Chapitre 15

Moi: Elle me manque, Marcus."

Marcus: "Je sais, petit cœur."

Nous restâmes dans cette position - lui entre mes jambes et moi assise, les bras autour de sa taille - pendant quelques minutes, avant que je ne me lève et parte en direction des toilettes. La porte fermée, je m'approchai des toilettes. Je n'avais fait ça que près peu de fois, j'étais plus du genre à boire de l'eau et non à vomir. Mais aujourd'hui, j'avais avalé quelque chose. Il fallait que ça sorte de mon ventre. Alors que j'allais tout revomir, il se décida à frapper à la porte.

Marcus: "Avaa ? Sors des toilettes, s'il te plaît."

Moi: "J'arrive !"

Marcus: "Non. Maintenant !"

Je soufflai et me levai, laissant tomber pour aujourd'hui. J'aurai qu'à le faire demain, ça devrait comme même fonctionner.

J'ouvris la porte, en essuyant une dernière larme. Face à Lui, je ne sus comment réagir. Il me prit la main et m'obligea à grimper les marches.

Marcus: "Vas te coucher."

Moi: "Je... Je dois faire la vaisselle."

Marcus: "Je vais le faire moi."

Dans la chambre, il me prit dans ses bras et me coucha sur le lit. Il avait tellement de délicatesse, comme s'il avait peur que je me brise en mille morceaux. Il remontai la couverture jusqu'à ma poitrine, ajusta mon cousin et retira l'élastique de mes cheveux. Marcus se leva et ferma les rideaux noirs, ainsi que la petite fenêtre à côté du balcon.

Seule la petite lampe illuminait la chambre. Tout était plongé dans le noir. Je me tournai sur le côté, dos à la porte.

Marcus: "Dors bien, petit cœur."

Moi: "Merci... Pour tout, Marcus. Tu es parfois, voir tout le temps, un vrai con avec moi mais tu reste le plus sympa des garçons."

Il embrassa tendrement mon front et je fermai les yeux. Ses doigts tracèrent de petits cercles sur ma joue et je profitai de ce contact pour essayer de sombrer dans le monde des rêves.

Moi: "Je..."

Un autre baiser se posa sur mon front. Puis un vide s'installa lorsqu'il quitta la pièce.

Moi: "T'aime."

Trop tard ! C'est peut-être mieux comme ça, en fin de compte. Espérons que demain, soit une meilleure journée.

**

J'ouvris les yeux sur un plafond blanc comme neige. Les images de mon rêve défilèrent dans ma tête, à nouveau. J'étais pourtant sûre que c'était réel. Je suis tellement amoureuse de Lui que j'imagine même avoir passé la soirée avec Lui. Je soufflai et commençai à frapper les pieds et les mains sur le matelas.

??: "Tant d'agressivité, dès le matin."

Je poussai un cri de frayeur, tournant la tête vers cette voix masculine.

Moi: "Marcus ? Qu'est-ce que... Tu... Dans mon lit..."

Marcus: "On a passe la soirée ensemble, petit cœur."

Je rougis aussitôt et tirai la couverture, cachant mon visage. J'aurais pourtant juré que ce n'était qu'un maudit rêve !

Marcus: "Tu as bien dormi ?"

Moi: "Je me suis réveillée en pleine nuit ?"

Il secoua la tête. Non ? Quel miracle ! Marcus est mon remède ! Faudrait que je dorme avec Lui plus souvent. Oh mon Dieu, mais qu'est-ce que je raconte ?

Moi: "Alors, j'ai bien dormi."

Il pouffa et écarta une mèche de mes cheveux. Je priai pour qu'il ne remarque pas mes joues rouges.

Marcus: "Ton père à appelé, hier soir. Ainsi que ta tante. Ils te prévenaient qu'ils ne rentraient pas de sitôt. Je leur ai averti que je prendrai soin de leur petite princesse."

Moi: "Oh mon Dieu ! Mais tu es malade ! Mon père et ma tante, ils vont penser qu'on va... Non, non et non ! Après tout, je ne le ferais pas. Alors, il n'y a pas de raison pour s'inquiéter."

Marcus: "Je devrais dormir avec toi plus souvent. Ça me permet de me réveiller de bonne humeur, le matin."

Moi: "Ne rêves pas trop, Gunnarsen."

Je me laissai retomber sur le lit, les bras écartés et les yeux fermés. Une tête se posa sur mon ventre et j'ouvris les yeux pour croiser ceux de Marcus. Sa tête lourde écrasa mon ventre et ses cheveux chatouillèrent la partie de ma peau exposée.

Je passai une main dans ses cheveux. N'importe qui aurait pu penser que nous étions en couple. Hors, ce n'était pas le cas. Nous étions de simples amis, profitant des moments qu'ils pouvaient avoir ensemble.

Marcus: "À quoi tu penses, petit cœur ?"

Moi: "Nous... Enfin, je veux dire, rien ! Je ne pense à rien !"

Marcus: "Je t'ai dit que je gagnerai."

Moi: "Je n'ai encore rien prouvé."

Je poussai sa tête et me levai. Je récupérerai des vêtements dans mon armoire et partis sous la douche. L'eau chaude me fit le plus grand des biens. J'aurais voulu rester sous la douche plus longtemps mais l'autre qui me sert d'ami frappa la porte. Par chance j'avais fermé la porte à clé. Du moins, je l'espérai. Il n'entrerai pas dans la salle de bain, alors que j'y suis. Si ?

Effrayée à l'idée qu'il entre, je m'activai sous l'eau. J'entourai mon corps d'un linge propre et ouvris la porte en verre pour poser mes pieds sur le doux tapis de la pièce.

Je fermai, cette fois-ci pour de vrai, la porte et enfilai mes vêtements. Habillée d'un pantalon blanc et d'un t-shirt noir, je terminai d'enfiler mes chaussettes. J'ouvris la porte, au même moment où Marcus débarqua. Je lui expliquai que je lui avais laissé des vêtements à mon père sur le comptoir et un linge pour Lui. Je Lui montrai les shampoings qu'il pouvait utiliser et ceux qu'il ne devait pas utiliser. Notamment, ceux à ma tante. Jessy est une femme et Marcus, un garçon.

Je terminai dans la cuisine. Je préparai deux toasts pour le garçon et un verre de lait pour moi. J'allumai la télévision et depuis la cuisine, écoutait les dernières nouvelles pour les transmettre à mon père, dès son retour. C'était une habitude. Lorsque j'avais le temps, j'écoutais les infos pour ensuite appeller mon père et les lui raconter. Histoire qu'il soit informé de ce qu'il se passe dans son pays, étant donné qu'il se trouve à l'autre bout du monde. Loin de sa sœur et de sa fille, ainsi que de ses amis les plus proches.

Les cheveux humides et désordonnés, Marcus arriva dans la cuisine et prit place sur une chaise. Il me sourit, me remercia pour le déjeuner et mangea. Mon verre vide, je le posai dans le levier. J'ouvris le frigo et observai les restes d'hier. Ça devrait suffire pour une seule personne, non ? Sauf si Jessy et papa reviennent avant midi.

Marcus: "C'est quoi le programme, aujourd'hui ?"

Moi: "Je dois terminer de repeindre la façade de la maison."

Marcus: "Cool. J'adore peindre."

Moi: "Hors de question."

Marcus: "Pourquoi ?"

L'assiette vide, ainsi que le verre de lait, je déposai le tout dans le levier.

Moi: "Tu ne sais pas peindre, Marcus."

Marcus: "Tu me vexes là, Clairs."

Moi: "16 mars 2009, ça te dis quelque chose ?"

Il secoua la tête, les sourcils froncés. Je rangeai le reste de la vaisselle laissée dans le lave-vaisselle.

Moi: "On devait peindre une toile. C'est avec M. Borrey. Tu avais eu une mauvaise note parce que tu ne savais pas peindre."

Je rigolai, repensant à ce jour.

Marcus: "Tu te souviens encore de ce jour ?"

Moi: "C'était spécial."

Marcus: "Pourquoi ?"

Je lui souris, quittant la pièce. Je l'entendis crier mon prénom mais je ne prêtai pas attention. J'enfilai mes baskets, ma veste et sortis dehors. Le vent frais se faufila sous ma veste et je frissonnai.

La porte claqua, à nouveau. Et Marcus arriva à mes côtés, un sourire sur les lèvres.

Moi: "Tu vas attraper froid avec les cheveux mouillés."

Marcus: "Tu t'inquiètes pour moi, petit cœur ?"

Moi: "Non."

Je descendis les petites marches et contournai la façade de la maison. Contre le mur et caché par un pot de fleur, je récupérerai le bol de peinture blanche. Il ne me restait plus que le bas de la maison à peindre et j'aurais fini.

Marcus: "Je prends à droite et toi, à gauche, ok ?"

Moi: "C'est moi qui donne les ordres, Gunnarsen."

Je pris le pinceau et commença à peindre le côté droit de la façade. Marcus fit la même chose que moi et quelques heures après, tout était blanc comme neige.

Marcus: "On a fait du bon boulot."

Sur la pointe des pieds, je tapai ma main dans la sienne. Les doigts entremêlés, nous observions le quartier, dos contre un arbre.

Moi: "C'est vraiment calme, ici. Et il fait trop froid."

Marcus: "Fallait mettre un pull, c'est à ça que ça sert."

Je le fusillai du regard, me levai et entrai dans la maison. Au moment où la porte s'apprêtait à claquer violemment, mon téléphone sonna. Je le sortis de ma poche et observai le numéro. Devrai-je répondre ou la laisser patienter et penser que je suis en cours ?

Marcus arriva à mes côtés, une légère inquiète déformant son magnifique visage. Il m'interrogea du regard mais je ne répondis pas. Lorsque je m'apprêtais à décrocher, l'appel s'arrêta et mon fond d'écran apparût. Il s'agissait d'une photo de ma famille - Jenny, mon père, ma mère et moi - qui avait été prise le jour de la mort de ma mère. À force de la regarder, j'avais perdu cette furieuse envie de pleurer.

Marcus: "Qui était-ce ?"

Moi: "Ma... La femme au frère de mon père."

Suite à une énorme dispute qui avait éclaté entre Jenny, mon père et mon oncle, personne ne lui avait adressé la parole. J'avais, malgré l'interdiction de mon paternel, gardé contact avec ma cousine et mon cousin mais leur arrogance avait vite prit le dessus et notre " amitié " s'était brisée. Ils avaient honte de dire qu'une personne de la famille était devenue militaire, avait perdu sa femme dans une attaque et n'était pas aussi fortuné qu'eux. Pour Clara - la femme à mon oncle -, j'étais une petite fille d'une beauté divine qui devait à tout prix montrer au monde son visage. Pour Jason - mon oncle -, j'étais une fille sûrement stupide, coincée et trop timide pour parler avec qui que ce soit. Et pour Malu et Damon - leurs enfants -, j'étais une simple humaine insignifiante dont le passé lui brisait le cœur. Ils pensaient pouvoir se moquer de nous mais nous leur avons clairement fait comprendre que nous avions mieux réussi qu'eux. Par exemple, chaque semestre, Jenny envoyait une copie de mes notes à Clara pour qu'elle voie à quel point j'étais beaucoup plus brillante que ses propres enfants.

Marcus: "Avaa ?"

Moi: "Hein ?"

Marcus: "Arrête de marmonner des prénoms et explique-moi ce qu'il se passe."

Moi: "Tu deviens fou, ma parole. Marmonner de paroles... Que veux-tu marmonner d'autres, aussi ?"

Je le bousculai, balançai mon téléphone sur le canapé et allumai la télévision. Penser à autre qu'eux. Allez Avaa !

Un drama intéressant débuta sur une des seules chaînes télévisées que je regardais. Le titre était Suspicious Partner et l'histoire parlait d'une jeune femme inculpée du meurtre de son ex-petit ami. Le procureur censé l'envoyer en prison l'aida et elle fut " libérée ". Seulement les choses devinrent compliqués pour Ji Wook et pour Bong Hee. C'était une magnifique histoire d'amour, je dois l'avouer.

Je devais être tellement concentrée sur le drama que je ne remarquai pas que Marcus ne couvrait des yeux depuis une bonne heure. Il semblait perdu dans ses pensées, les yeux rivés sur moi et seulement moi. Il avait une façon à Lui de me parler, toucher, regarder...

Marcus: "Avaa ? Hier soir, avant que je ne sorte de la chambre, que voulais-tu me dire ?"

Sa question me prit au dépourvu. Je faillis m'étouffer avec mon eau et relevai lentement les yeux vers Lui.

Moi: "R-rien."

Marcus: "Vraiment ?"

Son visage s'approcha et mes joues virèrent au rouge pivoine. Espérant qu'il oublie tout ça, cette soirée et cette journée. Peut-être qu'il ne se souviendra pas m'avoir " avouer " m'aimer depuis huit ans, de la danse que l'on a partagé, des baisers que l'on a échangé, des paroles que l'on s'est dit l'un à l'autre, des rires que l'on a partagé ensemble, des étoiles que l'on avait dans les yeux...

Moi: "Rien. Je n'ai rien dit, Marcus."

Mon soudain changement d'humeur semblait le perturber. Croyait-il que je Lui cachait quelque chose ? C'est certes juste mais faux à la fois. Je ne Lui disais tout simplement pas directement. J'essayais, sans le vouloir, de Lui montrer qu'il était spécial pour moi et que je l'aime.

Marcus: "Tu es mignonne avec les joues rouges et les cheveux tout décoiffés."

Moi: "J'ai coiffé mes cheveux."

Sa main décoiffa mes cheveux et je me levai pour le frapper. Seulement il m'attrapa par la taille et je tombai sur son torse. Ses jambes entourèrent mes hanches et j'entourai sa taille musclé de mes petits bras.

Moi: "Je te déteste, Gunnarsen."

Marcus: "Tu ne sais pas mentir, petit cœur."

**

Couchée dans mon lit, je ne cessai de me retourner, tentant de trouver le sommeil. Je me décidai à me lever et partis en direction de la cuisine. Je croisai Marcus qui semblait discuter avec sa mère, au téléphone. Je me servis un verre d'eau, au même moment où la porte d'entrée s'ouvrit. La voix de mon père retentit dans la maison et je me précipitai à l'entrée.

Moi: "Papa !"

Papa: "Ma puce !"

Je me ruai sur lui et il entoura ma taille de ses bras. Ma tante embrassa mon front, parlant avec Marcus. J'espèrai que mon père ne fasse aucune remarque au fait que le blondinet soit rester avec moi pendant la journée.

Papa: "Je suis désolé de ne pas avoir passé la soirée avec toi."

Moi: "Ce n'est pas grave."

Papa: "Mais à ce que je vois, tu étais en très bonne compagnie."

Je détournai le regard de mon père. Ma tante surgit de la cuisine et tira mon père par le bras. Elle me fit signe de monter à l'étage avec Lui. Gênée, je le tirai par le bras, jusqu'à ma chambre. Je refermai la porte et soufflai un bon coup.

Marcus: "Je vais devoir passer la nuit avec toi, petit cœur ?"

Moi: "Tu... Dormiras par-parterre."

Marcus: "Je suis un invité, je devrais prendre le lit, non ?"

Il fit un pas vers moi. Suivi d'un autre, puis d'un autre. Son corps frôla le mien, m'obligeant à reculer. J'heurtai le mur, derrière moi.

Marcus: "Comment est-ce que tu as fait ?"

Moi: "Fait quoi ?"

Marcus: "Me faire tomber amoureux de toi."

Bonne question, Marcus ! Même moi je ne sais pas.

Moi: "Je pourrais te retourner la question..."

Prenant compte de mes paroles, je cachai ma bouche de ma main. Marcus rigola, un magnifique sourire au bord des lèvres.

Marcus: "Dois-je comprendre que tu m'aimes, petit cœur ?"

Je secouai la tête de droite à gauche.

Moi: "Non."

Marcus: "Vraiment ?"

J'hochai la tête. Mais perdis aussitôt mes moyens, lorsque ses lèvres s'approchèrent des miennes. Ne te laisse pas faire, Avaa !

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J'espère que ce chapitre vous aura plu.

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