→ 𝐖𝐨𝐥𝐟𝐬𝐭𝐚𝐫 𝟑 - Sᴇs ʙᴇᴀᴜx ʏᴇᴜx
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Encore une fois, un OS empreint de romance niaise : à croire que je ne sais écrire que ça ! Même si j'ai corrigé les majuscules que j'avais mises aux incises, je n'ai pas pris le temps de relire ce texte et de le réécrire, alors je vous prierais de m'excuser pour l'absence de scénario intéressant et mon ancien style d'écriture plus que douteux :')
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Une nuit claire.
Les étoiles qui se reflètent dans tes yeux.
Chaque fois que je croise ton regard, je retombe un peu plus amoureux.
❝ Les larmes qui coulent sont amères, mais plus amères encore sont celles qui ne coulent pas. ❞
Ce proverbe gaélique est on ne peut plus vrai.
Combien de fois ai-je retenu mes larmes face aux gens ? Je l'ignore. Mais sûrement trop souvent. Je ne compte même plus les fois où j'ai mis mon masque et où j'ai offert un sourire poli et silencieux au monde quand il me poignardait. J'aime me réfugier dans les livres afin d'oublier le monde. Poètes anciens ou modernes, écrivains philosophes, beaux parleurs... J'aime prendre le temps de me noyer dans leurs mots. J'aime ce voyage hors du temps et hors de l'espace où je peux me laisser entraîner par les mots pour me retrouver dans le pays de mes rêves et de mes songes. Mais malheureusement, ce voyage est souvent de courte durée. Je ne peux pas lire bien longtemps, car... disons que j'ai des amis pouvant être très immatures. Ils font régulièrement des farces à d'autres élèves, et s'en prennent régulièrement à un Serpentard qu'ils surnomment « Servilus ».
Cette année, ma sixième, j'avais été nommé préfet de la Maison Gryffondor. Les professeurs espéraient sans doute que j'en use afin de pouvoir freiner mes trois amis dans leurs mauvais coups. J'en avais envie, mais, pour tout dire, j'en étais incapable. J'avais bien trop peur de perdre leur amitié pour une simple broutille.
⸺ Remus ! James et moi sortons pour la journée, cria une voix aiguë à mon intention. Nous allons chercher un cadeau pour l'anniversaire de Sirius pendant la sortie à Pré-Au-Lard.
⸺ Bien, Peter, dis-je sans même lever les yeux de mon livre. J'ai déjà son cadeau, donc je pense rester ici.
⸺ Bien. Allez, dépêche-toi, Peter ! le pressa le plus grand des deux garçons. Nous allons finir par être en retard !
Le jeune Pettigrow finit d'enfiler sa chaussure puis suivit James dans le couloir. Ses pas sautillants résonnaient.
Peter était un garçon charmant. Bien qu'il fût à Gryffondor, il pouvait être un terrible froussard. Il avait eu toutes les peines du monde à réussir sa transformation en Animagi. Pettigrow était de petite taille, grassouillet, le regard timide et fuyant. J'avais bataillé afin que James et Sirius l'acceptent comme un ami.
En parlant de James, c'était un peu la grande gueule du groupe. L'esprit rusé et farceur, il se retrouvait très souvent en retenue après s'être fait attraper par un professeur en train de comploter un mauvais coup. Mais même si les enseignants ne le portaient pas dans leur cœur, James était un élève brillant. Il avait de très bonnes notes, quand il daignait travailler. Il était également membre de l'équipe de Quidditch de sa Maison, reflet infime de ses capacités dans cette matière. Ses lunettes rondes et ses cheveux noirs en bataille lui donnaient l'air sympathique, et il passait tout son temps libre à rire avec son meilleur ami, Sirius Black.
Sirius.
Sirius était... et bien... je n'ai pas vraiment les mots. Sirius était un garçon formidable, sans aucun doute. Tellement formidable que je suis bien en peine de le décrire. Ma relation avec lui avait toujours été différente de celle que j'avais avec les autres élèves. Il était fantastique, bien sûr, bien que très vantard. Il détestait ne pas avoir ce qu'il voulait, et son côté possessif m'énervait parfois. Lorsqu'il marchait dans les couloirs, il ne pouvait s'empêcher de faire des clins d'œil charmeurs à toutes les jolies filles qui passaient, et il avait déjà dû embrasser moins de la moitié de la gent féminine de l'école.
Ce côté-ci de lui m'énervait... je n'ai jamais su pourquoi. Mais après tout, nous passions beaucoup de temps ensemble, et c'était un très bon ami.
Très bon ami qui se trouvait dans la salle de bain de notre dortoir depuis plus d'une heure. Je l'entendais chantonner et siffloter de sa jolie voix, et cela m'agaçait. Il fallait que je me lave aussi, moi !
Heureusement, après un long quart d'heure, j'entendis un déclic et la porte s'ouvrit. Je n'y prêtai pas attention, jusqu'à ce que sa voix vienne frapper mes tympans :
⸺ Par le caleçon de Merlin ! Ce n'est pas possible !
Je me retournai :
⸺ Sirius, surveille un peu ton langage, veux-tu ? Que se passe-t-il ?
Il releva la tête et leva les yeux au ciel.
⸺ James et Peter m'ont encore fait une blague. Ils ont caché ma chemise et l'ont remplacée par une autre. C'est malin, je dois remonter au dortoir ! J'en connais deux qui vont se prendre un savon lors de leur retour.
Ses cheveux bouclés légèrement longs étaient encore mouillés, et l'eau qui dégoulinait sur son visage lui illuminait les yeux. Il disait d'ailleurs vrai : il ne portait pas de chemise, seulement un jean et des chaussettes. Gêné, je détournai les yeux et me replongeai dans ma lecture. Mais il se dirigea vers moi et posa ses mains sur mes épaules.
⸺ Que lis-tu ? C'est un livre de citations ?
⸺ En effet.
Il posa sa tête sur le bord du canapé pour lire avec moi.
⸺ Bla, bla, bla. Tout cela est si niais ! Mais enfin. Ça a le mérite d'être poétique. Et beau. Attends... je la connais, celle-là ! Aimer, ce n'est pas regarder l'un l'autre, c'est regarder ensemble dans la même direction. Antoine de Saint-Exupéry. Peuh ! Regarder l'autre lorsqu'on l'aime, c'est bien aussi.
⸺ Mais non ! Ce qu'il veut dire par là, c'est que, lorsqu'on est amoureux, il ne faut pas oublier de continuer à vivre. Vivre le moment présent, c'est bien, mais il faut aussi savoir regarder l'avenir, car alors on se verra aux côtés de notre âme sœur. Le véritable amour est celui qui durera pendant l'éternité.
⸺ Si tu le dis. Mais je reste sur l'idée que se regarder l'un l'autre et s'enivrer de la beauté de l'être aimé est aussi quelque chose de merveilleux.
Je grinçai des dents.
⸺ Tu n'étais pas sensé aller prendre une chemise au lieu de m'énerver ?
⸺ Mais c'est bien plus amusant de t'agacer ! réagit-il du tac au tac et ébouriffant mes cheveux affectueusement.
Affectueusement ? J'ai dû rêver.
Mais avant que je ne puisse lui poser la question, il se dirigea vers l'escalier menant aux dortoirs des garçons en riant. Je me replongeai dans ma lecture, en prenant note de quelques expressions intéressantes. Par la suite, je refermai l'épais volume en soupirant. Depuis quelques temps, je trouvais Sirius étrange. Et... je me sentais étrange. Surtout en sa présence. Parfois, les battements de mon cœur semblaient s'accélérer, et James m'avait déjà fait la réflexion que mes joues rougissaient lorsque le jeune Black me complimentait ou posait sa main sur mon épaule. Peter m'avait déjà fait part de sa théorie « Remus Lupin amoureux de son meilleur ami », mais je n'y avais pas cru. Tout ce bazar avait commencé lors de notre quatrième année. Deux ans plus tard, plus le temps passait, et plus je me penchais sérieusement sur la théorie de Pettigrow. Je ne savais pas si elle était vraie ; après tout, qu'est-ce que l'amour ? Je serais bien en peine de vous le dire. Je n'étais jamais tombé amoureux.
Mais admettons que cette théorie soit vraie. Les souhaits de ma part qui en découleraient ne pourraient alors être réalisés : Sirius Black n'était pas amoureux de moi. Je ne comptais même plus le nombre de filles avec qui il était sorti ou qu'il avait embrassé. Non, il ne pourrait jamais tomber amoureux de moi. Il aimait les filles. Et puis mêmes s'il aimait les garçons, comment pourrait-il tomber amoureux d'un monstre ?
Mon regard divagua vers l'horloge. Oups ! Je m'étais totalement perdu dans mes pensées. Cela faisait plus d'une demi-heure que mon ami se trouvait dans le dortoir. Que faisait-il, par Merlin ? Je me levai, maugréant dans ma barbe. Je montai les escaliers, puis ouvris la porte de notre chambre. Sirius, encore torse-nu, fouillait dans ses affaires. De nombreux vêtements juchaient le sol, signe évident de son manque de patience.
⸺ Que fais-tu ? Cela fait une demi-heure que tu saccages le dortoir !
⸺ Faux. J'essaie de retrouver ma chemise. Je ne sais pas où les garçons l'ont mis.
Je levai les yeux au ciel.
⸺ Il est bientôt dix-neuf heures. Mets un t-shirt, cela ne change rien !
⸺ Non, Lunard, non, dit-il en secouant la tête tandis que j'entrais dans le dortoir. Ce soir, j'ai un rencard et je dois être sur mon trente-et-un.
Malgré moi, je me sentis irrité par sa réponse pleine de distance.
⸺ Tu ne dis rien ? s'étonna-t-il. Tu as perdu ta langue ou quoi ?
Je croisai les bras, incapable de prononcer un mot. Sans que je ne sache réellement pourquoi, je me sentais... en colère ? Contre Sirius, probablement. Mais également... jaloux ? Mais pourquoi donc ? Et de qui ?
Sans réponse, Sirius releva la tête et fit quelques pas vers moi.
⸺ Que se passe-t-il ? Tu es en colère ou quoi ?
Je parvins à articuler :
⸺ Tu... tu as sans cesse des rendez-vous avec des filles. C'est pénible à la longue.
Il se rapprocha encore de moi, les sourcils légèrement froncés.
⸺ Et alors ? Tu es jaloux ?
Je me mordis la lèvre et opinai du chef. Oui, j'étais jaloux. Mais je ne savais même pas pourquoi. Ni même de qui. J'étais énervé, tout simplement.
⸺ Tu es jaloux de moi ?
Je secouai la tête.
⸺ Non. Pas de toi.
⸺ De qui, alors ? De ces filles ?
⸺ Je... je ne sais pas. Je... sûrement un peu. Je ne sais même pas pourquoi !
La vérité, c'était que j'en voulais à mort à ces filles. Il suffisait d'un sourire charmeur de la part du beau Black pour qu'elles soient totalement folles de lui. C'était d'un pathétique !
⸺ Ça te pose un problème que je sorte avec des filles ? me demanda-t-il en s'approchant un peu plus de moi.
Je reculai d'un pas, irrité par son attitude.
⸺ Je suis aussi ton ami. Tu pourrais passer plus de temps avec James, Peter et moi.
⸺ C'est vrai.
Sa voix était descendue d'une octave, et il avait pris un air soudain sérieux.
⸺ Ça te dérange vraiment ? Tu es en colère contre moi ?
Incapable de lui mentir, j'hochai la tête lentement en me balançant d'un pied sur l'autre.
⸺ Pourquoi ? me questionna-t-il encore une fois en s'approchant encore, ce qui me fit reculer inconsciemment une nouvelle fois. J'étais proche du mur.
⸺ Je... je ne sais pas !
Il s'approcha encore de moi, et je me collai contre ledit mur. Je me sentais stupide de lui reprocher cela, après tout c'était sa vie. Pourquoi étais-je si bête ?
⸺ C'est juste que... je ne suis jamais sorti avec personne, et tu as conquis la moitié de la gent féminine de Poudlard qui est complètement à tes pieds. Je voudrais connaître l'amour, moi aussi.
⸺ Et tu oses dire que tu n'es pas jaloux de ma merveilleuse personne ? se moqua-t-il gentiment en se postant à quelques centimètres de moi.
⸺ Je ne le suis pas. Tout est un peu confus dans ma tête, en ce moment, avouai-je en bégayant. On grandit, on change, et on remet en question tout ce qu'on connaît.
Cette proximité entre nous deux me mettait mal à l'aise. Nous étions seuls, en train d'avoir une conversation hésitante que j'aurais souhaité éviter.
⸺ Tu me dis que tu voudrais connaître l'amour. Tu veux que je te dise une chose ? Moi aussi. Ce n'est pas de l'amour. Juste... du flirt. Des expériences. Moi aussi, j'aimerais connaître l'amour. Tu as cru que j'étais amoureux d'elles ? Non, pas du tout. Ne sois pas jaloux d'elles.
Je me sentis bête, tout d'un coup. Mes joues rougies reflétaient ma nervosité. Sirius se pencha un peu vers moi.
⸺ Je me pose une question, au vu de ta réaction que je trouve légèrement disproportionnée... es-tu amoureux de moi ?
Je relevai la tête en ricanant de manière nerveuse.
⸺ Légèrement disproportionnée ? C'est toi, le drama queen en chef, qui me reproche ça ? Moi ? Amoureux ? De toi ? Non ! Ah ah, elle est bien bonne celle-là !
Même à moi, mes propos semblaient faux. J'avais l'impression de lui mentir. Et pourtant... non, ce n'était pas vrai. Je ne l'aimais pas. Pas de cette façon-là. Et pourtant, cette phrase le fit carrer les épaules. Il se recula brutalement, et je sentis passer sur son regard une once de... déception ? Qu'est-ce que cela signifiait donc ?
⸺ Assez perdu de temps en idioties. Je dois retrouver ma chemise.
Sa voix blanche et hésitante me fit l'effet d'un coup de poing. Était-il possible que... Avais-je le droit d'espérer une telle chose ? S'il m'aimait...
⸺ Sirius, je...
⸺ Non, me coupa-t-il brutalement. Inutile de t'excuser. Les propos que j'ai tenu m'ont échappé, c'était une mauvaise idée.
Je baissai le regard. J'avais honte de moi.
⸺ Sirius, s'il te plaît, du calme... je...
Il se retourna brusquement pour me faire face.
⸺ Tu quoi, Remus ? Tu vas me faire des reproches, c'est ça ? Ne dis rien. S'il te plaît.
Sa colère froide me fit plus de mal que n'importe quelle insulte qu'il aurait pu me lancer. J'avais l'impression d'un trou béant dans ma poitrine, d'un poignard planté en plein cœur.
⸺ Non, je...
⸺ Tu quoi, Remus ?
Allais-je avoir le courage de finir ma phrase ?
⸺ Je t'aime.
Je ne savais pas qui venait de prononcer ces mots. Ils semblaient flotter dans l'air comme une barrière entre nous. Comme un obstacle entre nos deux corps, nous défiant de le franchir. Cette sensation de malaise était insupportable. Sirius affichait un air sidéré. Était-ce moi qui venait de prononcer ces paroles ?
⸺ Je... désolé, bredouilla-t-il. Je n'en reviens pas de t'avoir dit ça !
C'était donc lui. C'était lui ? Je... Non. Impossible. Je...
Il finit par attraper un t-shirt sous mon regard sidéré et se dirigea à grand pas vers la porte.
⸺ Désolé, Remus.
Il disparut, et je me sentis tomber sur le sol bruyamment. Je sanglotais. Je me sentais pathétique, mais je continuais de pleurer. Il me semblait que je pouvais rester des années entières à laisser les larmes amères dévaler sur mes joues. Qu'est-ce que j'étais bête !
Mais alors je sentis des bras passer autour de mes épaules, et quelqu'un m'étreindre fortement. C'était Sirius.
⸺ Ne pleure pas, je t'en supplie.
Je relevai la tête, les yeux humides. Je croisai son regard grave, empreint de culpabilité.
⸺ Excuse-moi, parvins-je à articuler entre deux sanglots.
⸺ Pourquoi pleures-tu ? murmura-t-il en posant son front contre le mien pour m'étreindre.
⸺ Je t'aime...
Je ne me souviens de rien après ça. Rien d'autre que des lèvres empreintes d'amour venant se poser sur les miennes en m'embrassant de longues heures. Rien d'autre qu'une de ses mains dans la mienne, nos doigts entrelacés dans un geste tendre. Rien d'autre que ses yeux brillants que je pouvais entrapercevoir entre chacun de nos baisers, assis sur le sol, appuyés contre le mur. Rien d'autre que les murmures rauques formant les mots « Je t'aime. ». Rien d'autre que l'amour et son éternité éphémère.
Dans la salle commune gisait un livre, dans lequel était coincé un bout de papier, sur lequel était noté une expression du lourd volume. Une expression qui resterait à jamais dans ma mémoire.
❝ Les seuls beaux yeux sont ceux qui vous regardent avec tendresse. ❞
Coco Chanel.
Les seuls beaux yeux en cet instant, c'étaient les yeux de Sirius.
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