→ 𝐆𝐫𝐢𝐧𝐝𝐞𝐥𝐝𝐨𝐫𝐞 𝐧°𝟑 - Rᴇᴠɪᴇɴs.
FanArt en média d'Abosz-007 sur DéviantArt (merci à likeweeds pour les sources !)
Demande de gladysHP (j'espère que cet OS te plaira ! :))
Je suis complètement fasciné·e par le Grindeldore, je dois bien le dire. J'adore approfondir ce qu'il se passe dans la tête de ces deux personnages, ce qu'il s'est passé entre eux, leur ressentis, leurs actions, leurs émotions et sentiments. J'ai longuement hésité entre deux thèmes : les ressentis d'Albus lorsqu'il regarde le miroir du Riséd (si vous n'avez pas vu les Animaux Fantastiques, je vous préviens qu'il va y avoir du spoil – ou divulgâchis, pour celleux qui le disent en français de bourge x) !), ou bien le duel entre Albus et Gellert, en 1945. J'ai finalement opté pour le miroir du Riséd, y trouvant plus de tendance à la poésie et à l'émotion que lors de leur duel. Bien évidemment, j'écrirai un jour un OS sur leur affrontement, vous me connaissez ahah, comment pourrais-je ne pas le faire ? Mais pour le moment, j'espère que mon texte sera à la hauteur de l'affection que je porte à ce ship, bonne lecture !
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En cette fraîche soirée de novembre, le château de Poudlard était plongé dans le silence le plus total. L'ambiance nocturne était plutôt pesante, et le bruit de la pluie incessante qui tombait sur le pays depuis bientôt trois jours sans arrêt battait les carreaux et faisait trembler les torches. Tous les élèves étaient dans leur lit, dormant plus ou moins. N'étant pas naïf, Albus Dumbledore savait que beaucoup n'étaient pas bercés par les bras de Morphée : certains discutaient avec leurs camarades, d'autres restaient sans doute dans leur salle commune jusqu'à tard étant donné que nous étions le week-end, et d'autres encore... Albus se refusa à aller au bout de sa pensée ; c'était ridicule de repenser à sa propre fin d'adolescence. Parce que quand il était jeune, il pensait à lui. Et Albus s'était promis de ne jamais y repenser.
Il l'avait rencontré assez jeune, lorsqu'ils n'étaient même pas encore des adultes, et les deux jeunes adolescents s'étaient très vite liés d'amitié. Réfléchissant souvent aux problèmes du monde seul, Albus avait découvert une autre vision de l'univers, et il avait longtemps échangé avec lui. Gellert était un garçon déterminé, parfois un peu susceptible, mais le jeune Dumbledore l'admirait beaucoup. Ils avaient fini par tomber d'accord, à effectuer des recherches, ériger un plan pour améliorer le monde. Ils faisaient tout cela pour le plus grand bien - du moins, c'était de cela qu'était persuadé le frère d'Abelforth à l'époque. Les Moldus prenaient de la puissance, créaient des armes, et Albus prit peur. Sa famille était passée au second plan de sa vie, et, très vite, son petit frère le lui reprocha.
Leur père en prison et leur mère décédée, les Dumbledore étaient très vulnérables, et Abelforth, qui n'avait pas encore l'âge pour s'occuper de sa petite sœur, comptait sur Albus pour l'aider. Bien sûr, il n'avait pas beaucoup d'espoir : Albus avait toujours été bien plus intéressé par ses études et ses prix de prestige que par la situation de sa cadette. Très vite, il s'aperçut que son frère ne se souciait plus de lui, plus d'Ariana, plus de rien à part Grindelwald et leur plan pour prendre le pouvoir et contrôler la population moldue. Ce fichu Grindelwald ! Sitôt qu'il était entré dans la vie de son grand frère, Abelforth avait senti le vent tourner. Albus ne s'en était pas aperçu, aveuglé par cette amitié si précieuse qui avait fini par se transformer en sentiments amoureux retords et dévastateurs. Aujourd'hui, il le regrettait, Gellert lui avait volé sa jeunesse et ses rêves tout en lui promettant qu'il lui permettrait de les vivre et de les réaliser. Tous les deux, ils avaient vécu une histoire d'amour dépassant tout ce que l'imagination peut penser. C'était quelque chose de puissant, de passionnel, de dévorant. Et pourtant, depuis la mort d'Ariana et sa séparation avec Grindelwald, Albus ne pouvait s'empêcher d'être rongé par le doute. Son amant ne l'avait-il jamais aimé ? Avait-il ressenti ne serait-ce qu'une infime parcelle de ce que lui avait ressenti ?
Dans toute relation, aussi amoureuse soit-elle, on ne peut pas savoir ce que ressent l'autre, c'est impossible. Tous les mots échangés, aussi percutants, poétiques et empreints de sincérité soient-ils, ne peuvent pas refléter les sentiments. C'était impossible. Tout n'était peut-être que mensonge. Comment le savoir ? En tous cas, Albus avait connu l'amour, le vrai, celui avec un grand A. Celui qui vous tord les entrailles, celui qui fait couler vos larmes, celui qui vous fait crier, celui qui vous fait mal au ventre, celui qui vous fait penser à l'être aimé au-delà du jour et de la nuit, au-delà de l'espace et du temps, celui qui vous transporte au-delà de vos rêves. Et même si Grindelwald n'avait eu cesse de lui répéter que ces sentiments-là étaient réciproques et partagés, comment savoir si ce n'était pas de la manipulation ? Après tout, il avait choisi de continuer sur la route du Pouvoir plutôt que de rester avec Albus.
Un soupir le tira de ses sombres pensées. Albus continua sa route, tâchant de ne pas trop faire de bruit dans le silence presque surnaturel qu'imposait la nuit. Le bruit régulier de ses souliers frappant contre le sol de pierre semblait étouffé, doucereux. Dumbledore glissait sur les dalles, dodelinant de la tête, le bouche entrouverte, comme résigné. Le bout de ses doigts glacés par la fraîcheur de la pluie étaient glissés dans sa poche, serrant le bout de sa baguette magique fermement, par peur et par crainte. Chaque soir, Albus attendait la venue de Gellert, à fixer le vide, l'obscurité, comme un monomaniaque au cœur détraqué par un espoir dépéri depuis trop longtemps déjà. Et ça lui faisait mal. Mal parce que la silhouette floue et devenue folle de par l'avidité de pouvoir qu'il souhaitait voir apparaître devant lui à chaque instant ne viendrait jamais. Grindelwald était parti, et il ne reviendrait jamais voir Albus. C'était comme cela. Dumbledore en était malade. Malade d'espérer, malade d'imaginer, malade ne pas pas arriver à se défaire de l'emprise malsaine et destructrice de ses sentiments. Il n'en dormait plus la nuit, il n'en mangeait plus, il dépérissait lentement.
L'amour peut être formidable, oui. Il peut être formidable, autant qu'il peut détruire.
Et il s'amusait à briser Albus petit à petit, jusqu'à la démence.
Un souffle de vent impromptu vint troubler le fil des pensées de Dumbledore, le faisant frissonner, la fraîcheur s'immisçant sournoisement sous sa peau. Frottant vigoureusement ses bras, il sortit sa baguette, jeta un regard méfiant derrière lui, puis se retourna vers le pan du mur complètement nu qui lui faisait face.
⸺ Alohomora.
Sur la fin de son sort, sa voix ne retentit plus que comme un murmure étranglé, et le mur s'effaça sans aucun bruit, sans aucun tremblement. Posant un pied hésitant sur le seuil, Dumbledore sembla hésiter un instant, comme il le faisait chaque nuit. Ses poings se serrèrent, ses muscles se contractèrent, il baissa la tête. Entrer dans cette salle le détruisait chaque fois un peu plus, mais il s'y lançait à corps perdu, se noyant dans l'illusion d'un reflet qui lui était, et qui lui resterait, inaccessible. Il s'y perdait, toujours. Et pourtant, il y retournait, même si chaque nuit était comme un énorme coup d'épieu au travers de son cœur.
⸺ Lumos.
Brusquement, il s'engagea dans la pièce, la lumière braquée devant lui, telle une arme. C'était idiot, personne ne connaissait l'existence de cet endroit, mais Albus ne pouvait s'empêcher de ressentir une pointe de doute empreint de paranoïa. Tout le temps. Il se méfiait toujours de tout, de chaque individu. Cette défiance naturelle l'habitait depuis sa dispute avec Gellert et Abelforth. Il n'avait pas pu faire confiance à son plus proche ami, son amant, pourquoi pourrait-il faire confiance à d'autres personnes ?
Il leva brusquement la main, et le mur réapparut dans son dos. Il était seul. Comme chaque nuit, il était seul avec lui-même. Seul ? Il n'en était plus sûr. Le reflet de Grindelwald semblait si beau, si pur, si parfait... si inaccessible. Si impossible. Il était là chaque soir, semblant l'attendre, comme un leurre, un mensonge. Un mensonge dans lequel Albus se plongeait, toujours. C'était égoïste, tellement égoïste.
Pourquoi revenir ? Pourquoi revenir chaque nuit ? Pourquoi l'espoir emprisonnait-il donc ainsi son cœur et son corps ? Albus avait envie de se défaire de ce sentiment, d'arrêter de sentir tout son être poignardé de part en part par un cœur malade. Et pourtant, chaque nuit, il revenait. Il revenait et se plongeait dans cette vision qu'on lui offrait sous couvert de son inaccessibilité. N'était-ce pas un comportement quelque peu masochiste, à bien y repenser ? À croire que Dumbledore avait trop pris l'habitude de souffrir pour chercher à s'en sortir.
Frissonnant dans l'obscurité, il approcha sa main du tissu qui couvrait le Miroir. Plissant la paume, il passa le bout de ses doigts sur l'étoffe, fermant les paupières durant une infime fraction de seconde. Sa poitrine se souleva, l'air gonflant au creux de ses poumons, puis ses muscles se relâchèrent. Le textile tomba sur le sol dans un bruit doux, puis Albus releva la tête. Ses sourcils battirent l'air et ses iris se plongèrent dans le reflet du Miroir : il n'eut le temps de s'y regarder que quelques instants à peine que, déjà, la réflexion changeait. Le spectre se dessina peu à peu et Dumbledore put à nouveau s'y observer.
Fronçant les sourcils, il fit le même constat que chaque nuit : le reflet était faussé. Alors qu'il était sûr d'avoir l'air épuisé, son double en face arborait un air éclatant de santé. Alors qu'il savait avoir les yeux rouges, ceux de l'Autre brillaient d'une joie naïve. Alors que sa bouche ne formait qu'une moue anxieuse et nostalgique, sa réflexion avait les bords des lèvres comme accrochés à ses oreilles. Alors qu'il avait le cœur brisé, il se contemplait illuminé d'un amour stupidement crédule. Et comme chaque soir, il n'était pas seul, à l'intérieur de ce Miroir maudit. Il y était avec lui. Comme si Albus était incapable de s'en défaire, de l'oublier. Il n'était pas un stupide adolescent au cœur fragile, par Merlin ! Alors pourquoi ? Il était sûr que Grindelwald l'avait totalement oublié. On ne pense pas à ce qu'on considère sa première amourette lorsqu'on souhaite conquérir le monde.
La relation que les deux jeunes hommes avaient entretenue avait-elle jamais eu la même signification pour les deux ? Gellert devait considérer ça comme une perte de temps, une erreur de parcours, une stupide bêtise. Et Albus, Albus, lui, s'était noyé. Ç'avait été intense, passionné, il s'était jeté à bras ouverts dans une tornade de sentiments destructeurs qu'il pensait grandioses, et il n'en était pas ressorti indemne.
Il regarda avec un dédain de surface l'autre garçon l'enlacer, passer ses mains sur ses épaules, effleurer le creux de son cou. Il observa sans bouger Gellert poser son front contre le sien, approcher ses lèvres des siennes, comme une torture retorde et inutile. Son esprit embellissait toujours tout.
Il restait immobile dans l'obscurité, sans un mouvement, sans une larme, sans un bruit. Dumbledore se sentait aussi pathétique qu'idiot.
Au prix d'interminables secondes, Gellert releva imperceptiblement la tête et ses lèvres s'écrasèrent sur celles de son amant.
Là, Albus tressaillit.
Un sanglot s'empara de sa gorge et il l'étouffa, tachant de ne faire aucun bruit. Tentant de maîtriser ses tremblements sans plus y arriver que les nuits précédentes, sa main agrippa la manche de sa chemise à l'endroit où Gellert le tenait au travers du miroir. Il ne fallait pas qu'il pleure. Ses yeux le brûlaient, mais il ne fallait pas qu'il craque. Parce que si sa carapace de protection contre ses sentiments se fissurait, il ne pourrait plus jamais s'arrêter. S'arrêter de pleurer. Il serait faible. Il était faible. Il était si faible. Si égoïste. Si pathétique. Si idiot de ne pas savoir oublier cette amourette sans réciprocité.
Une larme coula sur sa joue et il ne fit rien pour l'arrêter. Sa vue se brouilla et il finit par détourner le regard alors que tout son être lui hurlait des contradictions.
Comme chaque nuit, il replaça l'étoffe sur le Miroir du Riséd et quitta la pièce sans un regard en arrière, sans savoir qu'à l'autre bout du pays, un certain Gellert Grindelwald observait les étoiles en se remémorant leur souvenir.
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Re-bonjour/soir, lecteur·ice·s ! :)
J'espère sincèrement que vous allez bien. Sincèrement, hein, ce n'est pas une question rhétorique comme quand on vous la pose le matin sans en écouter la réponse ! N'hésitez pas à vous exprimer si vous en avez besoin, OK ? ♡
J'espère que cet OS vous aura plu... pour ma part, je suis doucement en train de trouver mon style et de le faire évoluer, donc je suis, pour l'instant, plutôt content·e pour ce qui est la manière d'écrire. Après... ce qui est expression de sentiments, c'est autre chose ! Je trouve ce texte tout bonnement pathétique et désespéré à l'extrême... n'hésitez pas à me dire ce que vous en avez pensé, les retours sont super importants pour moi et mon évolution au niveau rédaction, donc... commentez !
Avant de se quitter, voilà un petit panel des FanArts Grindeldore dont je parlais au début du chapitre, j'espère qu'ils vous plairont comme ils m'ont plu (le second, le troisième et le quatrième étant très clairement trois de mes FanArts préférés) ! :)
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FanArt de Skvorr sur DeviantArt ↴
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Je vous souhaite à tous·tes une excellente journée/soirée/nuit,
N'oubliez pas que vous êtes les meilleur·e·s ! ♡
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