant de s'éloigner, le cœur plus léger.

Elle ne paniquait pas à l'idée qu'un de ses camarades ait pu apercevoir une facette d'elle qui lui était interdite de montrer en public. Peut-être car c'était Rin, il était certes nonchalant, pourtant lorsqu'elle se trouvait à ses côtés, il avait cette aura apaisante et calme qui lui faisait oublier, la noirceur de son quotidien. Et elle le remerciait pour ça.

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