𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝐗
— S A N S M A N I E R E S —
負けるが勝ち
— JE SAIS QUE tu es une tueuse à gages.
L’accusation me fait l’effet d’une claque. Les mots de Sieg résonnent en moi quelques secondes durant sans que je ne parvienne à formuler le moindre mot, sous le choc. Mes muscles se raidissent sur le canapé tandis que, sous son regard brisé et intense, il m’observe comme si je n’étais qu’une erreur sous ses yeux.
Les miens s’écarquillent d’ailleurs, saisis par ces paroles. Je ne sais quoi répondre à de tels propos.
Et il semble le deviner car, ôtant ses lunettes, il pince l’arête de son nez en fermant les paupières, comme pour neutraliser une migraine naissante. J’ai à peine le temps de me dire que son physique est agréable quoi que différent, sans la monture, qu’il reprend la parole :
— Ecoute, (T/P), ils m’ont montré qu’Esther enquêtait sur toi et que c’est d’ailleurs la raison pour laquelle tu es leur suspect numéro un, poursuit-il. Elle a découvert tes activités de tueuses à gag…
— Et c’est aujourd’hui à mon tour de les découvrir, je le coupe, les sourcils froncés.
Je n’ai strictement aucune idée de la raison pour laquelle il a bien pu en arriver à une telle conclusion. Moi ? Une tueuse à gage ?
Est-ce que je continuerai à vivre dans un onze mètres carrés et sans eau chaude trois jours dans la semaine si je gagnais réellement autant d’argent qu’un mercenaire ?
Sieg aurait-il reçu un coup sur la tête ? Ou alors il est encore plus stupide que sa chère et tendre ne l’était.
— Ecoute, ça ne sert à rien de le nier, ils m’ont montré tes relevés bancaires et…
— Montre-les moi ! je m’exclame, sentant une certaine chaleur monter en moi. Vas-y, montre-moi ces putains de comptes et files-moi la carte qui va avec ! Que je paye l’électricité ce mois-ci parce qu’ils vont me la couper demain, je te signale !
Il pose ses lunettes sur la table basse devant nous, comme s’il était trop épuisé pour les porter. Devant lui, le feu craquèle quelques instants. La lueur orangée de celui-ci souligne les cernes sous les yeux du professeur.
Je remarque tout juste leur teinte noirâtre que sa monture dorée cachait partiellement. Il est épuisé.
— Depuis plusieurs années tu touches des sommes anormalement élevées et celles-ci correspondent aux meurtres de différents importants hommes d’affaire. Esther l’avait compris et, si elle s’est rendue déguisée au club, ce soir-là, c’était pour te faire chanter alors tu l’as empoisonnée, conclut-il.
— Tu te fous de ma gueule ? j’explose, me relevant brusquement. T’étais avec moi durant toute la soirée, j’ai pas quitté le bar et j’ai pas servi à boire à cette abrutie !
— Baisse d’un ton quand tu t’adresses à moi ! rétorque-t-il d’une voix forte, se dressant à son tour.
Je chancèle légèrement face à lui mais n’en laisse rien voir. Il dégage une aura si développée, dense et grande qu’elle manque de me percuter de plein fouet. Mais je tiens bon, droite sur mes jambes.
Il est hors de question que je le laisse m’accuser de ce meurtre sans réagir.
— Sinon tu vas faire quoi, Sieg ? je lance en crachant son prénom que j’utilise d’ailleurs pour la première fois. M’empoisonner ? Car je te signale que toi aussi, t’étais l’un des seuls à avoir accès à son verre à cette heure-là !
— Tu sais très bien que j’aurais pas pu mettre de cyanure dedans, Ymir était entre elle et moi. Toi, en revanche tu es celle qui a préparé la boisson qui l’a tuée !
— Evidemment que je sais que tu l’as pas tuée ! J’essaye juste de te montrer que c’est absurde de m’accuser tout comme c’est absurde de t’accuser, toi ! je rétorque, abasourdie.
Je réalise alors que je cri. Ce n’est pas dans mes habitudes. Généralement, je conserve mon calme afin de mieux évaluer mon adversaire lors de disputes, trouver ses faiblesses et failles afin de les retourner contre lui.
Mais, là, c’est différent. Face à cet homme, je n’arrive tout bonnement pas à garder mon calme.
— Et en quoi ce serait absurde de t’accuser de meurtre !? s’étonne-t-il d’une voix forte, ses sourcils se fronçant.
— Parce que tu me connais et sais très bien que je ne suis pas coupable !
— Justement je te connais et tu es la plus propice d’être coupable ! vocifère -t-il en me pointant du doigt. Tu n’es pas mon amie mais elle l’était ! Tu n’es pas mon amante mais elle l’était ! Je ne ressens rien pour toi qui s’apparente à de l’affection ! Tu n’es qu’une putain d’employé et étudiante qui me tape sur le système ! Une connasse qui a tué quelqu’un que j’appréciais pour de l’argent ! Une sale garce manipulatrice qui profite de ses charmes ! Une pouffiasse qui essayé de me mettre ensuite dans la tête que sa mort était de ma faute alors que manifestement TU ES LA SEULE PERSONNE QUE JE CONNAISSE QUI SOIT CAPABLE DE MEURTRE !
Son cri précède un silence violent tant il est dense. Je demeure bouche bée, les yeux humides fixés sur la peau rougie par la colère du professeur. Mes mains tremblent au bout de mes bras lâchés autour de mon corps. Les mots me manquent pour exprimer à quel point les paroles que je viens d’entendre brûlent ma poitrine.
Alors je me tais.
Quelques secondes durant, tandis qu’il reprend son calme, que sa poitrine se soulève lentement et qu’il fuit mon regard, je demeure muette. Le visage de Han me revient en mémoire. Ses pommettes saillantes, ses yeux en amande étirés, ses lèvres pulpeuses, ses cils de givre, ses longs cheveux blancs.
C’est étrange comme sentiment. Cela fait longtemps que je n’ai pas le sentiment d’avoir été aussi profondément blessée par des paroles. Ou plutôt, par le fait qu’une personne en particulier les ai prononcées.
Je pourrais tenter de me défendre. Lui dire que je ne suis pas quelqu’un de bien mais qu’il est bien le seul être qui ne me donne pas envie de m’en prendre à lui. Que mes charmes et mon envie de manipuler pour arriver à mes fins me semble si abjectes lorsqu’il s’agit de lui que je les refreine. Qu’il est à mes yeux une personne similaire à mes collègues du club que je ne tenterais jamais d’affaiblir à l’aide de mes stratagèmes.
Car il n’est pas qu’un passant vulgaire dans ma vie. Il est quelqu’un— et je ne m’en rends compte que maintenant — que j’estime.
Sans doute me suis-je trompée lorsque j’ai cru que le sentiment était réciproque.
Mais je ne parviens à rien dire de tout cela. Car il fuit mon regard, ma poitrine me brûle, ma gorge se serre et mes yeux me piquent. Car s’il ne daigne même pas m’accorder un contact visuel, alors je ne vais sûrement pas sacrifier mon amour propre et lui expliquer que je le considérai comme un être digne de respect. Ce qui est rare à mes yeux.
Assurément, il ne pense pas la même chose de moi.
Alors, d’une voix étreinte par la douleur, tandis qu’une seule larme roule sur ma joue, je déclare simplement :
— Allez-vous faire foutre.
Il ne rétorque rien ni ne me lance le moindre regard. Il ne souhaite qu’une seule chose : que je quitte les lieux. Et, visiblement, pour la première fois depuis le début de notre entrevue, nos désirs semblent partagés.
La tête haute, je contourne le canapé sans un mot de plus. Il me laisse faire en silence, ne cherchant pas à me rattraper. Car il ne le veut pas. Et moi non plus.
Nous en avons fini de cette entente, maintenant.
Arrivée sur le seuil de la porte, je la pousse, dévoilant le couloir. Malgré moi, je m’arrête un instant, lui laissant une chance de me rattraper, tenter de se racheter, m’empêcher de disparaitre.
Mais il ne dit rien.
Un sourire triste étire mes lèvres tandis qu’une autre larme coule dessus. Ce n’est rien. J’ai compris.
J’apprécie discuter avec les personnes intelligentes. Mais le souci avec elles est qu’elles sont justement assez futées pour réaliser quelle noirceur git au fond de mon être. Et dur devient à ce moment-là la tâche de les retenir.
Alors je ferme la porte derrière moi.
ꕥ
L’après-midi commence tout juste lorsque, habillée d’un uniforme de policière, j’entre dans l’immeuble numéroté six de la rue. L’accoutrement me déplaît légèrement car inconfortable à porter mais, lorsque je l’ai acheté pour orchestrer certains évènements auprès de Han, il y a quelques années, je me suis doutée que je pourrais avoir la nécessité de l’utiliser à nouveau. Alors je l’ai gardé.
Et me voici, à présent, affublée de ces vêtements lourds, pénétrant le bâtiment où résidait auparavant Esther Andrews.
J’ai pu obtenir ce renseignement d’une façon aussi manipulatrice et mesquine, voire même plus, que la femme que je semble être dans le regard du professeur Jäger le fait à l’accoutumée. En défiant toute morale.
Appelant, en larmes, le secrétariat de l’université, j’ai expliqué, des hoquets déformant ma voix, que j’étais l’assistante du professeur Smith, connu pour avoir été un proche ami d’Esther Andrews, et qu’il comptait me renvoyer si je commettais une nouvelle faute comparée à celle que j’avais déjà effectuée. Et, dans mon mensonge, j’ai raconté qu’il m’avait confié la tâche de faire livrer des fleurs à la meilleure amie d’Esther qui était sa voisine mais que je ne connaissais pas son adresse.
Diverses études — et expériences personnelles — m’ont démontré que les personnes étaient plus enclines à faire de très légères entorses au règlement quand les risques de leurs bévues ne semblent pas représenter de trop graves conséquences et que la personne leur demandant ce service donne l’impression d’être dans une grande détresse.
Le décès du professeur Andrews n’étant pas encore officiellement considéré en homicide car la thèse du suicide a été privilégiée par le médecin légiste, refuser à une personne mal en point de l’aide présenterait à quiconque un risque de conflit intérieur ?
Les chances qu’on me refuse une telle proposition lorsque l’atmosphère est si propice à la crainte d’une autre personne en détresse sont moindres.
Ai-je profité de la mort de cette femme pour obtenir ce que je souhaitais ? Oui. Est-ce immoral ? Tout à fait.
Mais cela m’importe-t-il ? Absolument pas.
Jäger a raison. Je suis un monstre. Mais pas une tueuse à gages et encore moins la responsable du décès de son amante. Alors je me fiche du nombre de lois que je vais devoir enfreindre pour ce faire, je refuse de me voir coller un homicide sur le dos.
Seulement il faut que j’efface mes traces. Tout d’abord, j’ai menti sur le nom du professeur que j’assistais et, étant donné la proximité récemment découverte entre Jäger et son élève, nul ne se serait douté qu’il aurait su m’indiquer son adresse. Ensuite maintenant, je suis affublée d’une perruque sous ma casquette de policière et, usant de différents ustensiles de maquillage, ait travaillé mes traits de sorte à modifier entièrement mon visage.
Poussant le vice jusqu’au bout, j’ai même représenté un tatouage sur mon bras, des grains de beauté sur mon visage et ai fait poser un faux nez en latex par-dessus le mien ainsi que des arcades sourcilières et pommettes plus développées.
Hors de question que qui que ce soit puisse m’identifier.
Posant mes pieds sur le carrelage noir et blanc, je marche donc jusqu’à la porte de bois sur ma droite, regardant l’escalier ligneux en spirale s’étendant au fond. La victime vivait au deuxième étage. Mais sa porte sera fermée. Et, si je veux laisser le moins de traces possibles, je préfère encore ne pas forcer la serrure.
Alors, toquant à la loge de la gardienne deux coups secs, je lance d’une voix bien plus claire et aigue qu’à l’accoutumée :
— Madame Almond, je suis policière. Le capitaine Church m’envoie. Il a fait une bourde et oublié un mouchoir dans l’appartement de la victime. Je suis là officieusement parce que ce genre de chose ça fout de l’ADN flic sur une scène de crime et ça peut ralentir les procédures judiciaires…
Aussitôt, la porte s’ouvre sur une femme rondelette d’une soixantaine d’année habillée d’un tablier de cuisine tâché et les lèvres fendues d’un grand sourire.
— Vous disiez, ma mignonne, le capitaine a fait quoi ? lance-t-elle.
Je réprime un rictus amusé. J’étais sûre que commencer une conversation de la sorte avec cette gardienne d’immeuble saurait me la mettre dans la poche. Sur les quelques photographies ayant circulé de l’enquête sur la mort d’Esther, lorsque les policiers se trouvaient dans l’immeuble, la concierge était présente sur tous les clichés, divers objets à la main laissant entendre qu’elle était venue avec des rafraichissements, de la nourriture et plein d’autres mets sous prétexte d’être gentille avec eux pour mieux écouter leurs conversations.
Cette femme est une commère. Et si je lui sers des détails croustillants sur une erreur commise par le capitaine, elle me donnera ce que je veux si tant est que je lui parle.
Alors, lui offrant un sourire charmant fort travaillé, je feins de ne pas le remarquer.
— Il s’est mouché quand il est venu et a jeté le mouchoir dans la poubelle. Même si ce n’est pas une enquête pour meurtre, si ses supérieurs l’apprennent, ils risquent de déclarer un vice de procédure et il sera renvoyé, j’explique.
J’ai menti sur le fait qu’il ne s’agit pas d’un homicide aux yeux de la police car si celle-ci venait à découvrir la venue d’une femme habillée en l’une des leurs et ayant pénétré la scène de crime, ils interrogeraient la gardienne. Et si celle-ci affirmait que l’intrue avait déclaré qu’il était question d’un meurtre, ils sauraient que cette intrue fait partie des rares personnes avec qui ils ont discuté du fait qu’il ne s’agit pas d’un suicide.
Je serais donc très vite attrapée, d’autant plus que je suis la suspecte numéro une.
Mais, là, si la nouvelle venue semble en connaitre autant que le restant du public sur cette affaire, ils se diront simplement qu’il s’agit d’une cambrioleuse de scène de crime. Un être immoral mais non concerné par cette histoire.
— Oh, mais dites-moi, c’est grave, ça, lance la femme en entortillant ses extensions rousses autour de ses doigts dont le verni commence à se dégrader à cause des produits ménagers.
— Oui, très, j’affirme, n’hésitant pas à lui donner le potin le plus juteux possible à raconter afin d’entacher la réputation de l’abruti qui a mis dans la tête du professeur que j’étais responsable de ce meurtre. Il pourrait perdre sa plaque.
— Oh mais c’est pas professionnel et très grave, ça ! s’exclame-t-elle en s’appuyant dans l’encadrement de la porte.
— Effectivement.
Me dandinant d’un pied sur l’autre, j’attends patiemment. Une tension embarrassante prend place entre nous tandis que nous nous regardons en chien de faïence.
Au bout de quelques instants, elle semble se souvenir de la raison de ma visite.
— Oh mais oui ! Les clés ! s’exclame-t-elle en saisissant un trousseau accroché sur le mur à sa droite, en dehors de mon champ de vision.
Avec un sourire, elle me les tend.
— Tenez, ma jolie !
Je les attrape avec un sourire.
— Merci !
Puis, sans lui laisser le temps d’essayer de tirer d’autres potins de notre conversation, je tourne les talons. Le principal est qu’elle se concentre sur la rumeur concernant le manque de professionnalisme de Farlan Church, histoire que ce petit con paye pour avoir mis dans la tête du professeur Jäger que j’étais non seulement une tueuse à gages mais aussi responsable de la mort de sa petite-amie.
Soit, je suis une personne peu recommandable, un être que j’aurais moi-même honte d’enfanté affublé d’un sens de la moralité particulièrement douteux. Oui, j’ai commis des erreurs par le passé. Mais jamais je ne me serais abaissée à m’en prendre à une femme déjà mal en point.
Elle était obsédée par un homme qui ne la voyait pas, convaincue qu’ils vivaient ensemble un amour profond.
Une maladie la rongeait. Et, à l’exception de mes nerfs qu’elle mettait à rude épreuve, elle ne faisait sincèrement de mal à personne. Alors j’avoue être légèrement désarçonnée par le fait qu’on l’ait tuée mais aussi que je figure parmi les suspectes. Car si j’aurais pu la frapper, jamais je ne l’aurais occis.
Soit, j’avais l’opportunité de le faire et le poison a finit dans le verre que j’ai moi-même préparé, sachant que sur la caméra, aucune autre de nos deux mains n’a interféré avec le cocktail. Seulement je n’ai aucun mobile tangible et la police le sait très bien puisqu’elle ne m’a toujours pas passé les menottes aux poignets.
Seulement ce n’est qu’une question de temps avant qu’ils trouvent un moyen de consolider le mensonge qu’ils ont servi à Jäger, plus tôt.
Et, en tant que soi-disant tueuse à gages, l’argent fera office de mobile. Un très crédible car représentant sans nul doute une part aberrante de tous ceux existant.
Putain. Je nage dans un vrai cauchemar.
Le pire dans tout cela demeure encore le fait que je m’inquiète moins de ma situation que du souvenir du regard déçu que le blond a posé sur moi, tout à l’heure. Ses yeux — la seule fois où il a daigné m’accorder un contact visuel — étaient emplis d’un tel dédain, irrespect et ses paroles étaient si acerbes que j’ai, pour la première fois depuis longtemps, ressenti de la honte.
Merde, je ne suis pas croyable. Ma liberté est menacée et tout ce qui m’importe est de savoir si le respect que j’éprouve pour l’autre connard pourra un jour être réciproque.
— Bouffon, je maugrée.
Les marches de l’escalier grincent quand je les monte. L’immeuble semble assez ancien quoi que bien entretenu. Aucune moisissure ne couvre les murs de papiers peints jaunes à fleurs de lis. Je ne peux pas en dire autant des couloirs du bâtiment dans lequel je vis. Un vrai taudis.
Bien vite, j’arrive au deuxième étage et mes yeux s’arrêtent rapidement sur la banderole jaune zébrant l’une des portes.
Ce lieu aussi est considéré comme une scène de crime.
Il n’y a personne à mon exception. Rejoignant l’appartement, je récapitule l’intégralité des informations dans ma tête, sûre de ne rien oublier. Mes sourcils ont été plaqués avec du baume à lèvres et mes poils, avec de la crème, j’ai coupé mes ongles à ras et aucun cheveu ne se trouve sur mon uniforme.
Les chances que j’égare ici mon ADN sont infimes.
Glissant la clé dans la serrure, je la tourne et effectue un léger sourire quand un claquement retentit. Selon Jäger, cette dinde enquêtait sur moi et là est devenue l’une des nombreuses raisons faisant de moi la suspecte numéro une. Il faut encore que la police prouve que j’étais au courant de cela.
Et, ayant compris quel genre d’enquêteur est Farlan Church, je me doute qu’il parviendra à démontrer cela, même si c’est faux. Alors je préfère encore détruire les quelconques preuves liées à moi qui pourraient rester dans l’appartement.
Sans doute une dizaine de fichier sur un ordinateur.
Dès lors que la porte s’ouvre, une puissante odeur de jasmin me prend au nez. Légèrement surprise, je fronce les sourcils, refermant derrière moi. Puis, je fais un pas dans la pièce principale.
Mais j’ai à peine le temps de réaliser que son appartement est bien plus large que le mien ou même de le détailler. Mes yeux s’écarquillent et ma respiration se coupe dans ma poitrine. En moi, mes entrailles se soulèvent tandis que des spasmes menacent mon équilibre.
— Qu’est-ce que c’est que ce bordel…
Je comprends, maintenant, pourquoi la police me considère comme la suspecte numéro une.
Les murs doivent être blanc. Ou peut-être gris ou même roses. Je ne le sais point. Car, couvrant jusqu’au moindre centimètre ceux-là, des photographies les tapissent. Des clichés de différentes tailles, prises à différents endroits et différents moments. Des centaines d’image de la même femme visiblement pas consciente d’être observée.
Moi.
Malgré moi, ma main se pose sur mes lèvres. Je reconnais certains lieux, certaines époques. Cette femme me suit depuis bien plus longtemps que je n’aurais pu l’imaginer. Mon souffle se bloque dans ma poitrine lorsque je reconnais, à un endroit, la longue chevelure blanche de Han et son bras habillé de son habituelle veste de cuire noire, enroulé autour de mes épaules.
Cette tarée me traque depuis des années.
Je manque de m’effondrer, sous le choc. Ma main vient maladroitement s’agripper au dossier d’une chaise pour me soutenir quand une voix masculine retentit dans mon dos :
— Alors comme ça, j’égare des mouchoirs sur les scènes de crime ?
負けるが勝ち
3343 mots
du coup pas de tueuse à
gages hein
même vibe que quand shoto
pensait que deku est le fils
d'all might
bref
j'espère que ça vous a plu
même s'il y a de l'eau
dans le gaz
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