𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝐗𝐕𝐈𝐈𝐈
— S O U S L E S C A R T E S —
郷に入っては郷に従
— A VRAI DIRE, tu es la plus désirable de toutes.
Mon souffle se coupe dans ma poitrine tandis que mes yeux s’écarquillent. Autour de moi, l’odeur musquée de Shanks m’enivre. Elle se dégage en volutes autour de mon corps déjà engourdi par de lourds capitons se développant en moi.
Aucune réaction n’est visible de ma part. Mais une explosion de sensations m’envahit. Ce n’est pas qu’un simple compliment. Ces mots sont infiniment plus doux, revigorant.
Mon ventre est toujours pressé à son bras qu’il a fermement enroulé autour de ma taille, ma tête est légèrement penchée en arrière à cause de la sensation de ses lèvres sur mon cou, ses pectoraux se pressent à mon dos. L’impression qu’il m’abrite dans son étreinte, me protège de tous tout en m’exposant tel un trophée me prend.
Les yeux à présent mi-clos, la respiration sifflante, je n’écoute que mon corps. Celui-ci ne m’a jamais semblé aussi flottant, détaché de la réalité, élevé.
Chaque sensation est vive et lointaine à la fois. Mon cœur pulse avec ardeur dans ma cage thoracique, mon sang afflue à toute vitesse dans mes veines, me désorientant presque.
La barbe de Shanks dans mon cou, contre ma chair en même temps que ses lèvres, m’enivre.
— Trésor ? Tu aurais perdu ta langue ? susurre soudain sa voix chaude sous mon oreille.
Un faible soupir me prend.
— T’es vraiment une ordure, je lâche, les sourcils froncés pour lutter contre l’envie de m’abandonner contre lui.
— Vraiment ? Parce que je n’ai pas pu me retenir d’étreindre l’Impératrice ?
— Arrêtes de te moquer de mon titre, je tonne en entendant son ton moqueur.
Un rire le prend, faisant secouer son torse contre mon dos. Mes jambes fébriles ne me soutiennent plus, seul son bras le fait. Je suis échouée contre lui, à sa merci. Les efforts de cette journée m’avaient déjà épuisée mais la chaleur m’embrasant à présent a achevé de me consumer.
Je respire difficilement.
— Moi ? Me moquer ? répète-t-il. Mais pour qui me prends-tu, ma chère !
Son ton taquin ne me dupe pas le moins du monde. Cependant je n’arrive pas à répondre. La chaleur en moi engourdie bientôt le moindre de mes membres tandis que mes paupières achèvent de se fermer, me privant de la vue du soleil se couchant et du ciel orangé.
Jamais je n’ai connu tels désirs, telles sensations. Je frissonne contre lui, ma gorge est sèche. Si je n’étais pas aussi épuisée, je crois que je courrais me cacher à jamais tant la situation est humiliante.
Mais mon corps se fait si lourd que je n’arrive pas à tenir debout.
— Trésor ? appelle doucement Shanks, voyant que je ne réponds pas à sa provocation.
Seulement, là, même ma nuque m’abandonne et mon visage tombe brutalement sur ma poitrine.
— Trésor ? répète l’homme, cette fois-ci d’un ton sérieux, presque intrigué.
Je tente d’ouvrir la bouche, laisser filer un son, n’importe quoi pour lui expliquer que je suis trop fatiguée mais mes lèvres ainsi que mes cordes vocales ne répondent plus. Je ne ressens plus rien à l’exception de son corps à lui. Mes muscles semblent m’avoir lâché.
— Trésor ! appelle-t-il plus sérieusement, haussant le ton. (T/P) !
Mon cœur rate presque un battement en l’entendant utilisé mon véritable prénom de sa voix alarmée. De toute évidence, il ne s’attendait pas du tout à ce que mes forces m’abandonnent. Lui qui a pour habitude de ne me montrer que sa facette souriante, moqueuse et insouciante ne semble plus vraiment d’humeur à jouer l’enfant agaçant. Me voilà prise au dépourvue.
Ce n’est qu’une fatigue passagère due à un effort physique trop important au cours de la journée, il est en train de faire des montagnes de taupinières. Il s’inquiète pour rien.
— (T/P) !
Il me secoue légèrement. Mais mon corps ne réagit pas. J’ai tout à fait conscience de ce qu’il se passe autour de moi, je le sens et l’entends très bien. Mais je ne parviens pas à réagir.
Un juron franchit les lèvres de Shanks. Je n’ai même pas le temps de m’en étonner. Soudain, mes pieds quittent terre tandis que le bras enroulé autour de mon ventre m’attire dans les airs. Une nouvelle matière que je reconnais comme étant l’épaule de l’homme se retrouve pressée contre mon ventre.
Mes genoux touchent son torse, ma joue son dos et sa large main ferme et chaude vient se poser sur ma hanche pour me stabiliser. Une dense chaleur me prend à ce contact.
— Tu crois que j’ai utilisé mon haki sans faire exprès sur toi ? résonne sa voix, légèrement paniquée, tandis que les secousses m’indiquent qu’il s’est remis à marcher.
Si je pouvais, je crois que je sourirai. Cet homme est un yonko, l’un des quatre empereurs et pourtant il agit d’une façon désarçonnante. Il semble non pas craintif mais sincèrement inquiet pour moi, au point de se soupçonner d’être la cause de mon mal.
— Pourtant sur le bateau de Barbe Blanche je l’ai utilisé intentionnellement et tu n’as même pas bronché.
En effet, il n’a alors pas eu de pouvoir sur moi. Mais je suis convaincue que Shanks n’a rien à voir avec mon état actuel. J’ai passé l’intégralité de la journée à essayer de me connecter au Silence, un endroit constamment traversé d’énergie et de personnes.
Il est logique qu’au terme de tout cela, un épuisement prenne possession de moi.
— Je vais demander au doc de t’examiner, ce n’est pas normal et je n’ai pas du tout envie que tu restes comme ça, trésor.
Mon corps continue de se secouer, il semble déterminer dans ses mouvements.
— T’inquiète pas, ça va aller.
Mais je ne m’inquiète pas. Car il est là.
Aussi abruti puisse-t-il être, cet homme est puissant et particulièrement humain. Jamais il ne laisserait quelconque en mauvaise posture. Alors il va m’aider et cela me rassure. Bien que, en ce qui concerne mon épuisement, je suis convaincue qu’une simple nuit de sommeil fera l’affaire.
Mais pour les autres pensées qui me taraudent, il me prêtera aussi main forte. Alors, même si je ne cesse de lever les yeux au ciel face à sa stupidité, je suis aussi consciente qu’il est l’unique raison pour laquelle je ne craque pas face à ce monde inconnu, ses dangers et mes responsabilités.
Il n’a pas besoin de moi à bord et ne me pose aucune question sur les Voyageurs, je ne sais pas si mon espèce l’intéresse vraiment. Ou plutôt, elle doit le passionner mais je ne m’y connais définitivement pas assez pour qu’il puisse tirer parti d’une aventure ensemble.
Alors, s’il me regarde à ses côtés, cela signifie que son seul objectif est de m’aider. Comme il l’a fait avec Luffy, s’élançant dans la mer et sacrifiant son bras.
Sans rien attendre en retour.
— T’inquiètes pas, trésor, tu peux compter sur moi.
ꕥ
Mon corps est toujours engourdi. Cela doit faire plusieurs dizaines de minutes que j’ai quitté l’épaule de Shanks. Ou plutôt, qu’il m’a déposée sur un matelas. Je n’ai aucune idée d’où je suis, dans quelle pièce. Mes yeux sont clos.
Je n’ai pas retrouvé la force pour les ouvrir.
— Alors, qu’est-ce qu’elle a ?
Depuis qu’il m’a trouvée dans la plaine, le capitaine ne m’a pas lâchée une seule seconde. En franchissant la porte de la taverne, il est aussitôt tombé sur Ben et, à ma grande surprise, lui a ordonné de faire venir Edward et Olympe.
Sa voix était à ce moment-là si inquiète que tentant de se contrôler, ses mots ont parus secs et impératifs. Si je n’avais pas été paralysée par la fatigue, mes sourcils se seraient sans doute haussés. Mais son bras droit ne s’en est pas formalisé.
Et cela fait donc un petit moment que les deux appelés ont pénétré la pièce.
Ils n’ont pas pris la parole depuis tout à l’heure. J’ai pu sentir quelques mains presser mes poignets, mon front, ma gorge, mes mollets afin de tester ma réactivité. J’ai alors bataillé avec moi-même pour ouvrir les yeux, remuer ne serait-ce que le bout de mes orteils mais j’ai été rappelée par la dure réalité.
Je suis incapable de réagir.
— Elle nous entend et nous sens, réagit la voix féminine d’Olympe. Elle ne dort pas, ce n’est pas un évanouissement.
— Alors c’est quoi !? s’exclame le capitaine. Une sorte de coma ?
— Pas vraiment, lance Edward. Ne vous inquiétez pas, ça ne va pas durer longtemps. Il se trouve que même si elle n’a pas réussi à se téléporter, l’Imperecea a visiblement réussi à établir une connexion au Silence à chacune de ses tentatives. Et nous l’avons déjà dit, cela coûte énormément d’énergie et peut être dangereux pour la santé.
— Les créatures habitant le Silence sont des êtres au service des Impereceis, les Silences. Ils sont très impliqués dans la survie des empereurs. Alors ils ont mis l’Impératrice dans cet état végétatif afin de lui permettre de recouvrer des forces, de se régénérer mais aussi pour l’empêcher de tenter à nouveau de se connecter au Silence, reprend Olympe.
— Cela aurait pu la tuer.
Si je n’étais pas en état de léthargie, je me raidirais. Alors j’ai failli mourir, aujourd’hui. Les Silences m’ont sauvée, ces créatures si terrifiantes que j’ai tenté de fuir, ces docteurs de la Peste. Je leur dois véritablement la vie.
Ainsi, mes efforts n’ont pas été soldé que par des échecs. Même si je ne m’en suis pas rendue compte, je suis tout de même parvenue à établir diverses connexions avec le Silence. Cela signifie qu’à l’avenir, peut-être même demain, je parviendrais à réaliser ma première téléportation.
J’en suis assez excitée. Mais il est vrai que pour l’instant, ma position est plutôt embarrassante.
Je suis surtout gênée d’être ainsi face à Shanks.
— Alors elle va bien ? résonne la voix de celui-ci.
— Oui, répondent en chœur les deux.
Aussitôt, un soupir de soulagement résonne. J’en suis assez retournée. Il s’est vraiment inquiété pour moi, à un point qui en devient touchant. Lui qui passe son temps à me vanner — et je sais d’ailleurs que, dès que je serais réveillée, j’aurais le droit à de longues moqueries — semble sincèrement se préoccuper de moi.
Sa voix fébrile, lorsqu’il me portait sur son épaule, me revient en tête.
— Vous avez besoin d’autre chose ? retentit la voix d’Edward.
— Non, merci. Ça ira. Merci pour votre compte-rendu.
— Pas de problème.
Là-dessus, des bruits de pas résonnent puis la porte grince, se refermant. Suite à cela, un silence dense prend place durant quelques minutes, seulement perturbé par le long soupir de soulagement que pousse Shanks.
Je devine son regard sur mon visage. Celui-ci me brûle. J’aimerai tourner la tête mais n’y arrive pas.
— Tu m’as fait une belle frayeur, lance-t-il soudainement. Ne refais plus jamais ça.
Sa main se pose sur la mienne. La chaleur est dense, presque électrisante. A un point tel qu’un faible sursaut me prend. Et je suis certaine qu’il a vu celui-ci. Je commence sans doute à sortir de mon état de léthargie.
Son pouce caresse le dos de ma main.
— Heureusement que j’étais là, tu aurais mal fini, sinon.
Ce n’est pas vrai, il se met déjà à ses vannes pourries. J’aimerai lever les yeux au ciel.
— Je suis vraiment ton preux chevalier, en fin de compte.
Mais faites-le taire.
— Tu sais ce que je pense ?
Non et je m’en fous.
— Que ça mériterait au moins un baiser.
Mon cœur se fige. Un autre sursaut extrêmement léger me prend. Mais ma surprise est particulièrement dense.
— Dis donc, trésor, tu t’agites dès que je mentionne un baiser avec moi… Pas trop amoureuse, j’espère ?
Mais quel boulet.
— Je te l’ai dit, je ne toucherai jamais de la sorte une Impératrice. Mais je peux comprendre que tu déborde d’envie d’aller plus loin.
Son ton est moqueur, je devine le sourire enfantin qu’il plaque sur son visage. Au fil du temps, ses réactions vont devenir de plus en plus remarquable et, à un moment, mes yeux vont sans doute réellement se lever au ciel.
Alors je doute qu’il veuille vraiment être là pour observer chacune de ces évolutions.
Cet abruti.
— T’inquiète pas, trésor, je vais veiller sur toi jusqu’à ton réveil.
Son ton se fait soudain sérieux et sa main sur la mienne, encore plus rassurante.
— Et même après, tu pourras compter sur ton fidèle serviteur.
郷に入っては郷に従
2087 mots
désolée pour mon
retard !
Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top