Chapitre 12

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Vêtue d'une magnifique robe rose clair et d'une paire de chaussures à talons blanche, je termina d'appliquer une couche de rouge à lèvres. Une fois celà fait, je me plaça face au miroir, histoire de voir le résultat. Mes longs cheveux noirs de nature lisse avaient étaient légèrement bouclés et le haut avait été rassemblé en une petite queue de cheval - le genre de coiffure que je portais quand j'étais petite. Quant à mon maquillage, il restait assez discret. Une couche de mascara, un trait de crayon sous les yeux, un trait d'eye-liner et un rouge à lèvres mat rouge avaient fait l'affaire. J'enfila délicatement - histoire de ne pas gâcher ma coiffure - une petite jaquette en jeans blanche. Pour une fois que je ne me trouvais pas moche ! J'étais plutôt fière du résultat. Ma tante m'avait aidé pour la coiffure et j'avais fait le reste seule, me rappelant des conseils que me donnait ma mère. Je vérifia ensuite l'heure sur mon téléphone : 18h55. Encore cinq minutes et Marcus venait me chercher. J'étais à la fois nerveuse et contente. J'étais plutôt effrayée à l'idée d'aller à un bal accompagnée du garçon dont j'étais secrètement amoureuse mais j'étais fière d'y aller avec Lui.

Jessica: "AVAA !"

Perdue dans mes pensées, je sursauta lorsque ma tante cria mon prénom depuis le salon. Je souffla un bon coup, essayant de me détendre puis un dernier coup d'œil sur mon reflet et j'attrapa mon téléphone que je plaça dans la poche de ma veste. J'étegnis les lumières de ma chambre, referma derrière moi puis traversa le long couloir. Je descendis les escaliers et lorsque le regard de ma tante croisa le mien, sa bouche forma un O. Elle s'approcha lentement de moi, les deux mains sur sa bouche. C'était plutôt marrant à voir.

Jessica: "Oh mon... Dieu."

Moi: "Alors ?"

Elle parcourut ma tenue du regard, toujours surprise.

Jessica: "Tu es... Magnifique !!"

Elle se jeta sur moi pour me prendre dans ses bras. Je rigola puis essaya de la repousser, histoire de pouvoir remplir mes poumons d'air. Mais c'était mission impossible. Elle était prête à tout pour me faire un câlin.

Moi: "Oui, par contre, si je pouvais rester en vie plus d'une minute, ça serait bien."

Elle rigola nerveusement puis se détacha de moi, continuant à me contempler, les yeux pleins d'étoiles.

Jessica: "Tu... Ta mère serait si fière de toi, mon ange."

Le simple fait de prononcer ou d'entendre le mot « mère » était extrêmement douleur pour moi. Malgré les quatres ans passés depuis son décès, je me sentais toujours aussi triste à l'idée de l'avoir perdue. C'était comme si j'avais perdu ma moitié. C'était la chose la plus douloureuse qui me soit arrivé.

Au moment où j'allais répondre, la cloche sonne, m'indiquant que mon cavalier était arrivé. Le stress monta en flèche et mon cœur s'accéléra encore plus qu'il ne l'était déjà. J'étais extrêmement stressée. Courage, Avaa ! Tu peux le faire ! Ma tante posa ses deux mains sur mes épaules puis me gratifia d'un magnifique sourire encourageant.

Jessica: "Bonne chance."

Moi: "J'en aurai besoin."

Jessica: "Pas plus tard qu'une heure du matin, d'accord ? Et fait attention à toi."

Elle déposa un bisou sur mon front puis se décala pour me laisser passer. Je m'avança vers la porte puis quitta la maison, sous les regards amusés de ma tante. Je ne saurais expliquer sa réaction. Elle était à la fois joyeuse, amusée et... Triste ? On aurait dit une mère qui voyait son enfant grandir. C'était inexplicable.

Dos à moi et face à la voiture, il ne me vit pas arriver. Je m'approcha de Lui puis posa ma main sur son épaule. Il se retourna et lorsque ses magnifiques yeux se posèrent sur ma personne, il resta bouche bée. Je rigola, malgré que je me sentis rougir jusqu'à la racine des cheveux.

Moi: "Salut."

Toujours bouche bée, il ne répondit pas tout de suite, continuant à observer ma tenue dans les moindres détails.

Marcus: "Tu... Qu'as-tu fait d'Avaa Clairs ?"

J'éclata de rire et un sourire en coin prit possession sur son visage. Je n'arrivais pas à cacher mon sourire. Ce garçon savait comment le remonter le moral.

Moi: "Elle avait quelque chose de prévu alors j'ai pris sa place."

Marcus: "Je vois et qui êtes-vous, jeune mademoiselle ?"

Moi: "La jumelle d'Avaa."

Marcus: "Intéressant."

Il s'humecta les lèvres passant lentement sa langue dessus avant de s'approcher de moi et de me prendre dans ses bras réconfortants. J'étais bien, là, dans ses bras. J'avais envie de rester comme ça jusqu'à la fin de ma vie.

Moi: "Tu es très élégant, ce soir."

Sa chemise blanche, ainsi que ses cheveux plaqués sur sa tête lui donnaient tout un autre charme. Ce garçon est juste à tomber !

Marcus: "Comme tout les jours."

Je pouffa puis me détacha de Lui, gardant mes mains sur ses épaules et Lui sur ma taille.

Marcus: "Tu es clairement la Reine du bal."

Il prit ma main puis me fis tourner sur moi-même.

Marcus: "On sait tous qui est le Roi et... Je crois que les gens vont hésiter entre Sophia et toi."

Moi: "Moi ? Pourquoi moi ?"

Marcus: "Tu es bien plus belle que Sophia."

Je baissa aussitôt les yeux, intimidée par l'intensité de son regard. Puis relèva la tête vers Lui.

Moi: "On devrait peut-être y aller..."

Marcus: "Le plus beau couple n'arrive jamais à l'heure, histoire d'attirer l'attention sur lui."

Chose que je n'aime pas faire !

Moi: "Je n'aime pas attirer l'attention."

Marcus: "Ah, les filles coincées."

Je lui assena une frappe amical sur l'épaule, ce qui le fit pouffer.

Moi: "Je ne suis pas coincée !"

Marcus: "Juste timide et vulnérable ? Tu es coincée, Clairs."

Moi: "Et toi, tu es trop prétentieux, Gunnarsen."

Il rigola pendant que je grimpai dans la voiture.

Dix minutes après, la voiture s'arrêta devant l'école. Le bâtiment avait été personnellement décoré pour l'occasion.

Moi: "Je peux laisser ma veste dans la voiture ?"

Marcus: "Comme tu veux."

Je retira mon téléphone de la poche de ma veste puis déposa celle-ci sur la banquette. Je souffla un bon coup, stressée.

Marcus: "Ne stresse pas, petit cœur. Ça va bien se passer, tu vas voir. Tu vas passer la meilleure des soirées."

Moi: "J'éspére."

Sans que je ne m'y attende, il me prit la main puis me fit sortir du véhicule.

Depuis le parking, nous pouvions entendre la musique et les cris de certains élèves. Un professeur passa à toute vitesse à nos côtés avant de disparaitre parmi les voitures présentes sur le parking. Plusieurs élèves traînaient dans la cour, tandis que d'autres venaient d'arriver ou entraient dans l'école. L'idée que tout les regards soient tournés vers moi, me stressais encore plus.

Marcus: "Donne-moi ton téléphone, histoire que tu ne le porte pas toute la soirée."

Moi: "Merci mais non, merci."

L'idée qu'il puisse fouiller à l'intérieur traversa mon esprit. De toute façon, il ne pouvait pas. Il ne savait pas le code.

Marcus: "Je ne vais pas fouiller dedans, si c'est ce qui t'inquiète."

Je le toisa, méfiante puis finis par céder.

Moi: "Tu as intérêt à me le rendre, Marcus Gunnarsen !"

Marcus: "Oui, mademoiselle."

Je lui tendis mon portable qu'il prit puis le rangea dans la poche de son pantalon noir.

Marcus: "Prête ?"

Moi: "J'ai le choix ?"

Marcus: "Plus maintenant."

Moi: "Allons-y avant que je ne regrette d'être venue."

Prenant mon courage en main, je le tira vers l'entrée. Tel un gentleman, il m'ouvrit la porte pour me laisser passer. Nous traversâmes les couloirs vides pour atteindre le gymnase. La fête semblait battre son plein. Et les personnes présentes semblaient s'amuser. Lorsque nous passâmes la porte, toutes les têtes se tournèrent vers nous. Principalement sur nos mains entrelacées. Plusieurs personnes chuchotèrent entre elles - chose qui ne semblait pas déranger Marcus. On se serait cru dans les films typiques américains. Voyant tous ces regards sur moi, je me sentis perdre mes moyens. Je resserra ma prise autour de la main du blondinet qui se pencha vers moi.

Marcus: "Détends-toi, mon cœur."

Moi: "Attends ! C'est quoi ce surnom ?"

Marcus: "Tu ne l'aime pas ?"

Il pouffa.

Moi: "C'est beaucoup trop intime !"

Il roula des yeux et je le tira vers le bar installé au fond de la salle. Je me servis un verre d'eau, tandis que Marcus se servit un verre de coca ou de je ne sais quoi. Au moins ici, je ne risquais pas de croiser un Carl bourré ! J'étais donc en " sécurité ". Du moins, je crois et l'espère.

Marcus: "Tu veux danser ?"

Moi: "Je ne sais pas danser."

Je suis une vraie catastrophe ! Et pour la sécurité de toutes les personnes présentes ici, mieux vaut que je reste sur place, assise sur un tabouret.

Marcus: "Tout le monde sait danser, mon cœur."

Il insista bien sur le surnom. Ce qui Lui valut un regard noir de ma part. Bien évidemment, il rigola. À force de rire et sourire, ce garçon allait finir par avoir des crampes aux joues.

Moi: "Vas-y, toi. Moi, je vais rester ici."

Marcus: "Il est hors de question !"

Il me souleva par la taille, me reposant au sol. J'étais confortablement installée sur le tabouret et il a tout gâché ! Je le déteste ! Non, enfaite je l'aime.

Marcus: "Allez !!"

Moi: "Je n'ai pas envie... Je suis une vraie catastrophe."

Il roula une fois de plus des yeux.

Marcus: "Chut !"

Il me tira vers la piste de danse avant de me coller littéralement à Lui.

Moi: "J'ai besoin d'espace pour respirer."

Il éclata de rire puis embrassa le haut de ma tête. Il prit mes bras qu'il passa autour de son cou et ses mains se posèrent sur les hanches. J'étais assez gênée de la situation. Surtout quant il me fixa avec autant d'intensité. Pendant une fraction de seconde, ses yeux descendirent vers mes lèvres. Je me mordis nerveusement la lèvre, ce qui eut l'effet d'attirer encore plus son attention. Je détourna alors le regard, trop gênée pour le regarder en face. Mon regard croisa celui de la jeune brune à l'autre bout du gymnase. Elle était accompagnée d'un garçon que je n'avais jusqu'à aujourd'hui jamais croisé. Était-il d'ici ? Je n'en ai pas la moindre idée. En revanche, sa tenue ne semblait échapper à personne. Sa robe rouge était extrêmement courte, à la limite du vulgaire. Et son décolleté n'arrangeait pas grand chose. Sa manière de danser était assez vulgaire. Mais bon, elle fait ce qu'elle veut. Je ne suis personne pour la juger.

Moi: "Sophia nous regarde bizarrement..."

Marcus: "Elle est juste jalouse."

Je reporta mon regard sur Lui.

Moi: "De quoi ?"

Marcus: "De toi."

Moi: "Mais pourquoi ?"

Marcus: "Parce que je ne regarde aucune autre fille à part toi."

Malgré mes rougissements, je continuai de le fixer dans les yeux. Je baissa instinctivement la tête, me mordant nerveusement ma lèvre inférieure. J'avais besoin d'avoir une réponse à ma plus grande question. Je décida alors de me lancer. J'espère ne pas le regretter.

Moi: "Pourquoi moi ? Il y a pleins de filles, alors pourquoi es-tu venu seulement vers moi ?"

Ai-je quelque chose de spécial ? Voir d'attirant ? Je ne suis qu'une simple fille parmi tant d'autres. Alors pourquoi moi ?

Il me regarda un moment avant de détourner les yeux. On aurait dit qu'il avait peur de répondre à cette question. Je ne l'avais jamais vu perdre autant son assurance.

Moi: "Marcus ?"

Je cherchai désespérément son regard.

Marcus: "Je vais te raconter une histoire."

Au même moment, Happier de Ed Sheeran commença.

Marcus: "C'est l'histoire d'un petit garçon qui n'a d'yeux que pour une seule et même fille. Mais il est trop timide pour aller lui parler. Alors il la regarde se détruire petit à petit. Il veut faire quelque chose pour elle mais il se sent impuissant. Depuis plus de huit ans qu'il est amoureux d'elle mais pas une seule fois, il n'a osé le lui dire. Pour lui, cette fille était là beauté incarnée, unique et magnifique. Elle avait de long cheveux noirs, des yeux bleus magnifiques et une peau pâle. Quelque chose chez elle l'attire énormément. Depuis petit, il l'observe, l'admire et l'aime. Malgré le fait qu'il avait toujours toutes les filles à ses pieds, il était attiré par cette fille timide qui se cachait derrière sa chevelure noire. Personne à part elle ne comptait à ses yeux. Jusqu'à jour où ils se sont croisés dans le couloir. Et depuis, il ne cesse d'être derrière elle. Il n'a jamais cessé de veiller sur elle, de l'aimer. Il ne souhaite qu'une chose : qu'elle l'aime en retour et qu'elle soit à lui. Ce garçon adore se perdre dans son regard, voir son sourire et entendre son rire. Il a été le premier à voir son magnifique sourire et à entendre son rire mélodieux. Et il en est assez fier. Il déteste quand d'autres garçons l'approchent, ne serait-ce que de deux mètres. Elle est à lui et personne ne doit l'approcher ou ne serait-ce que lui faire du mal. Une fois, il l'a embrassé et c'était la plus belle chose qu'il ait fait dans sa vie. Sauf qu'il a merdé juste après. Et il s'en veut terriblement car les choses ont changées. Il ne sait pas comment réagir face à elle. Elle lui fait perdre tous ses moyens. Et cette fille, les gens la surnomment le fantôme errant qui hante les couloirs de l'école."

Je me figea aussitôt. Mon cœur s'accéléra soudainement. Il posa son front contre le mien, les yeux clos.

« Fille aux cheveux noirs et aux yeux bleus. »

« Huit ans. »

« Fantôme errant. »

« Se détruire petit à petit. »

« Timide. »

« Cachée derrière sa chevelure noire. »

Mes yeux se remplirent d'eau. J'essayais de paraître indifférente mais c'était bien trop dur.

Marcus: "Ce garçon.... C'est moi et cette fille, c'est toi, Avaa. Depuis huit ans."

J'avais une furieuse envie de pleurer mais je devais me retenir. Une larme roula sur ma joue et il s'empressa de la retirer. Puis posant ses deux mains sur mes joues, il s'approcha délicatement de moi. J'espèrai du fond du cœur qu'il m'embrasse mais c'était sans compter sur l'irruption de Sophia.

??: "Marcus !"

Je sursauta puis me détacha de Lui lorsque Sophia me poussa violemment. Je faillis tomber mais un garçon passant par là, me rattrapa par le bras. Je le remercia puis reporta mon regard sur les deux personnes face à moi.

Sophia: "C'est à moi de danser avec toi, maintenant."

Marcus: "C'est Avaa, ma-"

Je ne le laissa pas finir sa phrase.

Moi: "Ce n'est rien."

Un dernier regard et je le laissa seul avec elle. Je m'empressa de rejoindre les toilettes avant de m'enfermer dans une cabine. Deux minutes après, la porte s'ouvrit sur un groupe de filles.

??: "Je dois avouer qu'Avaa est bien plus jolie que Sophia."

??: "Je ne trouve pas."

??: "Je suis d'accord avec Jeanne, Avaa est plus belle."

??: "Tu as vu sa tenue ? Parfaite ! Cette fille est une vraie bombe ! Même si pour les cours, elle porte ces gros sweats..."

Ces simples compliments m'arrachèrent un faible sourire. Mais les paroles de Marcus me revinrent en tête et l'envie de pleurer refit face.

Je n'arrivais pas à y croire ! S'il me disait la vérité, celà voulait dire que depuis huit ans, il est amoureux de moi en secret. Mais c'était plutôt étrange. Les garçons avaient tendance à me trouver trop maigre ou, comme certains le disaient, pas baisable. J'étais alors partie du principe que je ne plaisais à personne. Alors que pouvait-il bien me trouver ? Peut-être ma gentillesse, mon caractère voir ma beauté mais ça me semblait peu probable. Certaines personnes me trouvaient plutôt belle. Et je devais avouer que mes cheveux noirs et me yeux bleus clairs étaient magnifiques mais mon corps venait tout gâcher.

J'ai toujours eu cette tendance à me trouver grosse. Mais depuis la mort de ma génitrice, j'ai l'impression d'être horrible. Je ne me vois plus comme avant. J'ai terriblement changé. Les premiers mois, ma famille ne me reconnaisaient plus. J'étais impossible à réconforter. Ma famille avait tout essayé mais rien n'avait fonctionné. Je m'étais refermée sur moi-même, au point de rester plus d'une semaine sans parler. Je passais mes journées enfermée dans ma chambre, à pleurer. Je ne mangeais pas, ne dormais pas, ne sortais pas... J'étais devenue une statue, comme le disait ma tante.

Lorsque la porte des toilettes claqua, je sursauta puis sortis de la cabine. Mon regard croisa mon reflet dans le miroir et je souris. Je dois avouer que ce soir, je suis plutôt belle.

Quelqu'un toqua à la porte et je fronça les sourcils puis ouvris.

Moi: "Marcus ?"

Marcus: "On va faire un tour ?"

J'hocha simplement la tête puis le rejoingnis. Il me prit la main puis nous fit quitter le bâtiment.

Le silence n'était pas gênant. Au contraire. C'était plutôt plaisant.

Marcus: "Tu sais... L'histoire que je t'ai raconté est vraie."

Je me contentais de garder le silence, ne sachant pas comment agir.

Marcus: "Dis quelque chose, petit cœur."

Il s'arrêta puis se plaça face à moi.

Marcus: "S'il te plaît."

Moi: "Que veux-tu que je te disse, Marcus ?"

Marcus: "Que tu m'aimes."

J'ouvris puis referma la bouche avant de baisser la tête. J'étais incapable d'avouer mes sentiments. Surtout face à Lui.

Marcus: "De toute façon, j'ai ma réponse."

Le temps que je relève la tête qu'il plongea sur mes lèvres, une main sur ma joue. N'ayant pas envie de le repousser, je le laissa faire, mes mains posées sur des épaules.

À bout de souffle, il posa son front contre le mien. Je gardais les yeux fermés, ayant peur de croiser son regard.

Marcus: "J'ai ma réponse."

Moi: "Et quelle est cette réponse ?"

Je rouvris lentement les yeux. Il sourit.

Marcus: "Tu m'aimes."

Mon regard resta encré dans le sien. Je me sentis rougir mais je ne baissa pas la tête vers le sol.

Moi: "Peut-être."

Marcus: "Peut-être ?"

J'haussai les épaules, sourire aux lèvres puis le contourna pour reprendre mon chemin. Je frissonna de froid. Pourquoi avais-je laissé ma veste dans la voiture ? Quelle conne !

Marcus: "Tu as froid ?"

Moi: "Un peu mais ça va."

Marcus: "Tiens."

Il retira sa veste puis la posa sur mes épaules. Je murmura un petit « merci » puis l'enfila correctement.

**

Vers une heure du matin, je rentrai chez moi, accompagnée par mon cavalier. Marcus avait insisté pour passer le reste de la soirée avec moi et je n'ai pas eu le choix, ma tante n'a pas pu s'empêcher de dire « oui ». Elle semblait bien l'apprécier.

Moi: "Merci pour cette soirée."

Marcus: "De rien, mon petit cœur adoré."

Je ne pus m'empêcher de sourire. Je tentai de cacher mon sourire mais il replaça une mèche derrière mon oreille, dévoilant mon visage.

Marcus: "J'aime beaucoup te voir sourire."

J'ouvris la porte puis entra, suivie par Lui.

Marcus: "Ta tante semble bien m'apprécier. Bon, après tout le monde m'aime."

Moi: "C'est vrai."

Marcus: "Quoi ?"

J'avais de la chance qu'il n'ait pas entendu ce que j'ai dit. Je rougis.

Je ferma la porte à clé puis retira mes chaussures. J'avais mal aux pieds avec ces chaussures à talons.

Moi: "JESSY ?"

Jessica: "À LA CAVE !!"

Je fronça les sourcils.

Moi: "Tu peux aller m'attendre dans la chambre, si tu veux."

Marcus: "Je reste avec toi, petit cœur."

Pour me montrer qu'il était sérieux, il me prit la main. Je souris, malgré mes rougissements puis traversa le salon.

La porte menant à la cave était ouverte. Je descendis, main dans la main avec Marcus.

Moi: "Jessy ?"

Ma tante semblait chercher quelque chose. Elle relèva la tête vers moi puis un sourire prit place sur son visage.

Jessica: "Oh, salut, Marcus. Comment vas-tu ?"

Marcus: "Bien et toi ?"

Jessica: "Je vais bien, merci. Et tes parents ?"

Marcus: "Ils vont bien, aussi. Ils partent en voyage d'affaires dans pas longtemps."

Elle hocha la tête puis continua à chercher ce dont elle avait besoin.

Moi: "Qu'est-ce que tu cherches ?"

Jessica: "Ton père revient plus tôt que prévu et il m'a demandé de chercher quelque chose pour lui."

Moi: "Il revient ?"

Elle hocha la tête, sourire aux lèvres. Ma bouche forma un O. Mon père revient. Il revient. Mon regard croisa celui de Marcus et je Lui sauta au cou. Il me fit tourner puis me reposa au sol. J'étais plus qu'heureuse de savoir que j'allais revoir mon paternel. Après plus de deux mois.

Moi: "Il revient... Je vais pouvoir le revoir."

Je n'en revenait toujours pas.

Marcus: "Je vais pouvoir rencontrer ton père. Je suis sûr qu'il va m'adorer."

Moi: "Mon père adore tout le monde."

Marcus: "Ça tombe bien, alors."

Je rigola. À l'étage, mon téléphone sonna mais j'étais trop contente pour courir décrocher.

Jessica: "C'est peut-être papa."

Moi: "Je reviens."

Je me précipita à l'étage, toujours suivie par Marcus.

Je chercha mon téléphone du regard mais ne le vit nul part. Marcus s'approcha de la table basse, prit quelque chose puis me tendis mon portable. Je rigola nerveusement, le remercia puis décrocha. Pendant ce temps, Marcus enroula une mèche de mes cheveux autour de son doigt et tira légèrement dessus. Son pouce traça de petits cercles sur le dos de ma main.

Moi: "Allô ?"

??: "Oui, bonsoir. Ici, l'hôpital *********. Vous êtes mademoiselle Avaa Clairs ?"

Je fronça les sourcils.

Moi: "Oui, c'est moi."

??: "Nous vous appelons pour vous informer que votre père vient d'être admis à l'hôpital. Il est gravement blessé et a été transféré ici."

À cet instant, tout mon monde s'effondra. Les larmes me montèrent aux yeux. Marcus sembla remarquer que quelque chose n'allait.

Marcus: "Avaa ?"

??: "Mademoiselle, vous êtes là ?"

Je ne répondis pas. Au lieu de ça, je m'effondra dans les bras de Marcus. Et il prit l'initiative de répondre à ma place.

Marcus: "Elle ne se sent pas bien. Puis-je savoir ce qu'il se passe ?"

Je pleurais et je n'avais pas cure.

« Admis à l'hôpital. »

« Gravement blessé. »

Ces deux phrases résonnaient en boucle dans ma tête. Le visage de mon père blessé me vins en boucle dans ma tête et je frissonna d'horreur.

Marcus: "Je vois. Au revoir."

Il raccrocha et me serra dans ses bras.

Marcus: "Chut.... Je suis là, mon cœur."

Il embrassa ma joue et sa main traça des petits cercles sur mes reins. Si la situation était différente, j'aurais pu apprécier cette proximité.

Moi: "Il est à l'hôpital, Marcus..."

Marcus: "Je sais, mon cœur."

Moi: "Il faut que j'aille le voir."

Marcus: "Va te changer et je t'amène."

Je me détacha de Lui, il essuya les joues puis embrassa mon front.

Je grimpa à toute vitesse les marches.

Je dois aller voir mon père !

❦ ❦ ❦

J'espère que ce chapitre vous aura plu.

💜

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