→ 𝐉𝐚𝐦𝐞𝐬 𝐏𝐨𝐭𝐭𝐞𝐫 𝐉𝐫. 𝐱 𝐓𝐞𝐝 𝐋𝐮𝐩𝐢𝐧 - Aʀʀᴇ̂ᴛᴇʀ ᴅᴇ ᴘᴇɴsᴇʀ - 𝓤𝓐
Demande de maralabest.
Ce one-shot est marqué comme se déroulant dans un univers alternatif étant donné qu'ici, Ted et James ont le même âge. Dans le canon, ils en ont entre cinq et six d'écart (étant donné que Ted est né courant 1998, et James, entre fin 2003 et fin 2004), et, honnêtement, je ne me voyais pas écrire un texte sur eux avec autant d'âge d'écart. Je veux dire, cinq/six ans d'écart pour une relation amoureuse, quand on est ado, c'est énorme (et extrêmement rare, à mon avis) ? Donc voilà, ici, nos deux énergumènes auront le même âge. D'habitude, je déteste quand les auteurices de fanfiction changent le canon d'un univers déjà existant ans offrir d'autre explication que « ah bah c'est moi qui décide », mais là, je ne voyais pas comment faire autrement ahahah. J'espère que l'OS vous plaira quand même ^^
(le premier fanart en bas du chapitre appartient à upthehillart sur DeviantArt, et le second, à priori, à mxlfoydraco sur Tumblr (je n'en suis pas 100% sûr, mais je n'ai pas trouvé d'autre provenance, alors, bon, je ne sais pas vraiment))
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— Monsieur Ted Lupin ! retentit une voix cassante. Cessez d'utiliser vos dons de Métamorphomage pour amuser la galerie pendant mon cours ! La prochaine fois que je vous y reprends, j'enlève vingt points à Gryffondor. Et je vous mets en retenue pendant un mois. Me suis-je bien fait comprendre ?
— Oui, professeur.
Silence. Le coup de sang de Neville Londubat avait fait mouche : lui qui était si doux d'habitude, le voir s'énerver, cela semblait défier l'ordre des choses. Mais cela faisait trois ans qu'il supportait les pitreries du filleul de Harry sans broncher : il avait décidé, à l'occasion de la rentrée de l'énergumène en quatrième année, de le saquer brutalement, afin qu'il comprenne que ses blagues ne seraient plus tolérées. Le professeur de botanique prit l'air le plus menaçant qu'il put, fixa Ted pendant plusieurs secondes, puis soupira en revenant à son cours.
— Eh, ça va, Ted, fais pas cette tête. On est en septembre, les profs veulent juste marquer leur autorité. Ça va se détendre au fil des semaines, t'en formalise pas, argua James Potter II en lui filant un léger coup de coude dans les côtes pour attirer son attention.
S'il y avait bien une chose qui caractérisait le fils du Survivant, c'était son côté je-m'en-foutiste bien marqué. Il avait hérité du sens de l'humour de son oncle George et de la nonchalance de son père. Un mélange assez explosif, qui donnait parfois du fil à retordre aux professeurs pour garder leur calme avec lui. L'adolescent avait toujours foncé tête baissée partout où ça lui chantait : il n'avait jamais fait cas d'interminables dilemmes moraux ou de questionnements existentiels.
Son entourage familial portait l'héritage du combat contre Voldemort, aussi avait-il toujours grandi dans un environnement qui l'encourageait à s'exprimer autant qu'il le voulait. Très tôt, aux alentours de ses onze ans, il s'était intéressé à la politique sorcière – sa tante était Ministre de la Magie, son père était l'Élu, et sa cousine Roxanne était une fervente militante écologiste, l'amitié entre son frère et Scorpius transcendait les classes sociales ; comment faire autrement ? –, et aujourd'hui, le rêve de sa vie serait de devenir humoriste politique. Chaque fois que sa famille se réunissait, ou bien qu'il invitait ses amis chez lui, il leur offrait un spectacle corrosif et teinté d'ironie sur une multitude de sujets différents.
Mais son public préféré restait son meilleur ami, Ted Lupin. L'adolescent avait toujours été d'une gentillesse sans failles avec lui, honnête sans être trop brutal ; James lui vouait une sorte d'admiration hésitante. Parfois, lorsqu'il s'ennuyait, en cours, il le fixait vaguement en se remémorant tous les moments qu'ils avaient passé ensemble. Aux balbutiements de leur adolescence, les deux amis avaient essayé des choses, ensemble, ils avaient fait leurs propres expériences, entre les entraînements aux baisers – comme ils les appelaient – et les entremêlements timides de doigts, pour essayer, pour voir ce que ça leur faisait. James, encore aujourd'hui, se demandait si c'était vraiment normal. Les autres gamins de leur âge faisaient-ils ça, eux aussi, ou bien sa relation d'amitié avec Teddy était-elle si forte qu'elle en était devenue ambiguë ?
Maintenant, ils avaient quatorze ans, et ils avaient arrêté ces expérimentations enfantines. Teddy semblait très bien s'en accommoder, mais James, lui, y repensait fréquemment. Cela signifiait-il quelque chose ? Peut-être aurait-il voulu que ça dure, que la barrière de l'ambiguïté soit franchie, que tout devienne un peu plus concret ?
— Monsieur James Potter, un peu de concentration ne vous ferait pas de mal ! l'apostropha le professeur Londubat en voyant son regard divaguer vers son Ted. Ce n'est pas en fixant les autres élèves que votre récolte de Bulbes Sauteurs tombera du ciel.
Rougissant de la tête aux pieds, à l'instar de son uniforme, le fils du Survivant se plongea dans son travail sans remarquer le sourire en coin de son condisciple de Poufsouffle.
Mais ce que James ne savait pas, c'est que les mêmes pensées agitaient fréquemment les pensées du jeune Métamorphomage ; c'était bien la seule chose qu'ils se cachaient l'un à l'autre. Chacun d'eux craignait de passer pour ridicule ou immature, et, au fond, il était bien plus simple de faire comme si rien ne s'était jamais passé.
Au cours des longues soirées des vacances d'hiver qu'ils passaient chez James à écouter des vinyles de ses parents – Lou Reed, les Doors et les Clashs, parfois David Bowie ou the Cure – en engloutissant des quantités astronomiques de chocolat chaud, chacun d'eux regrettait toujours la présence de leurs cousins et de leurs amis. S'ils avaient pu se retrouver seuls, juste une fois, que se serait-il passé ? Auraient-ils enfin franchi le pas ? Mais le pas de quoi ? Chacun des deux adolescents se répétait régulièrement ces questionnements, sans jamais y trouver de bonne réponse.
Était-ce étrange, que notre relation avec une personne que l'on connaît depuis toujours se métamorphose ainsi après quatorze ans ? C'était si difficile à dire, tant la relation entre les deux garçons était complexe. Elle ne ressemblait à aucune autre qu'on pût trouver dans les romans, les musiques ou les films moldus. Ce lien leur appartenait, à eux, et uniquement à eux.
Et pourtant, un secret aussi lourd ne pouvait pas être gardé indéfiniment. Il arrive toujours un moment où l'émotion devient trop envahissante pour continuer à être intériorisée, et où tout finit par exploser. Ça, c'était la seule certitude, dans ce nœud de sentiments bien trop complexe pour que Ted et James puissent en comprendre réellement tous les tenants et aboutissants. Ce moment, ce fut ce nouvel an ; le tonitruant fils de Harry ayant réussi à entrainer Ted à la soirée du Chaudron Baveur avec tous ses cousins et certains de leurs amis, les deux jeunes garçons en étaient arrivés à un état de surexcitation dû au sucre de tous les diabolos grenadine qui leur avaient été servis. Ils avaient insisté pour boire du whisky pur feu et de l'hydromel auprès du tenancier du bar, mais celui-ci leur avait fermement refusé ce plaisir. Ils s'étaient alors rabattus sur cette excellente boisson moldue, et, à onze heures et demie du soir, ils avaient compris qu'ils ne pourraient pas dormir de la nuit.
Ils ne s'étaient rien dit à voix haute, mais leur accord tacite voulait qu'ils soient partenaires pour le baiser du gong de la nouvelle année. Aussi, quand le décompte commença, une minute avant les douze coups de minuit, chaque seconde, chaque seconde fut teintée de points d'interrogation. Et lorsque l'impact arriva, cinq, quatre, trois, deux, un, zéro, bonne année, bonne année, bonne année, leurs lèvres ne se rencontrèrent qu'un court instant, presque plus bref que tous les autres duos qui les entouraient, comme s'ils risquaient de se brûler s'ils restaient plus longtemps en contact.
— Eh ben... bonne année, Teddy, soupira le jeune Potter dans un rire, sans vraiment savoir quoi dire.
Ledit Teddy passa une main sur sa nuque, sans pouvoir empêcher ses cheveux bleus de rougir imperceptiblement. Ce surnom, quand James Potter le prononçait, ça le rendait dingue. Il avait une manière si particulière de l'articuler, un air si intrigant, sur le visage, quand il le disait. Et s'il ne le faisait pas maintenant, aurait-il pu trouver un meilleur moment ? Au pire, il mettrait ça sur le compte du sucre. Après tout, il était suffisamment étrange pour que cette excuse idiote paraisse crédible aux yeux de son meilleur ami.
— Bonne année, James, répondit le Métamorphomage à son tour, d'une voix plus suave qu'il aurait voulu.
Il n'hésita qu'un instant avant de rapprocher son corps de celui du jeune Potter, lui demandant en silence s'il l'autorisait à poser ses mains sur ses joues et ses lèvres sur les siennes, comme il l'avait fait tant de fois au cours des années précédentes. Il reçut d'abord pour toute réponse une immensité émeraude pleine de craintes, qui finit par se changer en un « oui » muet quand James ferma les yeux en effleurant sa bouche.
Parfois, il suffisait d'arrêter de penser. C'était aussi simple que ça.
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