Chapitre 7

J'observa la nourriture placée devant moi. Je sentais les médicaments que j'avais pris faire effet. Si je ne voulais pas grossir, à la fin de ce dîner, je devais tout revomir.

Mme. Gunnarsen: "Dis-nous, Avaa, qu'est-ce que tu souhaites faire plus tard ?"

Moi: "Pédiatre."

M. Gunnarsen: "C'est intéressant."

Jessica: "Elle a toujours aimé les enfants."

Les adultes reprirent leur conversation sur je ne sais quel sujet. La personne à ma gauche se pencha vers moi puis chuchota.

Marcus: "Alors comme ça, mademoiselle veut être pédiatre. Au moins, on sait que nos enfants n'auront aucun problème."

Je rougis de plus belle.

Moi: "Nos ?"

Il rigola.

Mme. Gunnarsen: "Tu n'as pas l'air d'avoir très faim, Avaa. Tu n'as presque pas toucher à ton dîner."

Moi: "Je n'ai pas très faim. J'avais mangé juste avant de venir. Désolée."

Depuis toute la soirée, je n'avais que pris deux cuillères de mon assiette. Les médicaments faisaient effet mais je ne forçais à ne rien avaler.

Emma: "Qu'est-ce que tu as au cou ?"

Je piquai un fard lorsque le rire de Marcus parvint à mes oreilles.

Moi: "Je me suis fait mal."

Emma: "Comment ?"

Moi: "Je ne sais pas."

Faite que ce repas se termine le plus vite possible.

Marcus: "Avaa, tu viens avec moi ?"

Je releva la tête vers Lui. Il était déjà debout. Je regarda ma tante, comme pour lui demander sa permission pour sortir de table.

Jessica: "Files."

Moi: "Merci. Le repas était délicieux."

Mme. Gunnarsen: "C'est une spécialité de notre cuisinière."

Je me leva, poussa la chaise contre la table puis rejoingnis Marcus dans l'entrée.

Marcus: "Tu es très polie."

Moi: "Et toi... Un peu bizarre."

Marcus: "Bizarre ?"

Je recula lorsqu'il avança et ainsi de suite, jusqu'à heurter le mur derrière moi. Pourquoi est-ce qu'il y a des murs, aussi ?

Marcus: "Comme ça, je suis bizarre..."

Moi: "Oui. Enfin, non ! Je veux dire... Tu es... Normal."

Marcus: "Qu'est-ce que tu entends par normal, petit cœur ?"

Moi: "Je... Je ne sais pas."

Sans que je m'y attende, il me fit basculer sur son épaule. Je poussa un cri de surprise.

Marcus: "Une vrai fillette."

Moi: "Repose-moi."

Marcus: "Non."

Je lui frappai le dos mais il ne broncha pas. En même temps, avec ma force, logique qu'il ne ressente rien.

En moins de deux minutes, je me retrouva jetée sur le lit, mes bras de part et d'autre de ma tête.

Il se plaça au dessus moi, sourire aux lèvres.

Marcus: "On fait moins la maline, petit cœur."

Il embrassa mon oreille puis fit descendre ses lèvres sur mon cou, frôlant la tâche violacée.

Mon poul s'accélèra. Je ne respirais plus. J'étais réduite à une immobilité totale, sous le feu que me procurait ses lèvres sur ma peau.

Mon téléphone sonna et je me dépêcha de le retirer de ma poche. J'essayais de me relever mais le blondinet me bloquait le passage, m'empêchant de faire le moindre geste.

Moi: "A... Allô ?"

Papa: "Bonjour, ma puce."

Moi: "Sa... Salut, papa."

Je bascula la tête en arrière lorsqu'il embrassa mon cou, au niveau du suçon.

Papa: "Tout va bien ? Tu as l'air..."

Moi: "Je... Vais bien et... Toi ?"

Papa: "Très bien, merci. Que fais-tu ?"

Moi: "Je suis chez un... Ami."

Je me serais donné une claque pour avoir buté sur le dernier mot. Le jeune chanteur murmura à mon oreille.

Marcus: "Bien plus que ton ami."

Papa: "Tu es avec quelqu'un ? J'entends des voix."

Moi: "Non. Enfin, oui ! On regarde... Un film."

Papa: "Eh bien, le film doit être très intéressant pour que tu bégaies autant."

Je rigola nerveusement puis bascula ma tête en arrière, une fois de plus. Je vais devenir folle, s'il n'arrête pas d'embrasser mon cou.

Papa: "Donc... Tu regarde un film ?"

Moi: "Hein ? Un film ? Ah, euh, oui. Un... Un film."

Papa: "Tu es sûre de regarder seulement un film ?"

Il insista sur ses derniers mots.

Moi: "Oui."

J'avais répondu avec beaucoup trop d'empressement. J'entendis mon paternel rigoler à l'autre bout du fil.

Papa: "Et comment s'appelle le film ?"

Moi: "A... Attends, je... Je vais demander."

Je retira le téléphone de mon oreille.

Moi: "Arrête... S'il... S'il te plaît."

Marcus: "Non."

Ma tête bascula en arrière.

Moi: "Un... Nom de film."

Marcus: "Annabelle."

À force de retenir la respiration, je vais finir par mourir asphyxiée.

Moi: "Papa ?"

Papa: "Je suis là, ma puce. Alors ce film ?"

Moi: "On... On regarde... Annabelle."

Papa: "Un film d'horreur ? Tu n'as pas peur de ce genre de films ?"

Moi: "Euh... Oui."

Papa: "Je suppose que le garçon qui est avec toi, doit sûrement te réconforter lorsque tu cris de peur."

Marcus rigola discrètement, la bouche collée à mon oreille.

Moi: "Un... Un garçon ?"

Papa: "Allons, chérie. Si tu étais avec une fille, tu ne bégaierais pas autant. Je suis sûr que le garçon embrasse bien."

Moi: "Quoi ?"

Je m'étranglai avec ma salive, pendant que mon gentil et aimable camarade de classe riait.

Papa: "Ta voix est assez différente de d'habitude. Je suppose donc que le film d'horreur est très intéressant."

Moi: "Oui, il est... Très instructif... Enfin, je veux dire, intéressant ! Le film est intéressant."

Lorsque ses lèvres chatouillèrent ma gorge, je ferma automatiquement les yeux.

Papa: "Je vois... Je pense que je vais te laisser finir de regarder ton film avec ton ami."

Mon père n'était pas du genre à me surprotéger lorsque je parlais avec un garçon. Je pouvais même en parler avec lui mais je me voyais mal faire ça.

Papa: "À demain, ma puce."

Moi: "Bisous... Papa."

Papa: "Embrasse ton ami de ma part. Je suis certain qu'il embrasse bien."

Tuez-moi !

Mon père raccrocha et j'essayais de repousser le blond mais il n'était pas du même avis. Au lieu de cela, il se colla encore plus à moi.

Moi: "Tu... Tu peux te... T'enlever, s'il... S'il te plaît ?"

Marcus: "Je crois pas, non. J'aime beaucoup faire ça."

Moi: "Je n'aime... Pas trop... Que tu fasses... Ça."

Marcus: "Ton corps n'a pas l'air du même avis."

Bien évidemment, ce con devait embrasser mon cou, me faisant basculer la tête en arrière.

Marcus: "C'est ce que je disais, petit cœur."

La porte s'ouvrit sur... Jessica. Merde !

Jessica: "Eh bah. Vous faites bien connaissance, dis donc."

Je piquai un fard, pendant qu'il se relèva.

Moi: "Non. On... Discutait."

Jessica: "La discussion avait l'air instructive."

Marcus: "Énormément."

Je me redressa sur le lit.

Jessica: "Je venais te dire que je sors avec les parents de ton... Ami."

Pourquoi est-ce que tout le monde insiste sur « ami » ? Après tout, nous ne sommes qu'ami. Rien de plus.

Moi: "Je vais rentrer à la maison."

Marcus: "Je vais demander à mon chauffeur de te raccompagner."

Moi: "Oh... Ce n'est pas nécessaire. Ma maison n'est pas loin."

Il haussa les épaules puis enfila une paire de baskets.

Marcus: "Et bien évidemment, je t'accompagne."

Moi: "Tu... N'as pas besoin de faire ça."

Marcus: "Je sais. J'en ai envie."

Ma tante quitta la seuil de la porte et je me rua hors de la chambre.

Mes poumons se remplirent enfin d'air, je serais morte si ma tante n'avait pas ouvert cette fichue porte.

Je haïs ce garçon ! Autant que je l'aime !

Marcus: "Avaa, attends !"

Il apparut devant moi, comme si rien ne s'était passé juste avant que ma tante ne débarque.

Moi: "Laisse-moi passer, s'il te plaît."

Marcus: "Je te raccompagne..."

Moi: "Non. Je vais rentrer."

Marcus: "Et je t'accompagne."

Moi: "Seule ! Je vais rentrer chez moi, seule. D'accord ?"

Marcus: "Qu'est-ce qui se passe, Avaa ?"

Sans prendre le temps de répondre, je le bouscula puis descendis en bas. J'enfila mes chaussures, ma veste et salua Martinus, ainsi qu'Emma. Je me dépêcha de quitter cette maison.

Dehors, il pleuvait comme jamais. Pourquoi est-ce que je ne suis pas partie quand j'en avais l'occasion ?

Quelqu'un me tira par le bras lorsque je posa ma main sur la poignée du portail.

Marcus: "Avaa, qu'est-ce qui t'arrive ?"

Moi: "Je... Je veux juste rentrer, d'accord ? Je veux rentrer chez moi à pied et seule."

Marcus: "Pourquoi ? J'ai fait quelque chose de mal ? C'était à cause d'hier soir ou des bisous que je t'ai fait ? Avaa, dis-moi."

Moi: "Y a rien à dire. Je veux juste que l'on me laisse tranquille."

Il avait l'air terriblement inquiet pour moi. Mes larmes se mélangèrent aux gouttes de pluie. Un dernier regard, je me détacha puis ouvris le portail.

Je traversa la rue, sans jeter le moindre regard en arrière. Je ne comprends pas ce qu'il m'arrive. Je ne sais plus rien.

**

Je me retourna à nouveau. Je n'arrive pas à trouvé ce foutu sommeil. Et je n'ai que Lui dans la tête. Il faut vraiment que j'arrête de le voir, si je ne veux pas devenir folle. Mais je n'arrive pas à l'ignorer.

Mon téléphone sonna. Je soupira, sachant pertinemment qu'il s'agissait de Lui. Sinon, qui d'autre m'aurait envoyer un message à cette heure du soir ? Ma tante est dans le monde des rêves et mon père se repose pour sa nouvelle mission.

La personne se faisait de plus en plus insistante et sans me laisser le choix, je déverrouilla mon téléphone.

• « Marcus: Avaa ? »

• « Marcus: Petit cœur, réponds. »

• « Marcus: Je sais que tu ne dors pas. »

• « Marcus: Avaa Clairs ! »

4 messages en seulement deux minutes. Bonjour la patience. Devrais-je lui répondre ? Après tout, je souhaite l'ignorer... Je déteste l'amour.

• « Moi: Quoi ? »

• « Marcus: Enfin ! Je commençais à me demander si tu étais toujours en vie. »

• « Moi:  C'est pour ça que tu m'as réveillé ? »

• « Marcus: Tu ne dormais pas. »

• « Moi: Comment le sais-tu ? »

Il ne répondit pas. Mon regard resta accroché à la porte de mon balcon. Je me leva puis sortis dehors. Personne. Alors comment est-ce qu'il sais que je ne dormais pas ?

Moi: "Je te déteste, Gunnarsen."

Dans ma main, mon téléphone vibra.

• « Marcus: C'est faux ! Tu m'aimes. »

• « Marcus: Tell Me You Love Me. »

C'est ma chanson préférée... Comment sait-il que j'ai dit « je te déteste, Gunnarsen » ?

• « Marcus:  Je ne sais pas ce que tu as mais... Si c'est en rapport avec moi, dis-le moi, s'il te plaît. »

• « Moi: Non. Et même si c'était en rapport avec toi, je ne te le dirais pas. »

• « Marcus: Même si je sais que ce que j'ai fais, ne ce fait pas, je ne regrette rien. »

• « Moi: Tu te fous de moi ? C'était limite du viol. »

• « Marcus: Tu ne m'as pas repoussé lorsque j'ai fait ça... Au contraire, tu gardais tes yeux fermés et tu basculais ta tête en arrière. »

Là, je n'avais plus rien à redire. Il a gagné.

Moi: "J'éspére que tu es fier de toi, Marcus Gunnarsen. C'est vrai que c'était utile de faire ça... Je vois pas en quoi ça change les choses. Tu apparais du jour au lendemain devant moi, tu commences à me parler, tu te colle à moi et... Tu m'embrasse durant mon sommeil. Tu ne vois pas un problème, par hasard ? Parce que moi, je vois un."

• « Marcus: Petit cœur... »

• « Moi: Il n'y a pas de « petit cœur » qui tienne, Marcus. Maintenant, je veux savoir où tu es. »

• « Marcus: Dans ma chambre, pourquoi ?"

• « Moi: Je sais que tu es là. »

• « Marcus: Mais de quoi parles-tu, petit cœur ? »

Je commençais sérieusement à avoir froid mais j'étais déterminée à savoir où il se cachait.

• « Marcus: Rentre, tu vas attraper froid. »

• « Moi: Comment peux-tu savoir ça, si tu es dans ta chambre ? Je sais que tu es là et tu as intérêt à rentrer avant que je n'appelle la police. »

• « Marcus: Tu ne ferais pas ça ? »

• « Moi: Alors rentre. »

Je rentra dans ma chambre, ferma la porte puis m'appuya contre celle-ci. Devant moi, se trouvais un miroir et j'apperçus la silhouette de Marcus apparaître. Il appuya sa tête contre la vitre froide, les yeux fermés et les mains collées à la vitre.

J'avais envie de me retourner pour le voir. Pour voir son sourire en coin que j'aimais tant. Je souffla un bon coup, les yeux fermés puis me retourna mais il n'était plus là. Je ne l'avais même pas vu partir.

La seule preuve que je ne délirais pas était le mot collé à la vitre. Ouvrant la porte-fenêtre, il tomba par terre et je me baissa pour le ramasser.

« I fell in love with the stars, the moon and the girl with ocean blue eyes.

Pardonne-moi, mon petit cœur.

- Marcus. »

Moi: "Je suis tombé amoureux des étoiles, de la lune et de la fille aux yeux bleus océan."

❦ ❦ ❦

J'espère que ce chapitre vous aura plu.

💜

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