𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝐗𝐕𝐈
















—    S  A  N  S    M  A  N  I  E  R  E  S    —

















負けるが勝ち


















             TELS DES LUCIOLES, des guirlandes de points lumineux soulignent les plaintes de ces lieux, lui conférant une aura bleutée des plus déconcertantes. L’atmosphère s’en dégageant est à la limite de verser dans l’ivresse et la débauche des boites de nuit.

             Mais, malgré les banquettes blanches, le bar constituant le centre de la vaste salle et l’uniforme se résumant en un tee-shirt noir des serveurs, ce lieu demeure un simple restaurant. Quoi que simple ne soit pas vraiment le mot compte tenu de l’élaboration du menu.

             Hésitante, je fixe celui-ci de mes yeux hagards.

— Tu as fait ton choix ?

             Devant moi, le professeur a replié le sien et l’a posé sur la table. Enfin, en toute honnêteté, je n’ai pas le sentiment qu’il l’ait ouvert un seul instant. Il est visiblement un habitué.

— Je…

             Les plats sont alléchants, là n’est pas le problème.

             Mais se devine dans la gamme de prix un détachement certain du blond de la réalité. S’il n’était pas un héritier, son salaire de fonctionnaire ne lui permettrait pas un tel lieu. Alors je me demande bien ce qui a pu passer par sa tête en amenant une étudiante en cet endroit.

— Je vais peut-être avoir besoin d’un peu de temps, je murmure. Parce que… Enfin….

             Me coupant dans mon début de bégaiement, sa main chaude et protectrice se pose sur la mienne. Saisie, je lève brutalement les yeux pour le regarder. Pencher en avant sur la table, sa paume enfermant soigneusement mes doigts, il m’offre un faible sourire sous ses lunettes.

— Je ne suis pas idiot, (T/P). Prenez ce que vous voulez, je paye.

             Mes sourcils se froncent aussitôt. Bien qu’une douce chaleur me prenne à son geste et ses paroles, je n’apprécie pas l’idée d’être redevable envers qui que ce soit.

— Non, je réponds fermement.

             Penchant légèrement la tête sur le côté, son sourire se fait encore plus doux et chaleureux.

— J’ai vraiment envie de vous inviter. Ça me ferait vraiment plaisir, explique-t-il.

— Je n’ai pas env…

— Moi j’en ai envie. Maintenant choisissez ou je le fais à votre place.

             Je baisse les yeux sur la carte, réalisant que je vais devoir m’y résoudre, de toute façon. Car, borné comme il est, si je m’avise même de quitter ce restaurant sans un regard derrière moi, je peux être sûr qu’il rejoindra en toute hâte le bar, passera une commande à emporter qu’il déposera sur le seuil de mon appartement.

             Cet homme est particulièrement têtu.

             Pinçant les lèvres, je gonfle les joues d’un air agacé. Aussitôt, son sourire se fait plus marquer et il glousse légèrement.

— Vous n’allez pas bouder, tout de même ?

— Ôtez ce petit ton condescendant, je claque d’une voix sèche.

             Mais il ne rit que davantage, saisissant.

— Vous pourriez vous montrez plus gentille avec votre humble ami qui vous paye à manger.

             Saisissant le menu, je le pose à côté de mon visage tel un éventail pour dissimuler le mouvement de mes lèvres lorsque je réponds en levant les yeux au ciel :

— Quel genre d’ami prend en guet-apens les autres comme ça ? je demande.

— Plait-il ?

— Vous avez choisi un restaurant qui implique de vendre son rein à chaque plat, je siffle.

— Alors prenez une boisson, une entrée, un plat et un dessert puisqu’à nous deux, on en a quatre.

             Je lève les yeux au ciel. Bien que je sois reconnaissante envers le blond de faire ce geste pour moi, le petit guet-apens qu’il m’a tendu afin d’être sûr de payer est digne de mes propres stratégies de manipulation.

             Quoi que son air tendre me réchauffe le cœur.

— Bon…

             Finalement, je plis la carte sous son air victorieux. Je ne sais trop si je déteste ou aime la façon qu’ont ses yeux de se plisser en se posant sur moi d’une expression profondément douce.

             Aucune condescendance sur ses traits. Simplement un vœu de protection sur ma personne.

             Touchant.

« Vous êtes mon amie »

             Une dense chaleur me prend au souvenir de ces quatre mots.

— Vous avez fait votre choix ? demande-t-il.

— Oui.

— Bien.

             Là-dessus, il exécute un geste de la main. Aussitôt, un homme vient de placer devant notre table. Je suis assez désarçonnée. Mes habitudes dans les restaurants consistent à attendre qu’un serveur nous remarque. Ici est définitivement un autre monde.

             Quoi que je suppose que lorsque l’entrée coûte plusieurs billets, les clients peuvent se permettre d’exiger un service rapide.

             Chacun notre tour, nous commandons nos menus respectifs. Le professeur semble remarquer que j’ai choisi les moins chers de la carte mais n’en dit rien, se contentant d’un faible sourire et une expression semblant signifier « sérieusement ? ».

             Qu’importe. Bientôt, l’homme tourne les talons dans son tee-shirt noir et son pantalon près du corps, nos commandes notées sur son bloc-notes. Aussitôt, Jäger se tourne en ma direction.

— Alors ? Pour noël ?

             Je lève les yeux au ciel. Il ne va pas recommencer avec cela, tout de même ?

— Ecoutez, je n’ai pas envie de me déplacer, me tenir droite jusqu’à pas d’heure pour rentrer chez moi dans le froid glacial de l’hiver après avoir mangé d’une certaine façon toute la soirée pour passer pour une personne élégante et avoir vécu l’embarrassante épreuve de déballer des cadeaux devant des personnes observant avec minutie ma réaction et donné à mon tour un cadeau que je me serais faite chier à trouver pour une personne que je ne connais pas réellement.

             A toute vitesse, j’ai parlé. Les mots ont roulé sur ma langue rapidement, filtrant sur ma bouche. Aucune pause, aucune respiration, aucune hésitation. A toute vitesse, j’ai discouru.

             Et il me fixe à présent, médusé.

— Vous n’êtes pas obligée d’offrir quoi que ce soit à qui que ce soit. Si vous y tenez, amenez à Livai du Earl Grey, à Armin un livre sur les animaux marins de la préhistoire, à Mikasa n’importe quel accessoire de sport et, pour mon frère, un capodastre ou n’importe quel objet pas cher lié à la musique, lâche-t-il.

             Je me raidis. Je ne considère en réalité pas non plus l’idée de passer les fêtes aux côtés de ces personnes.

— Je vous offrirai un cadeau en privé que vous déballerez en privé…

— Je n’ai pas beso…

— Une fois que vous aurez vu mon frère manger, me coupe-t-il, vous vous sentirez même libre de vous allonger sur la table, croyez-moi. Et je passerai vous prendre en voiture et préparerai une chambre pour que vous passiez la nuit chez moi, d’accord ?

             Je me fige. Une dense chaleur monte en moi. Passer la nuit… chez lui ? Dans sa maison ? Lovée dans ses draps ? Dormir à quelques pièces seulement de lui ? Me réveiller, l’haleine puante et le visage gonflé pour lui faire directement face ?

             Je ne sais pas si cette proposition me grise ou me met mal à l’aise.

             Un mélange des deux, sans doute.

— Alors ? insiste-t-il.

             Derrière ses lunettes dorées, ses yeux se font inhabituellement sérieux, presque appréhensifs. Plus de masque provocateur, moqueur.

             Tant et si bien que mon cœur se serre à l’idée de refuser.

— Au pire on peut simplement le passer ensemble, en privé, lance-t-il en semblant remarquer mon indisposition.

             Je me fige.

— Je n’ai aucune envie de vous savoir seule pour noël, dans un appartement humide.

             Ma langue claque contre mon palais. Bien sûr, songer à cette période de l’année me déprime un peu. Elle n’est qu’une douloureuse piqure de rappel. Je n’ai jamais été fichue de garder quiconque entrait dans ma vie. Je ne m’en souciais pas réellement non plus.

             Le fait d’être seule prévaut toujours sur les personnes avec qui je suis.

             Je n’ai pas le souvenir d’avoir un jour sincèrement aimé quelqu’un. D’avoir souffert d’une disparition quelconque. Les silhouettes ont défilé sous mes yeux sans que je ne parvienne à m’y attacher. Même si le temps en leur compagnie a pu être sympathique, la perspective de ne jamais plus le revoir ne m’a jamais faite tant de mal.

             Ce n’est pas de la méchanceté. Juste de l’incapacité à s’attacher.

             Seulement, le soir, seule dans mon appartement, il m’arrive de regretter. Je regarde autour de moi, aucune silhouette ne se découpe, aucun sourire ne réchauffe mon cœur. Et ce qui me dérange le plus est que je ne suis pas gênée d’avoir perdue certaines personnes. Non. Ce qui me dérange est simplement la solitude.

             Je pourrais combler celle-ci avec n’importe quoi pour être heureuse. N’importe qui.

             Du moins, jusqu’à l’apparition du professeur dans ma vie. Car lui, étrangement, je n’ai pas envie qu’il s’en aille. S’il partait, j’en ressentirai la différence. En allant à l’université, mon cœur se serrerait à l’idée de ne pas m’arrêter à son étage et toquer à sa porte. En rentrant chez moi, je ne ferais que ressasser les soirées passées dans son bureau.

             Lui est différent. Ce qu’on a aujourd’hui est précieux quoi que fragile.

             Alors entrer dans son appartement, y passer une nuit, se détendre en compagnie de ses amis… Disons que tout cela est quitte ou double. Un pallier sera franchi dans notre relation. Irréversible.

             Et si je n’aime pas ce qu’elle devient ?

             Et si l’envie me prend de partir ?

             Et si l’envie lui prend de partir ?

             Pour la première fois, je crains qu’on m’abandonne. Cela m’est déjà arrivé, bien évidemment. Mais je n’y ai pas forcément attaché de l’importance. Il m’est même arrivé de rire devant les longs messages condescendants « d’amis » qui m’expliquaient que je n’étais qu’une garce et qu’ils me laissaient à mon triste sort.

             Ces gens-là s’imaginent vraiment que ne plus les voir me ferait quelque chose. Or je n’ai jamais vu la différence.

             Car ils ne sont pas comme Sieg Jäger. Personne ne l’est.

             La main du professeur n’a pas quitté la mienne. Elle demeure chaude sur elle, protectrice.

— Tout va bien ? demande-t-il, voyant que je n’ai pas ouvert la bouche depuis un moment maintenant.

— Je…

             Ma voix meurt dans ma gorge serrée. Je n’ai aucune envie de lui dire la vérité. A savoir que oui, tout va bien.

             Mais jusqu’à quand ?

             Quel étrange et singulier sentiment de se découvrir une capacité à chérir autrui. Longtemps, j’ai fantasmé sur l’idée d’avoir un ami. Un comme dans les films. Un qui compterait pour moi. Un que je chérirai réellement.

             Mais jamais je n’avais réalisé combien ce pouvait être effrayant.

             Les sourcils du blond se froncent.

— (T/P) ? appelle-t-il. Vous êtes sûre que tout va bien ?

— J… Je… Oui.

             Il m’observe silencieusement, dubitatif. De toute évidence, il ne me croit pas. Qu’importe. Je n’ai aucune envie d’exprimer ce que je ressens vraiment. Me mettre à nue, expliquer mes sentiments ne fait pas partie des options censées s’offrant présentement à moi.

             Je préfère me taire. Demeurer silencieuse.

— Vous pouvez me parler. Je ne vous jugerai jamais. J’espère que vous en avez conscience, mademoiselle.

             J’acquiesce légèrement quoi que non convaincue. Mais je ne souhaite pas étayer.

— Ecoutez, reprend-t-il. On peut aussi se voir sans fêter noël ens…

— Pourquoi vous tenez tant à ça ? je le coupe, légèrement agacée par son insistance. Expliquez-moi ce qui est si important pour vous là-dedans.

             Dérouté, il retire sa main de la mienne. Légèrement frissonnante, je ne dis rien du malaise qui me prend lorsque le contact se rompt. Ses sourcils se haussent légèrement.

— Je ne vous ai pas raconté mon passé pour que vous me preniez en pitié, monsieur Jäger. J’espère que vous en avez bien conscience.

             Idiote.

             Je ne saisis pas pourquoi je me montre si agressive avec lui. Est-ce un mécanisme de défense ? Sans doute. Mais en ai-je besoin ? Il est bien le seul à m’avoir prouvé que non.

             Le serveur de tantôt dépose deux flûtes de champagne sur la table et un panier garni de petits pains. Silencieusement, nous nous observons au cœur de cette pesante tension, seuls ses mouvements perturbant l’étrange atmosphère autour de nous.

             Bientôt, il s’en va, nous laissant seuls. Mes yeux se posent alors sur le visage décontenancé de l’homme. J’ouvre la bouche pour m’excuser. Il se montre plus rapide.

— Vous avez raison, excusez-moi. Vieux réflexes de mes cours de psychologie.

             Je ne réponds pas, me contentant d’attraper ma lèvre inférieure entre mes dents. Je me suis montrée froide et stupide, comme à mon habitude. Il tentait simplement de m’aider. Et, fidèle à mes stupides habitudes, je l’ai bêtement remis à sa place de professeur.

             Alors qu’il est mon ami.

             La situation devient rapidement embarrassante. Nul n’ose parler après cette mini dispute insignifiante. Je me réfugie dans ma coupe de champagne, le bruit d’une musique d’ambiance ponctuée par celui des couverts sur les assiettes.

             Lui, de son côté, se contente de regarder le bar d’un air maussade. Je ne pense pas l’avoir vexé. Non. Il doit simplement se maudire d’avoir oublié à qui il avait à faire. Quant à moi, je m’en veux d’avoir refusé l’aide d’une personne que je sais être sincère.

             Suis-je stupide ? Assurément. Sur ce point, en tout cas.

             Peut-être est-ce donc cela qui me motive quand, faisant tournoyer la flûte de champagne entre mes doigts, le socle plat glissant contre la table de bois, je brise soudain le silence.

— C’est d’accord.

             Aussitôt, ses sourcils se haussent.

— Pardon ?

— Je dors chez vous, pas de cadeaux et vous me jetez pas après, je lâche dans un grondement sourd.

— Vous n’êtes pas un coup d’un soir, il y a peu de chances que je vous jette.

— Attendez de me supporter une soirée.

— Je vous supporte déjà en journée, je ne vois pas trop la différence que cela fera, objecte-t-il.

             Mal à l’aise, je me contente d’acquiescer. A nouveau, ses traits s’adoucissent face à ma réaction. Il penche la tête sur le côté.

— C’est pour ça que vous ne vouliez pas ? demande-t-il. Vous avez peur que je vous rejette ?

             Aussitôt, je tressaille. Immédiatement, mes sourcils se froncent :

— Ne vous donnez pas trop d’importance.

             Pour toutes réponses, il laisse filer un faible rire. Je lui lance un regard noir, n’appréciant que moyennement sa réaction. Mais sa façon de regarder au loin, pinçant ses lèvres entre elles pour essayer de refreiner son éclat m’empêche de le dévisager plus longuement de façon rude.

             Car la brillance de ses yeux et le tressautement de ses boucles dorées sont si attrayantes que je tourne la tête.

             Cet homme est tellement insupportable que j’oublie souvent qu’il est beau.

— Je pense que j’en ai, (T/P).

— Vous pensez mal.

— Vous assumez difficilement, commente-t-il.

             Levant les yeux au ciel, j’attrape à nouveau la flûte de champagne et, le pointant du doigt tout en la saisissant, je hausse un sourcil.

— Et vous êtes un abruti, je rétorque.

             En effet, je n’ai plus aucune réparti.

             Pinçant l’arête de son nez entre ses deux doigts d’un air faussement exaspéré, il pose la main sur son cœur. Puis, faisant la moue, prononce d’une voix geignarde :

— Vous allez me faire pleurer.

— Faites-le en silence.

             A ces mots, il rit à nouveau d’un son grave et léger avant de saisir à son tour son verre, le posant sur ses lèvres. Puis, en avalant une gorgée, il le replace sur la table.

— Chose à part, il serait peut-être temps que vous travailliez vraiment en tant qu’assistante. Parce que, scoop du jour, écrire que je dois coucher avec une élève de quatorze heures à dix-sept heures n’est pas votre boulot.

— C’est surtout surestimer vos capacités physiques, je fais remarquer en haussant un sourcil, resongeant à ma blague de mauvais goût.

             Pour toute réponse, il sourit d’un air pensif. Je tressaille à ce geste.

             Mes sourcils se haussent au souvenir d’une phrase qu’Ymir m’a glissée, un soir où elle s’ennuyait après son service et s’était attardée au bar en espérant avoir des verres gratuits — ce qu’elle a eu, évidemment.

« Dis à un mec qu’il en a une petite. S’il s’énerve en expliquant combien elle ne l’est pas, c’est qu’elle l’est. S’il se contente de sourire, prépare un fauteuil roulant. »

             Malgré moi, je déglutis péniblement, la gorge sèche.

             Sans doute n’est-ce qu’une théorie affabulatoire d’une lesbienne méprisant la gent masculine. Ou alors des rumeurs stupides visant à se moquer de quelques frustrés.

             Mais je dois bien avouer que mon esprit se fait vierge à ces mots. Mes cuisses se serrent par réflexe et une dense chaleur grimpe soudain en moi. Je ne peux m’empêcher d’avoir honte des réactions physiologiques me prenant.

             Difficilement, je reprends contenance en buvant à nouveau ma flûte, la finissant, cette fois-ci. Mais je ne peux m’empêcher de me demander s’il serait vraiment capable de durer trois heures au lit.

— Passons. J’aurais besoin que vous relisiez et corrigiez les éventuelles fautes d’inattention et de frappe sur le cours que je mettrais en ligne pour les étudiants en distanciel, explique-t-il. Puis j’aurais aussi besoin que vous copiez toutes les notes que j’ai attribué aux devoirs de votre promotion dans le site de l’université avant de trier mes mails importants.

             Mes yeux s’écarquillent.

— Ça fait beaucoup, je souligne.

— Ce n’est même pas le quart de votre travail en qualité d’assistante.

             Je fais la moue. Bien sûr, je me doutais que me prélasser au coin du feu, bercée par le rythme de ses doigts tapant sur son clavier au loin n’était pas vraiment l’attribution principal d’une assistante de maitre-conférencier. Mais ce rythme de vie m’allait bien.

             De temps en temps, lorsqu’il me demandait de lui envoyer son emploi du temps, j’ajoutais un créneau « détente en charmante compagnie » pour me moquer de lui. J’ai bien dû arrêter lorsque, durant un cours magistral, ses moindres faits et gestes sur son ordinateur portable se sont trouvés affichés au tableau et qu’il a ouvert mon mail par inadvertance devant une centaine d’élèves.

             Jamais je n’oublierai sa mine furieuse lorsque, déferlant dans son bureau en me pointant d’un doigt rageur, il m’a sévèrement réprimandée tandis que, en plein fou rire, je me roulais sur le canapé.

— Je suppose que je vais devoir travailler, maintenant, je soupire.

— Tout travail mérite salaire mais l’inverse se tient aussi, mademoiselle (T/N).

             Je souris faiblement et le serveur dépose deux assiettes devant nous. Distraitement, je saisis ma fourchette en regardant la salade alléchante sous mes yeux. Plein d’ingrédients se mélange aux feuilles vertes, me faisant de l’œil.

— Bon appétit, (T/P), lance-t-il.

— Vous aussi.

             Puis, tandis que je pique dans mon assiette, je remarque ses yeux suivant mes gestes. Son regard demeure fixé sur moi quelques instants, m’observant minutieusement. Mais, quand je relève la tête, il détourne brutalement les yeux, faisant mine d’être concentré sur les tables derrière moi.


















             Mais, malgré les lueurs bleutées nous entourant, je ne rate rien des rougeurs sur ses joues.

 
























負けるが勝ち
















3136 mots

et on revient avec pas
mal de fluff

j'espère que ce développement
entre tp et sieg vous aura
plu

:)

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