𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝐗𝐗𝐈𝐕













— S  O  U  S    L  E  S    C  A  R  T  E  S —
cw — baiser non consenti













郷に入っては郷に従え


















             SES LEVRES SONT douces sur les miennes. Les yeux clos, je laisse la douce chaleur de son étreinte m’enivrer tandis que sa bouche se mue contre la mienne. Ma gorge est sèche et mon cœur, empreint de tachycardie. Mais jamais je ne me suis sentie si sereine.

             Il m’embrasse avec fougue, sa main plaquant mon torse au sien. Lovée dans son étreinte, mes paumes posées sur ses épaules, je sourie contre lui, au travers de notre baiser.

             Soudain, ses lippes glissent sur son menton avant de s’égarer sur ma mâchoire, remontant jusqu’à mon oreille avant d’attraper mon lobe entre ses dents. Un léger rire me prend, ivre de ses baisers. Ses lèvres poursuivent leur chemin jusqu’à mon cou, le recouvrant de baisers. Puis elles s’attardent sur mes clavicules.

             La tête basculée en arrière, je soupire sous ses lèvres. Celles-ci me font gémir sans pitié. Je ne parviens même pas à retenir mes cris de plaisir.

— Shanks…, je murmure.

— Je suis là, trésor, répond-t-il dans un sourire, relevant la tête en ma direction.

             Nos regards se croisent. Une lueur amusée et envieuse brille dans ses iris. L’envie de m’abandonner à lui à tout jamais me traverse.

— Je…, je soupire, incapable de mettre de l’ordre dans mes pensées.

— Que se passe-t-il, trésor ? Incapable de parler ?

             Sans même me laisser le temps de répondre, ses lèvres se posent à nouveau sur ma gorge, y déposant un sensuel baiser. Ma poitrine se soulève à cette sensation tandis qu’un gémissement étranglé traverse mes lèvres.

             Mon estomac se soulève.

— Non, je…

             Mais ma voix se perd dans un long soupir enivré. Jamais je n’ai été traversée de telles sensations, tel désir.

— Trésor, es-tu sûre de vouloir aller plus loin ? chuchote-t-il dans le creux de mon épaule.

             Frissonnant, je ne réponds pas tout de suite. Mais son souffle sur ma peau me grise tandis que je gémis.

— Tu sais, ce sera compliqué de cohabiter après…, avance-t-il.

— Tu veux dire que les couples tiennent difficilement quand ils sont cloitrés sur le même navire ? je chuchote dans un sourire enivré.

             Mais ses baisers s’immobilisent aussitôt et je le sens se raidir. Il ne bouge pas, se suspendant dans ses gestes. Pourtant, l’air se refroidi en un seul instant. Mon cœur rate un battement. Je comprends aussitôt sa gêne.

             Aussitôt, je recule, embarrassée et les joues brûlantes de gêne.

— Euh… Je sais pas quoi te dire (T/P), je crois qu’on s’est mal compris, tente-t-il. J’aime bien m’amuser mais…

— T’amuser avec une Impératrice !? je m’exclame en me levant abruptement. Je croyais que tu me respectais trop pour ça ! Pour un coup rapide et…

— Les femmes avec qui je couche sont tout à fait respectables, oppose-t-il en fronçant les sourcils, piqué au vif. 

— Tu sais très bien ce que je veux dire, j’oppose, lissant maladroitement mes vêtements pour me redonner une certaine contenance.

             Dans mon dos, j’entends le matelas craquer, signe qu’il s’est réajusté dessus. Je n’ose même pas le regarder, brûlante de honte.

— Ce que tu veux dire, c’est que tu vaux mieux que les autres ? demande-t-il.

             Un sursaut me prend.

— Je ne te croyais pas comme ça, lâche-t-il d’un air renfrogné et déçu.

             Mon cœur se serre en même temps que mes poings. Le ton de sa voix me fait l’effet d’une claque et j’ai conscience d’avoir été maladroite dans mes propos. Mais lui, lui m’a assurée qu’il ne me traiterait pas comme les autres par respect pour moi.

             Et voilà qu’il cherche à voir ce qu’il y a sous ma robe par pure habitude.

— Va te faire foutre, je crache en quittant la pièce, furieuse.

             Il ne cherche pas à me retenir, pas même quand je claque la porte derrière moi. Ma gorge se serre et des larmes imbibent mes yeux. Quel connard. Malgré son grand sourire et la gentillesse de sa personne, il reste un simple et vulgaire queutard.

             Tous ses discours sur la préciosité de ma personne n’ont servi qu’à me mettre dans son lit.

— Imperecea, tout va bien ? retentit une voix à ma droite.

             Tournant la tête, je remarque les boucles châtains de Theodor ainsi que son sourire attendrissant. Aussitôt, je me redresse, m’efforçant de reprendre une certaine contenance. L’homme, de son côté, semble remarquer que quelque chose me travaille.

             Ses sourcils se froncent.

— Shanks s’est-il permis une quelconque conduite inappropriée à votre égard ?

             Oui. Absolument. Mais je secoue la tête, balayant sa question pourtant fondée rapidement. Mon cœur se serre dans ma poitrine.

— Non, pas du tout. Il a juste été…fidèle à lui-même.

— Dois-je m’en occuper ? insiste Theodor.

— Non, voyons…, je commence avant d’asséner d’une voix venimeuse. Vous valez mieux que ça.

             Là-dessus, je marche en direction du pont principal, me détachant entièrement de la partie couverte du navire occupée par le pirate. Il me faut placer la plus grande distance possible entre moi et lui.

             Atteignant la vaste place, je regarde la mer s’étendant à perte de vue partout autour de nous. Et, dans mon dos, j’entends le châtain me suivre.

— Ben Beckmann a déclaré que nous accosterions bientôt sur une île, l’Île des Plaisirs. Les hommes sont excités à l’idée d’y être mais rien saura perturber ma mission auprès de vous, Impératrice.

             Aussitôt, je me raidis, tournant la tête en direction de l’homme sans quitter la mer des yeux, ne voulant trahir mes émotions en le laissant analyser mon regard.

— Comment ça, « plaisir » ? je demande.

— Et bien, une terre sublime avec des plantes exotiques, des plats délicats, de l’alcool à flot et... des femmes. Beaucoup de femmes. Enormément. Très belles. Peu vêtues. Très volontaires. Assez charm…

— J’ai compris, j’ai compris, je tonne entre mes dents serrées.

             L’homme se courbe en avant en marmonnant une excuse, visiblement embarrassé d’avoir été si froidement rappelé à l’ordre. Mais ma colère ne vient même pas de lui. Non. Elle vient encore et toujours du capitaine.

             Après m’avoir assuré que j’étais la plus précieuse femme d’entre toutes, avoir tenté de me mettre dans son lit, il ne sera plus qu’une question de seconde avant qu’il ne trouve une jolie créature et la gratifie de mille et un baisers.

             Un frisson me prend à cette simple pensée.

— Et cette île de malheur, on y sera quand ? je demande d’un air agacé.










— Ce soir, Imperecea.

 






































             Le ciel noir depuis plusieurs kilomètres s’illumine enfin. Mais le levé du soleil n’a rien à voir avec cela. Et le fait que tous les matelots soient à présent agglutinés à la rampe, fixant les nouvelles lumières me laisse à penser qu’ils ont attendus ce moment avec impatience.

             Un nuage rosé s’élève au-dessus de la mer, comme une brume dense. De celle-ci émane un délicat parfum fleuri se mélangeant à une fragrance vanillée qui fond sur la langue. Une seule inspiration et je sens ma colère de tantôt retomber drastiquement.

             Bientôt, nous nous enfonçons parmi la vapeur colorée, respirant longuement sa délicate odeur. Le pont se voit envahi des particules roses, sur mes bras flottent une substance similaire à de la barbe-à-papa, s’accrochant à moi.

             Partout autour, les marins courent, admirant dans des rires enivrés la sensation de la brume s’arrêtant sur eux.

— Ô toi, Voyageur des contrées éloignées…

             Soudain, mélodieux, un chœur. Des voix fluettes et maitrisées s’élevant de tous les recoins en même temps. Une symphonie de tendresse. Chantant pour nous accueillir.

— J’ai attendu désespérément que tu viennes…

             Mon cœur bat plus doucement, apaisé. Un sourire étire mes lèvres et mes jambes cèdent sous mon poids. Pourtant, je ne tombe pas, toujours flottante sur le pont principal, entourée de cette vapeur délicate.

— …ici, laisse-moi délicatement te soigner.

             Une chaleur s’amasse autour de moi, j’inspire profondément. Le bateau se déplace et moi avec même si je flotte au-dessus de lui.

— Toi, ravives la flamme qui jadis fut mienne.

             Une main délicate glisse sur ma joue. Un sourire me prend à ce contact doux et chaud. Les paupières mi-closes, je ne vois même pas l’auteur de ce geste. Mais je ne doute pas de sa bonté. Je ne veux pas qu’il arrête de me caresser.

— Embrasse mes lèvres, mon corps sera à toi…

             Autour de nous, le bateau continue sa traversée et la vapeur rosée s’amenuise de plus en plus. Mon corps retombe peu à peu, doucement, en direction du sol. Comme si la gravité revenait petit à petit, attendant que nous finissions de pénétrer cette vapeur.

— Guerrier de toutes les mers, entends ma douleur.

             Mon sourire ne faiblit pas et l’odeur dans mes narines envahit mon crâne pour de bon, m’ensorcelant. Jamais tel parfum n’a existé auparavant. Je me sens renaitre à chaque respiration.

— Mon seigneur, ai pitié d’une nymphe aux abois…

             Mon corps ne touche pas le pont principal et cesse de tomber avec lenteur. Autour de lui, deux bras épais viennent de jaillir, le soutenant avec fermeté. Un premier se situe dans l’articulation de mes genoux et un deuxième, sous mon dos. Ma tête tombe dans le vide, exposant ma gorge.

— Je saurais te récompenser avec douceur.

             Au-dessus de moi, le visage de l’homme apparait. Des traits particulièrement fins forment un visage hâlé paré de longs cheveux raides et noirs brillants et attirant mon regard. Ses yeux, similaires à deux ambres coruscantes, me fixent avec inquiétude.

             Son torse habillé d’une chemise en lin blanche lâche laisse voir le début de ses pectoraux travaillés.

— Tout va bien, mon Imperecea ? murmure-t-il de sa délicate voix grave.

             Jamais je n’ai vu si bel homme. Jamais mon corps n’a été traversé d’une telle fièvre. Jamais un regard ne m’a transpercée avec tant d’ardeur. Jamais je n’ai été si désireuse de succomber à mes plus bas instincts.

             Jamais.

             Il est l’ultime création.

— Vous semblez nauséeuse.

             Je le suis. Mais plus pour longtemps.

             Me redressant entièrement, je saisis la mâchoire finement taillée et comme gravée dans du marbre satiné de l’homme. Celui-ci me laisse faire, statique et affichant un visage neutre. Ses lèvres pulpeuses et pleines m’appellent, me hurlent de le rejoindre, de m’abandonner à leur joug.

             Ce que je consens à faire car il en va de ma survie, j’en ai la certitude.

— Imperecea, vous ne me reconnaissez pas ? demande-t-il doucement.

             Mes yeux se ferment. Je pose ma bouche sur la sienne. Une dense chaleur m’envahit et un gémissement s’écrase dans notre baiser. Je remue contre lui. Il demeure statique mais je ne parviens même pas à y songer, me contentant de garder cette position.

             Seulement, petit à petit, la chaleur retombe en moi. Un vent frais me secoue même, m’arrachant quelques frissons dorsaux et sueurs froides. Mes idées se font plus claires, maintenant débarrassées de cette dense brume rosée. Et je réalise pleinement ce qu’il se passe.

             Là, dans les bras d’un Voyageur qui accompagne Edward et Bosuard — Dan, je crois — j’ai succombé à des instincts que je ne me soupçonnais même pas d’avoir et l’ai embrassé à pleine bouche, gémissant même légèrement contre lui.

             Mes yeux s’écarquillent. Je l’embrasse encore. Et, juste en face de moi, il est immobile, visiblement pris de court par mon baiser. Sans même bouger les lèvres, n’y répondant pas, il refuse poliment mais n’ose pas s’écarter de ma personne.

             Aussitôt, je me recule, abasourdie.

— Oh non ! Non ! Qu’est-ce que j’ai fait !? C’est tellement embarrassant ! Je suis extrêmement désolée, vraiment ! je scande à toute vitesse, rongée par la honte.

             Un genou au sol, me tenant dans ses bras, ses traits tirés en une moue confuse s’animent soudain d’un sourire profondément bienveillant. Secouant légèrement la tête, il balaye ma confusion :

— Ne vous inquiétez pas ! Les Voyageurs racontent que cette brume rose vient du poumon de notre déesse de l’amour, elle enivre n’importe qui au point de lui faire croire que ceux qu’ils regardent sont les plus beaux êtres du monde.

— Quoi ? je m’alarme. Mais comment avez-vous résisté !?

— J’ai aussi été convaincu que vous étiez d’une beauté éblouissante et le suis toujours, admet-il. Mais étant donné que je connaissais les effets de la brume, je n’avais aucune envie d’en profiter pour répondre à ce baiser. Veuillez m’excuser, Imperecea.

— Non ! C’est à moi de m’excuser et…

             Mais une voix grave me coupe brutalement.

— Quand vous aurez fini de vous rouler des pelles, vous assisterez à notre arrivée sur l’Île des Plaisirs.

             Nous tournant, nous tombons nez-à-nez avec Shanks. Celui-ci est seul, droit comme un « I » et habillé de son habituel manteau noir flottant au grès du vent. Faisant face à la rampe et nous montrant le dos, il a néanmoins tourné la tête pour me regarder par-dessus son épaule.

             Et sa langue se fait aussi acérée qu’une larme lorsqu’il lâche brutalement :











— Sur l’Île des Plaisirs, il faut faire preuve d’une maitrise absolue de soi-même. En seras-tu seulement capable ?





















郷に入っては郷に従え















2182 mots

ça va se corser mdrrr

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