𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝐗𝐈𝐗
















— S  O  U  S    L  E  S   C  A  R  T  E  S —













郷に入っては郷に従
























             MES PAUPIERES papillonnent, chassant l’obscurité. Sous mon corps, un matelas me soutient, moelleux. Je souris. Cette sensation me détend, la douceur m’entourant est particulièrement confortable. Mon corps se retourne.

             Là, mes yeux s’écarquillent. J’ai bougé.

             Hier, mes multiples tentatives pour me connecter au Silence m’ont paralysée. A force d’être maintenue dans la même position durant des heures, je me suis laissée emportée par le sommeil. Et, à présent, mes capacités motrices me sont revenues.

             Sans perdre un instant, je me dresse sur mes deux bras tout en jetant un œil autour de moi. A la droite du large matelas, sous la fenêtre perçant les murs de bois, la large silhouette de Shanks est visible, affalée sur le fauteuil.

             La tête basculée en arrière, il laisse voir sa pomme d’Adam ainsi que la tendre peau tirée par-dessus. Au-dessus de celle-ci, une barbe d’un rouge flamboyant nait, signe qu’il ne s’est pas rasé depuis plusieurs jours, lui donnant une allure plus négligée qui me fait légèrement frissonnée.

             Ses paupières sont closes, il dort. Ses cheveux écarlates tombent en arrière, suivant le mouvement de sa tête. Sa poitrine se soulève à intervalles réguliers tandis que sa main demeure posée sur le pommeau de son sabre.

             Précautionneusement, veillant à ne faire aucun bruit, je me redresse. Une fine couche de sueur habille mon corps et j’aimerai me laver avant qu’il ne me revoie. Surtout qu’il est hors de question que je me tourne aussi les pouces aujourd’hui. Une mission m’incombe. Je dois développer mon pouvoir.

             Une fois à l’extérieur de mon lit, il ne me faut que quelques pas avant de pousser la porte menant à la salle de bain. Mes yeux s’écarquillent alors. Soit, ce monde est différent du nôtre. Mais, pour être honnête, je ne m’attendais tout de même pas à tomber dans un tel endroit.

             Les lattes du parquet sont gonflées, gondolées à cause de l’humidité amassée dessus. Pour cause : un trou dans le sol semblant être le départ d’un tuyau vers l’extérieur marque la seule évacuation de la pièce. Dans un coin de la pièce dépourvue de fenêtre ou lumière, un savon blanc rectangulaire trône sur un sceau vide.

             Il n’y a pas d’arrivée d’eau. Ou du moins, je n’en vois pas.

— C’est pas vrai, je murmure en fronçant les sourcils. Comment je fais pour me doucher ?

             Au moment où je prononce ces mots, mon regard tombe sur un robinet. Dépassant du mur, il brille, soigneusement lustrée, à l’opposé de l’endroit où se trouve le sceau. La disposition n’est pas très bien pensée.

             Qu’importe, il me suffira d’un quart d’heure seulement pour être comme neuve avec une telle installation.

             Saisissant le sceau et le savon, je m’approche du robinet. Je dispose en-dessous de ce dernier le récipient avant de tourner l’épis de métal dépassant de l’objet. Seulement cela ne suffit visiblement pas.

             Aucune goutte d’eau ne sort.

             Mes sourcils se froncent et, penchant la tête sur le côté, je tente d’observer le mécanisme plus attentivement. Peut-être de la crasse bouche-t-elle la sortie ? Ou alors il me faut attendre une certaine heure avant de pouvoir avoir accès à l’eau courante ? Je ne sais pas vraiment.

             Mes interrogations sont brutalement coupées lorsqu’un cri de surprise franchit ma gorge. L’eau. Elle vient de me tomber dessus. Par au-dessus et telle une marée déferlante. Le jet est si puissant qu’il me gifle et m’aveugle tandis que le bruit m’envahit entièrement, m’empêchant de penser.

             Le robinet. Je l’ai entièrement ouvert, à sa puissance maximale, afin d’être sûre de pouvoir remplir le sceau rapidement. Mais il semble que l’eau ne sorte pas directement de lui. Plutôt du plafond.

             Immobilisée par la force de la cascade tombant sur mon crâne, je n’arrive à faire le moindre geste. Mes vêtements sont entièrement trempés, me refroidissant jusqu’à l’os. Et je n’ai le temps de grelottée, prise dans la cacophonie de l’eau.

             Soudain, le silence revient et la cascade s’interrompt. L’arrêt est si brutal qu’il me faut quelques secondes avant de le réaliser et ouvrir à nouveau les yeux, encore saisie. Là, mon regard tombe sur un torse entièrement dénudé et précisément musclé, sa peau hâlée épousant parfaitement les contours de son buste sculpté.

             Déglutissant péniblement, je mets quelques secondes avant de remonter les yeux jusqu’au visage taillé avec précision de Shanks. L’eau fait luire ses pectoraux ainsi que son cou et ses joues. Ses mèches écarlates sont encore plus foncées que d’habitude car imbibées.

             Respirant difficilement, encore sous le choc du torrent que je me suis prise, je le regarde, médusée. A l’exception de son pantalon, il est entièrement nu. Son bras rogné et l’autre, particulièrement musclé, sont visibles.

             Mes yeux ne s’arrêtent qu’un bref instant sur la cicatrice. Un frisson me parcourt. Parfois, j’oublie à quel point cet homme est courageux, ce qu’il a été prêt à sacrifier pour Luffy. Car, avec son sourire d’abruti et sa maladresse, il tend à dissimuler son élégance et sa détermination.

             Aussitôt, mes yeux sont de nouveau attirés par ses pectoraux et abdominaux saillants, une peau hâlée tendue sur des muscles me faisant saliver et asséchant ma gorge. Malgré la fraicheur de l’eau imbibant ma tenue, une certaine chaleur commence à me prendre, engourdissant.

             Des capitons de vapeurs se dégagent en moi. Je me force à détourner les yeux, légèrement honteuse.

— Que fais-tu ici ? je souffle, prise de court par sa présence.

— Comme t’étais pas là quand je me suis réveillé, je me suis dit que j’allais prendre une douche. Donc je me suis déshabillé et quand je t’ai entendu crier, j’ai compris que tu n’avais aucune idée du fonctionnement des douches plafonnières.

             Mes sourcils se haussent.

— Les quoi ?

             Levant la tête, il désigne le plafond au-dessus de nous. Je suis son regard et remarque alors qu’il est percé d’innombrables trous si minuscules qu’ils en sont presque imperceptibles.

— Alors c’est d’ici que sort l’eau ? Et dans toute la pièce ? je demande.

— Oui et c’est généralement pour cela qu’on évite de s’y rendre habillé, souligne-t-il en examinant d’un œil surpris ma tenue.

             Le linge est plaqué à mon corps, me frigorifiant. Quel abruti, celui-ci, avec ses remarques. Je suis transie de froid et n’ai aucun change. Génial. La journée commence bien.

— Je comprends pas, je lance, essayant de changer de sujet. Si la douche est comme ça, pourquoi il y a un sceau ? Si c’est pas pour réceptionner l’eau et se rincer av…

— Tu comptais te rincer avec ce sceau !? s’exclame Shanks, un large sourire fendant soudain son visage.

             Je n’ai le temps de répondre qu’il éclate d’un bruyant rire. Rejetant la tête en arrière, il pose son unique main sur son ventre tandis que son torse particulièrement bien formé se secoue. Visiblement, la situation est hilarante.

             Un de mes sourcils se hausse. Je ne partage pas son rire.

             Pourtant, il ne s’en formalise pas et continue. Tandis que je le fixe, stoïque et même passablement agacée, lui ne répond pas. Inerte, je le laisse finir. Et cela prend un certain temps. Il doit bien s’écouler une minute pendant que, ruisselante, je l’observe.

— Pfiiiiioooooouuuuuuu…, lâche-t-il au terme de celle-ci.

             Puis, il essuie une larme perlant au coin de son œil avant de croiser mon regard agacé.

— Navré, trésor, c’est juste la première fois que quelqu’un essaye de se laver avec un pot-de-chambre.

             Aussitôt, mes yeux s’écarquillent. Un quoi ? J’ai sûrement mal entendu. Oui, ce doit-être cela. Car sinon la situation serait particulièrement embarrassante. Au point que je pourrais comprendre l’hilarité du roux.

             Car essayer de se nettoyer avec un récipient ayant recueilli les excréments de différents clients est ce qu’on appelle une action contre-productive.

             La chaleur de l’embarras se dégage en moi.

— Bon, sortez. Vous voyez bien que j’utilise la salle de bain, je tente de changer de sujet.

— Elle est assez grande pour deux.

— Je vais sûrement pas me mettre nue devant vous, je réponds.

—  Et pourquoi pas ?

— Espèce de sale pervers.

             Il ne répond pas, se contentant de baisser son pantalon. Aussitôt, je me retourne, lui montrant le dos. Une dense chaleur me prend. Comment peut-on manquer à ce point de pudeur ?

— Je ne vais pas vous regarder, lâche-t-il derrière moi. Vous pouvez vous laver en même temps, vous savez ?

             Tremblotante sous mes vêtements mouillés, je ne réponds tout d’abord pas. Puis, réalisant que je suis en compagnie de Shanks le Roux, un homme aussi charmeur, séduisant que puissant et que celui-ci est présentement nu, la réalité me rappelle soudain.

             Sans plus de cérémonie et alourdie par mes vêtements imbibés d’eau, je rejoins en toute hâte la porte.












— Tout compte fait, j’irais après vous.









































             Un soupir me prend tandis que le bruit infernal de l’eau coulant s’interrompt. Ma main quitte le robinet et je fais glisser mes paumes le long de mes courbes afin de réduire un maximum les gouttes présentes sur moi.

             Tellement gênée de voir Shanks sortir de la salle de bain, nu comme un verre et tout à fait détendu, je n’ai pas vraiment réfléchi avant de m’y engouffrer à mon tour. Et, à présent que je suis nue et propre, l’intégralité de mes vêtements mouillés, l’envie de me gifler me prend.

             Je n’ai pas prévu de serviette. Je vais devoir me résoudre à l’appeler.

             L’envie de frapper dans un mur me prend. Je devine d’ores et déjà son rire moqueur en entendant ma voix hésitante ainsi que toutes les blagues qu’il se permettra de nous faire, à moi et ses collègues sur cet épisode embarrassant.

             Entre mon incapacité à trouver mes pouvoirs, ma paralysie, ma tentative de nettoyage avec un pot-de-chambre et cela, je commence à sérieusement haïr cette île. Sans compter les serveuses de la taverne avec qui il a passé la nuit.

             Je ne sais pas pourquoi ce dernier élément me frustre. La seule autre femme qui était présente à bord du bateau était Olympe et il ne l’a jamais regardée comme il regarde ces femmes. A vrai dire, quand il la fixe, il ressemble davantage à un enfant tentant de percer les rouages d’une machine et elle, à une tarée munie d’un sabre qui brûle d’envie de le déchiqueter.

             Avant que nous posions pieds sur l’île, je n’avais pas été confrontée au comportement de Shanks auprès de la gent féminine. Peut-être suis-je jalouse de ne pas avoir été traitée de la même façon.

             Ou alors le plaisir que j’ai ressenti quand il m’a qualifié de désirable me pousse-t-il à éprouver l’envie qu’il ne garde ces mots doux que pour moi ?

             Qu’importe, il n’est qu’un beau parleur. Et j’ai mieux à faire.

— Shanks ? j’appelle doucement.

             Les yeux clos et les traits tordus en une moue appréhensive, j’espère de toutes mes forces qu’il ne réponde pas et soit en réalité parti. Je pourrais alors m’emparer du premier linge venu dans la salle puis m’en entourer le temps que mes vêtements sèchent au moins un peu.

             Seulement mes espoirs sont très vite déçus quand la porte de la salle de bain s’ouvre brutalement.

             Aussitôt, un cri franchit mes lèvres et je pose par réflexe mes bras sur mes parties intimes. Mais un tissu s’enroule autour de mon corps et mes pieds sont soulevés de terre. Mes yeux s’écarquillent quand la sensation familière d’être jetée sur l’épaule de Shanks me prend.

             Et, en effet, j’y suis. Son bras est posé sur mon dos, lequel est entouré de son manteau noir dans lequel il m’a drapée. Une colère monte en moi. Je suis entièrement nue ! Ce qu’il ose faire est indécent !

             Me redressant du mieux que je peux, je me penche en arrière pour regarder son visage.

— Vous n’êtes vraiment qu’un sale perv

             Mais ma phrase meurt dans ma gorge quand je réalise soudain la présence d’un bandeau autour de ses yeux. Blanc, il entoure son visage et lui empêche de voir quoi que ce soit.

             Cependant un rire le prend. Il semble avoir deviné la fin de ma phrase et en être particulièrement amusé.

— Ne vous inquiétez pas, je suis un gentleman. Vous pouvez vous sécher dans mon manteau jusqu’à ce que Ben revienne avec d’autres vêtements, lance-t-il.

             Prise de court, je ne réponds rien et le laisse me mener jusqu’au lit. Puis, une fois devant celui-ci, il se penche délicatement en avant, me posant précautionneusement sur le matelas. La douceur de ses gestes me prend de court.

« Vous êtes la plus désirable de toutes. »

             Contre mes omoplates, le matelas se fait doux. Et, au-dessus de moi, la chaleur de Shanks m’embaume. Son eau de Cologne musquée m’apaise.

             Il est là, juste au-dessus de moi, prêt à se redresser. Mais je n’ai pas envie qu’il s’écarte de moi. Je sais combien j’aurais froid, à ce moment-là.

             Alors sans doute est-ce ce qui me pousse à saisir soudain délicatement son crâne entre mes mains, le maintenant près de mon visage. Il n’émet aucune résistance bien que je ne puisse voir le sentiment traversant ses yeux, derrière son bandeau.

             Des capitons de chaleur évoluent en moi. Son parfum est si doux, sa présence si rassurante et ce moment, si détendu que je ne réfléchis pas vraiment. Chaque détail de son visage m’est visible : sa barbe non rasée, les grains de sa peau, la douceur de ses lèvres…

             Je louche sur celles-ci un instant. Elles semblent tendres au toucher, irrésistibles.

             L’envie de m’en approcher me parcourt, tentante. Et Shanks semble deviner mes pensées.

             Car il franchit soudain la distance entre nous et, malgré le bandeau dissimulant sa vue, presse doucement ses lèvres contre les miennes.

             Aussitôt, un claquement résonne en moi. Mon souffle se coupe et mes paupières se ferment, s’abandonnant à sa bouche. Ses mouvements sont doux, comme si je n’étais qu’une poupée de verre pour qui il vivrait, son trésor caché, fragile et tentant.

             Les paupières closes, je passe mes bras autour de son cou, pressant mes seins dénudés à son torse dans un gémissement qu’il étouffe. Ses lèvres continuent de bouger contre les miennes, sa barbe se frotte à ma joue tandis que ses larges mains passent soudain sous mon corps, me soulevant du lit pour se plaquer à moi.

             Un soupir me prend. Nos lèvres denses ensembles, ses mains caressent mon dos, mon corps entièrement dénudé caresse le sien habillé d’un pantalon et une chemise ouverte. Ce moment est si érotique et pourtant si pur, si apaisant et pourtant si inattendu, si dévorant et pourtant si innocent…

             J’aimerai m’y perdre entièrement et à jamais.

             Mais la réalité me rappelle bien vite quand de violents coups sont assénés contre la porte.

IMPERECEA ! IMPERECEA !

             La voix de Theodor est reconnaissable. Mais Shanks continue de m’embrasser et n’en devient même que plus féroce.

— Ignore-le, souffle le capitaine en appuyant sur mon dos pour me rapprocher encore plus de lui.

             Mes seins durcis se pressent contre son torse. La chaleur est insoutenable mais je ne peux me résoudre à m’écarter de lui.

IMPERECEA, ILS ONT ACE !

             Mes muscles se raidissent brutalement.
















— LA GUERRE A MARINEFORD VA COMMENCER.
























郷に入っては郷に従


















2545 mots

désolée pour le jour
de retard hehe

Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top