→ 𝐆𝐞𝐨𝐫𝐠𝐞 𝐱 𝐋𝐞𝐞 - Lᴇs ᴏʀᴇɪʟʟᴇs ᴀ̀ ʀᴀʟʟᴏɴɢᴇ ᴏᴜ ʟᴇ ᴘᴀʀɪ ᴅᴇ ᴅɪx Gᴀʟʟɪᴏɴs

— Fred ! George ! hurla une voix, deux étages en-dessous du parquet de leur chambre. Si vous ne vous dépêchez pas, nous allons être en retard !

Deux regards se croisèrent, plein de connivence.

— On arrive, maman !

Les deux jumeaux avaient, comme à leur habitude, répondu d'une seule et même voix. Cela faisait vingt minutes que leur mère leur avait répété, pour la dixième fois, excédée, de filer s'habiller convenablement. Selon ses mots, on n'allait pas chercher un ami à la gare en pyjama. Fred et George s'étaient, un temps, demandé quelle tête feraient leurs parents s'ils refusaient d'obéir à cet ordre, puis s'étaient ravisés. Le ton colérique de Molly les dissuadait quelque peu d'adopter cette attitude. Ils avaient dix-huit ans, maintenant, et s'ils voulaient faire des farces, il fallait savoir s'adapter. Viser plus loin qu'une minable rébellion qui ne mènerait à rien.

Fred, vêtu de son pull de Noël de l'année précédente, était affalé sur le lit de son jumeau, se débattant avec une corde. Il maudissait son frère intérieurement. Ce gros benêt n'aurait-il pas pu emballer son cadeau plus tôt ?

— Je te répète que non, Forge, je n'en ai pas eu le temps ! Je ne l'ai finalisé que ce matin.

Fred leva les yeux au ciel en redirigeant son regard sur George. Celui-ci, le visage penché sur le haut miroir posé sur son bureau, tournait et retournait son corps dans tous les sens, à la recherche d'un quelconque pli sur sa chemise ou d'une idiote mèche de cheveux qui sortirait de l'ordre capillaire coiffé-décoiffé qu'il avait mis vingt minutes à mettre en place à coup de gel de sa composition et de sortilèges divers et variés.

Alors qu'il se retournait vers son jumeau en ouvrant la bouche pour annoncer qu'il était enfin satisfait de son apparence, il se prit un oreiller en pleine figure.

— Gred, mon pauvre Gred, tu ressembles à Ron quand il se prépare pour voir Hermione, tu me fais peur.

Pour toute réponse, il ne reçut qu'un geste assez grossier.

— Tu te crois malin, mais tu avais exactement le même comportement à l'idée de danser au bal de Noël avec Angelina, l'année dernière. Oh, Gred, Gred, dis-moi, je n'ai pas l'air trop débraillé ? l'imita-t-il avec une voix aiguë en se dandinant comme un canard. Oh, Gred, Gred, et si jamais elle ne veut pas m'embrasser à la fin de la soirée ? Non, pire, si elle veut m'embrasser, qu'est-ce je fais ? Je suis trop nul, Gred, alors que toi tu es si plein de connaissances !

Un second coussin lui heurta le visage à pleine vitesse.

— C'est ça, moque-toi de moi, tu t'es pas vu. Si tu es comme ça maintenant, j'ai hâte de voir ta tête au moment où tu annonceras à Lee la manière dont tu penses à lui. Dix Gallions que tu vas te tortiller comme un asticot en ayant une voix suraiguë. Enfin, si tu ne te dégonfles pas.

— Eh, Forge ?

— Oui ? sourit celui-ci en se redressant, l'air satisfait.

— Ferme un peu ta grande bouche, pour voir ?

Ayant, grâce à de nombreuses années de cohabitation avec son frère, développé des réflexes, il para le troisième oreiller avec son avant-bras.

— Fred ! George ! Si vous n'êtes pas dans le salon d'ici dix secondes, je vous jure que je vous laisse vous rendre à la gare par vos propres moyens ! beugla Molly, à deux doigts d'imploser.

Sa menace eut l'effet escompté, car, dans les cinq secondes après la fin de son cri, les jumeaux étaient devant elle, se tenant au garde-à-vous. Ils marchèrent au pas de l'oie jusqu'à la voiture de location de leur père, ne s'arrêtant que pour hurler à Charlie que son visage ressemblait à celui d'une goule écrasée en profitant que celui ait son casque anti-bruit sur les oreilles.


✦✦✦


— Bon, les garçons, comment marchent ces grands panneaux ? questionna Molly, marchant d'un pas rapide en se faufilant au milieu de la foule.

Les jumeaux lancèrent un regard désespéré à leur père, qui leur indiqua d'un haussement d'épaules qu'il se désolidarisait de leur affliction, ne souhaitant pas subir les remontrances de sa femme.

— C'est simple maman, argua Fred en constatant le silence mutique de George. Tu as le panneau des départs, c'est marqué en gros, ça ne nous intéresse pas. Juste à côté, c'est le panneau des arrivées, c'est marqué en gros aussi. Il y a la provenance du train, l'horaire d'arrivée de celui-ci, et le quai sur lequel il arrive, c'est pas compliqué. Nous, on doit aller, non pas sur le quai neuf trois-quarts, comme pour la rentrée, mais sur le quai cinq.

Son ton, suffisamment subtil pour ne pas être considéré comme de l'insolence, ne laissa place qu'à un marmonnement de Molly. Ces fonctionnements moldus, tous plus incompréhensibles les uns que les autres. Heureusement que les jeunes savent comment ça fonctionne, parce que seule, je m'en sortirais pas. Elle suivit sa famille jusqu'au fameux quai cinq, rouspétant dans la barbe qu'elle n'avait pas.

À côté d'elle, George tordait ses mains dans tous les sens en faisant craquer ses doigts. Son frère lui donna une tape discrète dans le dos.

— J'ai dit que je pariais dix Gallions, Gred. Et je vais gagner.

Le dit Gred s'apprêta à envoyer paître son jumeau avec une réponse cinglante, mais se ravisa quand il entendit le grondement du train qui approchait du quai.

— Il arrive ! s'exclama-t-il, des étoiles pleins les yeux, sous le sourire mi-amusé mi-moqueur de son frère.

Il ne fallut que quelques minutes pour que les quatre Weasley aperçoivent Lee, qui donnait des coups de coude aux gens pour se frayer un passage dans la foule en traînant ses deux valises derrière lui. Il salua Fred en premier, lui donnant une brève accolade, puis réitéra le geste avec George. Il hocha la tête poliment à l'adresse de leurs parents. Il avait déjà un sourire malicieux collé sur le visage, signe annonciateur qu'il leur apportait une grande quantité de farces et attrapes qu'ils auraient l'occasion d'essayer pendant son séjour au Terrier.

— Trop bien de te revoir, mate ! Tu as beaucoup manqué à notre cher George, crois-moi...

— Eh, Fred ? réagit instinctivement celui-ci.

— Oui ?

— Si t'allais jouer avec les cailloux sur les rails du train quand il redémarrera, pour voir ?

— Quoi ? demanda Fred.

— Hein ? répondit aussitôt son jumeau, comme s'il n'avait rien dit, les yeux ouverts en une expression naïve.

— Mais c'est pas la peine d'être sur la défensive, George, toi aussi tu m'as manqué, mec ! s'exclama Lee, coupant court à l'échange. Je suis trop content de venir chez vous pour fêter Noël.

Fred leva un sourcil et prit un air outré.

— Comment ça, George t'a manqué ? Et moi alors ? Tu insinuerais que tu le préfères à moi ? Oh, calomnie, infâmie, traîtrise !

— Voyons, Fred, tu connais ma légendaire impartialité...

— Comme tu l'as fait remarquer à tout Poudlard en commentant le premier match de Quidditch d'Harry, en effet...


✦✦✦


— Bienvenue chez toi pour la semaine à venir, Lee ! récita Molly, comme à son habitude, d'une voix chaleureuse dès que la porte d'entrée du Terrier fut ouverte. Enfin, ce n'est pas la première fois que tu viens, tu dois déjà le savoir...

Elle n'eut même pas le temps de terminer sa phrase que les jumeaux la dépassèrent en courant, entraînant leur ami avec eux, sans se soucier le moins du monde de ce qu'elle avait à dire. Les trois jeunes hommes avaient beau avoir dix-huit ans, Fred et George avaient beau déménager sur le chemin de Traverse dans quelques semaines, ils étaient encore si petits, à ses yeux. Et pour cause : certains de leurs comportements n'avaient pas changé depuis leur naissance. C'était sans doute ça, d'avoir des fils qui naissent un premier avril.

Fred, George et Lee grimpèrent les escaliers quatre à quatre pour aller s'enfermer dans leur chambre. Ils avaient tous les trois hâte de savoir ce que leur avait rapporté Lee. Du poil à gratter ? Des Suçacides ? Des Bombabouses ?

— J'ai réussi à mettre au point l'amélioration des oreilles à rallonge ! annonça le jeune Jordan d'un air surexcité.

— Quoi ? Mais comment tu as fait ? s'exclama Fred.

— Ça fait des mois qu'on travaille dessus sans aboutir à aucun résultat ! se lamenta George. Tu as un don pour tout réussir, ou quoi ? Explique-nous comment t'as fait !

— Ça, c'est mon secret, répondit Lee en faisant un clin d'œil au pauvre George, qui baissa la tête pour masquer son sourire. Non, je blague, je vais tout vous expliquer. C'est un enchaînement de sortilèges assez divers, à vrai dire. Vous avez quelque chose pour le noter ? Vous pourrez le faire par vous-mêmes.

Fred s'empressa de rédiger chacune des indications de son meilleur ami, même celles qui, plus tard, ils le découvriraient, ne leur serviraient à rien. Lee était parti pour vingt minutes de monologue, comme il savait si bien le faire. Il ne remarqua pas le regard que posait sur lui George, fasciné, sans briser son silence religieux.


✦✦✦


— Mmmmh, Molly, c'est délicieux ! Non, sans rire, je ne dis pas ça pour monter dans ton estime, je n'ai vraiment jamais mangé une bûche aussi délicieuse !

— Eh bien, Lee, tu n'es pas avare de compliments, merci ! C'est très gentil à toi. Vous devriez en prendre de la graine, vous autres, ajouta-t-elle en pointant son doigt tour à tour sur Fred, George, et Ron.

Ron se redressa en posant brutalement ses paumes sur la table.

— Pourquoi nous, uniquement nous ? Ginny fait aussi partie de tes enfants, je te rappelle !

— Ron, mon petit Ron, on est susceptible, à ce que je vois ? ricana Fred en lui ébouriffant les cheveux avant de reculer sous les attaques de fourchettes de son petit frère.

— Tu peux parler, toi !

— Arrêtez de vous disputer ! C'est Noël ! Croyez-vous que ce soit ce que Lee espérait quand il est venu en vacances chez nous ?

Alors que le ton montait, entre exaspération et envie délibérée de la part de Fred d'asticoter Ron et sa mère, Charlie se leva et quitta la table, les mains sur les oreilles, ce qui ne fut pas remarqué par les trois acteurs – quatre, maintenant que Bill s'y mettait – de la dispute. Le jeune amoureux des dragons n'avait jamais pu supporter tout ce bruit. Déjà que les claquements de langue, les mouvements trop brusques et les petits bruits comme un stylo qui roule envahissaient tout son espace mental d'habitude, entendre plusieurs personnes parler les unes par-dessus les autres, décidément, c'était trop. Il valait mieux partir.

George, absolument mortifié par la situation, risqua un coup d'œil à Lee. Ce dernier, au vu de sa tête devait être encore plus gêné que son ami. Il tentait de le cacher en se faisant le plus petit possible, mais il n'avait jamais été doué pour ce genre de choses. Dans l'optique de le réconforter, George posa sa main sur son bras. Désolé, lui articula-t-il du bout des lèvres. Le jeune Jordan hocha la tête en posant sa main sur celle du beau Weasley pour la tapoter dans un geste de compassion, ce qui eut un effet détonateur : la peau du visage de George se mit soudainement à rougir, concurrençant la couleur de ses cheveux. Il offrit un sourire timide à Lee et recommença à manger sans plus vraiment se préoccuper du reste de sa famille.

Il resta quelque peu sur son nuage pendant le reste de la soirée, ne redescendant sur Terre que pour se concentrer sur ses émotions et celles de son bien-aimé alors qu'ils s'échangeaient leurs cadeaux respectifs. Il avait offert à Lee une copie reliée de son roman moldu préféré, L'attrape-cœurs, de J. D. Salinger, avec un petit mot lui souhaitant une belle lecture, et celui-ci lui avait fait cadeau d'une collection de différents objets de farces et attrapes. Ils connaissaient chacun les goûts de l'autre. Ils se connaissaient tous les deux si bien.


✦✦✦


— Eh, George ? lança Lee en chuchotant au jeune Weasley alors que son jumeau venait de sortir de la chambre pour se brosser les dents.

— Oui ?

— Merci pour le livre, Georgie. C'est super sympa. Ça me touche. Ma famille a très peu d'argent pour m'acheter des livres, alors ton cadeau a une grande signification pour moi. Merci.

Le jeune Jordan ouvrit les bras, hésitant.

— Je peux te faire un câlin ?

Outch. George ne s'attendait pas à ça. Ne panique pas, tâcha-t-il de se répéter en constatant que ses pensées s'étaient mises à tourner à deux-mille à l'heure en essayant de passer la barrière de ses lèvres. Il déglutit et son visage se fendit d'un grand sourire.

— Bien sûr, mec. Viens là.

Alors qu'il étreignait Lee, il se hurla dessus intérieurement. Qu'est-ce que c'était ça ? Mec ? Qu'est-ce qui ne tournait pas rond chez lui ? On se fait un câlin, hein, mais no homo ? Par Merlin ! Qu'est-ce que c'était que ça ? Son esprit s'amusait-il donc à lui mettre des bâtons dans les roues pour lui rendre sa déclaration encore plus difficile ? Alors que les deux jeunes hommes se séparaient, Lee prit à son tour une grande inspiration et se jeta à l'eau :

— J'ai un autre cadeau pour toi. Je ne voulais pas forcément te le donner devant les autres. T'sais, bon, je suis Sang-Mêlé, ma mère n'est pas une sorcière, c'est elle qui m'a transmis sa passion pour la littérature moldue. Je te l'ai, en partie, transmise à mon tour. Je sais que tu as adoré ce roman que je t'ai prêté, Anne de Green Gables, et...

— Oui, c'est clairement mon livre préféré, d'ailleurs ! Je me reconnais tellement en Anne. Elle est si... pardon, se reprit-il en réalisant qu'il avait coupé la parole à Lee. Continue.

— T'inquiète pas. Je ne savais pas vraiment comment terminer ma phrase, de toute façon. Enfin... je sais que tu a dévoré ce roman maintes et maintes fois, aussi voulais-je t'offrir ça, sourit le jeune Jordan en tendant à son meilleur ami un grand paquet rectangulaire.

George secoua le présent, approcha son oreille du paquet en demandant dans un rire ce qu'il contenait. Sous les rires du Gryffondor, il s'empressa de l'ouvrir, et aussitôt, son sourire fier quitta son visage. Il s'immobilisa.

— Lee... c'est...

— C'est ?

— Je sais, pas, attends, j'ai pas les mots. Je... merci.

Il se recula pour mieux admirer le petit tableau sur toile qu'avait peint son bien-aimé. Sur un paysage coloré de Green Gables se trouvait un personnage roux. Anne ? Non, à y regarder de plus près, c'était lui. C'était lui. George. Lee l'avait peint au milieu de son univers préféré. C'était comme une métaphore pour lui. Par ce geste, Lee gravait – peignait – le fait qu'il faisait partie de son univers, à part entière, et le lien qui les unissait dans le partage de leurs coups de cœur en littérature, au-delà des farces et attrapes et des bons moments passés tous les trois, avec Fred. Cela signifiait tellement pour lui. George aurait voulu lui expliquer à quel point ce cadeau le touchait, mais il avait tellement l'habitude de s'exprimer en sous-entendus, au-travers de pitreries, que poser des mots sur ce qui le submergeait était mission impossible.

— Merci, Lee, je... comment... heu...

Il avait baissé la tête en s'empêtrant dans ses bégaiements. Une erreur qu'il avait parfois faite, et il savait que ça réduisait d'autant plus ses chances de réussir à trouver ses mots.

— Je vais... heu... aux toilettes...

Et il quitta la chambre pour se retrouver seul avec lui-même. En séchant ses larmes de stress, il se frappa plusieurs fois la tête avec le plat de sa main. Mais quelle réaction idiote ! Il venait de planter Lee alors que... alors que c'était sans doute le moment parfait ? Faire des pitreries à longueur de journée, c'était bien marrant, mais en faire son armure, c'était une très mauvaise idée, preuve venait de lui être démontrée. Après, on ne savait pas comment gérer ses émotions. Il dévala les escaliers jusqu'au rez-de-chaussée, ne sachant pas vraiment ce qu'il cherchait.

— Eh, Gred, qu'est-ce que tu fais là ? l'apostropha une voix dans son dos.

— Fred. Oh, par le caleçon de Merlin, ce n'est pas le moment...

Son jumeau leva un sourcil et se rapprocha, un sourire en coin.

— Eh, Gred, je ne vois qu'une seule chose qui a pu te mettre dans un état pareil, et ça va me rapporter dix Gallions...

— Arrête, Forge ! râla George en se retournant dans un geste théâtral pour ne pas montrer à son frère que sa remarque lui avait arraché un embryon de sourire. Non, je ne lui ai pas encore dit...

— Et quand est-ce que tu vas lui annoncer ? Mon pauvre Georgie, tu te comportes comme si tu avais douze ans ! Tu en as dix-huit, mon pote, et il est temps de faire preuve de maturité. Tu ne peux pas te mettre dans des états pareils, c'est épuisant. Alors tu vas monter et faire ta déclaration d'amour à notre ami, et tout de suite. Et tu me fileras dix Gallions au passage, termina-t-il.

La première réponse qu'il reçut fut un majeur levé bien droit.

— Tu sais que ce pari, tu l'as fait tout seul, Forge ? Je n'ai jamais dit que j'étais d'accord. Alors tes dix Gallions, tu vas les oublier, d'acc ?

Exaspéré et ayant remarqué que sa présence et son échange avaient fait redescendre la tension de son frère, il attrapa celui-ci par l'épaule et le força à gravir les escaliers jusqu'à leur chambre. Les deux jumeaux firent un grand raffut, ce qui n'empêcha pas Fred de faire preuve d'une impitoyable résolution et d'emmener George jusqu'à Lee.

— Monsieur Jordan, le naïf monsieur Weasley ici présent a quelque chose à te dire et est désolé d'avoir fui comme un idiot pour aucune raison valable. Je reviens plus tard.

Et il disparut. Cramoisi de s'être fait afficher d'une telle manière, il se tordit les mains dans tous les sens pour ne pas croiser le regard inquisiteur de son meilleur ami.

— Lee, écoute... commença-t-il d'une voix hésitante.

— Georgie, non, attends. Avant que tu t'empêtres dans le grand discours décousu que tu sembles à deux doigts de me débiter au vu de ton agitation, je voulais juste te dire que... que je n'y attendais pas vraiment, acheva-t-il après avoir pris une grande inspiration. Et que... que c'est réciproque.

George, d'abord perdu, puis abasourdi, releva la tête.

— Quoi ? Quoi ? Comment ça ? Comment...

Il tourna sa tête dans tous les sens, les sourcils froncés. Il avait parlé sans s'en rendre compte ? Que venait-il de se passer ?

C'est alors qu'il les vit.

Dans les mains de Lee se trouvaient les oreilles à rallonge qu'il avait apportées en arrivant. Il avait dû écouter la conversation des deux frères.

Et d'ordinaire, George lui en aurait voulu d'avoir espionné une de ses conversations, mais en cet instant, il en était plutôt reconnaissant. Ce foutu objet lui avait évité une humiliation due à, il détestait l'admettre mais Fred avait raison, la voix suraiguë qu'il prenait lorsqu'il parlait en état de stress. C'était mieux comme ça. Oui, c'était bien mieux comme ça.

C'était mieux, avec Lee à ses côtés.

C'était mieux, avec Les bras de Lee refermés autour de son dos.

C'était mieux, avec leurs deux sourires l'un contre l'autre.

Mais ce qui n'était pas mieux, c'était l'interruption de leur moment par Fred qui réclamait à cœur et à cri ses dix Gallions.

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